Le dernier rapport de WANEP-Mali, publié en août 2025, dresse un tableau alarmant de l’évolution du trafic et de la consommation de stupéfiants sur la période de janvier à mars 2025. On y apprend que 27 incidents majeurs ont été documentés, entraînant plus de 50 interpellations et la saisie de 10 743 unités de substances illicites.
Les substances concernées sont diverses dont des comprimés de Tramadol (225 mg et 250 mg), du Diazépam, des sachets de « Mirage » et plusieurs formes de cannabis dont le Kush.
Géographiquement, les régions de Bamako (9 incidents), Kayes (7), Koulikoro (5) sont en première ligne, mais le phénomène touche aussi Dioïla (3 incidents), Bougouni (2) et Gao (1 incident), ce qui montre que la drogue s’étend bien au-delà des centres urbains.
D’autres événements récents illustrent que la situation continue de s’aggraver. Ainsi, le 8 septembre, à Ségou, 178 briques de cannabis ont été saisies dissimulées sous des bidons d’huile, dans un camion en provenance de Koutiala.
Par ailleurs, sur la période juin 2024-juin 2025, plus de 127 tonnes de drogues ont été saisies à l’échelle nationale.
Le rapport souligne le rôle déterminant des jeunes (20-39 ans) parmi les usagers et petits trafiquants, souvent issus de milieux socioéconomiquement fragiles.
Il insiste aussi sur le besoin d’un renforcement des capacités de contrôle (douanes, Office central des stupéfiants, police, gendarmerie), de la sensibilisation, et du traitement sanitaire et psychosocial des consommateurs.
