Ouverture à la concurrence: des entreprises déjà prêtes à défier la SNCF

Plusieurs compagnies pourraient répondre aux appels d’offres de l’Etat et des régions, ou lancer directement leurs trains sur les rails français, face à la SNCF. En voici quelques-unes.

– Transdev

Fruit de la fusion en 2011 de Transdev et de Veolia Transport, Transdev a hérité de Veolia ses ambitions de venir concurrencer la SNCF sur les rails français. Filiale de la Caisse des dépôts (66%) et du groupe allemand Rethmann (34%), Transdev fait déjà rouler des trains depuis longtemps, notamment en Allemagne, en Nouvelle-Zélande, aux Pays-Bas et en Suède.

En France, le groupe co-exploite déjà le tram-train de Mulhouse et exploite le petit train à crémaillère du Puy-de-Dôme, ainsi que –en sous-traitance de la SNCF– deux lignes locales en Bretagne.

A force d’attendre depuis des années l’arrivée de la concurrence, Transdev avait commencé à douter de la réalité de l’ouverture du marché. Et son récent échec devant la SNCF et la RATP pour exploiter le futur CDG Express, la liaison rapide devant relier en 2025 Paris à l’aéroport de Roissy, ne l’a pas encouragé.

Le groupe est reparti au combat pour l’exploitation des TER, mettant surtout en avant son expérience en Allemagne, et proposant une organisation décentralisée.

– La RATP

Les régions vont-elles passer de la SNCF à la RATP, un autre groupe public? Exploitant plusieurs lignes de RER dans la région parisienne et le Gautrain –un train régional reliant Johannesburg à Pretoria en Afrique du Sud– la RATP s’intéresse ouvertement aux TER.

Elle-même menacée par l’arrivée prochaine de la concurrence sur son marché historique, la RATP a déjà répondu présent à l’appel à manifestation d’intérêts de la région PACA. Elle vient de s’allier à Getlink (l’ancien Eurotunnel) pour répondre aux appels d’offres dans le Grand Est et les Hauts-de-France.

– Trenitalia

Trenitalia est déjà un opérateur ferroviaire en France via sa filiale Thello (une ancienne coentreprise avec Veolia/Transdev), qui fait rouler un aller-retour par nuit entre Paris et Venise et une poignée de trains entre Marseille, Nice et Milan.

Echaudée par l’arrivée sur ses terres du concurrent Italo (dont la SNCF était un actionnaire important à son lancement en 2012), la compagnie publique italienne a déjà indiqué qu’elle souhaitait participer aux appels d’offres des TER et se lancer sur le marché de la grande vitesse en France.

– Arriva (Deutsche Bahn)

La Deutsche Bahn (DB) et sa filiale Arriva exploitent des trains régionaux en Allemagne, au Danemark, au Pays-Bas, en Pologne, au Portugal, au Royaume-Uni, en Suède et en République tchèque.

– Abellio

Moins connue, Abellio, filiale des chemins de fer néerlandais NS exploite des trains régionaux en Allemagne et au Royaume-Uni.

– MTR

Opérateur du métro de Hong Kong, MTR a fait son entrée en Europe en 2009 en reprenant l’exploitation du métro de Stockholm, et fait actuellement rouler des trains en Australie, au Royaume-Uni et en Suède.

– FlixTrain

FlixTrain, société-soeur de l’opérateur allemand d’autocars FlixBus, propose trois liaisons en Allemagne (Hambourg-Cologne, Berlin-Cologne et Berlin-Francfort-Stuttgart) de même qu’un train de nuit hebdomadaire de Hambourg à Lörrach (près de Bâle). Particularité: FlixTrain sous-traite l’exploitation à des compagnies spécialisées, dont l’opérateur tchèque LeoExpress.

En France, FlixTrain a notifié en juin son intention de faire circuler des trains classiques sur les liaisons Paris-Bruxelles, Paris-Lyon, Paris-Nice, Paris-Toulouse et Paris-Bordeaux, après l’ouverture à la concurrence des grandes lignes fin 2020.

… et la SNCF elle-même, via Keolis

Keolis, filiale de transports publics de la SNCF (à 70%), exploite des trains en Allemagne, aux Etats-Unis, au Pays-Bas et au Royaume-Uni. La SNCF pourrait la faire répondre à des appels d’offres pour des lignes suburbaines, afin de présenter une offre moins chère.

Grande-Bretagne: ces ex-députés tories qui veulent faire perdre Boris Johnson

Il y a quelques mois encore, David Gauke était ministre de la Justice dans le gouvernement conservateur de Boris Johnson. Il se présente aujourd’hui comme indépendant aux législatives du 12 décembre, bien décidé à priver les Tories et leur dirigeant de la victoire.

« Avec une majorité (au Parlement), Boris Johnson pourrait poursuivre une ligne de conduite dangereuse sur le Brexit », a expliqué M. Gauke à l’AFP tout en distribuant des tracts lors d’un après-midi pluvieux à Tring, une petite ville à une cinquantaine de kilomètres au nord-ouest de Londres.

M. Gauke a démissionné du gouvernement lorsque Boris Johnson est devenu Premier ministre en juillet, en désaccord avec sa menace de sortir le Royaume-Uni de l’Union européenne même sans accord de divorce le 31 octobre, avant que le Brexit soit à nouveau reporté, de trois mois.

En septembre, le chef de gouvernement l’excluait abruptement du Parti conservateur, avec 20 autres députés modérés, pour avoir aidé l’opposition à contrarier sa stratégie sur le Brexit à la Chambre des communes, perdant sa majorité dans la foulée.

Ces rebelles avaient voté avec l’opposition une loi obligeant Boris Johnson à demander à Bruxelles un report du Brexit en l’absence d’accord de divorce, afin d’éviter un « no deal », scénario aux conséquences potentiellement chaotiques particulièrement redouté des milieux économiques.

– « Automutilation » –

Depuis, plusieurs d’entre eux ont été réintégrés, et d’autres ont décidé de ne pas se représenter. David Gauke est lui bien décidé à faire une nouvelle fois barrage au Premier ministre, comme son ancien collègue, Dominic Grieve, lors de ces élections anticipées censées sortir le Brexit de l’impasse.

Depuis son vote par 52% des Britanniques lors du référendum de 2016, il divise la population mais aussi les partis politiques, les conservateurs comme leurs opposants travaillistes.

David Gauke, qui avait soutenu l’accord de divorce négocié par Theresa May, le prédécesseur de Boris Johnson, pense désormais qu’un nouveau référendum est la seule manière de trancher la question.

Il espère bien faire entendre sa voix dans la circonscription de South-West Hertfordshire, qu’il avait remportée avec 58% des voix en 2017. Député conservateur durant 14 ans, il a fait campagne pour le parti à chaque élection depuis 1987.

