Le gouvernement a annoncé, à l’issue du Conseil des ministres du mercredi 10 septembre 2025, un projet de création d’une société nationale de réassurance.
Le marché des assurances connaît une croissance régulière, avec une diversification progressive des produits et une hausse des primes émises. Mais en l’absence d’un réassureur national, une part importante de ces primes est transférée à l’étranger. Cette situation prive l’économie de ressources financières et limite la contribution du secteur au financement national.
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La réassurance, qui consiste à assurer les compagnies d’assurances elles-mêmes, joue un rôle central dans la solidité du système financier. Elle permet de partager les risques les plus lourds — tels que les grands projets industriels, miniers, agricoles ou encore les catastrophes naturelles — que les compagnies locales ne peuvent assumer seules. Aujourd’hui, ce rôle est assuré par des structures étrangères.
Selon les données disponibles, le taux de pénétration de l’assurance au Mali est inférieur à 0,5 % du PIB, alors que la moyenne africaine était estimée à 3,5 % en 2023. Ce décalage souligne la faiblesse du marché et justifie la création d’un instrument national capable de retenir une part des primes et de soutenir la croissance locale.
La future société nationale de réassurance devra contribuer à renforcer la souveraineté financière, conserver davantage de capitaux dans le pays et développer des placements productifs comme les titres publics et le système bancaire. Elle favorisera également la professionnalisation du secteur à travers la création d’emplois spécialisés et le développement de compétences techniques en gestion des risques.