Un concert pour Adama

L’affaire du jeune Adama Traoré, dont la mort a secoué la France et soulevé une vague de révoltes en France, n’est pas prête d’être bouclée. Un concert pour récolter les fonds est en cours de préparation pour le 2 février.

C’est sur son groupe Facebook que l’association ‘’Justice pour Adama’’, a annoncé la tenue d’un concert le jeudi 2 février, à la Cigale de Paris.

Le concert sera donné par des rappeurs parmi les plus grands de la scène française comme Mac Tyer, Kery James, Youssoupha mais aussi Médine, Arsenik, Dosseh, Tito Prince ou encore Sofiane, pour saluer la mémoire du jeune homme, décédé en juillet dans les locaux de la gendarmerie de Persan (Val-d’Oise) après une interpellation. Tous les bénéfices de ce concert seront reversés à l’association, créée par la famille d’Adama Traoré.

Iles bénéfices du concert devraient permettre, à la famille Traoré, notamment, de faire face aux lourds frais de justice engendrés par les nombreuses procédures entamées pour faire la lumière sur le décès du jeune homme.

Depuis la mort d’Adama, sa famille, et sa sœur en particulier, tentent de faire entendre leur voix. Ils ont lancé de nombreux appels aux autorités dans les médias, pour dénoncer ce qu’ils considèrent comme étant une bavure policière. La sœur d’Adama Traoré a d’ailleurs été sur le plateau de plusieurs émissions, afin de faire connaître l’affaire et réclamer justice.

Ainsi, en fin octobre, la famille a obtenu le dépaysement de l’affaire, désormais instruite à Paris pour  » des faits de violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner « .

Adama Traoré : Un nouveau témoignage fait progresser l’affaire

Ce témoignage qui fait parti de nombreuses dépositions pourrait fragiliser la défense des gendarmes.

Le jeune Franco-malien, Adama Traoré, est mort le 19 juillet le jour de son anniversaire dans des conditions obscures dans les locaux de la gendarmerie du Val-d’Oise suite à son interpellation. Si les autopsies ont révélé un syndrome d’asphyxie, elles ne sont pas parvenues à déterminer la cause directe de la mort du jeune homme de 24 ans. Deux mois après les faits l’affaire reste inexpliquée. La famille reste toujours mobilisée pour que justice soit faite. Grâce à cette détermination, l’enquête semble progresser notamment avec le témoignage d’un pompier, révélé mardi 13 septembre, dans l’émission « Quotidien » sur la chaîne TMC.

https://www.youtube.com/watch?v=jR5Dog9PgOU

La nouvelle émission de Yann Barthès rapporte le témoignage d’un secouriste arrivé dans la cours de la gendarmerie, après l’interpellation d’Adama Traoré. « Un gendarme m’a indiqué que la victime simulait et que c’était quelqu’un de violent », a témoigné le pompier lors d’une audition datée du 2 août dernier. « Quand j’arrive », ajoute- t-il, « il y’a du monde autour de lui, mais personne ne s’en occupe ».

La version des gendarmes remises en cause

Le pompier demande alors aux gendarmes de retirer les menottes des poignets de l’interpellé.

« Le gendarme me répète que cet individu simule », raconte le pompier, qui constate alors que le jeune homme « n’a plus de ventilation »

La suite du témoignage du secouriste met en évidence un possible mensonge des gendarmes. « Moi quand j’arrive il n’est pas en(PLS) position latérale de sécurité, il est face contre terre » affirme le pompier, or selon le rapport établi par les gendarmes consulté par france Info, ils assurent avoir mis le jeune Traoré en PLS avant l’arrivée des secours. « Nous plaçons l’individu respire, mais ne répond pas à nos stimuli verbaux et physiques » assure ledit rapport.

Jusqu’ici aucune réaction du gouvernement malien et quant aux autorités françaises, elles veulent classer l’affaire.

L’instruction est cependant toujours en cours.