« Branleur de Tory! », crie une femme en croisant le candidat dans la rue principale de Tring.

Mais la plupart des gens sont polis et plusieurs s’arrêtent pour discuter, malgré la bruine. « J’admire son courage », confie à l’AFP Carole Niven, une photographe de 66 ans,.

Le candidat reconnaît que cette élection est plus compliquée, sans le soutien de la machine du parti. « Je vais probablement perdre », admet-il, tout en disant savourer « chaque minute » de la campagne.

– « Traître » –

A plusieurs kilomètres au sud, son ancien collègue Dominic Grieve apprécie lui aussi son indépendance. « Je ne sais pas du tout si je vais gagner. Mais cela pourrait bien arriver », a confié à l’AFP l’ancien attorney general, plus haut responsable judiciaire du Royaume-Uni, dans la ville pittoresque de Marlow, sur la Tamise.

Boris Johnson « est totalement inapte à gouverner » et « fondamentalement malhonnête », dit-il.

Grieve a mené la fronde contre un « no deal » au Parlement et comme David Gauke, il espère que son appel pour un second référendum résonnera chez les électeurs dans la circonscription semi-rurale de Beaconsfield, qu’il tenait depuis 1997.

Pour lui, le Brexit est « le pire épisode d’automutilation que ce pays s’est infligé en temps de paix ».

« Traître! Il a trahi le Parti! », fulmine Kerrie Kozak, 65 ans, un peintre et décorateur à la retraite. « J’ai voté pour sortir (de l’UE), comme plein de gens. Ce n’est pas démocratique de revenir en arrière », lance-t-il.

Les prises de position de Dominic Grieve sur le Brexit au Parlement en ont fait une star de la politique, régulièrement interviewée à la télévision, ce qui lui a attiré dons et bénévoles.

James McKinlay, 22 ans, est venu d’une circonscription voisine pour l’aider à distribuer des tracts. Pour lui, « faire passer le pays avant le parti, ça plaît à beaucoup de gens ».

Namibie: le président Hage Geingob réélu avec un score en forte baisse

Le président namibien sortant, Hage Geingob, a été réélu avec 56,3% des suffrages exprimés, un score en très nette baisse par rapport aux 86% qu’il avait obtenu il y a cinq ans.

Le chef de la Swapo (Organisation du peuple du Sud-Ouest africain), parti au pouvoir depuis l’indépendance de la Namibie en 1990, devance largement lors du scrutin du 27 novembre Panduleni Itula, candidat dissident de la Swapo qui a obtenu 30% des suffrages, selon les chiffres de la commission électorale publiés samedi soir.

Le chef de l’opposition, McHenry Venaani, n’obtient que 5,3%. La proximité passée de son parti, le Mouvement démocratique populaire (PDM), avec l’Afrique du Sud de l’apartheid, continue à rebuter une large part de l’électorat.

« La démocratie est le véritable vainqueur », s’est félicité Hage Geingob, pour qui « les élections ont été âprement disputées ».

Panduleni Itula et le responsable d’un nouveau parti d’opposition, le Mouvement des sans-terre (LPM) de Bernadus Swartbooi, ont toutefois dénoncé des fraudes électorales. M. Itula a notamment fait état d’une « multitude d’irrégularités sans précédent ».

Cet ex-dentiste de 62 ans, qui accuse le président d’avoir bradé les richesses du pays aux étrangers, particulièrement populaire chez les jeunes, est notamment arrivé en tête dans la capitale, Windhoek.

« Il a servi de tremplin aux frustrations et il a rassemblé tous les gens mécontents du président », a noté Graham Hopwood, du principal centre de réflexions namibien, l’Institute for Public Policy Research.

La Namibie a été le premier pays africain à introduire le vote électronique en 2014. Ces équipements ont été critiqués par l’opposition, qui affirme que l’absence de bulletins de vote sur papier augmente la possibilité de fraude.

La Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) a estimé pour sa part que les élections « s’étaient généralement déroulées dans le calme, étaient bien organisées (…) permettant aux électeurs d’exercer leur devoir démocratique ».

– Majorité réduite à l’Assemblée –

La commission électorale a également indiqué samedi soir que la Swapo avait obtenu 65% des sièges à l’Assemblée nationale, échouant à obtenir une majorité des deux tiers. Elle détenait dans la législature précédente 80% des circonscriptions.

La participation était de 60% pour le scrutin présidentiel.

Hage Geingob, âgé de 78 ans, dirige la Namibie, pays désertique d’Afrique australe, depuis 2014. Il est réélu mais obtient le plus mauvais score jamais réalisé par le candidat du parti au pouvoir.

Malgré un sous-sol regorgeant de ressources naturelles, dont l’uranium, des fonds marins riches en poissons et en diamants, et l’essor de son tourisme, la Namibie est plongée depuis plusieurs années dans la récession.

La chute des cours des matières premières et une sécheresse persistante depuis plusieurs saisons ont fait reculer son produit intérieur brut deux ans de suite (2017 et 2018) et le chômage frappe un tiers (34%) de sa population.

Le régime du président Geingob est en outre éclaboussé par un scandale de corruption.

Il y a quelques semaines, Wikileaks a publié des milliers de documents qui accusent des responsables de son gouvernement d’avoir touché l’équivalent de 10 millions de dollars de pots-de-vin de la part d’une entreprise de pêche islandaise.

Deux ministres mis en cause dans cette affaire ont été contraints de démissionner à quelques jours seulement du scrutin, l’un d’eux a même été brièvement détenu.

Le chef de l’Etat a nié toute implication dans cette affaire.

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Joseph Muscat, un politicien habile, à l’étoile ternie par l’affaire Daphne Caruana

Ambitieux et habile, Joseph Muscat, poussé vers la sortie par l’enquête sur la mort de Daphne Caruana, avait connu une ascension fulgurante à Malte, devenant Premier ministre à 39 ans en 2013 et il s’était maintenu au pouvoir en 2017, malgré des scandales de corruption touchant son entourage proche.

Blondinet naturellement souriant, M. Muscat, 45 ans, a démarré sa vie professionnelle comme journaliste de 1992 à 1997 dans des médias du Parti travailliste où il est entré tout jeune, tout en travaillant comme consultant financier.

Né le 22 janvier 1974 à Pieta, ce fils unique issu d’une famille modeste et rurale qui dit « apprécier sa propre compagnie », après des études chez les Jésuites, obtient un diplôme à l’Université de Malte en politique publique et questions européennes. Puis un doctorat en management à l’Université de Bristol au Royaume-Uni.

Il est élu député européen en 2004 lors des premières élections européennes tenues dans l’archipel, qui vient alors de rejoindre l’Union. Mais il démissionne de son mandat après avoir été propulsé chef du Parti travailliste en 2008. Il devient Premier ministre en 2013 après la victoire de son parti aux législatives, alors qu’il n’a que 39 ans.

