Le dernier classement de Reporters Sans Frontières (RSF) révèle une situation contrastée en Afrique de l’Ouest. Si certains pays enregistrent des avancées notables, d’autres connaissent des reculs préoccupants.
Au Burkina Faso, la situation s’est nettement détériorée. Le pays, confronté à une explosion de la désinformation alimentée par la menace sécuritaire, a chuté de 19 places, passant de la 86ème position en 2024 à la 119ème dans le nouveau classement.
RSF impute cette dégringolade à la montée de l’insécurité et à l’instabilité politique, liée aux deux coups d’État, survenus en janvier et en septembre 2022, qui ont « considérablement dégradé les conditions d’accès à une information plurielle et l’exercice d’un journalisme libre ».
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L’autre pays membre de la Confédération AES, le Niger, a également régressé en matière de liberté de la presse. Cependant, ce recul de 3 places (de la 80ème en 2024 à la 83ème en 2025) est le moins important au sein de l’AES.
Cette disparité dans l’AES se retrouve également dans la CEDEAO, l’autre organisation sous-régionale. La Côte d’Ivoire a perdu 11 places et est désormais classée 64ème, tandis que le Sénégal continue de progresser dans ses efforts pour garantir une liberté de presse accrue dans le pays.
Avec 20 places gagnées par rapport au classement 2024, le pays de la Téranga se positionne comme l’un des plus sûrs pour l’exercice du journalisme et le travail des médias en Afrique occidentale.
Cependant, c’est le Cap-Vert (30ème), 3ème en Afrique derrière l’Afrique du Sud et la Namibie, qui vient en tête du classement RSF pour la région ouest-africaine. « Le pays se distingue dans la région par un cadre de travail favorable pour les journalistes. La liberté de la presse est garantie par la Constitution », souligne le rapport.
Même si, de son côté, la Gambie n’a pas progressé et a conservé sa place de 58ème du classement précédent de 2024, le pays montre des signes positifs en matière de liberté de la presse depuis quelques années.
Des avancées telles que des réformes législatives, notamment l’adoption d’une loi d’accès à l’information et la dépénalisation de la diffamation, ont contribué à une baisse des attaques visant les journalistes et à une amélioration du climat médiatique.
Mohamed Kenouvi