Une violence sans fin

Le monde a chaud chantait il y a trois ans le reggaeman ivoirien Tiken Jah Fakoly. Le monde, il est…

Le monde a chaud chantait il y a trois ans le reggaeman ivoirien Tiken Jah Fakoly. Le monde, il est chaud littéralement, au propre comme au figuré. Des blocs se créent, s’opposent, s’affrontent, se détruisent. Ce schéma, nous le connaissons depuis des années, mais il ne change pas pour autant. Des rapports d’experts démontrent que les hommes meurent plus de la main d’autres hommes que de maladies ou de causes naturelles. C’est dire si toute cette violence, ancrée en nous, dirigée contre ceux que l’on considère comme « étrangers » ou encore « inférieurs », devrait nous pousser à nous questionner. Mais ces questionnements ne se font qu’au cas par cas, de manière furtive, quand survient une tragédie, avant qu’une nouvelle ne vienne la supplanter et avant que la lassitude ne détourne l’attention ailleurs. Cet énième épisode du conflit israélo-palestinien, enclenché depuis le 7 octobre, en est une illustration. Face à cela, l’impression de devoir nécessairement choisir un camp, d’être jugé ou catalogué en fonction de ce choix ou non choix. L’impression de défendre aveuglement une cause, un allié, en faisant fi de la violence engendrée. Au milieu de tout ça, oublier ce qui pourrait être l’essentiel, la souffrance de populations civiles qui n’ont rien demandé et qui meurent, dommages collatéraux d’une guerre sans fin. Plus de 70 ans sans solution politique convenable qui satisfasse les deux parties. Des déjà vus permanents qui se répètent, les obus et bombardements succédant aux périodes d’accalmie. Au final, un décompte macabre qui ne cesse de s’alourdir, une haine qui ne fait que croître, des générations entières qui baignent dans ce cycle de violences, qui le perpétueront. Jusqu’à quand ? Peut-être pour toujours. Si les hommes sont capables de grandeur, ils sont aussi mesquins, rancuniers et vindicatifs. Des défauts qui nous perdront.