Considéré parfois comme « trop jeune et trop sûr de lui », ce proche de l’ancien Premier ministre Alfred Sant, a réussi à conquérir la vieille garde et la jeune, en évitant de les opposer, apportant un bol d’air dans la politique maltaise, selon les journaux de l’époque. Il connaît par coeur les arcanes du Parti dont il sera nommé trésorier à 20 ans (de 1994 à 1997).

Peu marqué idéologiquement, il se positionne dans l’aile progressiste modérée, tout en se montrant « déterminé, pragmatique et doté de bon sens » quand il s’agit de changer les statuts du parti, son adjoint ou le secrétaire général de la formation, selon les éditorialistes maltais.

Très populaire, ce père de deux jumelles de 12 ans aux prénoms poétiques (Etoile Ella et Soleil Sophie) est réélu magistralement en juin 2017, surfant sur la réussite économique de l’archipel, qui a connu un taux de croissance trois fois plus élevé que la moyenne de l’Union européenne en 2018 (6,6%).

– Pari gagné en 2017 –

Pour la première fois depuis l’indépendance de la Grande-Bretagne en 1964, les travaillistes maltais gagnent deux élections consécutives. Les électeurs le plébiscitent malgré des accusations de corruption, grâce aussi au vote homosexuel, après avoir promulgué une législation autorisant les unions du même sexe.

Pourtant à l’époque la campagne électorale se focalise sur la publication des Panama Papers, la colossale enquête journalistique, qui révèle l’existence au Panama de nombreux comptes offshore ouverts par des personnalités du monde entier.

La journaliste d’investigation Daphne Caruana Galizia, tuée dans l’explosion de sa voiture piégée quelques mois plus tard (octobre 2017) creuse la partie maltaise des Panama Papers.

Le chef de cabinet de M. Muscat, Keith Schembri et l’un de ses ministres, Konrad Mizzi, sont contraints de reconnaître avoir ouvert des comptes au Panama, après les révélations contenues dans les milliers de documents du cabinet Mossack Fonseca. M. Muscat est à l’époque très critiqué parce qu’il refuse de les obliger à démissionner.

L’enquête rejaillit aussi à l’époque sur sa femme Michelle, qui est soupçonnée d’avoir ouvert un compte au Panama pour y dissimuler des pots-de-vin en provenance d’Azerbaïdjan. M. Muscat décide alors de convoquer des législatives anticipées, un an avant la fin de son mandat, dans l’espoir de retrouver une légitimité – avec succès, le Parti travailliste conserve sa majorité absolue.

Ces dernières semaines, l’affaire Daphne est revenue sur le devant de la scène après l’arrestation d’un intermédiaire du meurtre, un chauffeur de taxi et usurier. Ce dernier a obtenu une immunité en échange d’informations et dès le lendemain, les magistrats maltais ont intercepté l’homme d’affaires Yorgen Fenech, alors qu’il tentait de fuir Malte.

M. Fenech qui est considéré comme le principal suspect dans l’assassinat, était le propriétaire de la 17 Black, une société de Dubaï qui aurait versé 2 millions d’euros à l’ex-chef de cabinet de M. Muscat et à son ministre de l’Energie de l’époque Mizzi pour des services non précisés.

AMLO, un an: promesses tenues, non tenues, à tenir

Le 1er décembre 2018, le président Andres Manuel Lopez Obrador entame son mandat avec la promesse de « transformer » le Mexique.

Un an plus tard, voici un bilan de cette présidence à la coloration populiste de gauche.

– Les promesses tenues –

Ecrire l’Histoire

Le fait même de remporter l’électon de juillet 2018, fut un moment historique. Pour sa troisième tentative, comme il s’y était engagé, Lopez Obrador, connu sous l’acronyme d’AMLO, envoie sur la touche les deux partis qui se partageaient le pouvoir depuis 90 ans.

Popularité:

L’ancien maire de Mexico promet de redorer le blason de la présidence. Ses derniers indices de popularité fluctuent autour des 60% d’opinions favorables, un précédent à ce stade du mandat, même s’il avait ouvert le jeu à 80%.

« Il domine la scène politique mexicaine », constate Duncan Wood, directeur du Mexico Institute at the Wilson Center, à Washington.

Symboles:

Lopez Obrador, 66 ans, a le sens des gestes symboliques. Il a ainsi renoncé à sa résidence, à l’avion présidentiel et renvoyé une bonne part de la garde républicaine. Il a aussi taillé dans son salaire à hauteur de 60%.

Contrairement à tous ses prédécesseurs, il tient une conférence de presse quotidienne et matinale, tout en parcourant inlassablement le pays afin de s’adresser directement au « peuple ».

Pas de scandales

Rien de tel qu’un scandale pour faire dérailler un politicien qui a fait campagne en vantant ses idéaux. Lopez Obrador a promis que sa présidence n’en serait pas affecté. Pour l’instant, il s’y tient.

Politiques sociales:

Comme il l’avait dit en campagne, il a lancé un programe social populaire afin de prêter assistance aux vieillards, aux jeunes et aux plus démunis. Quelque 13 mds USD ont été budgétés à cet fin pour 2020.

– Les non-tenues –

Crime et violence:

Il n’a pas réussi, contrairement à ses promesses, à enrayer la spirale de la violence des narcotrafiquants. Il n’a pas non plus mis en place un plan qui lui permettra de les neutraliser.

Le pays est donc bien parti pour battre son propre record de morts violentes en 2019 avec 28.741 tués à ce stade.

« Il est vrai qu’un an n’est pas suffisant pour qu’une stratégie sécuritaire donne des résultats. Le problème est que cette stratégie est pour le moins floue », explique le politologue Jose Antonio Crespo.

La situation économique :

Lopez Obrador s’était engagé à doper la croissance pour la faire grimper jusqu’à 2% en 2019. Mais sans succès. L’économie est au point mort.

« Il ne peut même pas enjoliver la situation parce que les chiffres parlent d’eux-mêmes », note le politologue Luis Estrada.

La tentation autoritaire :

Ses critiques l’accusent de centraliser les pouvoirs et miner les institutions, notamment les tribunaux, censés être indépendants.

Inefficacité :

En dépit de son mandat solide et de ses plans ambitieux, Lopez Obrador ne peut se targuer que de peu d’acquis depuis son arrivée au pouvoir.

« Il avait une occasion historique unique de rendre le Mexique meilleur, plus sûr, plus juste », regrette Wood.

« Au lieu de cela, son principal objectif a été de renforcer son pouvoir ».

Rapidité :

AMLO semble pressé. Il a passé sa première année au pouvoir à formuler un tourbillon d’annonces politiques hasardeuses suivies d’une mise en oeuvre chaotique et peu de suivi.

