En octobre, Mois de la solidarité et de la lutte contre l’exclusion, le Mali met en avant la situation des personnes handicapées. La deuxième semaine leur est dédiée, rappelant que, malgré les avancées, l’inclusion est un défi quotidien.
Selon l’Enquête démographique et de santé (EDS-VI) 2018, 6,4% des Maliens de 18 ans et plus vivent avec un handicap, un taux qui atteint 27,6% entre 70 et 79 ans et 45,5% au-delà de 80 ans. Malgré des avancées législatives, l’inclusion reste incomplète. Les personnes handicapées rencontrent davantage de difficultés d’insertion économique et sociale, notamment les femmes, plus touchées (6,8% contre 6,2% chez les hommes) et plus nombreuses à souffrir de troubles visuels ou moteurs.
Pour mieux comprendre les disparités, il est utile d’observer les écarts entre les personnes vivant avec handicap et celles qui n’en ont pas. Plus de huit adultes sur dix (81,6%) vivant avec handicap n’ont aucun niveau d’instruction, contre 64,2% chez les personnes sans handicap.
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Parmi ces dernières, 22,4% ont un niveau secondaire ou plus, alors que chez les personnes vivant avec handicap, cette proportion ne dépasse pas 9,3%.
Encore du chemin
Au Mali, des efforts sont faits pour assurer l’intégration socioprofessionnelle des personnes vivant avec handicap. Cependant, les acquis restent à consolider pour une meilleure inclusion. Si le quota de 15% au niveau de la fonction publique est un acquis, des progrès sont attendus dans le secteur privé, relèvent les intéressés.
Parmi les avancées figure la Loi du 12 juin 2018 sur la promotion et la protection des droits des personnes vivant avec handicap. Au niveau de la santé, de l’éducation, de la formation professionnelle ou de l’emploi, elle prévoit des mesures spécifiques, notamment sur l’âge limite pour l’inscription à l’école et la participation aux concours.
Mais l’accès à l’éducation est toujours limité. Pour les personnes atteintes de surdité, l’accès à l’enseignement secondaire demeure difficile en raison de l’absence d’établissements spécialisés dans le pays.
La CNDH (Commission nationale des droits de l’Homme) souligne que, malgré les progrès, plusieurs défis persistent : la non-prise en compte de la formation professionnelle dans les politiques publiques, le manque d’informations accessibles en braille ou en langue des signes et l’insuffisance de données statistiques fiables.
Les estimations actuelles situent les personnes vivant avec handicap à environ 10% de la population malienne.