Le gouvernement malien se prépare à lever 25 milliards de francs CFA ce mercredi 3 septembre 2025 sur le marché financier de l’Union monétaire ouest-africaine (UMOA). Cette opération, annoncée par la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) et gérée par l’agence UMOA-Titres, combine des bons et des obligations du Trésor de différentes maturités, reflétant la stratégie de diversification des instruments de financement de l’État.
Selon l’avis d’appel d’offres, l’émission porte sur un Bon assimilable du Trésor (BAT) d’une maturité de 364 jours et trois Obligations assimilables du Trésor (OAT) de 3, 5 et 7 ans. Le montant global recherché est de 25 milliards de FCFA, dont 25 % sont réservés aux soumissions non compétitives destinées aux Spécialistes en valeurs du Trésor (SVT). Le BAT, d’une valeur nominale unitaire d’un million de FCFA, arrivera à échéance le 2 septembre 2026 avec des intérêts précomptés. Les OAT, quant à elles, affichent des coupons fixes respectifs de 6,15 % pour la maturité 3 ans, 6,35 % pour la maturité 5 ans et 6,45 % pour la maturité 7 ans. Les remboursements sont prévus in fine à la date d’échéance de chaque titre.
Cette émission s’inscrit dans la continuité des opérations menées par le Mali ces derniers mois. En juillet 2025, Bamako avait mobilisé près de 110 milliards de FCFA sur le marché régional, répartis entre 65,15 milliards en BAT et 44,83 milliards en OAT. Les rendements observés au cours de ces adjudications donnaient le ton de la demande des investisseurs : autour de 8 % pour les bons de trésor à un an, de 9 % pour les obligations à trois ans et de 7,6 à 8 % pour les obligations de maturités plus longues. Ces niveaux témoignent d’un appétit marqué mais sélectif pour la dette souveraine malienne.
LA SUITE APRÈS LA PUBLICITÉ
Plus largement, le marché primaire de l’UMOA connaît en 2025 une activité soutenue. Au 31 juillet, les États membres avaient mobilisé plus de 8 200 milliards de FCFA, avec un taux de couverture moyen supérieur à 230 %. L’encours global de la dette régionale atteignait alors 21 088 milliards de FCFA, dont près de 2 452 milliards pour le seul Mali. Ces chiffres traduisent le rôle croissant du marché régional comme source de financement des budgets nationaux, face à des besoins accrus et à des marges de manœuvre limitées sur les marchés internationaux.
L’opération du 3 septembre représente donc un nouveau test de confiance entre le Mali et ses partenaires financiers régionaux. Le succès de cette levée dépendra du positionnement des investisseurs face aux conditions de marché, marquées par une demande soutenue mais vigilante sur le niveau des rendements. Pour Bamako, il s’agit non seulement de répondre à des impératifs de trésorerie immédiats, mais aussi de maintenir sa crédibilité sur le marché régional, dans un contexte où les équilibres budgétaires restent fragiles.