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La Cour suprême ordonne le mandat de dépôt de Choguel Maïga

Après huit jours de garde à vue au Pôle économique et financier, l’ancien Premier ministre Choguel Kokalla Maïga a été…

Après huit jours de garde à vue au Pôle économique et financier, l’ancien Premier ministre Choguel Kokalla Maïga a été présenté ce mardi devant la Chambre d’instruction de la Cour suprême. La juridiction a confirmé les charges d’atteinte aux biens publics retenues par le procureur général et décidé de son placement sous mandat de dépôt.

L’enquête, ouverte à la suite d’un rapport du Bureau du Vérificateur général, met en cause la gestion de plusieurs structures publiques placées sous la responsabilité de Choguel Maïga lorsqu’il dirigeait la Primature. Le document pointe des irrégularités financières à l’Agence de gestion du fonds d’accès universel et à l’Autorité malienne de régulation des télécommunications et des postes, avec des dépenses jugées injustifiées et des contrats conclus en dehors des procédures légales.
La procédure judiciaire a connu plusieurs étapes depuis le début du mois. Le 1er août, l’ancien chef du gouvernement avait répondu à une première convocation des enquêteurs. Dix jours plus tard, une nouvelle audition l’avait conduit à une garde à vue prolongée jusqu’au 19 août, aux côtés de son ancien directeur de cabinet, le professeur Issiaka Ahmadou Singaré, et de trois anciens responsables financiers de la Primature. Si tous ont été inculpés, seul Choguel Maïga a été placé en détention, le professeur Singaré, âgé de 80 ans, bénéficiant d’une liberté provisoire.
Dans une déclaration transmise par son avocat, Maître Cheick Oumar Konaré, l’ancien Premier ministre a affirmé qu’il affrontait cette décision avec sérénité, considérant qu’un homme politique doit s’attendre à toutes les épreuves, « y compris la prison et la mort ».
Chef de file du Mouvement du 5 Juin – Rassemblement des forces patriotiques, Choguel Maïga avait été nommé Premier ministre en juin 2021 par les autorités de transition. Il a dirigé le gouvernement pendant trois ans avant d’être remercié en novembre 2024, à la suite de divergences avec les dirigeants militaires. Le sort judiciaire de l’ancien Premier ministre dépendra des prochaines étapes de l’instruction, dont le calendrier reste encore à déterminer.