300 ans, soit en 2323. C’est sur cette échéance que table ONU Femmes, relayée par le Secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres, pour atteindre l’égalité femmes-hommes. Cette ambition, qui est l’un des Objectifs du développement durable, prévoit que les hommes et les femmes doivent recevoir un traitement égal et ne plus être victimes de discrimination. En clair, un employeur qui devra effectuer à l’embauche un choix entre un homme et une femme aux profils qui se ressemblent devra balayer de son esprit le statut matrimonial de cette dernière ou le fait qu’elle soit emmenée à prendre un congé de maternité. L’idéal pour beaucoup. Mais, pour arriver à ce résultat, il faudra se battre comme les suffragettes l’ont fait il y a plusieurs dizaines d’années pour le droit de vote. Les avancées s’arrachent. Et, chez nous, sans jeter la pierre à qui que ce soit, le 8 mars et sa semaine sont le plus souvent l’occasion de se parer des tenues dédiées à cette célébration, de prononcer des discours sur leur design ou d’écrire des messages pompeux, sur les réseaux sociaux et ailleurs, sur l’importance des femmes. Des textes qui souvent frisent l’hypocrisie ou le « bien plaider » auprès de femmes qui n’hésiteront pas à se féliciter des poèmes « He for She ». Pas sûr que beaucoup soient encore prêts à ne plus jouir des privilèges que leur octroient ces nombreuses années de patriarcat. Pas sûr non plus qu’ils seraient nombreux à s’opposer à certains religieux sur des questions permettant une avancée sur les droits des femmes. Des exemples récents le prouvent. Entre les discours et les actes, il y a plusieurs pas. Il est simple, derrière un clavier, d’apporter la critique. Loin d’un défaitisme quelconque, il s’agit d’affronter la réalité qui nous projette trois siècles plus tard sans grande conviction.