Grin du Manager : la formation continue au cœur de la transformation des entreprises

Le Club Aliber et l’Institut Africain de Management (IAM) ont organisé, le 26 septembre à Bamako, un afterwork d’échanges baptisé…

Le Club Aliber et l’Institut Africain de Management (IAM) ont organisé, le 26 septembre à Bamako, un afterwork d’échanges baptisé « Grin du Manager », consacré aux enjeux de la formation continue des cadres. Cette rencontre, qui a réuni une trentaine de professionnels issus du secteur privé, du monde académique et de structures de formation, a été l’occasion d’un dialogue riche sur la place stratégique de l’investissement dans les compétences humaines pour soutenir la compétitivité des entreprises maliennes.

Autour de la table, plusieurs voix influentes du monde de l’entreprise ont partagé leurs analyses. Yacouba Souleymane, responsable du capital humain chez Coris Bank, Karamoko Dembélé, HR Business Partner à la Sonatam, Yacouba Baby, Country Manager de Simplon Mali, et Sidi Dagnoko, troisième vice-président délégué du Conseil national du patronat, ont tous convergé sur un point essentiel : l’avenir des entreprises dépend avant tout de la qualité de leurs ressources humaines. Sans compétences adaptées pour exploiter les équipements, piloter les innovations ou répondre aux exigences d’un marché de plus en plus concurrentiel, les investissements techniques et matériels perdent toute leur valeur.

Les participants ont souligné qu’au sein des grandes entreprises internationales, la formation continue fait partie intégrante de la stratégie de développement. Ces organisations réservent chaque année un budget dédié, représentant souvent entre deux et dix pour cent de leur chiffre d’affaires, pour financer des programmes de montée en compétences. Elles collaborent avec des écoles spécialisées, des cabinets externes ou des formateurs internes pour anticiper l’évolution des métiers et adapter leurs équipes aux nouvelles réalités économiques.

LA SUITE APRÈS LA PUBLICITÉ



Si ce modèle reste encore peu répandu au Mali, il constitue selon les intervenants une nécessité absolue. Dans un environnement marqué par la transformation numérique, l’intégration des technologies et la complexification des marchés, la formation ne peut plus être perçue comme un coût, mais comme un investissement stratégique. Les entreprises qui y consacrent des moyens importants améliorent leur productivité, renforcent leur compétitivité et créent de nouvelles opportunités de croissance.

Le principal obstacle identifié reste toutefois le financement. L’absence de mécanismes adaptés empêche de nombreuses entreprises, notamment les PME, de planifier et de pérenniser leurs actions de formation. Les participants ont appelé à la création d’un cadre national de concertation associant l’État, le secteur privé, les établissements d’enseignement et les partenaires techniques pour concevoir un modèle de financement durable. Ils ont rappelé que dans d’autres pays, la combinaison de ressources fiscales, de contributions publiques et d’appuis extérieurs a permis de structurer de véritables écosystèmes de formation professionnelle, capables d’accompagner les transformations économiques.

Au-delà des moyens financiers, la question de l’adéquation entre formation et besoins réels du marché a également été débattue. Les intervenants ont insisté sur la nécessité d’impliquer les entreprises dans l’élaboration des programmes, de mieux valoriser les acquis de l’expérience professionnelle et d’encourager la certification des compétences. Ces mesures permettraient de garantir que les efforts consentis produisent des résultats concrets et contribuent réellement à la performance des organisations.

À l’issue des échanges, une conviction commune s’est dégagée. Investir dans le capital humain n’est plus un choix, mais une condition pour transformer durablement l’économie nationale. La formation continue, longtemps considérée comme un luxe, s’impose désormais comme un levier stratégique pour attirer les investissements, stimuler l’innovation et offrir de nouvelles perspectives aux jeunes talents. Le Grin du Manager s’est ainsi imposé comme un espace de réflexion et de propositions, ouvrant la voie à une mobilisation collective autour de l’ambition de bâtir un écosystème de formation capable d’accompagner le développement du pays.