– A suivre, ennuis en perspective –

Corruption :

Une des promesses de campagne à tenir : éradiquer la corruption omniprésente dans la politique mexicaine. Aucun dossier n’a encore été porté devant la justice du pays.

Austérité :

AMLO a dramatiquement serré la ceinture budgétaire de son gouvernement. Mais « beaucoup d’experts craignent que cela n’altère le fonctionnement et l’efficacité de la plus grande partie du gouvernement fédéral », selon Crespo.

Pemex :

Lopez Obrador a promis de redonner quelques couleurs à Pemex, la compagnie pétrolière de l’Etat mexicain, mais après le versement de près de dix milliards de dollars, les résultats ne sont pas encore très visibles.

Donald Trump :

AMLO a tenté de maintenir une relation de type « peace and love » avec le président américain. Il lui a cédé en matière de politique migratoire sous peine de voir bondir les tarifs douaniers.

Mais le potentiel pour un conflit avec le puissant et vital voisin au nord de sa frontière est considérable, alors que la campagne pour la réélection de Trump en 2020 bat son plein.

Partira, partira pas :

D’aucuns au Mexique se demandent si AMLO respectera son mandat de six ans et cédera à son terme le fauteuil présidentiel. A suivre.

Meurtre d’une journaliste à Malte: le Premier ministre devrait quitter ses fonctions en janvier

Le Premier ministre maltais Joseph Muscat, soupçonné d’interférences dans l’enquête sur l’assassinat en 2017 de la journaliste Daphne Caruana Galizia, devrait quitter ses fonctions en janvier, selon des sources au sein de son mouvement, le Parti travailliste.

M. va prochainement annoncer qu' »il y aura une élection pour la direction du parti le 18 janvier », ont indiqué ces sources, précisant qu’il « démissionnera formellement quand le nouveau chef sera choisi ».

Dans le système parlementaire maltais, le Premier ministre est systématiquement le chef du parti qui remporte les élections législatives.

Les sources n’ont pas indiqué quand, ni comment – peut-être lors d’une allocution télévisée au pays – M. Muscat ferait une annonce officielle sur ses intentions. Mais elles ont souligné qu’il ne resterait pas à son poste au-delà du 18 janvier.

La pression s’est intensifiée ces derniers jours sur le chef du gouvernement travailliste pour qu’il démissionne immédiatement de ses fonctions.

La famille de la journaliste d’investigation , l’opposition (Parti nationaliste) et des mouvements civiques l’ont accusé d’interférer dans l’enquête en protégeant notamment son bras droit et chef de cabinet, Keith Schembri.

– « Vrai commanditaire » ? –

Dans la nuit de jeudi à vendredi, M. Muscat a annoncé, au terme d’un conseil des ministres très agité selon des témoins, le rejet d’une mesure d’immunité en échange d’informations pour Yorgen Fenech, un entrepreneur soupçonné d’être l’un des commanditaires du meurtre de la journaliste, arrêté le 20 novembre alors qu’il tentait de fuir l’archipel sur son yacht.

M. Fenech, copropriétaire du groupe familial Tumas (hôtellerie, automobile, énergie) a désigné cette semaine M. Schembri comme le « vrai commanditaire » de l’assassinat.

Le chef de cabinet de M. Muscat a démissionné de ses fonctions en milieu de semaine en même temps que le ministre du Tourisme Konrad Mizzi et le ministre de l’Economie Chris Cardona. Entendu par la police, M. Schembri est cependant ressorti libre jeudi soir, déclenchant la colère de la famille Caruana Galizia.

« Au moins deux témoins et de multiples indices impliquent Schembri dans l’assassinat de notre femme et mère », ont dénoncé dans un communiqué son mari et ses trois fils, en fustigeant un Premier ministre qui « continue de jouer les juges, le jury et l’exécuteur (de peines) dans une enquête qui implique trois de ses plus proches collègues ».

Des milliers de manifestants sont descendus vendredi soir dans la rue pour réclamer notamment la démission de M. Muscat. La sixième manifestation en deux semaines, depuis l’arrestation spectaculaire de Fenech, le 20 novembre, alors qu’il fuyait l’archipel sur son yacht de luxe.

« Il a toujours dit qu’il allait partir bientôt et maintenant il sent que le moment est venu. Mais il veut d’abord que (l’enquête sur) le meurtre de Daphne Caruana Galizia soit résolue sous sa supervision comme il l’avait promis », ont indiqué les mêmes sources du Parti travailliste.

M. Muscat, 45 ans, au pouvoir depuis 2013, est à mi-mandat après avoir été réélu en juin 2017 à l’issue d’un scrutin anticipé. Celui-ci avait été convoqué en raison d’accusations de corruption touchant son entourage après la publication des Panama Papers, qui révélaient l’existence au Panama de nombreux comptes offshore ouverts par des entreprises et personnalités du monde entier.

La branche de l’enquête qui concernait Malte avait été creusée par Mme Caruana Galizia avant sa mort dans l’explosion de sa voiture piégée en octobre 2017. Elle avait notamment découvert que des sociétés panaméennes appartenant à M. Mizzi, alors ministre de l’Energie, et au chef de cabinet Schembri avaient reçu 2 millions d’euros d’une société de Dubaï, 17 Black, pour des services non précisés.

Le groupe Daphne Project qui a repris les investigations de la journaliste a découvert que la 17 Black appartenait à Yorgen Fenech, une information corroborée récemment par la magistrature grâce à une série d’arrestations pour blanchiment, dont celle du chauffeur de taxi.

Le Parlement européen a annoncé l’envoi d’une mission à Malte, à une date qui devrait être annoncée lundi, en raison des « interrogations sur l’indépendance du système judiciaire et de graves accusations de corruption aux plus hauts niveaux ».

Retraites: les règles en vigueur pour les principaux régimes

Les différents régimes de retraite (du privé, des fonctionnaires, spéciaux…), au nombre de 42, doivent, selon le projet du gouvernement, se fondre dans un système universel à points et une retraite calculée sur l’ensemble de la carrière. Tour d’horizon avant la réforme:

– Régime général –

68,4% des actifs en bénéficient, qui cotisent aussi à un régime complémentaire obligatoire.

– Age légal de départ: 62 ans. Durée de cotisation pour une retraite à taux plein: 41,5 ans. Elle passera progressivement à 43 ans d’ici à 2035.

– Le régime de base garantit, sous condition d’âge minimal et de trimestres cotisés, 50% du salaire de référence, calculé sur les 25 meilleures années.

– Durée de cotisation pour une retraite à taux plein: de 41,5 ans pour les générations 1955 à 1957, elle a été allongée d’un trimestre tous les trois ans à partir de la génération 1958 pour atteindre 43 ans pour la génération 1973. Les périodes d’apprentissage sont désormais validées.

