Pour redynamiser la pratique du rugby au Mali, une formation destinée aux arbitres et préparateurs physiques se déroule du 15 au 17 février 2017 à Bamako. Malgré des débuts prometteurs et quelques participations à des compétitions, la discipline peine à exister, faute d’infrastructures et de financements.
Le rugby est une discipline marginale au Mali, même si l’équipe nationale a su, à plusieurs reprises, porter haut l’étendard national à la Coupe d’Afrique de l’Ouest de rugby. Troisième en 2013, puis deuxième en 2014 dans la catégorie du rugby à 15, le Mali a remporté la compétition au Togo, devant le pays hôte en 2016, catégorie rugby à 12. Un trophée qui récompensait un parcours difficile, où le mental des joueurs a permis à l’équipe de rester dans la course. « Nous étions la seule équipe à voyager en bus, et nous avons du nous-mêmes payer l’hôtel et nos équipements pour pouvoir jouer. Malgré tout nous avons gagné », relate Abidine Maïga, vice-président de la fédération. Pour que l’équipe subsiste, ses charges sont supportées par le président de la fédération, Mamadou Sinsin Coulibaly, également président du patronat malien et passionné de rugby.
Désintérêt Les rugbymen maliens déplorent le peu d’intérêt des autorités de tutelle qui n’ont pas souhaité répondre à nos questions. Selon la fédération, après la victoire de 2016, les joueurs devaient percevoir de l’État une prime de 750 000 francs CFA chacun, mais n’ont reçu que 300 000 francs CFA. De quoi en décourager plus d’un. « Nos joueurs sont surtout des gardiens et des videurs. Ils viennent jouer pour se faire un peu d’argent, mais le comportement de l’État impacte négativement. On a du réaménager un nouveau programme pour le championnat national car certains joueurs refusent d’y participer », se désole le vice-président. Rarement mené à terme, le championnat ne comportera cette année que quatre journées qui départageront cinq équipes.
Cependant, on se projette vers le futur. Dans un mois, le patron de la Fédération ivoirienne de rugby sera à Bamako pour discuter de l’organisation d’un tournoi qui regrouperait des clubs de tous les pays d’Afrique de l’Ouest. Un partenariat est également en gestation avec certaines écoles (ECICA, Liberté) pour y mettre en place des équipes et ainsi créer un vivier de jeunes joueurs pouvant pérenniser le rugby au Mali.