Macron a émis des propositions à Alger sur la paix au Mali

Emmanuel Macron a pris contact mercredi avec le président algérien Abdelaziz Bouteflika pour lui soumettre des propositions « concrètes » visant à relancer le processus de paix au Mali, a-t-on indiqué jeudi dans l’entourage du président.

« Pour remobiliser tout le monde autour de cet accord, le président de la République a commencé en se concertant avec le président algérien qu’il a contacté hier pour lui soumettre quelques propositions concrètes et échanger sa vision sur la possibilité de relancer cet accord de paix », a-t-on indiqué.

 « L’Algérie est le parrain de cet accord et reste sur place localement le pays qui assure la conduite des réunions du comité de suivi, donc il est logique que l’Algérie soit consultée en amont de toute initiative pour relancer cet accord », a-t-on ajouté.

La question de la situation sécuritaire au Mali et des négociations de paix seront l’un des sujets discutés au sommet du G5 Sahel qui se tient dimanche à Bamako, au Mali, en présence d’Emmanuel Macron.

Conclu en mai et juin 2015 entre le gouvernement malien, des mouvements armés et la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), l’accord d’Alger prévoit entre autres la mise en place d’autorités intérimaires dans le Nord, de patrouilles mixtes et l’application du programme de désarmement des ex-rebelles.

Deux ans plus tard, la mise en oeuvre du processus de paix patine et la situation sécuritaire se dégrade, suscitant l’inquiétude des pays de la région, des Nations unies et de l’Union européenne.

Boutéflika : En forme pour un 5ème mandat ?

Alors que les proches du président algérien Bouteflika évoquent la possibilité qu’il brigue un 5ème mandat, les interrogations deviennent de plus en plus fortes concernant son état de santé.

Alors que le président Boutéflika fêtait ses 80 ans jeudi 02 mars, il ne fait plus que de rares et très brèves apparitions en public. En 2013, il a été victime d’un accident vasculaire cérébral et se déplace depuis en fauteuil roulant. Réélu en 2014, Abdelaziz Boutéflika est au pouvoir depuis bientôt 18ans maintenant. Un état de santé qui se dégrade de plus en plus, et les spéculations ont doublées lorsque le 20 février dernier, à la demande d’Alger, de la visite de la chancelière allemande Angela Merkel a été annulée au dernier moment. La cause évoquée était « une bronchite aigue, faisant que le chef de l’État n’est pas en situation de recevoir un hôte étranger, mais surtout d’apparaître en public ».

Alors que le président ne s’est pas adressé directement au peuple depuis 2012, le pouvoir algérien, comme toujours, tente d’entretenir un certain mystère sur la santé du Président de la République. Six jours après la visite avortée d’Angela Merkel, le secrétaire général du Front de libération nationale (FLN, présidentiel), Djamel Ould Abbès, affirmait publiquement que « le président va bien et poursuit normalement ses activités », ajoutant que la possibilité qu’il poursuive un 5ème mandat n’était pas à exclure pour 2019.

Tandis que la presse algérienne évoque une guerre de succession au sein du pouvoir, aucun nom n’est cependant évoqué pour endosser ce rôle. Néanmoins, Boutéflika avait remporté les dernières présidentielles de 2014 à 81,53% des suffrages, sans campagne électorale, car n’apparaissant que rarement en public.