Le Conseil national de Transition a adopté ce 4 décembre la première partie du projet de loi de finances 2026, qui porte les dépenses de l’État à 3 578 milliards de FCFA.
Cette validation unanime intervient alors que les recettes projetées, estimées à 3 057,7 milliards, restent étroitement liées à la capacité de l’administration à mobiliser des ressources dans un environnement économique sous pression.
La plénière du CNT, présidée par le chef de cette institution, Malick Diaw, a entériné un déficit de 520,4 milliards de FCFA, présenté comme soutenable au regard des indicateurs macroéconomiques officiels. Le président de la Commission des Finances, l’Honorable Mamadou Touré, a rappelé que le déficit représentait 2,2 % du PIB et que la dette, estimée à 43 % du PIB, demeurait sous les seuils de l’UEMOA. Ces chiffres, qualifiés de « prudents » par les responsables, contrastent toutefois avec un contexte marqué par des incertitudes sur la croissance, la volatilité des recettes minières et les tensions persistantes sur les importations d’hydrocarbures.
Le caractère « souverain » du budget, financé presque entièrement sur ressources internes, renforce l’enjeu porté par les régies financières à un moment où les recettes douanières et fiscales font l’objet d’attentes élevées. Les augmentations simultanées des budgets de la Présidence, du CNT, de la Primature et de la Sécurité d’État interviennent alors que d’autres secteurs demeurent confrontés à des besoins importants, notamment en matière d’énergie, de sécurité et de services sociaux. Les projections reposent également sur une stabilité des prix et une croissance soutenue, dans un environnement où les aléas climatiques et sécuritaires pèsent encore sur les performances économiques.
L’adoption de ce premier volet ouvre la voie à l’examen, le 8 décembre, de la seconde partie consacrée aux programmes sectoriels. Elle devra préciser les marges de manœuvre réelles de l’État pour financer les politiques publiques dans un contexte où la dépendance à l’or, les contraintes budgétaires et les pressions sur la dépense publique demeurent des facteurs de vulnérabilité pour l’exercice à venir.
