À l’occasion des débats annuels de l’ONU sur la question « Femmes, paix et sécurité » le 29 septembre, un groupe d’organisations féministes et de défense des droits humains a adressé une lettre ouverte aux représentants permanents de l’ONU. L’objectif est de rappeler l’importance de renforcer et protéger le programme Femmes, Paix et Sécurité (WPS), qui célèbre cette année ses 25 ans.
La lettre manifeste une solidarité claire avec les femmes du Mali, soulignant les difficultés auxquelles elles sont confrontées en période de guerre et d’instabilité. Les signataires rappellent que ces femmes, tout comme celles d’autres pays en conflit, subissent des violences graves, en particulier des violences sexuelles, en raison du conflit prolongé. Bien qu’elles jouent un rôle déterminant dans les processus de paix, elles sont souvent marginalisées des discussions officielles.
Le document évoque les défis spécifiques du Mali, où les violences sexuelles liées au conflit se sont multipliées ces dernières années. Cette situation est aggravée par une instabilité durable et une militarisation de plus en plus importante dans le pays. Le programme WPS, qui prône la participation des femmes à la paix, est perçu comme un élément clé pour parvenir à une paix véritable. Cependant, les signataires soulignent que ce programme est menacé par la réduction des financements et les pressions politiques croissantes.
Les organisations signataires demandent à l’ONU et à ses membres de renforcer les actions pour soutenir ce programme. Elles appellent à l’engagement des États pour interdire les ventes d’armements susceptibles de servir à la violence sexuelle ou à des crimes de guerre. Elles insistent aussi sur l’importance de respecter les engagements internationaux concernant les droits des femmes, notamment en appliquant le droit international humanitaire et en mettant fin à l’impunité.
Un autre point soulevé est la nécessité de soutenir davantage les mouvements féministes locaux, en particulier ceux qui œuvrent dans des zones de conflit. Ces organisations jouent un rôle crucial en garantissant la participation des femmes aux décisions politiques et dans les négociations de paix.
Le Mali est cité comme un exemple de la nécessité d’avoir une approche inclusive pour parvenir à la paix. Les femmes maliennes, bien qu’elles soient essentielles dans le processus de réconciliation, sont confrontées à des obstacles considérables, notamment en matière de violence sexuelle et d’accès à la justice. De plus, leur représentation politique reste limitée, ce qui empêche leur pleine participation dans les processus de paix.
La lettre rappelle que, même si des progrès ont été réalisés, les femmes maliennes et celles d’autres pays en crise sont souvent exclues des négociations de paix et des processus décisionnels. Il est impératif de garantir leur inclusion totale dans tous les aspects de la paix, pour construire une paix solide et équitable.