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La Poste du Mali : le grand dépoussiérage !

Le 9 octobre était célébré la journée mondiale de la poste. Une occasion pour se pencher sur La Poste du Mali qui fait face à de nombreux défis. Le principal étant la concurrence des TIC et la nécessité urgente de s’y adapter.

« La Poste ? Ça existe encore ça ? » L’ironie de la question de notre interlocuteur reflète bien l’opinion générale face au service de la Poste, véritable institution auparavant, qui semble aujourd’hui dépassée depuis l’avènement d’Internet et de ses applications dans la communication. Les quelques 14 000 abonnés actuels à La Poste du Mali n’ont presque plus recours à leur boîte postale pour la réception de leur courrier, « la plupart ne paie d’ailleurs plus les 16 250 francs CFA annuels d’abonnement », déplore le directeur financier, Bakoroba Touré. Pourtant, elle existe toujours, se réjouit Mahamadou Bouaré, directeur commercial. « Ses principaux produits sont les timbres d’affranchissement des courriers et colis postaux, mais aussi le mandat express international qui est devenu électronique, sans oublier la traditionnelle boîte postale », explique t-il. Cette dernière va bientôt évoluer, poursuit-il, annonçant que dans un proche avenir, « le courrier ira à l’abonné, chez lui à la maison, avec toutes les garanties de délai d’acheminement, de discrétion et de sécurité ». Le courrier accéléré fait également partie des produits phares, avec notamment le service EMS (Express mail service), qui offre la même qualité de services que les concurrents privés, et que l’État et ses démembrements comptent s’approprier.

Bain de jouvence À La Poste du Mali, qui a traversé des périodes très difficiles, on se veut optimiste. « La nouvelle équipe dirigeante a de nombreux projets innovants avec lesquels on va donner un nouveau souffle à cette vieille entreprise publique », se réjouit un des 269 agents que compte la société sur toute l’étendue du territoire malien. « Déjà, le service du courrier et colis postal renaît », explique M. Bouaré, selon qui certains départements ministériels mais aussi des sociétés ont fait le choix de confier à La Poste l’acheminement de leur courrier. Également en projet, l’augmentation de l’effectif et son rajeunissement avec l’apport de nouvelles compétences. Le nouveau Président directeur général, Oualy Traoré, ancien cadre de la Banque Atlantique et d’Orange, et ancien chef de cabinet au ministère de l’économie numérique, a été nommé en avril 2016, et déploie depuis une stratégie offensive de relance. « L’objectif est le recrutement de 1 000 nouveaux agents pour améliorer le maillage du territoire, car malgré l’avancée des TIC, La Poste est encore aujourd’hui le seul lien entre certaines communautés. Les bureaux de poste peuvent même servir au développement des TIC dans les localités reculées », renchérit un cadre.

Assurances, services financiers, voire service de téléphonie mobile, autant de projets pour La Poste du Mali, dont les responsables appellent l’État à en faire un outil de développement économique et social. Au ministère de l’Économie numérique et de la Communication, on assure justement que l’une des priorités est de sortir La Poste du Mali de la situation de déficit où elle se trouve depuis plus d’une décennie, et d’en faire une entreprise moderne et économiquement prospère à l’horizon 2020.

 

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