Ce vendredi 16 juillet, cela fera 100 jours que le journaliste Olivier Dubois a été enlevé à Gao. 100 jours qu’au Journal du Mali nous pensons quotidiennement à celui qui fut notre collègue il y a quelques années. 100 jours qui nous interrogent sur la pratique de notre métier, tout comme l’enlèvement de nos deux autres confrères Hamadoun Nialibouly et Moussa Dicko en septembre 2020 et avril 2021. 100 jours qu’on ne peut accepter en tant que journaliste mais surtout en tant qu’humain.
Des jours au cours desquels nous aurons quand même eu de bonnes nouvelles concernant d’autres otages : une lettre datée de février 2021, mais rendue publique ce 8 juillet, de la sœur Gloria Cecilia Narvaez à son frère, un signe de vie exceptionnel depuis plus de quatre ans dans le désert ; mais surtout la libération du père Léon Dougnon, enlevé le 21 juin et libéré le 13 juillet. Mais d’autres détentions ont été récemment révélées au grand public : celles de deux hauts fonctionnaires de l’État, le sous-préfet de Farako, Ali Cissé, enlevé en décembre 2019 et le préfet de Gourma-Rharous,
Drissa Sanogo, enlevé en mai 2020. Ce dernier semble extrêmement fatigué dans la vidéo qui a été diffusée. Sa voix est hésitante et trébuche sur les mots, laissant imaginer des conditions de détention difficiles, particulièrement pour un homme de son âge, tout comme celles des soldats détenus depuis septembre 2019 qui sont apparus dans une autre vidéo ces derniers jours. Et ils ne sont malheureusement pas les seuls…
Alors que ce soit par devoir, par corporatisme, par citoyenneté, ou tout simplement par amour de son prochain, ces situations nous interpellent TOUS. Car elles pourraient être celles de chacun d’entre nous, nous sommes TOUS concernés. Ne cessons de parler d’eux, ne cessons d’interpeler nos autorités pour qu’ils recouvrent la liberté.
