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Kayes : enlèvement de cinq techniciens indiens sur un chantier d’électrification 

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Cinq techniciens indiens ont été enlevés le 6 novembre dans la zone de Kobri, à une cinquantaine de kilomètres de…

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Cinq techniciens indiens ont été enlevés le 6 novembre dans la zone de Kobri, à une cinquantaine de kilomètres de Kayes, alors qu’ils se rendaient sur un site d’intervention dans le cadre d’un projet d’électrification rurale.

L’incident intervient dans une région où les mouvements de travailleurs étrangers font déjà l’objet de restrictions et de dispositifs de sécurité renforcés en raison d’attaques répétées contre les chantiers et les convois techniques.
Selon plusieurs sources locales, le véhicule transportant les techniciens a été intercepté sur un axe secondaire reliant Kayes à Bafoulabé, un itinéraire où les mouvements sont désormais régulièrement ciblés. Les autres membres du personnel présents dans la zone ont été regroupés puis transférés vers Bamako dans le cadre des procédures de sécurisation mises en place par l’entreprise en charge du projet. Les autorités locales n’ont pas donné de détails sur la progression des recherches, mais les premières évaluations s’orientent vers des groupes affiliés au JNIM, dont les unités opèrent dans les secteurs boisés et les zones de piste entre Diéma, Kayes et Kita.
Cet enlèvement s’ajoute à celui survenu le 1ᵉʳ juillet dans la même région, lorsque trois ressortissants indiens employés par Diamond Cement Mali avaient été capturés lors d’une incursion autour de l’usine située près de Bafoulabé. Les techniciens enlevés étaient alors identifiés comme P. Venkataraman, originaire de Ganjam dans l’Odhisha, Prakash Chandra Joshi, 61 ans, de Jaipur au Rajasthan, et Kurakula Amaralingeswara Rao, du Telangana. Leur capture avait conduit à l’arrêt temporaire de certaines unités de production et à la réorganisation des équipes présentes sur site, avec un renforcement des escortes et des mesures de déplacement à horaires restreints.
Au cours de la même année, des travailleurs chinois d’un complexe agro-industriel sucrier dans la région de Ségou avaient également été enlevés lors d’une attaque visant directement les installations du site. Depuis, plusieurs entreprises étrangères présentes dans l’énergie, la cimenterie ou l’agro-transformation ont revu leurs plans opérationnels, passant de déplacements routiniers non escortés à des schémas de mobilité sous coordination sécuritaire, avec des horaires réduits et des regroupements de personnel dans des zones considérées comme plus contrôlées.
Une évolution se dessine dans les cibles visées. La quasi-absence de cadres occidentaux sur les sites industriels depuis 2023 a déplacé les stratégies d’enlèvement vers les équipes venues d’Inde, de Chine ou d’autres pays engagés dans des projets techniques. Dans certaines opérations recensées plus au nord du Sahel, des ressortissants émiratis travaillant sur des chantiers d’ingénierie ont également été visés, signe d’une adaptation continue du ciblage vers les professionnels indispensables au fonctionnement de secteurs clefs comme l’électricité, la production de matériaux ou la maintenance industrielle.
La région de Kayes demeure par ailleurs affectée par des contraintes logistiques durables. Un couvre-feu local est en vigueur depuis juillet, tandis que des ruptures intermittentes d’approvisionnement en carburant perturbent les déplacements, l’acheminement des équipements et la continuité des chantiers. Ces éléments limitent la marge d’action des équipes sur le terrain et compliquent les réponses d’urgence en cas d’incident.
Pour l’heure, aucune revendication n’a été enregistrée. Les procédures de coordination entre les autorités maliennes, l’ambassade de l’Inde et les sociétés concernées sont activées. Les discussions portent à la fois sur la localisation des otages et sur les ajustements nécessaires à la sécurisation des travaux industriels dans l’ouest du pays.

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