On avait reproché bien des choses à la communication du gouvernement Cheick Modibo Diarra I. Courant avril, lors de la nomination du premier gouvernement de transition dirigé par le même Cheick Modibo Diarra, un porte-parole avait été nommé en la personne d’Hamadoun Touré, fonctionnaire de l’ONU de l’ONUCI, l’opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire. Ce dernier avait même été taxé d’être l’homme d’Alassane Ouattara, par ses détracteurs, une manière de dénoncer la mainmise de la CEDEAO dans la crise malienne. Rompu à la tâche de porte-parole, Hamadoun Touré s’attendait-il à faire face au feu des critiques ? D’après certaines sources, il ne s’attendait pas à quitter son poste, même s’il avait été choqué par les querelles partisanes du landernau politique malien, en pleine crise institutionnelle. Du reste, un cadre de la Primature, confiait en sourdine, qu’il n’y avait « pas de gouvernement, encore moins de communication de crise! ». Le vide a duré près de deux semaines. Manque de stratégie, de vision, de feuille de route pour régler la crise du nord, lancèrent les médias et le FDR. Le gouvernement répondit qu’il prenait ses marques. Avant que ne débute la série des interventions a la télévision, puis celle des communiqués à la presse. l’intervention du porte-parole après une manifestation des lycéens en colère début avril, n’avait pas convaincu. Un porte-parole pour quoi faire ? Avant Hamadoun Touré, l’ex directeur de l’ORTM, Sidiki Nfa Konaté, avait testé l’exercice, avec emphase, avant d’être balayé par le coup d’état. Rôle premier que de détailler l’action gouvernementale, Konaté y prenait un plaisir certain. Mais en situation de crise, la tâche du porte parole devient délicate : « Nous ne pouvons pas tout dire. Il y a des des secrets que nous ne saurions dévoiler», précisait Hamadoun Touré, lors d’une interview qu’il nous accordait, une semaine avant la formation du nouveau gouvernement. Côté collaborateurs, on reprochait à l’homme de l’Onuci, sa méconnaissance des codes de la société malienne, et pour d’autres, son franc parler. Celui qui avait invité les journalistes à un cocktail de presse, estimait que ses confrères tiraient trop vite à boulets rouges sur le gouvernement. C’était ignorer la hargne des scribouillards de la république. Mais un porte-parole ne doit-il pas faire face à tout, même aux pires railleries ? Puis vint l’affaire de la journaliste de l’ORTM. On fustigea le gouvernement pour avoir contourné la direction de l’ORTM pour imposer, une jeune présentatrice lors d’un voyage officiel. Le porte-parole dut ensuite préciser que le limogeage de Bally Sissoko, l’ancien DG de l’ORTM, n’avait rien à voir l’affaire. En supprimant le poste de porte-parole du gouvernement, pour en faire un conseiller spécial, Cheick Modibo Diarra prend t-il recul, pour se préserver d’éventuelles critiques ? Et pour mieux contrôler lÂaction du gouvernement. ? Les multiples communiqués publiés du temps d’Hamadoun Touré ont fait sensation. Désormais, Cheick Modibo Diarra a confié les rênes de la communication à Bruno Maiga et s’est entouré de plusieurs conseillers spéciaux; En période de crise, on est jamais trop prudent ;
Ou est passé le porte-parole du gouvernement ?
Publié le 23.08.2012 à 00h00 par Journal du Mali

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