La sixième réunion mensuelle de concertation entre les secteurs public et privé s’est tenue ce jeudi dans la capitale malienne. Lancé en janvier 2025, ce cadre d’échange régulier vise à instaurer un dialogue stratégique entre l’État et les acteurs économiques autour des priorités nationales.
Au cœur des discussions de cette sixième session figuraient trois axes majeurs : la mise en œuvre d’un plan d’action à court terme pour la satisfaction des besoins fondamentaux de la population, l’adoption d’un plan de réformes structurelles pour l’économie nationale, et la meilleure prise en compte des doléances exprimées par le secteur privé.
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Sur les 14 mesures identifiées dans le plan d’action immédiat en faveur des populations, sept ont déjà été mises en œuvre, quatre sont en cours d’exécution, et trois demeurent en attente. Ce tableau d’avancement, présenté à huis clos lors de la réunion, témoigne d’une volonté affichée de résultats, tout en révélant les marges de progrès à combler.
Les mesures exécutées concernent notamment l’accès aux produits de première nécessité à prix modérés dans plusieurs centres urbains, ainsi que la mise en place de mécanismes de distribution d’intrants agricoles à l’approche de l’hivernage. D’autres chantiers, comme la restructuration des mécanismes de soutien aux PME et la facilitation de la circulation des biens dans la région sahélienne, avancent plus lentement.
Dialogue direct avec les ministères sectoriels
Présidée par le Premier ministre, le Général de Division Abdoulaye Maïga, la rencontre a permis un échange direct entre les ministres en charge des secteurs économiques (commerce, agriculture, transports, finances, etc.) et les représentants du secteur privé national. Ces derniers ont exposé les obstacles rencontrés dans leurs filières respectives, allant de la fiscalité à l’accès au crédit, en passant par les tracasseries administratives et les tensions logistiques internes.
« Aucun développement durable ne peut être envisagé sans une union forte au sein des structures représentatives du secteur privé », a déclaré le chef du gouvernement. Il a également exhorté les organisations patronales à renforcer leur cohésion pour mieux porter la voix des entrepreneurs maliens dans ce dialogue mensuel, qui tend à devenir une référence en matière de gouvernance participative.
AES, marchés, et souveraineté alimentaire
Parmi les dossiers jugés prioritaires : la disponibilité et la qualité des denrées alimentaires essentielles, la distribution efficace des engrais et semences agricoles, et la fluidité des échanges dans l’espace de la Confédération des États du Sahel (AES). Le Premier ministre a demandé que ces sujets fassent l’objet d’un suivi rigoureux, notamment en lien avec la campagne agricole qui s’ouvre.
La réunion a également permis de poser les jalons d’un plan de réformes structurelles attendu dans les prochaines semaines. Ce plan, en cours d’élaboration, ambitionne de moderniser l’économie malienne autour de trois piliers : simplification administrative, attractivité des investissements, et renforcement de la production nationale.
Le cadre mensuel de concertation public-privé s’inscrit dans une logique de co-construction des politiques économiques. Il a pour ambition d’assainir le climat des affaires tout en assurant une meilleure redistribution des fruits de la croissance.
Depuis janvier 2025, ces rencontres ont permis de réconcilier les priorités étatiques et les réalités du terrain. La sixième édition confirme que, malgré les lenteurs ou les divergences, un espace de négociation structuré permet de déboucher sur des solutions opérationnelles, si les engagements sont tenus de part et d’autre.