L’attente des résultats crée toujours un regain de tension parmi les populations électorales mais aussi ceux qui briguent la magistrature suprême. Après proclamation des résultats partiels, par le ministre de l’administration territoriale mardi après midi, la réaction des hommes politiques n’a pas tardé. Certains voient dans la déclaration du ministre Coulibaly un parti pris, d’autres une manÂuvre destinée à préparer les Maliens à la victoire d’IBK donné largement en tête. Tandis qu’on déplore également le rôle outrepassé de l’administration territoriale, à donner des tendances sans aucun chiffre précis à l’appui. Il reste que du côté du RPM, c’est le silence radio. IBK avait la veille dans un communiqué appelé au calme et pour ses militants, la victoire est inéluctable. D’autres s’insurgent encore qu’on donne des tendances sur seulement 1/3 des voix comptées. Pour Madani Tall de l’ADM : « Ibrahim Boubacar Keita a gagné les élections, il faut être fair-play et placer l’intérêt de la nation au-dessus des volontés de puissances individuelles. Cette victoire était souhaitable car elle vient en épilogue à 20 années de démocratie qui auraient laissé un arrière gout d’inachevé si finalement celui qui en a été considéré comme l’une des victimes, n’avait pu exprimer enfin sa contribution à l’édifice. Conspué il y a quelques mois, ll est aujourd’hui porté aux nues parce que l’élection demeure toujours l’histoire d’une rencontre entre un homme et un peuple. Il a gagné parce que C’était son heure, nous autres musulmans nous croyons en cela ». Maà®tre Mountaga Tall, président du Congrès national d’initiative démocratique (CNID), qui n’est pas membre du FDR mais candidat à la présidence de la République, a publiquement félicité l’ancien Premier ministre Ibrahim Boubacar Keà¯ta pour « ses bons résultats » et invité la classe politique locale à accepter les résultats « malgré les insuffisances constatées ». La théorie du complot Côté URD, c’est la déception : » Un ministre n’a pas à faire de telles déclarations. La Cour constitutionnelle seule est habilitée à le faire. On veut nous faire croire qu’IBK a déjà gagné sur seulement un tiers des voix alors que nous avons nos propres chiffres », déplore un militant de la jeunesse URD, qui promet l’organisation d’un meeting de protestation. Au niveau du Front pour la Démocratie et la République(F, c’est la déclaration d’Iba Ndiaye, président par intérim de l’Adema, qui fait mouche ce mercredi : » Je juge la déclaration du ministre inopportune, surtout qu’elle s’est produite à la veille de la proclamation des résultats définitifs (en fait, la proclamation des résultats complets, prévue pour ce mercredi, a été repoussée à demain jeudi, NDLR). Le ministre a créé la confusion dans la tête des Maliens. On a pu le constater rapidement, avec des gens qui ont manifesté leur joie, et d’autres leur colère. Je le déplore », a t’il déclaré à l’hebdomadaire Jeune Afrique. Proclamer les résultats rapidement Pour le candidat Yeah Samaké du PACP : « Le Mali n’a pas besoin de ce qui se passe et tout le monde doit respecter le verdict des urnes. Je demande à l’administration d’accélérer son travail. Et même si l’élection a parfaitement bien été organisée, le ministre pouvait se passer de la sortie médiatique, du mardi, d’autant qu’aucun chiffre n’a été donné. J’estime que les commentaires appartiennent aux médias et aux partisans… « . D’autres réactions ne manqueront certainement d’ici la proclamation des résultats complets, d’autant que le FDR qui regroupe de nombreux partis politiques avait déjà fait cas de l’éventualité d’un second tour, mais lorsque Sinko précise que les tendances donnent IBK gagnant et pourraient confirmer sa victoire dès le premier tour, le FDR se voit obligé de réagir.
Résultats partiels : beaucoup de bruit pour rien ?
Publié le 31.07.2013 à 00h00 par Journal du Mali

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