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Situation politique au Mali: les propositions de Tiébilé Dramé

La jeunesse du Parena a organisé ce samedi 12 juillet 2014 au CICB, une conférence-débat autour du thème : « La Situation nationale : commet sortir de l’impasse ? ». Animée par le président du parti, Tiebilé Dramé, la conférence a été l’occasion pour celui-ci, de passer au peigne fin les maux dont souffre le régime d’IBK après 10 mois de gouvernance et proposer des pistes de solution. Pour Tiébilé Dramé, le président IBK avait toutes les cartes en main pour réussir en raison de l’assistance de toute la communauté nationale et internationale dont il a bénéficié. Malheureusement, a regretté M. Dramé, il s’est trompé de pays et d’époque car, a-t-il expliqué, le président de la République a agi en oubliant que le pays est sorti de la plus grave crise de son histoire. « Il s’est cru à  la tête d’un pays normal alors que le Mali sortait à  peine de l’abà®me et d’un long traumatisme causé par la rébellion, le coup d’Etat, l’effondrement de l’Etat et de l’armée, l’occupation des 2/3 du territoire national. », a-t-il affirmé. Ainsi le président de la République a dilapidé toutes ses cartes, si l’on en croit Tiéblé Dramé, dans le déni de la réalité, le mépris des acteurs politiques, l’amateurisme, des dépenses onéreuses tout en oubliant les vertus qui doivent caractériser un président dans son cas à  savoir : la vertu, l’humilité, la transparence, un discours crédible… Il a déploré ce qu’il appelle un isolement du Mali avec la suspension de l’appui appui budgétaire des partenaires financiers comme le FMI et la Banque mondiale à  cause de la mauvaise gestion. Ce qui fera dire au N°1 du Parena que le Mali est, au mois de juillet 2014, dans une situation infiniment grave qu’avant la mi-avril, date de la publication du mémorandum du Parena sur les sept mois de gouvernance IBK. « Depuis son indépendance, le Mali n’a jamais été dans une situation aussi difficile. Jamais le Mali n’a eu un leadership aussi faible. Jamais les Maliens n’ont été aussi déroutés. Et de poursuivre : « Nous avons perdu la quasi-totalité du Nord à  la suite des graves et douloureux événements du 21 mai provoqués par la visite aventureuse du Premier ministre à  Kidal. Le drapeau des séparatistes flotte sur Djebock, à  45 kms de Gao et sur Ber, à  53 kms de Tombouctou. Le 9 juillet, le Chef de l’Etat a avoué aux Maliens du Ghana que les groupes armés du Nord se promenaient désormais dans le Gourma au sud du fleuve Niger. Le communiqué du Gouvernement sur les mouvements et les concentrations de troupes des groupes armés ainsi que les combats sanglants entre Tabankort et Anéfis sont révélateurs de la réalité du Nord. Le triste constat est que par leurs errements, le Président et le Premier ministre ont, en quelques mois, fait plus pour le projet séparatiste que le MNLA en quatre années d’existence ». Des pistes de solution Au regard de ce tableau sombre qu’il a dressé de la gouvernance IBK, le président du parti du bélier blanc a estimé qu’il est urgent de se ressaisir. C’’est pourquoi, il a proposé des pistes de solution. Au nombre de celles-ci on peut retenir entre autres, la nécessité de desserrer l’étau de la famille présidentielle autour de la gouvernance notamment au niveau du gouvernement et de l’Assemblée nationale, réunir autour d’une table ronde majorité et opposition pour élaborer une vision ou une plateforme malienne en vue d’un retour à  la situation d’avant le 21 mai, convoquer un forum des communautés du nord. Tiéblé Dramé propose également au président de la République, la suppression de l’élection présidentielle au suffrage universel et l’élection du président de la République par un parlement monocaméral élu à  la proportionnelle, l’élection de gouverneurs de région par les Assemblées régionales dotées de pouvoirs réels, organiser les Assises nationales, assurer l’unité de la communauté musulmane du Malien en apaisant la situation au Haut conseil islamique. Autre proposition de M. Dramé, C’’est de renouer vite avec la communauté financière internationale : « Tout doit être mis en œuvre pour éteindre l’incendie allumé avec le FMI afin que le Mali puisse renouer avec ses partenaires techniques et financiers. Aussi, recommandons-nous que l’audit en cours des marchés ayant suscité des soupçons de malversations soit conduit de manière professionnelle et rigoureuse dans une intégrité sans faille ». Le président du Parena propose surtout un dialogue inclusif inter-malien dont les conclusions seront validées par les Assises nationales qui pourraient se tenir à  l’occasion du premier anniversaire de l’installation du président de la République. Elles scelleraient, selon lui, un nouveau pacte national de paix et de bonne gouvernance confortant l’unité et la cohésion nationale ainsi que la paix dans tout le pays. Ce qui amène du chef d’orchestre des Accords préliminaires d’appeler IBK à  devenir une sorte de De Gaule en 1945. « Les quatre années restantes du quinquennat du Président seraient consacrées à  mettre en œuvre les conclusions et recommandations des Assisses Nationales. Le Président deviendra alors un président de rassemblement, de transition vers un nouvel ordre démocratique et républicain. Il sera ainsi une sorte De Gaulle en 1945, au lendemain de la 2è guerre mondiale. Le Mali de 2013-14 post rébellion, post coup d’Etat, post occupation, post intervention internationale est semblable, toutes proportions gardées, à  la France sortant de la guerre et de l’occupation». La communication du président du Parena été suivie de questions, contributions et suggestions relatives à  la sortie de crise. Occasion pour le conférencier de donner son point de vue par exemple sur les négociations qui vont s’ouvrir la semaine prochaine entre le Mali et les groupes armés en Algérie.

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