Le 30 août 2025, le Réseau Médias-RSS, en partenariat avec le DCAF, a tenu à l’Hôtel Maeva Palace une conférence-débat consacrée au rôle du citoyen dans la coproduction de la sécurité au Sahel. L’événement a rassemblé 109 participants, dont 37 femmes et 72 hommes, issus d’autorités administratives, de collectivités, de médias, de chefferies traditionnelles, de forces de sécurité, d’organisations de la société civile, de chercheurs et de partenaires internationaux.
Les travaux ont porté sur le thème : « L’État face à la recrudescence de la demande de sécurité par la population : quel rôle pour le citoyen dans la coproduction de la sécurité au Sahel ? ». Ce choix s’inscrit dans un contexte où les défis sécuritaires se multiplient et où l’implication des communautés apparaît comme un levier essentiel pour consolider la stabilité et la gouvernance.
Dans son allocution, la représentante du DCAF, Valérie Petitpierre, a rappelé que la sécurité n’est pas uniquement l’affaire de l’État mais se construit avec l’ensemble des composantes sociales. Elle a insisté sur la place des médias comme relais de confiance et sur les outils pratiques développés pour favoriser la participation citoyenne et l’intégration du genre dans le secteur de la sécurité. Les autorités coutumières et municipales présentes ont, elles aussi, insisté sur la nécessité d’un ancrage local fort pour rapprocher la gouvernance sécuritaire des populations.
La table ronde modérée par Coumba Bah a permis de confronter plusieurs points de vue. Le professeur Bakary Camara a évoqué l’héritage des mécanismes communautaires, en particulier les chasseurs traditionnels et les milices villageoises, tout en rappelant la contribution des femmes aux stratégies collectives. La journaliste Assétou Diarra a attiré l’attention sur la responsabilité des médias dans le traitement de l’information sécuritaire et proposé des cellules de veille citoyenne en lien avec les rédactions. Boubacar Théra, représentant du DCAF, a défendu une approche multidimensionnelle de la sécurité intégrant ses aspects militaire, alimentaire, sanitaire, économique et social.
Les échanges avec les participants ont porté sur la régulation de l’information, la place des citoyens dans la prévention des crises et les mécanismes de responsabilisation face aux dérives médiatiques. La Haute Autorité de la Communication a rappelé son rôle de régulation et encouragé une formation continue des journalistes sur l’éthique et la couverture des conflits.
La rencontre a aussi été marquée par la présentation des nouveaux organes du Réseau Médias-RSS. Massiré Diop succède à Coumba Bah au secrétariat exécutif, tandis que celle-ci prend la présidence du conseil d’administration. Le bureau est également composé d’Aminata Yattara, Bintou Coulibaly, Jiadata Maïga, Youba Doumbia et Hamady Sow. Le conseil d’administration dirigé par Coumba Bah compte plusieurs personnalités reconnues de la presse malienne et de la société civile, parmi lesquelles Bandjougou Danté, président de la Maison de la Presse, Alexis Kalambry, Ramata Diaouré, membre du CNT, Amadou Dagamaïssa, président du RECOTRAD, Aissatou Cissé et Ornella Modéran.
À l’issue des travaux, les participants ont recommandé de renforcer la formation des journalistes sur l’éthique, de mettre en place des espaces de concertation entre citoyens, autorités et médias, et d’intégrer la coproduction de la sécurité dans les politiques nationales. Le Réseau Médias-RSS a réaffirmé son engagement à suivre ces recommandations et à développer, avec le DCAF et d’autres partenaires, des initiatives conjointes pour renforcer une gouvernance sécuritaire inclusive au Sahel.