Élevage : une nouvelle vision pour sécuriser les troupeaux

Face aux effets conjugués du changement climatique, de la pression foncière et des tensions récurrentes autour des ressources pastorales, le…

Face aux effets conjugués du changement climatique, de la pression foncière et des tensions récurrentes autour des ressources pastorales, le gouvernement malien a validé une nouvelle Stratégie nationale de stabilisation et de sécurisation du bétail. Le texte, pris en compte lors du Conseil des ministres du 28 mai 2025, est accompagné d’un premier plan quinquennal couvrant la période 2025–2029.

Le cheptel national compte environ 12 millions de bovins, 25 millions d’ovins, 26 millions de caprins, 1,3 million de camelins et plus de 35 millions de volailles. L’élevage représente environ 19 % du PIB agricole et mobilise plus de 30 % de la population active. Pourtant, ce socle économique et social est de plus en plus fragilisé. Dans plusieurs zones, les déplacements des éleveurs sont perturbés par l’insécurité, les conflits fonciers ou encore la dégradation des parcours de transhumance. La stratégie adoptée vise à organiser durablement le secteur sur des zones aménagées, tout en assurant la cohabitation pacifique avec les autres usagers des terres.
Structurée autour de quatre axes principaux, cette politique prévoit l’aménagement et la gestion des ressources pastorales, la promotion des cultures fourragères, la valorisation du potentiel économique du cheptel, ainsi que le renforcement du suivi technique et institutionnel. Elle s’inscrit dans les orientations stratégiques du pays, notamment la vision Mali Kura Ɲɛtaasira Ka Bɛn 2063 Ma, la SNEDD 2024–2033 et le Cadre stratégique de la Refondation de l’État.
Parmi les actions prévues figurent la sécurisation des couloirs de transhumance, la création de banques de fourrage, le développement de partenariats public-privé pour les infrastructures pastorales et le renforcement des capacités des éleveurs. L’enjeu est à la fois économique et social : améliorer la productivité, prévenir les conflits, garantir un accès équitable aux ressources et renforcer la résilience des communautés rurales.
Chaque année, les exportations de bétail malien, vivantes ou transformées, génèrent plusieurs dizaines de milliards de FCFA, notamment à destination des marchés ouest-africains comme la Côte d’Ivoire, le Ghana ou le Sénégal. En sécurisant les circuits de production, le Mali entend consolider sa position régionale dans le commerce pastoral tout en créant plus d’emplois dans les zones rurales.