Quelle que soit la durée d’assurance, le taux plein (75,2% en ajoutant les complémentaires Agirc-Arrco) est garanti aux assurés au plus tard à 67 ans.

– Compte pénibilité: il permet aux salariés exerçant des métiers pénibles de partir plus tôt, au mieux à 60 ans.

– Fonctionnaires –

Parmi les 5,5 millions d’agents publics, 4,3 millions de fonctionnaires peuvent partir à la retraite à 62 ans sauf les « actifs » (policiers, pompiers, surveillants de l’administration pénitentiaire, certains infirmiers, agents d’entretien des hôpitaux, aides-soignants…) qui peuvent partir à 52 ou à 57 ans.

Le calcul de leur retraite est effectué sur les six derniers mois de traitement indiciaire, sans les primes qui représentent une part substantielle de leur rémunération. Ils cotisent, comme les salariés, autour de 11% à leur régime.

1,2 million de contractuels sont par ailleurs soumis, comme les salariés, au régime général et à un régime particulier complémentaire.

Les militaires quittent l’armée à 43 ans en moyenne, et doivent justifier de 17 ans de services (27 ans pour les officiers) pour liquider leur retraite.

– Régimes spéciaux –

Ils regroupent des salariés des secteurs public et parapublic, et concernent notamment la SNCF, la RATP, les industries électriques et gazières, les marins, l’Opéra de Paris, la Comédie-Française, les clercs de notaire, la Banque de France…

Les électriciens et gaziers (EDF, Enedis, Engie…) ont leur propre régime de retraite, qui couvre près de 140.000 salariés et est financé essentiellement par les salariés et employeurs. Une taxe prélevée sur les factures équilibre le régime « historique » (avant 2005) mais est vouée à s’éteindre.

Ce régime spécial se rapproche peu à peu du régime général en termes de durée de cotisation et d’âge de départ, mais reste plus avantageux, notamment parce que la pension est calculée sur les six derniers mois comme dans la fonction publique.

Les électriciens et gaziers partent en moyenne à 58,9 ans (chiffre 2018). L’âge légal est de 62 ans pour les générations nées en 1962. Ils peuvent partir jusqu’à cinq ans plus tôt, selon les métiers.

A la SNCF et la RATP, des régimes spéciaux font déjà l’objet d’une réforme augmentant progressivement l’âge de départ. Ces régimes concernent les agents sous statut, soit 130.000 des 145.000 salariés du groupe ferroviaire et 41.000 des 65.000 salariés de la RATP. Leur pension est calculée sur la base des six derniers mois de salaire.

A la RATP, conducteurs et agents de maintenance peuvent partir à la retraite plus tôt que les autres agents. Début 2019, un conducteur pouvait devenir retraité à 50 ans et 8 mois, un agent affecté aux travaux à 55 ans et 8 mois, un employé administratif à 60 ans et 8 mois. Mais en raison d’une décote basée sur le nombre de trimestres cotisés, les agents partent généralement plusieurs années après l’ouverture théorique de leurs droits pour toucher une pension à taux plein.

Même situation à la SNCF. Début 2019, un conducteur pouvait devenir retraité à 50 ans et 8 mois, les autres agents à 55 ans et 8 mois. Mais là aussi un système de décote est appliqué.

Une subvention publique compense le déséquilibre entre le nombre de retraités et celui des actifs.

Ex-Whirlpool: Macron face à la colère des salariés et de Ruffin

« Comment avez-vu pu être aussi naïf ?! Le repreneur a menti ! »: Emmanuel Macron a affronté vendredi la colère d’ex-salariés de l’usine Whirlpool d’Amiens et du député François Ruffin vendredi, qu’il était venu rencontrer sur place.

Le chef de l’Etat était venu en octobre 2017 pour une visite avec un repreneur, largement aidé par l’Etat. Mais cette entreprise (WN) de l’industriel picard Nicolas Decayeux a été liquidée en août 2019, faute de débouchés commerciaux. Elle employait alors 182 personnes.

« Le repreneur s’est planté mais c’est trop facile de mettre ça sur le dos de l’Etat », a répliqué Emmanuel Macron au milieu des salariés qui l’accusaient d’avoir été « berné » et de ne pas avoir su prévenir l’échec de la reprise.

La passe d’armes a été vive, le chef d’Etat restant à l’écoute sans perdre son calme, dans une scène qui rappelait sa venue sur le parking de l’usine entre les deux tours de la présidentielle de 2017, après que Marine Le Pen l’avait défié par une visite surprise aux salariés le même jour.

Le chef de l’Etat est revenu vendredi dans l’usine pour tenter de rassurer des salariés de nouveau sur le carreau, malgré les promesses du repreneur qui a reçu 7,5 millions d’euros de subventions publiques contre la reprise d’environ la moitié des 290 salariés.

« Une reprise, il y a toujours une part de risque », a plaidé Emmanuel Macron, sans cesse interrompu, tout en reconnaissant un « constat d’échec ».

– « Repreneur véreux » –

« Je regrette tous les jours d’avoir mis la signature du syndicat sur cette reprise », a lancé, dépité, Frédéric Chanterelle, délégué CFDT ex-Whirlpool.

« Cette reprise, j’ai uniquement l’impression que ça a été un montage entre vous et Whirlpool et un repreneur véreux. Vous aviez dit que c’était un projet fiable », a renchéri Patrick Sinoquet, de la CFDT.

« Arrêtez d’être parano! », leur a répondu Emmanuel Macron. « Le repreneur, c’est pas un copain à moi. On l’a aidé, sinon vous me l’auriez reproché. Tout a été vérifié. (…) « Il a raté son affaire, est-ce qu’il a fait fortune sur notre truc ? » En cas de fraude, « il sera jugé, il y aura une condamnation », a-t-il assuré, en rappelant qu’a été lancée une procédure pénale, portant notamment sur « le salaire (…) aberrant » de Nicolas Decayeux, patron de WN.

« Vous vous grandiriez auprès des salariés et auprès de moi à admettre que vous avez merdé, pas vous personnellement mais que l’Etat a merdé », a réclamé François Ruffin.

« Je fais pas ça pour me refaire la cerise », a fait valoir Emmanuel Macron, se voulant apaisant. « J’ai mis la pression sur les ministres sur ce dossier comme je ne l’ai pas fait pour d’autres ».

« L’engagement que je prends est que l’ensemble des salariés de Whirlpool retrouvent des perspectives et de l’emploi », a-t-il dit en faisant allusion à deux projets de reprise, ainsi que le projet de « l’Increvable » pour fabriquer des machines à laver réparables, défendu par M. Ruffin .

