« Lire est une force pour vaincre la médiocrité. La lecture est très importante dans notre société même si C’est essentiellement une société orale. En effet, la lecture permet une large ouverture d’esprit vers les autres cultures par exemple » explique Salif Dème, professeur de français à la retraite. Ce 23 avril est célébrée la journée mondiale du livre et du droit d’auteur. Au Mali, la lecture reste pourtant très peu pratiquée. « Je ne sais pas pour les autres mais je ne lis pas beaucoup » confie Abdoulaye Traoré, artiste malien vivant en France. « Moi je ne lis pas, sauf si ce sont des cours » explique Aboubacar Draba, étudiant au conservatoire des arts et métiers multimédia de Balla Fasséké de Bamako. La paresse de lire Le français étant la langue officielle au Mali, la lecture se fait essentiellement dans cette langue. La lecture est définie comme étant l’activité de compréhension d’une information écrite. Cette information est en général une représentation du langage sous forme de symboles identifiables par la vue, ou par le toucher (écriture Braille). Même dans les milieux des élites la lecture peut s’avérer insuffisante selon ce communicateur camerounais : « ce n’est pas seulement les Maliens. De nos jours, dans le monde contemporain, dans la classe des élites, tous veulent écrire, personne ne veut lire les autres » s’indigne Eloi Bela Ndaza. Le constat du « mal de lecture » se retrouve davantage dans Le 1er avril 2010 une présentation des résultats de l’étude Egra sur la lecture s’est déroulée à Bamako en présence de nombreux représentants de la société civile. l’atelier avait pour objectifs de mobiliser le corps social; enseignants, parents d’élèves, communautés entre autres, en faveur de la lecture en provoquant une prise de conscience à partir de résultats d’évaluation. Des pistes de solutions Après cinquante ans d’indépendance, le constat sur le niveau des élèves dans les premières années d’enseignement est amer. Plus de 80% des élèves ne sont pas capables de lire un mot correctement en 2ème année que ce soit en français ou dans les langues nationales, selon ce rapport d’Egra Mali. Les chercheurs ont aussi démontré que « 68% des élèves de 4ème année ne sont pas capables de lire à haute voix la phrase « Mon école est jolie ». l’opération lecture publique (OLP) est un projet franco-malien. Cette plate-forme a permis la création d’un réseau de quarante-cinq bibliothèques dans tout le pays entre 1977 et 1983. D’autres seront créées à Bamako à partir de 1987. Cette période est bien loin, la pérennité de la lecture reste entre les mains des parents d’élèves et des citoyens soucieux de la réussite de cet acte « vital » malgré tout. « Ne pas savoir lire, C’est ne pas savoir se défendre ».
Les Maliens ont le « mal de lecture »
Publié le 23.04.2013 à 00h00 par Journal du Mali

Tags : livre
À LIRE AUSSI