Souverains

Les autorités de la Transition ont institué une Journée nationale de la souveraineté retrouvée qui se tiendra désormais chaque 14…

Les autorités de la Transition ont institué une Journée nationale de la souveraineté retrouvée qui se tiendra désormais chaque 14 janvier. Pour commémorer la grande mobilisation du 14 janvier 2022 contre les sanctions de la CEDEAO et de l’UEMOA et l’ancrer dans la mémoire collective malienne, affirment-elles. Au programme, pas de sorties massives, comme vous pourrez le lire plus loin dans ce journal, mais plutôt des leçons modèles sur la souveraineté dans les écoles et des activités culturelles. Une manière peut-être de prendre à revers ceux qui estimaient que cette journée devait servir à jauger la popularité des autorités et leur capacité de mobilisation. Une chose est sûre : tel que rappelé par l’artiste reggaeman Tiken Jah Fakoly au cours d’une interview qu’il nous a accordé, le Mali a montré « que l’on pouvait dire non ». Et 2022 a été l’année de ce « non ». En actes et en paroles. Plusieurs fois avec la France, avec la CEDEAO, la MINUSMA, sans que cette liste soit exhaustive. Le narratif a changé et sa lecture est différente selon la position ou la loupe par laquelle on le regarde. Aux yeux de certains sur le continent, l’exemple du Mali est à suivre et il fait des émules, notamment au Burkina, où certaines décisions récentes rappellent des cas similaires sous nos cieux. D’un autre côté, on voit un Mali belliqueux, qui trompe la réalité par des « affaires » et se brouille avec plusieurs de ses partenaires. Au-delà de cette désormais capacité de refus, la souveraineté est à analyser à l’aune d’aspects sécuritaires et de réalités économiques et sociales. Il n’est pas certain que les résultats affichés par les unités de mesures soient pleinement satisfaisants. L’essentiel est sûrement ailleurs, car, pour beaucoup, la seule chose qui vaille est celle du non à certains partenaires.