« Je veux que dans le trimestre qui vient on réussisse à faire avancer les choses, y compris en investissant sur le site pour réindustrialiser », a-t-il ajouté, promettant un suivi assuré par la ministre Agnès Pannier-Runacher ainsi qu’une cellule psychologique ». « J’ai toujours tenu mes paroles », a-t-il observé.

« Rendez-vous dans un an », a-t-il conclu, sur une note apaisée, l’une des salariés espérant pouvoir alors « boire le champagne » avec lui.

Tonalité nettement plus prudente cependant sur le parking de l’usine à l’issue de la visite: « on a envie d’y croire mais on a été tellement berné qu’on est méfiant car des promesses, tout le monde peut en faire », a ainsi mis en garde Corinne Bizet, une ex-Whirlpool non reprise par WN. « Il y a eu des annonces, maintenant on attend des actes. Mais on a tellement été baladé que là, je ne m’attends plus à rien… », a renchéri Farid Baaloudji, 22 ans de Whilrpool et un an de WN, pendant que Mme Pannier-Runacher, saluant des « échanges francs, directs, dans le respect », affirmait: « Il n’y aura plus de doute quand chacun aura retrouvé un travail ».

Iran: un responsable laisse entrevoir des législatives plus ouvertes

Un haut responsable iranien a laissé entendre dans un entretien à l’AFP que les autorités de Téhéran pourraient se montrer plus accommodantes qu’elles ne l’ont été par le passé en approuvant davantage de candidats aux législatives devant avoir lieu en février.

« Nous ne nous considérons pas à l’abri des critiques, nous pourrions également accepter que des erreurs aient pu être commises dans le passé », a déclaré à l’AFP Abbas Ali Kadkhodaï, porte-parole du Conseil des Gardiens de la Constitution.

« Mais pour les prochaines élections législatives, on essaie de réduire nos erreurs et de respecter le droit des candidats », a ajouté M. Kadkhodaï, alors que s’ouvre dimanche la période de dépôt officiel des candidatures pour ce scrutin programmé pour le 21 février.

Organe de contrôle où les ultraconservateurs sont majoritaires, le Conseil des Gardiens a un rôle qui s’apparente à celui du Conseil constitutionnel français. Il est notamment responsable de l’organisation et du contrôle des législatives et il lui appartient en particulier de valider les candidatures.

« Si on insiste bien sur l’exécution de la loi, on réussira à contenter le maximum de candidats », a déclaré M. Kadkhodaï dans cet entretien réalisé samedi soir.

Par le passé, le Conseil des Gardiens a été accusé en Iran, notamment par les réformateurs, d’avoir censuré des candidatures pour des motifs plus politiques que constitutionnels.

– Coller à la loi –

En novembre, le président iranien Hassan Rohani, conservateur modéré, avait appelé le Conseil des Gardiens à se borner à la stricte application de la loi électorale en vue des prochaines législatives.

Lors du dernier scrutin législatif en février 2016, le Conseil des Gardiens avait autorisé 6.229 candidats, dont 586 femmes, à briguer un des 290 sièges en jeu, soit un peu plus de 51% des candidatures qui avaient été déposées.

Au cours de l’entretien, M. Kadkhodaï a laissé entendre qu’un nombre plus élevé de candidats retenus devrait permettre aussi d’atteindre « un taux de participation plus élevé ».

La période de dépôt des candidatures, qui court jusqu’au 7 décembre, s’ouvre alors qu’une centaine de villes iraniennes ont été touchées mi-novembre par un mouvement de contestation ayant suivi l’annonce surprise d’une forte hausse du prix de l’essence, en pleine crise économique.

Les autorités disent avoir ramené le calme après quelques jours de manifestations et de violences, qu’elles ont qualifiées d' »émeutes » soutenues et encouragées par des « ennemis » de la République islamique, comme les Etats-Unis, Israël ou l’Arabie saoudite.

Selon l’ONG de défense des droits humains Amnesty International, 161 manifestants auraient été tués dans la répression de ces troubles.

Cité samedi par l’agence officielle Irna, Jamal Orf, vice-ministre de l’Intérieur, a jugé ce chiffre « exagéré » et indiqué que les autorités comptaient publier, à une date non précisée, leur bilan des troubles, sur la base des chiffres de l’institut médico-légal national.

– « Sanctions injustes » –

Pour M. Kadkhodaï, ces récents troubles ne sont pas le signe d’un rejet du système politique de la République islamique.

Le peuple va « continuer de soutenir le pays malgré les difficultés, comme il a supporté patiemment les sanctions économiques injustes imposées par les pays occidentaux » et les gens « vont continuer à suivre le système politique iranien », prédit-il.

Frappée de plein fouet par le rétablissement et l’intensification de sanctions économiques américaines depuis août 2018, après la décision de Washington de se retirer unilatéralement de l’accord international sur le nucléaire iranien conclu en 2015, la République islamique traverse une violente récession.

Le PIB iranien devrait reculer de 9,5% cette année, selon le Fonds monétaire international (FMI).

« Il peut arriver parfois que le taux de participation soit faible lorsque le peuple n’est pas content de la situation économique du pays », a encore déclaré M. Kadkhodaï, mais, aux prochaines législatives, « nous sommes sûrs que nous aurons un bon taux de participation, même s’il est inférieur à ce qu’il a pu être par le passé ».

« Généralement en Iran, le taux de participation se situe entre 50% et 70%, en fonction de la situation économique et sociale du pays », note le porte-parole du Conseil des Gardiens.

« Même si le taux de participation est faible, cela ne met pas en danger le système politique iranien », a-t-il ajouté. « Nous savons qu’il y a des hauts et des bas suivant les élections » et « personnellement je prévois et j’espère que le taux sera supérieur à 50% » aux législatives.

Présidentielle en Côte d’Ivoire: Ouattara sera candidat si Bedié ou Gbagbo le sont

Le président ivoirien Alassane Ouattara, qui entretient depuis plusieurs mois le mystère sur une éventuelle candidature à un troisième mandat lors de la présidentielle d’octobre 2020, a annoncé samedi qu’il serait candidat si ses rivaux historiques, les ex-présidents Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié, se présentent au scrutin.

« Mon intention, c’est bien de transférer le pouvoir à une nouvelle génération, mais attention, je ne le ferai que si tous ceux de ma génération comprennent que notre temps est passé (…). Si eux, ils décident d’être candidat, alors je serai candidat » a déclaré Alassane Ouattara à Katiola, lors d’un meeting dans la cadre d’une tournée de cinq jours dans le nord de la Côte d’Ivoire.

« C’est trop facile d’avoir fait ce que certains ont fait et de penser qu’ils peuvent revenir pour faire la même chose. La Côte d’Ivoire appartient aux prochaines générations. Mais comme je vois des hésitations au niveau de certains de ma génération, c’est pour ça que je n’ai pas encore avancé ma décision, » a précisé le président.

