Abdrahamane Diarra : « le seul habilité à convoquer une réunion du BEN est Gouagon Coulibaly »

Dans une décision du 5 février dernier, le 1er Vice-président de l’URD, Salikou Sanogo, a exclu et suspendu plusieurs membres du parti pour « travail fractionnel » et organisation d’un Congrès extraordinaire « illégal ». Abdrahamane Diarra, Président de la jeunesse URD, suspendu pour son rôle présumé dans l’organisation du congrès, juge la décision « nulle ».

Quelle est votre réaction suite à votre suspension ?

Je juge cette suspension nulle et de nul effet. D’abord, retenez que le peuple URD dans son écrasante majorité a en toute légalité organisé son premier Congrès extraordinaire, qui a élu M. Gouagnon Coulibaly Président de l’URD. Donc, à partir du 16 janvier 2022, le seul habilité à convoquer une réunion du BEN est ce Président. Salikou Sanogo est le 1er Vice-président, donc non habilité à convoquer la réunion, ce qui rend illégales les décisions spectaculaires de sanctions illégitimes.

Ne fallait-il pas laisser le soin au Président intérimaire d’organiser le Congrès pour l’élection d’un nouveau Président ?

À la suite du décès de feu Soumaïla Cissé, nous avons observé une période de deuil. Ce n’est que le 10 février 2021 que nous avons tenu la toute première réunion, sous la présidence du 1er Vice-président. Elle a pris la décision de mettre en place des commissions de réflexion. Salikou Sanogo a classé leurs rapports sans suite. Nous l’avons plusieurs fois interpellé pour la tenue régulière des réunions statutaires pour permettre au parti de fonctionner, sans succès. C’est suite à ces constats et aux nombreuses démarches entreprises pour juguler cette crise que nous avons demandé la tenue d’une assise statutaire extraordinaire pour pourvoir au poste de Président, vacant depuis plus d’un an. Face à son refus et sa mauvaise foi, nous avons décidé de mettre en application l’article 58 du règlement intérieur de l’URD, qui nous a permis de mener les actions requises pour la tenue du congrès extraordinaire.

Que répondez-vous à ceux qui accusent le camp Gouagnon Coulibaly, que vous soutenez, d’être à la solde de l’ancien Premier ministre Boubou Cissé ?  

L’URD a accueilli Boubou Cissé comme elle a toujours accueilli de nombreux cadres et militants, et ce depuis 2003. Nous sommes des cadres patriotes et engagés, à la solde de personne. Sur les 10 prétendants à la candidature de notre parti, 9 et leurs partisans font partie des organisateurs du congrès. Ce n’est pas une démarche pour les candidatures, mais pour le rayonnement de l’URD. Je comprends que ceux qui sont dans l’illégalité, sans arguments présentables, fassent de la désinformation. La question de la candidature n’est pas à l’ordre du jour pour le moment. 

Bakary Konimba Samaké : « Plus qu’une évolution, la 5G est une révolution »

Architecture, Interface radio, Services, Procédures et qualités, voici les éléments traités par Bakary Konimba Samaké, ingénieur d’État en télécommunications, dans son livre « Réseaux Mobiles 5G », qui vient de paraître.

Votre livre, très technique, sur la 5G s’adresse à un public ciblé. Pourquoi ce choix ?

Parce que c’est un livre dont le contenu est technique. Il parle de l’architecture, de l’interface radio, des services fournis par la 5G, des procédures et de la gestion de la qualité du service. Ces éléments sont compréhensibles seulement par mon public-cible : les professionnels, les enseignants et les étudiants travaillant dans le domaine. Certains aspects du livre peuvent être expliqués à des profanes, d’autres non.

Certains opérateurs sont dans la dynamique de lancer cette 5G au Mali. Avons- nous les capacités matérielles pour la déployer et de jouir de la plénitude des services qu’elle offre ?

Bien sûr que nous avons les capacités de déployer la 5G. Déjà à commencer par les textes. Nous avons un organe de régulation qui a une certaine expérience maintenant et qui régule le secteur. Côté ressources humaines, nous en avons aussi dans le domaine, que ce soit chez les opérateurs ou les fournisseurs d’équipements.

Les matériels de déploiement sont les même partout, que ce soit en Europe, en Afrique, aux États-Unis, en Asie, partout dans le monde. Peut-être qu’il sera plutôt  question du niveau d’investissements à faire. Chaque pays a ses réalités par rapport à cela. Il faut reconnaitre qu’en matière d’investissements le Mali a ses particularités, qui ne sont pas les mêmes, par exemple, au Sénégal ou en Cote d’Ivoire.

Quel peut-être l’apport de votre livre dans le milieu des télécommunications ?

Ce livre vient à point nommé, car le réseau mobile 5G commence à se déployer dans le monde, même en Afrique. Pour une personne qui travaille dans le domaine, par exemple chez les opérateurs, ce livre peut permettre d’avoir une bonne compréhension de la 5G, de bien cerner les aspects techniques qui vont permettre de faire les bons choix, de monter les cahiers des charges qu’il faut et de s’assurer que le réseau qui sera proposé par les fournisseurs soit de bonne qualité.

En même temps, cela va renforcer les connaissances sur le réseau 5G. Pour le monde scolaire, c’est une nouvelle technologie. Donc un étudiant qui le lira va sortir avec des connaissances, même basiques, sur la 5G. C’est un avantage pour lui. Pour l’enseignant aussi, s’il donne des cours dans ce domaine. Ce sera un atout pour étendre ses connaissances sur ce réseau mobile.

Quels sont les changements importants que nous aurons avec la 5G ?

La 5G, ce n’est pas une simple évolution, c’est une révolution technologique tellement elle va permettre de réalisations. C’est un réseau qui va d’abord donner un grand débit et une latence très faible, avec un délai de transmission extrêmement faible, de l’ordre de 3 à 7 millisecondes, en fonction des applications. La 3G, la 4G, c’est vrai qu’elles offrent de bons débits, mais elles ne permettent pas le déploiement de certaines applications, par exemple, pour les véhicules connectés. On change de réalité avec la 5G.

Certaines applications de réalité virtuelle et de réalité augmentée seront une réalité avec la 5G. La plupart des objets de notre environnement vont être connectés. Certains ont besoin de latences très faibles. Ces objets vont travailler de façon autonome, mais ils devront être synchronisés entre eux. Tout cela sera possible grâce à la 5G. Elle permettra de révolutionner l’industrie numérique.

Propos recueillis par Yehiya Boré

Cet article a été publié dans Journal du Mali l’Hebdo n°325 du 1er au 07 juillet 2021