La session nationale du Dialogue multi-acteurs sur le renforcement de l’engagement citoyen dans la vie publique et la participation au processus de refondation au Mali, dans le cadre du Programme de recherche et de dialogue pour la refondation (PREDIRE) de l’Institut néerlandais pour la démocratie multipartite (NIMD), s’est tenue les 24 et 25 juillet à Bamako. Dans cet entretien, Mohamed Lamine Ouattara, enseignant-chercheur en sciences politiques à l’Université Kurukanfuga de Bamako et membre de la Commission scientifique du PREDIRE, aborde les échanges et les recommandations issues de la session. Propos recueillis par Mohamed Kenouvi
Quelle est l’importance de cette phase de dialogue multi-acteurs au niveau national ?
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C’est l’aboutissement d’un très long processus qui a commencé à l’initiative du NIMD, puis a été peaufiné et affiné par une Commission scientifique bien triangulée, représentant divers bords. Cela a donné lieu à un processus qui a démarré au niveau local, puis régional, pour aboutir à un niveau national. Nous avons voulu regrouper les deux grandes études menées sur les questions de démocratie et de participation citoyenne en une seule thématique intitulée : « Renforcement de l’engagement citoyen dans la vie publique et la participation au processus de refondation au Mali ».
De quoi a-t-il été question lors de ces deux jours d’échanges ?
Cette session nous a permis de faire le point sur les conclusions des Plans d’action des niveaux local et régional et d’y apporter des ajouts. Nous avons effectué des modifications et formulé des recommandations qui nous ont permis d’élaborer des actions prioritaires, en désignant des responsables pour leur mise en œuvre ainsi que des acteurs associés, à travers un chronogramme stratégique.
Quels sont les défis et les actions à mener pour un engagement citoyen renforcé et une meilleure participation à la refondation ?
Le premier élément identifié en termes d’engagement citoyen et de participation politique est le faible niveau de culture démocratique dans notre pays. Cela se traduit par un corollaire, le faible niveau de civisme et de citoyenneté. Pour rehausser le niveau de culture démocratique, nous avons proposé un certain nombre d’actions prioritaires à mener. Par exemple, la création de cadres de dialogue citoyen au niveau local, entre les élus, les citoyens et des acteurs de la société civile. En ce qui concerne l’amélioration du civisme et de la citoyenneté, nous avons estimé qu’il fallait changer les mentalités pour refonder complètement le Malien. Pour cela, il faudra agir dès le plus jeune âge. Il s’agira de créer au niveau des écoles des applications et des sites web permettant de développer des manuels pédagogiques et éducatifs à la fois ludiques et modernes.