« Je ne veux pas que la Côte d’Ivoire retourne entre les mains de ceux qui ont détruit notre pays, que ceux qui ont gaspillé les biens publics ».

Le président est revenu sur la question de sa candidature ensuite lors d’une conférence de presse. « Si les gens de ma génération considèrent aller de l’avant, la Constitution m’autorise à faire deux autres mandats. Je pourrai faire deux autres mandats sans aucune difficulté. Je suis en parfaite santé. »

« Je suis vraiment pour le transfert du pouvoir à la nouvelle génération. Je fais une suggestion. Mais ceux qui ne veulent pas entendre cela, ils ont le droit de se présenter. C’est leur droit ».

Par ailleurs, le président a balayé les demandes de l’opposition qui demande une réforme de la Commission électorale indépendante (CEI). « J’ai dit : +Pas de retour en arrière+ ».

Agé de 77 ans, M. Ouattara a affirmé à plusieurs reprises qu’il annoncerait sa décision sur sa candidature en 2020. S’il aura en 2020 déjà accompli deux mandats, il estime avoir le droit de se représenter en raison d’un changement de Constitution en 2016, ce que conteste l’opposition.

Agé de 85 ans, l’ancien président Henri Konan Bédié (1993-1999) entretient lui aussi le doute sur sa candidature.

De son côté, l’ex-président Laurent Gbagbo, 74 ans, attend en liberté conditionnelle en Belgique l’examen de l’appel du Parquet après son acquittement en première instance de crimes contre l’humanité par la Cour pénale internationale (CPI), mais son avocat, Emmanuel Altit, a demandé une libération sans conditions émettant « l’hypothèse » qu’il puisse « poser sa propre candidature ».

Retraites: quelle réforme ? pourquoi ? pour qui ? pour quand ?

Après deux ans de concertation, la réforme des retraites promise par Emmanuel Macron est plus que jamais contestée sur ses fondements et des points cruciaux restent à trancher.

Universel et à points, c’est quoi ?

Le gouvernement promet un système « plus juste » et « plus lisible », où « un euro cotisé donnera les mêmes droits à tous », afin de répondre au manque de confiance des jeunes générations et de s’adapter aux évolutions de la société.

Les 42 régimes de retraites, où les pensions sont calculées en fonction du nombre de trimestres cotisés, doivent ainsi être remplacés par un « système universel » où chacun accumulera des points tout au long de sa carrière et pour chaque jour travaillé.

Finie, donc, la règle des 25 meilleures années pour les salariés du privé et des 6 derniers mois pour les fonctionnaires et les régimes spéciaux. Selon l’exécutif, la prise en compte de l’ensemble de la carrière doit favoriser les carrières courtes, heurtées et peu ascendantes.

Un argument réfuté par les opposants au projet tels que FO et la CGT, qui estiment que les pensions seront mathématiquement moins élevées avec l’intégration dans le calcul des moins bonnes années, et craignent que la valeur du point, qui détermine le niveau des pensions, serve de variable d’ajustement budgétaire.

Du côté des professions libérales qui gèrent aujourd’hui elles-même leurs caisses de retraites, on redoute plutôt une hausse brutale des cotisations et la « spoliation » de leurs réserves financières.

« Travailler plus longtemps » ou pas ?

Le Premier ministre Edouard Philippe l’a redit mercredi, les Français devront « progressivement travailler plus longtemps » pour « remettre le système actuel à l’équilibre » avant l’entrée en vigueur du nouveau régime en 2025.

L’âge légal de départ restera fixé à 62 ans, mais deux options sont sur la table : allonger la durée de cotisation ou créer une nouvelle borne d’âge pour une retraite à taux plein, avec par exemple une décote avant 64 ans.

Mais tous les syndicats sont opposés à un allongement de la durée de travail, y compris la CFDT, seul soutien de poids à un régime universel par points, d’autant plus que la durée de cotisation pour une pension à taux plein doit déjà passer de 41,5 ans aujourd’hui à 43 ans en 2035.

Si une telle « mesure paramétrique » était décidée, la centrale « appellera les salariés à se mobiliser », a prévenu son numéro un Laurent Berger.

Génération 1959, 1963 ou plus tard ?

L’exécutif vise une entrée en vigueur de sa réforme en 2025. La génération née en 1963 aurait alors 62 ans et serait la première concernée.

Mais pour redresser les comptes, leurs aînés pourraient être mis à contribution, dès la génération 1959, qui aura 62 ans en 2021.

Dans le même temps, le gouvernement est prêt à décaler la mise en œuvre du futur « système universel » à « des personnes un peu plus éloignées de la retraite que ce qui était envisagé jusqu’ici », a dit Edouard Philippe mercredi.

Sans pour autant envisager la « clause du grand-père » qui consisterait à n’appliquer la réforme qu’aux futurs entrants sur le marché du travail. « Entre deux extrêmes, on doit pouvoir trouver le bon curseur », a-t-il insisté.

« Plus juste », « plus équitable », vraiment ?

Le gouvernement met en avant de nouveaux droits comme une pension minimum de 1.000 euros pour une carrière complète, particulièrement favorable aux agriculteurs.

Il promet aussi d’étendre aux fonctionnaires les critères de pénibilité du privé permettant de partir à 60 ans mais envisage de supprimer les départs anticipés à 57 ans dans les hôpitaux.

Les interruptions de carrières (maladie, maternité, invalidité, chômage) resteraient prises en compte, mais pas les périodes de chômage non indemnisées.

Pour les veuves, les règles de la réversion seraient harmonisées: 70% du total des retraites perçues par le couple seraient garantis mais seulement à partir de 62 ans contre 55 ans aujourd’hui dans certains régimes.

Côté droit familiaux, un bonus de 5% pour chaque enfant serait accordé par défaut à la mère. Mais pas sûr que cela soit plus avantageux que la règle actuelle combinant trimestres gratuits pour toutes les mères et majoration de 10% pour les familles nombreuses.

En pleine polémique sur ce sujet, M. Philippe a reconnu « l’importance (…) de définir de manière juste et pérenne les droits familiaux ».

Attentat de Londres: Boris Johnson veut revoir les libérations anticipées

Le Premier ministre britannique Boris Johnson s’est engagé samedi à revoir le système des libérations anticipées, au lendemain d’une attaque revendiquée par les jihadistes de l’Etat islamique (EI) et menée par un ex-prisonnier condamné pour terrorisme, en liberté conditionnelle, qui a tué deux personnes à coups de couteau à Londres.

Ironie du sort, avant d’être abattu par la police, l’assaillant a lui-même été spectaculairement maîtrisé par des civils loués en « héros » qui comptaient plusieurs condamnés dont un meurtrier en permission, selon les médias.

