Société




Hausse des déplacements : plus de 220 000 réfugiés recensés

Au deuxième trimestre 2025, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés a publié une mise à jour opérationnelle qui…

Au deuxième trimestre 2025, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés a publié une mise à jour opérationnelle qui dresse un tableau chiffré des mouvements de populations et de l’assistance apportée dans le pays. Le rapport, couvrant la période d’avril à juin, révèle une progression marquée des arrivées et met en évidence l’ampleur des besoins.

Entre juin 2024 et juin 2025, le nombre de réfugiés présents au Mali est passé de 96 000 à plus de 220 000. Parmi eux, 138 535 ont été enregistrés par la Commission nationale pour les réfugiés et plus de 89 000 sont encore en attente d’enregistrement, contre 64 315 trois mois plus tôt. Les nouveaux arrivants viennent principalement du Burkina Faso et du Niger, s’installant d’abord dans les régions centrales avant de poursuivre leur route vers le sud, notamment Bamako, Ségou et Sikasso.
Le rapport indique que 402 167 personnes sont déplacées à l’intérieur du pays, tandis que 194 236 ont pu rentrer chez elles. À l’étranger, 334 123 Maliens sont réfugiés dans des pays d’asile. Dans le même temps, 670 réfugiés maliens ont regagné leur pays depuis le début de l’année. Entre avril et juin, 267 retours volontaires ont été enregistrés, dont 156 depuis la Mauritanie, 77 depuis le Burkina Faso et 34 depuis le Niger.
Les autorités et le HCR signalent une intensification des mouvements mixtes aux frontières. Sur le deuxième trimestre, 7 729 individus ont été recensés, soit une hausse de 61 % par rapport au trimestre précédent. La majorité provient du Burkina Faso, avec 5 996 demandeurs d’asile identifiés. L’absence de documents d’identité est relevée chez 71 % des personnes enregistrées, dont plus de la moitié exposées au risque d’apatridie.
L’assistance a concerné plusieurs volets. En matière d’éducation, 400 élèves de Tombouctou ont reçu des kits scolaires et des équipements ont été fournis à sept écoles de Gao et Haoussa-Foulane. Sur le plan de la santé, trois malades ont été pris en charge à Koro et cinq autres ont été orientés vers Médecins sans frontières. Dix foyers ont reçu des kits pour bébés et dix victimes de violences ont bénéficié de kits de dignité à Douentza. Concernant l’hébergement, 221 abris semi-durables ont été construits à Gao pour 1 105 personnes touchées par des inondations et 100 maisons ont été remises à des familles vulnérables dans la Cité Naata. Des blocs de latrines ont également été installés pour améliorer l’hygiène et la sécurité.
Le soutien matériel s’est traduit par la distribution de couvertures à 3 760 réfugiés et 750 membres de communautés hôtes, ainsi que par la remise de kits de survie à plus de 1 100 réfugiés et 1 476 déplacés internes. Mille cent dix réfugiés ont reçu des moustiquaires pour se protéger du paludisme. Une aide en espèces a été distribuée à 44 foyers réfugiés à Mopti et à 133 ménages hôtes à Tombouctou. Le Conseil norvégien pour les réfugiés a apporté une assistance financière à 3 079 réfugiés dans la région de Koro pour couvrir un mois de besoins alimentaires.
La protection des victimes de violences a constitué un axe prioritaire. Entre avril et juin, plus de 110 survivantes, dont des enfants, ont reçu un appui médical et psychosocial dans les régions de Mopti, Gao, Ménaka, Ansongo et Koro. Le rapport mentionne aussi l’adoption en mai 2025 par le Comité national de Transition d’une loi sur l’apatridie, après un processus mené avec l’appui du HCR.
Le financement reste un défi majeur. Le HCR indique avoir besoin de 85 millions de dollars pour couvrir ses opérations en 2025, mais seulement 22 % de ce montant étaient disponibles au 30 juin.