Titres miniers : une suspension pour mieux agir

Dans un communiqué rendu public le 28 novembre 2022, le ministre des Mines, de l’énergie et de l’eau a annoncé la suspension de l’attribution des titres miniers. Une « pause » indispensable pour y voir clair dans un secteur stratégique caractérisé par une anarchie et une insuffisance de contrôles préjudiciables sur le plan économique et social.

« Dans le cadre des travaux entrepris pour l’amélioration de la délivrance et du suivi des titres miniers, pour mieux servir les acteurs du secteur minier, le ministre des Mines, de l’énergie et de l’eau informe la population, particulièrement les acteurs et opérateurs du secteur, que l’attribution des titres miniers est suspendue sur toute l’étendue du territoire à compter du 28 novembre 2022 », précise le communiqué.

Cette décision fait suite à un ensemble de faits, dont des audits menés par le gouvernement et une enquête récente du Conseil national de transition (CNT).

Il était donc urgent de mettre de l’ordre dans ce secteur, où règne « assez de flou », avoue M. Yacouba Traoré, consultant minier. Dans un contexte où le gouvernement « a compris qu’il ne maîtrise pas la situation sur le terrain », avec des conflits fonciers entre promoteurs, entre promoteurs et communautés et avec l’exploitation anarchique de certains opérateurs, qui ne respectent pas l’environnement, en complicité avec des responsables, le risque d’une dégradation impose une action mieux réfléchie.

Désordre et conflits latents

Il y a moins d’un mois, à Kangaba, il y a eu 2 morts. Des conflits violents aussi à Yanfolila entre communautés qui se disputent un permis délaissé par une société minière.  Des situations auxquelles il faut ajouter l’inactivité de plusieurs permis, alors que chaque trimestre de faux rapports font croire le contraire, précise un acteur. Cela engendre des manques à gagner, car lorsque le permis est en activité les promoteurs sollicitent des subventions, des exonérations. Selon les données de la Direction nationale de la Géologie et des mines (DNGM), sur 2 833 titres attribués, seuls 1 070 sont actifs. Des chiffres récents sur les gains de l’État par rapport à ces permis font état de 52 milliards contre des revenus de 1,5 milliard de francs CFA. Autant de facteurs qui poussent l’État « à réfléchir pour trouver des solutions » afin de mieux assainir le secteur. Pour un contrôle efficace, il faut une formation des agents et une lutte contre la corruption qui gangrène le secteur, suggère M. Traoré.

Processus de paix : 350 soldats allemands attendus au Mali

En visite au Mali le 9 octobre dernier, la Chancelière allemande Angela Merkel, avait promis de renforcer la coopération bilatérale avec le Mali en matière de sécurité. Deux mois après, les engagements se transforment en acte concret. L’Allemagne va envoyer 350 soldats supplémentaires au Mali au début janvier 2017.

L’information a été donnée la semaine dernière par la ministre de la Défense, Ursula Van Der Leyen. Cela dans le cadre d’un accord avec les Nations unies prévoyant le remplacement des soldats hollandais présents dans le nord du pays.

L‘envoi de 350 nouveaux soldats qui viendront étoffer le contingent allemand déjà fort de 650 membres, traduit la dynamique de coopération entre l’Allemagne et le Mali sur le plan sécuritaire.

Déjà, le travail des 650 éléments est très apprécié dans notre pays.  « Le bénéfice de votre accompagnement qui s’est traduit aujourd’hui par une décision qui a autorisé l’envoi au Mali de 650 militaires pour la première fois dans l’histoire militaire allemande. Cela madame a été apprécié au Mali ; ils sont ici à la MINUSMA, ils font du bon travail », avait déclaré le chef de l’État, Ibrahim Boubacar Keita, lors de la visite de Merkel au Mali. Il avait aussi rappelé l’accompagnement du pays de Merkel dans le cadre de l’EUTM et de l’EUCAP Sahel, des programmes de formation des forces armées et de sécurité.

