Rien ne change

Finalement, rien n’a changé. Nous avons l’impression de nous répéter, et c’est le cas, mais le silence serait coupable. Rien…

Finalement, rien n’a changé. Nous avons l’impression de nous répéter, et c’est le cas, mais le silence serait coupable. Rien de ce qui a mené des Maliens dans la rue n’a changé en mieux. La sécurité au nord, au centre, au sud, à Bamako demeure préoccupante. Nous avons peur. Cet étau nous asphyxie. Sans tirer les leçons du passé, l’histoire se répète, les espoirs sont douchés, la réalité s’impose. Hype du moment, la fabuleuse expression « Mali nouveau » s’est diluée dans les méandres de nos esprits. Comment pourrait-il en être autrement ? Quand nous devons toujours composer avec l’insécurité, les grèves, la corruption et une longue liste de tout ce qui ne va pas. Habitués il y a encore peu aux adresses à la Nation chères aux oiseaux de Minerve, nous avons réussi à aller encore plus loin cette fois-ci. Annoncée, fuitée une heure avant, reportée sans explications pour finalement nous annoncer tout autre chose le lendemain. On mise sur le bon sens de la population, qui, il est vrai, lors de la première vague, s’était montrée particulièrement « respectueuse ».  Afin de faire notre dans le mauvais sens la devise des Jeux olympiques, une indigne vidéo qui représenterait un pugilat entre soignants, patients et accompagnateurs a circulé sur les réseaux sociaux. Nous ne sommes plus à une honte près. Pendant ce temps, tout ce qui était reproché avant se reproduit, sous des habits différents. Entêtement d’un acteur, chevauchée personnelle, dialogue rompu. Il urge pour nous de sortir de notre torpeur et de notre aveuglement. Le pays va mal, très mal. Les beaux discours, rencontres et colloques n’y changent rien. Loin de la politique politicienne, les Maliens aspirent à plus de sécurité, de justice, à sortir des travers… Mais, finalement…, pour prendre les mêmes chemins, qui mènent au gouffre.