Les 26 000 bureaux de vote ouverts à travers le pays ont été pris d’assaut dès 7 heures ce matin par les ghanéens appelés à choisir entre huit candidats pour cette élection qui doit leur donner un nouveau président. De longue file d’attente sont visibles, signe d’une participation record dans ce pays qui se pose comme un exemple de démocratie et de gouvernance en Afrique subsaharienne. Certains électeurs ont même passé une partie de la nuit devant leur bureau pour être surs de voter dès le début des opérations. Outre les deux principaux challengers le président par intérim John Dramani Mahama, âgé de 54 ans, candidat du NDC (Congrès national démocratique), et son rival du NPP (Nouveau parti patriotique), Nana Akufo-Addo, âgé de 68 ans, six petits candidats participent au scrutin. A l’issue de ce premier tour, et si aucun des candidats ne remporte la majorité des voix, les Ghanéens voteront à nouveau le 28 décembre prochain. Pour la première fois, les opérations se font avec un fichier électoral biométrique. Cela dans le but d’éviter les fraudes et les contestations, souvent violentes, qui en découlent. Les électeurs doivent également désigner un nouveau parlement qui comprendra 275 sièges au lieu de 230 précédemment. Le NDC avait obtenu quelques sièges d’avance sur le NPP en 2008. Les deux principaux partis ont alterné au pouvoir depuis l’avènement du multipartisme en 1992. àlections tendues Cette présidentielle se déroule cependant dans un climat particulier. En premier lieu, C’est la première fois qu’un ancien vice-président, devenu président par la force des évènements, se retrouve face aux électeurs pour légitimer son pouvoir. Ensuite, on se souvient qu’il y a quatre ans, le refus du candidat au pouvoir de reconnaitre sa défaite avait provoqué des troubles dans le pays. Cette année, son challenger, de nouveau candidat, entend bien réussir à faire pencher la balance en sa faveur. Autant de raisons pour que les leaders d’opinion s’impliquent pour que la réputation de paix et de cohésion du Ghana soit préservée. Le roi des Ashantis, dont l’influence est très grande dans le pays, a ainsi réuni les 8 candidats sous le regard des deux anciens présidents John, Jerry Rawlings et John Agyeman Kuffuor, les deux parrains politiques des deux ténors de cette joute électorale afin d’obtenir d’eux la promesse de se plier au verdict des urnes. Et pour garantir la transparence du scrutin, des centaines d’observateurs de l’UE, de l’UA, de la Cedeao et d’autres institutions sont présents sur place.
Présidentielles disputées au pays de Nkrumah
Publié le 07.12.2012 à 00h00 par Journal du Mali

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