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Irak: un autre journaliste exécuté par l’EI

Il était décrit comme un journaliste expérimenté et prudent, qui avait déjà  été en Syrie durant la guerre, mais aussi en Libye, en Egypte et au Yémen. Le 4 août 2013, Steven Joel Sotloff, 31 ans, était enlevé par des djihadistes près d’Alep. Il venait d’entrer dans le nord de la Syrie par la frontière turque pour « une dernière bonne histoire ». Treize mois plus tard, hier mardi 2 septembre, l’Etat islamique (EI) a diffusé une vidéo dans laquelle un djihadiste décapite un homme présenté comme Steven Sotloff. Et ce mercredi matin, la Maison Blanche a confirmé son identité. Le 20 août, le monde horrifié par la vidéo de l’exécution de James Foley découvrait le visage de l’autre otage menacé par l’EI. Le bourreau, d’origine britannique, menaçait dans cette vidéo de s’en prendre à  l’autre reporter si les Etats-Unis ne cessaient pas leurs bombardements contre les positions de l’EI en Irak. Steven Sotloff apparaissait, agenouillé et vêtu d’orange, désigné comme la prochaine victime. Sa mère avait alors lancé un appel au chef des djihadistes pour l’implorer de libérer son fils. Son cri de détresse sera resté sans réponse… Tué parce qu’américain Originaire de Miami, le journaliste, fervent supporteur du club de basket des Heats, était diplomé en journalisme de l’université d’Orlando, selon son profil LinkedIn. Il se présentait comme « un voyageur », a vécu au Yémen pendant plusieurs années et parlait arabe couramment. Parmi ses publications notables pour le Time, un récit de l’attaque du consulat américain à  Benghazi en septembre 2012, un reportage à  Alep avec les civils, et un autre sur la Libye post-Kadhafi. Dans un tweet publié en septembre 2012, le journaliste expliquait avoir été la cible de tirs de l’armée syrienne lors d’un précédent reportage dans le pays. Selon Hervé Ghesquière, journaliste à  France 2 et ex-otage en Afghanistan, estime que « Steven Sotloff a été tué parce qu’il était américain et journaliste. Pour l’EI, cela frappe doublement les esprits. Le fait qu’il soit américain est une vengeance contre les bombardements actuels de l’armée américaine et le fait qu’il soit journaliste, c’est la certitude que l’on va beaucoup en parler. Pour l’EI, la caisse de résonance est alors encore plus forte. » Alors que la famille Sotloff annonce qu’elle «le pleurait dans l’intimité», du côté de la Maison Blanche, le ton est monté. Barack Obama a affirmé que les à‰tats-Unis ne se laisseraient pas «intimider» par les djihadistes de l’à‰tat islamique (EI). Quelques heures après la diffusion de la vidéo et son authentification, il a ordonné l’envoi de 350 soldats supplémentaires à  Bagdad pour protéger le personnel et les locaux diplomatiques. Après avoir reconnu la semaine passée qu’il n’avait pas encore de stratégie pour combattre l’EI, qualifié de «cancer», Barack Obama a dénoncé mercredi «un acte de violence horrible». Intitulée «deuxième message à  l’Amérique», la vidéo montre Steven Sotloff, à  genoux, vêtu d’une blouse orange. à€ côté de lui, un homme masqué condamne les frappes américaines et porte un couteau à  la gorge du journaliste de 31 ans. Le bourreau, qui s’exprime avec un accent britannique, présente ensuite à  la caméra un autre otage, David Cawthorne Haines, et menace de l’exécuter.

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