La Yole ronde 2019 ou l’embarcation traditionnelle martiniquaise

La Yole ronde, c'est l'embarcation traditionnelle martiniquaise. Le mot "yole" vient du danois jolle et du néerlandais jol et désigne…

La Yole ronde, c’est l’embarcation traditionnelle martiniquaise.
Le mot « yole » vient du danois jolle et du néerlandais jol et désigne à l’origine, « une embarcation légère et allongée, d’un faible tirant d’eau, propulsée généralement à l’aviron ».
Autrefois, à la Martinique les pêcheurs naviguaient donc à l’aviron et à la voile lorsque le moteur n’avait pas encore fait son apparition.
Cette embarcation s’appelait « le gommier » car la plus grande partie de la coque était taillée dans un tronc de gommier, (arbre que l’on trouvait jadis en grand nombre dans la forêt Martiniquaise).
La raréfaction du gommier dans la forêt a conduit à une modification de la construction des canots de pêche; c’est ainsi que la yole martiniquaise est née.
Dans les années 40, un charpentier du François, réussit à concevoir une embarcation s’inspirant à la fois du gommier et de la yole européenne.
À partir d’une ossature (étrave, étambot, courbes…on met les planches)
Afin de faciliter la navigation dans les zones peu profondes et l’accès à terre, ces embarcations sont démunies de quilles, d’où leur appellation de yoles rondes.
La yole ronde ne tarda pas à supplanter le gommier surtout sur la côte atlantique, de Grand Rivière à Sainte Anne voire Marin.
Les pêcheurs utilisaient principalement la voile pour revenir de leur lieu de travail à cette époque et se lançaient des défis : il s’agissait de ne pas arriver le dernier, sinon on perdait le produit de sa pêche.
Plus tard des courses « sauvages » furent organisées le dimanche.
Bien entendu avec l’arrivée des yoles, cette pratique continua et s’amplifia, si bien que les courses se faisaient lors des fêtes patronales du François, du Robert, du Vauclin sous l’impulsion de certains mécènes.
Devant l’intérêt que portait le monde de la mer à ces confrontations, des hommes tels que Georges Brival, qui étaient certainement des visionnaires décidèrent de créer la « Société des Yoles et Gommiers de la Martinique » en décembre 1972.
En 1984 les gommiers se séparèrent des yoles et « la Société des Yoles Rondes de la Martinique » devenue « la Fédération de Yoles Rondes de la Martinique » prit naissance.
Elle fut alors dirigée par un Comité de 15 membres, présidée par Alain Dédé et comptait 700 membres, cela jusqu’au 23 mars 2019, date à laquelle, Alain Richard lui succéda, après plus de 31 ans de présidence.
Elle est chargée d’organiser chaque année :
• Un Championnat (Challenge)
• Le Challenge du 22 Mai
• La Coupe de la Martinique
• Le Tour de la Martinique
Le Clou de la Saison est le Tour de la Martinique de Yoles rondes, qui est devenu l’ événement touristique, économique, médiatique, sportif, culturel…de la Martinique.
L’embarcation actuelle qui n’a rien à voir avec celle du début est devenue une véritable œuvre d’art.
Les Martiniquais se sont appropriés ce sport unique au monde et personne ne veut manquer le Tour qui pendant une semaine permet à l’île d’oublier ses soucis en vivant des moments d’intenses émotions.
• Caractéristiques des yoles rondes:
Etant donné que ces canots de 10,50 mètres de long sont dépourvus de quille, la stabilité est uniquement assurée par les équipiers qui se mettent au rappel sur des pièces de bois massif appelés « bwa drésé » (bois dressés). Pas de gouvernail non plus. C’est une sorte d’aviron assez large qui peut se placer à plusieurs endroits sur le tableau arrière qui sert à diriger la yole. Il sert aussi à « goudriyé » (godiller) par petit temps et à lancer la yole aux départs des courses.
• Il existe deux types de courses:
Les courses à deux voiles où la yole est gréée comme une goélette, le mât de misaine à l’avant (le plus court) et le grand mât implanté juste derrière lui, peu de distance sépare les deux mâts; les courses à une seule voile appelées « courses à la misaine », certainement parce que le mât est à ce moment-là implanté au même endroit que le mât de misaine lors des courses à deux voiles !
Le gréement est très particulier; il ressemble un peu au gréement d’un optimist, la voile est rectangulaire et elle est maintenue tendue par une sorte de livarde appelée « vergue » qui a la particularité de partir du bas du mât. Il y a deux écoutes, une est fixée au point d’écoute classique et l’autre est fixée au bout de la vergue.
En mer, à part les écoutes, aucun autre réglage n’est possible. Tout le gréement, mât, voile, vergue, doit être assemblé, étarqué et réglé au sol avant le matage.
De tous les sports collectifs, la course de yoles est celui ou on retrouve le plus grand nombre d’équipiers sur une si petite surface, soit 14 personnes sur 10,50 mètres de long.
Eyes Ti