Nouvelles règles fiscales : l’État mise sur les mines et la consommation

Le Conseil des ministres tenu le 3 octobre 2025 sous la présidence du général d’Armée Assimi Goïta a adopté un…

Le Conseil des ministres tenu le 3 octobre 2025 sous la présidence du général d’Armée Assimi Goïta a adopté un projet de décret fixant de nouveaux taux dans le cadre de l’Impôt spécial sur certains produits. Cette décision s’inscrit dans la continuité des réformes engagées depuis 2023 pour moderniser le système fiscal, renforcer les recettes publiques et rendre l’environnement économique plus attractif pour les investisseurs.

 

Le dispositif de l’Impôt spécial sur certains produits, créé par un décret de septembre 2022 et élargi par une ordonnance en mars 2025, voit ainsi son champ d’application étendu et adapté aux évolutions de plusieurs secteurs clés. La révision adoptée concerne notamment les bouillons alimentaires, les produits miniers et le tabac, trois catégories dont l’importance stratégique se traduit à la fois par leur poids économique et leur potentiel de mobilisation de recettes. L’objectif affiché est double : augmenter les ressources budgétaires intérieures et créer un climat fiscal plus favorable à l’investissement dans des domaines considérés comme prioritaires.

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Le secteur minier se trouve au cœur de cette réforme. Avec plus de 80 % des exportations nationales représentées par l’or et une contribution avoisinant 8 à 10 % du produit intérieur brut, il constitue l’un des piliers de l’économie. Les autorités ont annoncé une ambition claire : porter les recettes minières à environ 1,2 milliard de dollars d’ici mars 2025, notamment grâce à une meilleure taxation des produits extraits et exportés. Cette orientation s’accompagne d’efforts accrus pour recouvrer les arriérés fiscaux, qui ont déjà permis de récupérer près de 500 milliards de francs CFA auprès des compagnies opérant dans le pays.

 

Au-delà des mines, la réforme s’intéresse aussi aux produits de consommation courante. L’introduction de bouillons alimentaires, de cosmétiques et d’autres biens transformés dans le champ d’application de l’impôt vise à élargir l’assiette fiscale tout en garantissant une meilleure régulation du marché. Cette évolution devrait se traduire par une hausse des recettes liées à la consommation intérieure, un levier important dans un contexte où la demande nationale progresse rapidement sous l’effet de la croissance démographique.

 

La révision de la fiscalité minière et de l’Impôt spécial sur certains produits constitue également un signal adressé aux investisseurs. Les autorités souhaitent créer un environnement plus stable, lisible et attractif, tout en renforçant le contrôle sur les filières stratégiques. Dans un contexte marqué par des besoins budgétaires élevés pour financer les politiques publiques et les infrastructures, cette réforme apparaît comme un instrument central de la stratégie économique nationale.

 

L’adaptation du cadre fiscal reflète enfin une volonté plus large de diversification des sources de revenus de l’État et d’autonomisation financière. En misant à la fois sur l’exploitation de ses ressources naturelles et sur la fiscalité de la consommation, le pays cherche à consolider ses finances publiques et à soutenir une croissance plus soutenable, en phase avec ses priorités économiques et sociales.