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Après la mission de haut niveau d’évaluation de la transition au Mali du 11 au 12 janvier dernier, conduite par Goodluck Jonathan, un sommet des Chefs d’États de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) se tiendra samedi 23 janvier 2021 à Abuja, au Nigeria. Il pourrait bien être l’occasion pour l’institution sous-régionale, de demander des clarifications ou de mettre la pression sur les autorités de la transition. « La feuille de route de la transition est assez ambitieuse et a l’air d’un programme présidentiel, tant les chantiers sont immenses. La « refondation de l’État », au cœur du document, n’a pas véritablement débuté, ce qui donne l’impression que la transition est partie pour durer au-delà de 18 mois. C’est une éventualité que la CEDEAO ne voudra pas voir s’opérer, d’où cette réunion, qui ressemble effectivement à une pression », analyse le chercheur Lamine Savané. Pour lui, si la Cedeao veille au grain, c’est parce qu’à l’allure où vont les choses, la transition risque de déborder et l’existence d’un agenda caché des militaires du CNSP, « qui ne semblent pas être très pressés d’organiser les élections pour retourner dans les casernes », n’est pas à écarter. Beaucoup d’observateurs soutiennent que la CEDEAO ne doit pas fléchir et réaffirmer à l’issue du sommet l’impératif respect du délai des 18 mois de la transition. Et s’opposer à toute prolongation.