Le contingent allemand dans notre pays passera de 650 à 1000 soldats dès l’été prochain. La ministre de la Défense a également ajouté que son pays avait déployé sur place des hélicoptères d’attaque ainsi que pour le sauvetage, pour secourir les blessés dans les cas d’urgence. «La première semaine du mois de janvier, le parlement va examiner cette demande du gouvernement allemand. Et les dispositions sont déjà prises par le gouvernement pour envoyer ces militaires qui seront basés à Gao », explique S.E.M Dietrich Becker l’ambassadeur d’Allemagne au Mali.

Par ailleurs, il faut souligner que l’année 2016 a été très riche sur le plan diplomatique entre les deux pays. Elle a vu la visite en avril dernier de la ministre allemande de la Défense, Mme Ursula Von Der Leyen, suivi en mai de celle du ministre des Affaires étrangères Frank Walter Steinmeier, et enfin du président de la république, Joachim Gauck et de la Chancelière Angela Merkel en octobre.

Accord Mali-UE : un communiqué signé renforce la coopération bilatérale sur les migrants

Comme une trainée de poudre, la rumeur sur la signature d’un accord pour le retour des migrants entre le Mali et l’union européenne a fait le tour de la capitale durant le week-end. L’information avait été donnée par le quotidien libanais ‘’L’Orient-Le Jour’’. Aussitôt, le ministère des Affaires étrangères, de la coopération internationale et de l’intégration africaine a apporté un démenti formel tout en qualifiant l’information de mensongère. De quoi s’agit-il  exactement ?

En effet, le ministre des Affaires étrangères des Pays-Bas, SEM Bert Koenders, était en visite dans notre pays dans le cadre du dialogue de Haut niveau sur toutes les questions de coopération notamment la migration, initié entre le Mali et l’Union européenne depuis le Sommet de la Valette tenu les 11 et 12 novembre 2015.

Au cours de séjour malien, il a été reçu par S.E. M. DIOP, Ministre des Affaires Étrangères, de l’Intégration africaine et de la Coopération internationale de la République du Mali, M. Mamadou KONATE, Ministre de la Justice et des droits de l’homme et Garde des Sceaux, ainsi que des représentants des ministres des Maliens de l’Extérieur et de la Sécurité et de la Protection Civile.

Plusieurs sujets ont été abordés, plus spécifiquement les questions migratoires et un communiqué fut produit à cet effet. Contrairement à ce qui a pu être dit ici ou là, pour l’instant aucun accord n’a été signé entre les deux parties. D’autres pays comme le Niger et la Côte-d’Ivoire, ont déjà signé des accords avec l’Union Européenne sur le même sujet. À l’ambassade des Pays-Bas, on confirme la signature d’un communiqué entre l’Union européenne et le Mali, dans le cadre du renforcement de leur coopération bilatérale sur le retour des migrants. « Il y a un accord avec un petit ‘‘a’’, signé, sur  des relations plus rapprochées au niveau technique par rapport à tous les éléments du plan d’action du sommet de La Valette, entre l’Union européenne et le Mali. Mais il ne s’agit pas d’un accord sur le retour des migrants comme le pense le public malien », explique-t-on.

En attendant, Maliens et Européens ont décidés de renforcer leur coopération dans l’ensemble des domaines retenus lors du Sommet de La Valette, notamment, la lutte contre les causes profondes de la migration irrégulière et du phénomène des personnes déplacées, la coopération concernant la mobilité légale, la protection des migrants et réfugiés, la prévention et la lutte contre la migration irrégulière, y compris le trafic des êtres humains, le retour, la réadmission et réintégration des migrants en situation irrégulière, le tout en respectant des engagements internationaux. Les deux parties ont aussi décidé de s’attaquer aux causes profondes de la migration. Pour ce faire, neuf projets ont été approuvés pour un montant total de 145.1 millions d’euros, dont trois projets d’initiatives régionaux (pour 53.6 M) et six projets qui ciblent le Mali (91.5 M). Il s’agit notamment des initiatives de création d’emploi, d’appui aux investissements de la diaspora malienne, de sécurité et développement au Nord du Mali et du renforcement de la résilience et l’accès aux services de base.