Tariq Ramadan clame son innocence dans une vidéo

Le 2 février, Tariq Ramadan est placé en détention provisoire. Quelques semaines avant de se présenter devant les juges, le professeur réalisait un enregistrement vidéo dans lequel il revenait sur l’affaire qui le touche. LeMuslimPost s’est procuré cette vidéo datée de mi-novembre et encore jamais diffusée avant ce mercredi.

«On m’accuse des pires agissements. On m’accuse de crimes puisqu’il s’agit de viols. Alors ce que j’aimerai commencer par dire ici, c’est que je suis totalement innocent.»

Dans une vidéo datant de novembre 2017 et relayée par le MuslimPost ce mercredi, Tariq Ramadan revient sur l’affaire des viols présumés dont il fait l’objet.

L’islamologue suisse y clame son innocence, s’estimant victime d’«un lynchage médiatique». «Je ne vais pas répondre à la vindicte populaire que les médias entretiennent » explique-t-il. « Ces choses-là ne se discutent pas dans les médias, elles se discutent devant un tribunal, avec des juges et des avocats»

Dans l’enregistrement, le théologien se dit «profondément confiant» quant à l’évolution des investigations menées à son sujet, faisant face aux accusations avec «sérénité». «Avec le temps de la justice, nous saurons qui a dit la vérité, qui a menti et qui au fond est innocent», déclare-t-il.

«Une aubaine extraordinaire» pour lui nuire

S’il ne pense pas «qu’il s’agisse d’un complot», Tariq Ramadan cite toutefois ses nombreux «ennemis», qui ont vu dans cette affaire «une aubaine extraordinaire» pour lui nuire. L’islamologue s’étonne également du manque de vérification de la part des journalistes concernant les témoignages qui l’accablent. «Comme je suis le diable, la parole qui m’accuse est forcément la parole de l’ange, une parole d’évangile», déplore-t-il. Et d’ajouter: «On a voulu donner une image de ma personne qui est celle d’un fou, de quelqu’un de totalement déséquilibré.»

Le théologien dénonce également une islamisation de l’affaire, épinglant notamment Manuel Valls qui l’avait qualifié au micro d’Europe 1 de «soi-disant intellectuel, promoteur de la charia, prédicateur islamique».

Pour conclure son plaidoyer, Ramadan affirme avoir toujours prôné «la défense des femmes, la défense de leurs droits, l’égalité sociale, la lutte contre la violence, contre les mariages forcés et le droit de pouvoir porter plainte quand il y a violence ou harcèlement ou viol.»

Avant d’appeler ses défenseurs au calme: «L’insulte, la menace, le rejet, ça ne doit pas être notre façon de réagir à ceci, il faut apaiser les choses. C’est avec de la sagesse, c’est avec de la pondération, c’est avec une vue longue sur les choses que nous réussirons.»

Trois anciens dirigeants suspendus à vie par la FIFA, le FIFAGATE continu

Trois anciens responsables du football mondial, qui ont tous plaidé coupables de corruption devant la justice américaine, ont été suspendus à vie, mardi, de toute activité liée au football par la justice interne de la Fifa.

Avant même le verdict de leur procès pour corruption qui se tient actuellement à New-York, la FIFA a décidé de sévir. L’instance dirigeante du football, vient de « suspendre à vie de toute activité liée au football, au niveau national comme international », trois ex-responsables. Richard Lai, ancien président de fédération de football de Guam et ex-membre du comité d’audit de la FIFA, Julio Rocha, ex-président de la fédération du Nicaragua et ex-agent du développement à la FIFA, et enfin Rafael Esquivel, ex-président  de la Fédération du Venezuela, voient donc leurs avenirs s’inscrivent loin du football. Trois nouveaux d’une longue liste qui a déjà vu tomber de nombreux dirigeants.

Des accusations et des morts

La semaine dernière (14 novembre), Jorge Delhon, ancien dirigeant du football argentin, s’est suicidé en se jetant sous en train, seulement quelques heures après avoir été mis en cause dans le procès de corruption au sein de la FIFA. Dimanche 19 novembre, Adolfo Lagos, vice-président de la télévision mexicaine Televisa a été abattu par un commando à moto. Il a succombé à ses blessures à son arrivée à l’hôpital. Televisa est l’une des entreprises de médias  soupçonnées d’avoir versé des pots de vin pour obtenir des droits de diffusion du Mondial.

Coupe du monde 2022 en cause

Au total, 42 personnes sont mises en cause par la justice américaine dans cette affaire. L’un des témoins clé du procès Alejandro Burzaco, a accusé hier trois dirigeants sud-américains d’avoir reçu des pots-de-vin de la part du Qatar en vue de l’attribution du mondial 2022. Ces derniers auraient, donc, donné leurs votes au Qatar, aux dépens des Etats-Unis. Des accusations qui confirment les nombreux soupçons qui pesaient déjà sur cette attribution dès les premiers jours qui l’ont suivi. Une affaire qui a fait couler beaucoup d’encre, et entrainé les suspensions par le FIFA des tout-puissants Sepp Blatter, ex-président de la FIFA, Michel Platini, ancien président de l’UEFA et Jérome Valcke, ex-secrétaire général de la confédération Européenne entre autres.