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Intelligence artificielle : Entre avantages et limites pour le journaliste

Le recours des professionnels des médias à des robots numériques pour la recherche, le tri, la rédaction d’articles et la…

Le recours des professionnels des médias à des robots numériques pour la recherche, le tri, la rédaction d’articles et la génération d’images connaît une expansion fulgurante dans les rédactions. Malgré les opportunités, savoir manier ces outils préserve de nombreux dangers. Tel a été l’objet de réflexion des journalistes, en prélude à la 4e nuit de l’Union Nationale des Journalistes Reporters du Mali (UJRM).

Le Centre International de Conférence de Bamako (CICB) a servi de cadre à cette journée de réflexion organisée par l’UJRM, ce vendredi 08 août 2025. Placée sous le parrainage et la co-animation de M. Salif Sanogo, journaliste, et de M. Yacouba Diarra de Robot Mali, cette rencontre avait pour thème l’apport et les dangers de l’intelligence artificielle dans les rédactions. Selon M. Sanogo, « un article écrit à 15% par l’IA n’est plus un article de journaliste, c’est l’article d’un robot. Certains vont jusqu’à 80% d’usage d’IA au Mali ».

L’usage de l’IA connaît une progression rapide dans tous les secteurs, et particulièrement chez les journalistes. Selon l’enquête « State Of The Media » menée par Cision, 17% des journalistes dans le monde déclaraient utiliser régulièrement l’IA en 2024, 28% de façon occasionnelle, et le reste pas du tout. Ce taux a considérablement augmenté, atteignant 53% en 2025. Les journalistes y recourent principalement pour gagner du temps dans des tâches chronophages : transcription d’interviews ou de contenus audio, recherche documentaire, correction de textes, voire rédaction partielle d’articles. Pour M. Sanogo, utiliser l’IA pour rédiger entièrement un article soulève une question éthique importante.

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Face aux risques d’un usage non contrôlé, M. Sanogo rappelle que faire écrire un texte par l’IA comporte plusieurs dangers : celle-ci puise dans des sources multiples sans toujours garantir la fiabilité, ce qui expose à des risques de plagiat, de mésinformation ou de désinformation.

Contrôler l’usage

Nonobstant ses avantages, l’intelligence artificielle a ses limites, puisqu’il faut de l’intelligence humaine pour l’utiliser efficacement. Sans requêtes claires et objectives, elle ne peut produire de résultats pertinents. Pour cela, il est essentiel de former les journalistes à une utilisation maîtrisée de ces outils. Selon le conférencier, « l’intelligence artificielle ne peut pas remplacer l’intelligence humaine ».

Pour sa part, M. Yacouba Diarra, de Robot Mali, après avoir énuméré les apports de l’IA dans le travail journalistique, a expliqué ses limites, notamment son incapacité à reproduire le sens critique et le jugement humain.

Pour contrer les menaces croissantes liées à l’IA, M. Sanogo a lancé un appel à la réflexion sur l’élaboration d’une charte visant à limiter l’usage de l’IA à 15% dans les rédactions, comme cela se fait dans certains pays.

Joseph Amara Dembélé