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Kabiné Komara au Forum de Bamako : La parité ne se décrète pas !

Ancien Premier ministre guinéen, Haut commissaire de l’OMVS, Kabiné Komara préside le pré-forum de deux jours consacré au « Genre et problématique de la consolidation de la paix dans l’espace sahélo-saharien » qui se tient du 11 au 12 février à  Bamako, avant l’ouverture officielle du Forum de Bamako le 13. Homme d’expériences, homme politique, sa vision du genre nous a interpellés. Dans son discours d’ouverture, Kabiné Komara dira que les femmes savent mieux que quiconque s’inspirer des mécanismes traditionnels de gestion et de résolution des conflits. Sur le plan politique, Kabiné Komara encourage aussi les femmes à  davantage s’impliquer dans les processus politiques pour influer sur les grandes décisions. Journaldumali.Com : Les femmes débattent à  ce 14è forum que vous présidez pour ces deux jours. La parité au Mali n’est pas acquise ? Qu’en pensez-vous ? Kabiné Komara : La parité ne se décrète pas. Elle se conquiert ! On ne peut pas décréter qu’il faut 50% de femmes dans telle institution ou instance de décision, sans que celles qui sont concernées se battent au niveau intellectuel, aient la volonté de participer, en étant constantes pour que cette parité s’instaure. Tout ce qui est obtenu de manière automatique s’étiole. Tout ce qui s’acquiert sur la base du mérite et de la valeur, perdure et se développe. Trop peu de femmes militent ou prennent la tête des partis politiques ? Pourquoi ? l’un des facteurs de déstabilisation de nos pays, C’’est l’exclusion politique. Parce que les pouvoirs et décideurs politiques n’incluent pas toujours des hommes et des femmes de qualité. Alors qu’elles ont beaucoup à  apporter, les femmes se marginalisent souvent dans la chose politique. Il faut qu’elles reviennent à  la base, militent en force et prennent le pouvoir. Dans votre pays, il y a des figures féminines fortes, des personnalités comme la syndicaliste Rabiatou Serah Diallo. La Guinée est-elle en avance en matière de parité ? La Guinée de 1958 qui a dit non à  De Gaulle avec le Président Sékou Touré a été l’un des pays précurseurs en matière d’émancipation des femmes. l’une des premières femmes à  avoir été présidente du Conseil de sécurité aux Nations Unies, est guinéenne. Elle a aussi conduit le comité anti-apartheid de l’Afrique qui a conduit à  la décolonisation. Il s’agit de Jeanne Martin Cissé. Aujourd’hui en Guinée cette tradition perdure, même si je trouve que les femmes ont tendance à  se reposer sur leurs lauriers. La classe politique doit se renouveler. Vous avez été Premier ministre en Guinée, quel regard portez vous sur la sortie de crise malienne ? Je salue la victoire d’Ibrahim Boubacar Keita qui a été un véritable raz de marée après l’élection présidentielle de Juillet 2013 ; Le fait que le Mali soit entrain de chercher les voies et moyens de sortir de la crise en incluant toute le monde dans le processus de réconciliation est à  saluer. Rien ne peut se faire sans paix et les différents voyages que le président IBK fait dans la sous région ont pour but de donner une dimension régionale à  son effort de recherche de paix. Le dialogue inter-malien peine à  s’asseoir avec les groupes armés au nord et la médiation est multiple ? Je pense que le fait que plusieurs volontés s’expriment est une bonne chose. Il faut faire en sorte que tous aillent dans le même sens et les derniers éléments le montrent. Mais je fais confiance en la classe politique malienne pour trouver la solution durable de sortie de crise.

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