Cheikh Ag Aoussa, derrière l’attaque de Sehen ?

Samedi 8 octobre, des combattants armés ont attaqué le village pro-GATIA de Sehen, situé dans la toute nouvelle région de Ménaka et majoritairement habité par des civils. Deux personnes ont été tuées et une dizaine de personnes ont été pris en otage. En représailles, le GATIA a lancé une contre-attaque sur le village de Tin-Essako, fief des Ifoghas, prenant aussi des otages. Cette attaque pourrait être le dernier acte fomenté par Cheikh Ag Aoussa avant sa mort.

L’insécurité va crescendo dans le Nord. Après plusieurs attaques enregistrées la semaine dernière contre des positions de la MINUSMA, le conflit CMA-GATIA se poursuit. Samedi 8 octobre au matin, un échelon du Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA) composé de 12 véhicules a quitté Kidal pour Sehen, un village pro-GATIA situé dans dans la région de Ménaka. Les ex-rebelles ont brûlé 7 motos, saisi deux véhicules, et emmené 17 otages. Deux mort étaient a déplorer suite de cette attaque.

Le Gatia alerté, a rapidement dépêché des renforts sur les lieux, mais quand ils sont arrivés le HCUA était déjà parti. Selon nos informations, Cheikh Ag Aoussa était à la manœuvre pour cette attaque survenue avant son décès. « Il est sorti de Kidal dans la matinée avec ce convoi de 12 véhicules, le 13ème étant le sien, il a donné les instructions avant de repartir en ville », explique cette source proche du GATIA, « un de nos chef l’a appelé et a enregistré la conversation. Il lui a demandé pourquoi le HCUA attaquait un lieu ou il n’y a que des populations civiles. Ag Aoussa a répondu qu’il n’était pas au courant, qu’il n’a jamais autorisé ses hommes à faire du mal à des civils, mais il a quand même reconnu que ce sont ses hommes qui sont partis là-bas et il s’est dégagé de toutes responsabilités », ajoute cette même source.

En représailles, Le GATIA a lancé une contre-attaque sur le village de Tin-Essako, où ils ont pris 4 véhicules et fait une dizaine d’otages, dont une majorité de civils Ifoghas. Les deux mouvements ont convenu de se rencontrer pour échanger leurs otages. Selon nos informations, cet échange aurait eu lieu, hier mardi 11 octobre, mais 4 otages pris par le HCUA était manquant lors de l’échange, on ne sait pas à l’heure actuelle s’ils sont vivants ou morts.