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Forum sur le nord : Les élus à coeur ouvert

L’on retiendra une salle pleine à  craquer à  l’ouverture du Forum sur le nord, organisé le 17 Mai, par le parti pour la Renaissance Nationale (Parena) et chapeauté par son président Tiébilé Dramé : «Â Notre réunion se tient dans un contexte d’impasse politique et institutionnelle particulièrement grave ». Pour l’ancien médiateur de la crise Malgache, les interrogations sont nombreuses mais l’heure est aux solutions : «Â Nous avons le devoir de conjuguer nos efforts, de créer les synergies nécessaires, de nous unir autour de cette grave question. C’’est à  cette question que nous pourrons apporter une contribution efficace à  la résolution de la crise qui nous a fait perdre plus de 2/3 du territoire », a précisé Tiébilé Dramé.  » Retour sur les accords de paix » Face à  Tiébilé Dramé, modérateur du forum, de nombreuses personnalités ont fait le déplacement à  l’hôtel Nord Sud de Bamako, des élus du nord, d’anciens ministres du régime AT, des diplomates et représentants de l’Union Européenne. Face à  lui, de nombreuses personnalités ont fait le déplacement à  l’hôtel Nord Sud de Bamako, des élus du nord, d’anciens ministres du régime AT ou des diplomates ou représentants de l’Union Européenne. Après les thématiques, sur les différents accords de paix, le Pacte National, les Accords d’Alger, les revendications des mouvements armés comme le MNLA et Ancar Dine, et l’implication de la communauté, la deuxième partie du forum a permis aux uns et aux autres de s’exprimer librement, l’occasion pour chacun de dire ses vérités sur ce qui a conduit à  la partition du territoire malien : « Catharsis » «Â Dans le Nord, il n’y avait plus d’état. On n’avait pas l’impression de faire partie du Mali », a décrié Mahamane Touré, le maire de Bourem, en évoquent l’abandon des régions du nord, devenues des zones de non droit o๠tous les trafics ont fleuri au fil des ans. Sans compter la présence d’Aqmi, le réseau terroriste spécialiste des enlèvements d’occidentaux… «Â Le Nord est un problème national de premier ordre. Les Maliens doivent se parler », estime Mamadou Diagouraga, ancien commissaire au Nord. Et de faire un bilan critique de la mise en œuvre du Pacte National de 1992. Pour Zeidane Ag Sidalamine, ex Secrétaire général du Mouvement des Fronts Unifiés de l’Azawad (MFUA) : «Â Les pistes de réponse à  cette crise du nord, se trouvent dans ce même Pacte National ». l’ancien rebelle va plus en loin en pointant la responsabilité du nord : «Â Le nord doit s’auto-accuser et s’auto-flageller ! ». « Décentralisation et démilitarisation » Auto flagellation ? l’on n’y était avec des interventions dynamiques ou patriotiques appelant à  l’unité nationale ou décriant l’absence de volonté politique aussi bien du côté du pouvoir central que des élites du nord. «Â Le processus de décentralisation n’a pas été mené comme il le faut !», ajoute Sidalamine. Plus dramatique, précise Tiébilé Dramé : « l’allégement progressif des forces armées, n’a-t-il pas crée l’insécurité au nord ? A partir de 2006, les Accords d’Alger n’ont-il pas définitivement levé la sécurité au nord ? » «Â  Va t-en guerre ? » Quant à  la reconquête des territoires du nord, là  encore, les avis divergent. Pour Mohamed Ag Erlaf, ancien ministre : «Â Il est impossible de faire la guerre avec l’armée actuelle. Il y’a plutôt lieu de se demander quel type d’armée ou quel type de militaire il nous faut au nord ? ». Une solution à  la nigériane est-elle possible ?  » Au nord du Nigéria, il y a des régions qui s’auogouvernent en appliquant la charia. Une telle configuration est-elle envisageable au Mali pour suavegarder l’intégrité territoriale du Mali, avec la présence d’Ansar Dine ? », se demande Tiébilé Dramé. Pour Richard Zink, Ambassadeur de l’Union Européenne, la déclaration de la Haute représentant de l’UE, Cathetine Ashton fait écho: «Â Il appartient au gouvernement intérimaire de décider quel appui, y compris militaire, il souhaite des partenaires extérieurs, et de qui ?  » Pour Awa Assadana, vice présidente de l‘assocation Temedt, l’inquiétude demeure sur le risque de guerre civile au nord avec la révolte des habitants de Gao le 14 Mai. Malgré tout, elle est contre une intervention de la CEDEAO : «La CEDEAO ne peut pas intervenir au nord Mali. Sur quelle base la CEDEAO va-t-elle nous libérer ? Peut-on faire confiance à  ces «Â mercenaires » qui ont violé, tué et pillé sur d’autres terrains d’intervention et propagé le Sida ? ». «Â Si quelqu’un a une meilleure idée que l’intervention de la CEDEAO, qu’il le dise », a lancé de son côté El Hadj Baba Haidara, un député de Tombouctou. «Il y a ici, des pro et des anti-putschistes, C’’est bien la preuve que l’on peut encore se parler », a conclu Tiébilé Dramé, après une longue journée d’échanges. Les conclusions du Forum seront-elles portées à  la connaissance du grand public –

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