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Déguerpissement des petites stations : Quelles pertes pour l’économie ? Commencée le 28 juillet 2016, l’opération de libération des voies publiques à Bamako se poursuit, avec désormais dans le viseur des autorités, les petites stations d’essence. La plupart d’entre elles ont poussé un peu partout, et très généralement de façon anarchique. Le 30 septembre est le dernier délai donné aux propriétaires pour quitter les lieux, au risque de subir le même sort que les occupants de la voie publique. Au total, 352 points de vente seront concernés par ladite opération, qui risque d’avoir de fortes répercussions en ce qui concerne l’emploi. On estime à 3 904 le nombres d’employés directs qui se retrouveront au chômage. « C’est une politique contre les intérêts du peuple, au moment où le pays est confronté au défi majeur de la création d’emplois et de richesses pour l’amélioration des conditions de vie des citoyens », explique Ousmane Dao, président de l’Association de revendeurs de carburant. Aujourd’hui, les professionnels du secteur demandent l’annulation pure et simple de cette décision qui, selon eux, va davantage asphyxier l’économie malienne. « Je paye plus de 20 millions d’impôt à l’État chaque année, et j’emploie directement dix personnes », souligne Sine Keïta, propriétaire d’une station. « Nos stations qui représentent plusieurs milliards de francs sont depuis quelques temps dans la ligne de mire du néocolonialisme français et comme le Mali n’aime pas l’argent, la France est là ! », conclu M. Dao. Une allusion à peine voilée à Total, entreprise française, et premier distributeur de carburant au Mali…