Adama Traoré, un « non-malien » gênant

L’Affaire Adama Traoré, ce jeune franco-malien mort dans des conditions obscures à Beaumont-sur-Oise, suite à son interpellation par des gendarmes, a connu un nouveau rebondissement, hier. Inhumé à Kalabancoro, dimanche 7 août, sa famille a réclamé, mardi dernier, l’implication  du président IBK dans cette affaire. Le gouvernement, via un communiqué, a justifié hier sa non-intervention dans ce dossier, par le fait qu’Adama Traoré ne possédait pas de papier prouvant qu’il est malien.

C’est suite à une course-pousuite à Beaumont-sur-Oise, alors qu’il tentait de fuir des gendarmes, qu’Adama Traoré est décédé le 19 juillet dernier. Interpelé et devant son refus d’obtempérer, il est menotté par 3 gendarmes qui procède à une méthode d’immobilisation peu orthodoxe, en utilisant tout leur poids pour le maintenir au sol. C’est en arrivant à la brigade que la mort du jeune Adama sera constatée.

Commence alors une affaire qui devient rapidement très médiatisée, tant elle est entourée de zones d’ombre. Le dossier d’instruction transmis au juge est dépourvu de plusieurs pièces essentielles, comme le rapport d’intervention détaillé du Samu, des pompiers et de police technique et scientifique sur le véhicule des gendarmes. Le procureur de la république, Yves Jannier, après la première autopsie, déclara qu’Adama Traoré souffrait d’une « infection très grave touchant plusieurs organes » alors que le rapport d’autopsie faisait état de « symptôme d’asphyxie » ; Le médecin légiste, malgré la violence de l’interpellation, n’avait pas relevé de « traces de violences significatives ».  La justice a donc conclut que la cause du décès « semble être médicale chez un sujet manifestement en hyperthermie au moment où il a été examiné par les services de secours ». Une seconde autopsie, remettra en question la thèse de la pathologie cardiaque sans pour autant décider le procureur à changer de discours, semant le doute quant à son impartialité dans ce dossier. Malgré ces deux autopsies qui excluent toutes violences ayant entraîné la mort, la cause du décès d’Adama reste toujours entourée de mystère.

Cette « bavure », comme l’affirme la famille du défunt, les a poussé à déposer deux plaintes concernant l’attitude des forces de l’ordre pendant et après l’ arrestation d’Adama et pour dissimulation de preuve. Le dimanche 7 août, le corps d’Adama est transporté au Mali, et enterré dans la quartier de Kalabancoro, à Bamako, en présence de ses proches.

Mardi dernier, sa famille a réclamé l’aide du président IBK, car elle considère que, « le procureur n’a pas dit toute la vérité après les autopsies ». « Il s’agit d’un Malien, le président Keïta doit nous soutenir », déclarait à ce propos, Assa, la sœur du jeune homme.

Le gouvernement Malien a fait s’avoir, via un communiqué, qu’« aucun document officiel n’indique qu’Adama Traoré est de nationalité malienne », « Tous les documents de feu Adama Traoré prouvent qu’il est français, même si sa mère est détentrice d’un passeport malien périmé », indique le communiqué. Il n’existe donc, selon le gouvernement, « aucune base juridique donnant la nationalité malienne au défunt ».

Adama Traoré étant donc déclaré non-malien, le gouvernement exclu de « s’immiscer dans les affaires intérieures d’un autre pays ». Cette décision, quelque peu surprenante, renvoi cet affaire aux plaintes déposées par la famille et donc à la justice qui, si elle fait preuve d’impartialité, devra trancher sur les véritables raisons du décès d’Adama Traoré, dans ce dossier au parfum d’affaire d’Etat. L’affaire de ce jeune franco-malien, qui embarrasse Paris comme Bamako pourrait, si le gouvernement décidait d’intervenir, entacher les relations franco-malienne actuellement au beau fixe.