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Enseignement : Des retards de salaires qui fragilisent tout le système

L’arrêt de travail déclenché par les syndicats de la région de Dioïla le 26 novembre a pris fin ce 1er décembre…

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L’arrêt de travail déclenché par les syndicats de la région de Dioïla le 26 novembre a pris fin ce 1er décembre 2025, mais la crise révèle un malaise bien plus profond. Le retard récurrent dans le paiement des salaires des enseignants des collectivités, à l’origine de la paralysie dans cette région, touche en réalité plusieurs localités du pays et menace une année scolaire déjà marquée par des perturbations.

Le mouvement spontané des enseignants fonctionnaires de Dioïla, qui a mis toutes les écoles à l’arrêt pendant plusieurs jours, repose sur un point de rupture bien connu. Il s’agit de l’application de la décision de 2011 du ministère des Finances qui prévoit le paiement des salaires des enseignants des collectivités au plus tard le 25 du mois. Lorsque cette date n’est pas respectée, les syndicats observent traditionnellement un arrêt de travail. Les organisations locales affirment que, malgré la patience observée ces derniers mois en raison des difficultés liées au SIGRH et à la pénurie de carburant qui a perturbé la rentrée, les retards persistent.

Selon M. Famoussa Keita, Secrétaire général du SYNEM et Porte-parole de la Synergie régionale, la situation n’est plus tenable. Il estime que les efforts consentis jusque-là n’ont pas permis de corriger les dysfonctionnements dans la chaîne de traitement des salaires.

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Casse-tête

À peine la crise de Dioïla suspendue, une autre localité est entrée en mouvement. Les enseignants de Koutiala ont entamé le 1er décembre un arrêt de travail similaire, pour les mêmes motifs. Cette simultanéité illustre que les perturbations liées au paiement des salaires ne relèvent pas d’un simple incident administratif régional, mais d’un problème structurel.

Des rapports syndicaux consultés récemment évoquent des retards répétitifs dans plusieurs cercles, notamment dans certaines communes de Sikasso, Koulikoro et Ségou. Les mêmes griefs reviennent, à savoir lenteurs administratives, circuits de validation trop longs, absence de remontées systématiques des services déconcentrés, surcharge persistante du Bureau central des soldes.

Les mesures annoncées par l’État – obligation pour les représentants de rendre compte du traitement dans les délais et réflexion sur une recentralisation du paiement des enseignants – ne se sont pas encore traduites par des résultats visibles sur le terrain.

Si l’arrêt de travail à Dioïla n’a duré que trois jours, ces interruptions répétées, cumulées aux retards de rentrée, représentent des heures de cours perdues pour des milliers d’élèves du public. La multiplication de ces mouvements confirme que la question du paiement des enseignants des collectivités est désormais un enjeu national, au cœur de la stabilité du calendrier scolaire.

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