11ème session du CSA : des sanctions pour les fauteurs de troubles

Dans une sorte d’adresse de clôture de la 11ème session du Comité de suivi pour la mise en œuvre de l’Accord d’Alger, la médiation avait cru bon de rappeler le rôle et la responsabilité des mouvements armés signataires dudit Accord. Elle menace désormais de sanctionner les auteurs des actes pouvant entraver la bonne marche du processus de paix.

La cérémonie d’ouverture des travaux était présidée par le président du CSA, Boutache Ahmed. Étaient également présents, l’ensemble des acteurs impliqués dans le processus de paix au Mali, notamment Koen Davidse de la MINUSMA, le haut représentant du Chef de l’Etat pour la mise en œuvre de l’Accord, Mahamadou Diagouraga. L’ordre du jour de cette 11ème session portait sur une présentation par le gouvernement des suites à données aux recommandations formulées lors de la dixième session du CSA, notamment en ce qui concerne la mise en place des autorités intérimaires dans les cinq régions (Gao, Ménaka, Tombouctou, Kidal et Tessalit) et la fonctionnalité du Mécanisme opérationnel de coordination (MOC) à travers des patrouilles mixtes. La session a aussi enregistré les présentations et discussions de chacun des sous-comités qui concernent les questions politiques et institutionnelles, les questions de défense et de sécurité, le développement socio-économique et culturel ; la réconciliation, la justice et les questions humanitaires. La médiation internationale très préoccupée par les graves affrontements et leur poursuite sporadiques dans la région entre les mouvements signataires, a condamné ces violations du cessez-le-feu. Elle estime par ailleurs que cette situation ne saurait perdurer plus longuement, sans compromettre l’essence même de l’Accord pour la paix et la réconciliation. « En absence de toute volonté manifeste ou la persistance d’entraves à la mise en œuvre de l’Accord, ceux reconnus responsables à titre individuel ou collectif s’exposeront à des sanctions de la part de la communauté internationale qui pourrait diligenter une enquête destinée à situer les responsabilités », souligne le communiqué de la médiation.

Cette 11ème session a été marquée aussi par des actes concrets, le dépôt des listes pour la patrouille mixte par les groupes armés, convergence de vue des acteurs sur la responsabilité des groupes armés à résoudre leurs différends par le dialogue et l’engagement du gouvernement à prendre toutes les mesures nécessaires pour une mise en œuvre diligente de l’Accord. « Plus que jamais, la paix un impératif incontournable pour la stabilité et la prospérité des pays de la zone sahélo-sahariennes et la situation à Kidal ne saurait prendre tout le processus en otage  et nous sommes heureux de constater que les mouvements veulent aller dans ce sens. Et la CMA a déposé la liste de ses 200 éléments devant participer aux patrouilles mixtes dans le cadre du MOC», a expliqué M. Boutache Ahmed.

Pour le représentant de la MINUSMA, la 11ème session a été très importante pour avoir mobilisé de nouveau la communauté internationale pour le Mali, afin d’améliorer son soutien et coordonner les stratégies en faveur du pays. « On a dit aux mouvements qu’il est important d’avoir de bonnes nouvelles et également demandé qu’il était important de respecter la cessation des hostilités, de faciliter l’assistance humanitaire, de continuer le dialogue mais aussi et surtout de continuer avec la mise en œuvre de l’Accord », a-t-il souligné. De l’avis du secrétaire permanent de la Commission nationale de mise en œuvre de l’Accord, M. Inhaye Ag Mohamed, la volonté affichée par le gouvernement, les groupes armés signataires de l’Accord ne s’est jamais démentie au cours de cette 11ème session. « Leur credo commun, la paix rien que la paix. Malgré les incidents enregistrés par ci par là, notamment à Kidal, il est heureux de constater que le processus est en marche, lentement mais sûrement », conclut-il