« Quand des gens sont condamnés à un certain nombre d’années en prison, ils devraient purger chaque année de cette condamnation », a déclaré M. Johnson après s’être rendu sur les lieux de l’.

Qualifiée de « terroriste » par la police, celle-ci a fait deux morts (un homme et une femme) et trois blessés toujours hospitalisées samedi, a indiqué le chef de la police antiterroriste britannique, Neil Basu, à la presse.

Il n’a pas confirmé l’identité de l’homme décédé, nommé par les médias comme étant Jack Merritt, un membre de l’institut de criminologie de l’université de Cambridge qui organisait une conférence sur la réhabilitation des prisonniers dans le bâtiment où l’attaque a commencé vendredi dans le quartier très fréquenté de London Bridge. L’assaillant y participait.

« Il ne fait aucun sens pour notre société de libérer de manière anticipée des personnes qui ont été condamnées pour des infractions terroristes, des crimes violents », a poursuivi Boris Johnson.

Le dirigeant conservateur, qui avait temporairement suspendu sa campagne après l’attaque survenue à moins de deux semaines des législatives du 12 décembre, a également plaidé pour des peines plus lourdes en cas d’infractions violentes.

– Condamné à perpétuité –

L’Etat islamique a revendiqué samedi l’attaque, assurant que son auteur « fait partie des combattants de l’EI » et qu’il l’a commis « en réponse aux appels à cibler les habitants des pays de la coalition internationale » anti-jihadiste.

L’assaillant, de nationalité britannique et qui a agi seul selon la police, a été identifié comme Usman Khan, âgé de 28 ans, condamné en 2012 pour des infractions terroristes et remis en liberté conditionnelle six ans plus tard.

Il purgeait une peine de 16 ans de prison pour son appartenance à un groupe qui avait voulu commettre des attentats à la bombe.

Il a « poignardé plusieurs personnes à l’intérieur » du Fishmongers’ Hall, un bâtiment à l’extrémité nord du London Bridge où se tenait la conférence où des participants ont tenté de l’arrêter, a détaillé Neil Basu.

Porteur d’un engin explosif factice, il a été abattu par la police après avoir été maîtrisé sur le pont enjambant la Tamise par de simples citoyens salués en « héros » au Royaume-Uni, à l’endroit où un attentat meurtrier s’était déjà déroulé en 2017.

Sur des images diffusées par les réseaux sociaux et les médias, on voit l’un d’eux vider un extincteur sur Usman Khan tandis qu’un autre, qui serait un cuisinier polonais travaillant au Fishmongers’ Hall, pointe vers lui une défense de narval, probablement prise dans le bâtiment qui renferme de nombreux objets anciens.

Un autre intervenant, un policier en civil, sort de la mêlée après avoir pris le couteau de l’assaillant.

La reine Elizabeth II a salué « les individus courageux qui ont mis leur vie en danger pour aider (…) et protéger les autres ».

– « Désastre total » –

Mais au-delà de ces actes de bravoure, la question sur toutes les lèvres samedi était de savoir pourquoi Usman Khan a bénéficié d’une libération anticipée et de quelle surveillance il faisait l’objet de la part des autorités.

De quoi alimenter le débat, l’agence PA affirmait samedi que presque tous les « héros » étaient des condamnés invités à la conférence, dont James Ford, condamné en 2004 à la perpétuité avec un minimum de 15 ans d’emprisonnement pour avoir égorgé une jeune femme.

« Après tout événement de ce genre, il doit y avoir – et il y a toujours – une évaluation complète et une tentative de tirer les leçons », a déclaré le secrétaire d’Etat chargé de la Sécurité, Brandon Lewis, sur la BBC.

Evoquant « un désastre total », le chef de l’opposition travailliste, Jeremy Corbyn, a exigé une « enquête approfondie » sur le fonctionnement du système pénal.

Boris Johnson a lui assuré que les cas d’autres condamnés pour terrorisme libérés de manière anticipée étaient passés en revue, promettant: « un gros travail est abattu en ce moment pour s’assurer que le public est protégé ».

De son côté, la commission des libertés conditionnelles a indiqué ne pas avoir été « impliquée » dans la libération du suspect « qui semble avoir été automatiquement libéré sous conditions ».

« Il y avait une liste étendue de conditions » auxquelles Khan « se conformait à ma connaissance », a dit le policier Neil Basu.

Deux perquisitions ont été menées, dans les zones de Stafford et Stoke-on-Trent, villes du centre de l’Angleterre où Usman Khan aurait résidé.

Meurtre d’une journaliste à Malte: le Premier ministre devrait quitter ses fonctions en janvier

Le Premier ministre maltais Joseph Muscat, soupçonné d’interférences dans l’enquête sur l’assassinat en 2017 de la journaliste Daphne Caruana Galizia, devrait quitter ses fonctions en janvier, selon des sources au sein de son mouvement, le Parti travailliste.

M. va prochainement annoncer qu' »il y aura une élection pour la direction du parti le 18 janvier », ont indiqué ces sources, précisant qu’il « démissionnera formellement quand le nouveau chef sera choisi ».

Dans le système parlementaire maltais, le Premier ministre est systématiquement le chef du parti qui remporte les élections législatives.

Les sources n’ont pas indiqué quand, ni comment – peut-être lors d’une allocution télévisée au pays – M. Muscat ferait une annonce officielle sur ses intentions. Mais elles ont souligné qu’il ne resterait pas à son poste au-delà du 18 janvier.

La pression s’est intensifiée ces derniers jours sur le chef du gouvernement travailliste pour qu’il démissionne immédiatement de ses fonctions.

La famille de la journaliste d’investigation , l’opposition (Parti nationaliste) et des mouvements civiques l’ont accusé d’interférer dans l’enquête en protégeant notamment son bras droit et chef de cabinet, Keith Schembri.

– « Vrai commanditaire » ? –

Dans la nuit de jeudi à vendredi, M. Muscat a annoncé, au terme d’un conseil des ministres très agité selon des témoins, le rejet d’une mesure d’immunité en échange d’informations pour Yorgen Fenech, un entrepreneur soupçonné d’être l’un des commanditaires du meurtre de la journaliste, arrêté le 20 novembre alors qu’il tentait de fuir l’archipel sur son yacht.

M. Fenech, copropriétaire du groupe familial Tumas (hôtellerie, automobile, énergie) a désigné cette semaine M. Schembri comme le « vrai commanditaire » de l’assassinat.

Le chef de cabinet de M. Muscat a démissionné de ses fonctions en milieu de semaine en même temps que le ministre du Tourisme Konrad Mizzi et le ministre de l’Economie Chris Cardona. Entendu par la police, M. Schembri est cependant ressorti libre jeudi soir, déclenchant la colère de la famille Caruana Galizia.

« Au moins deux témoins et de multiples indices impliquent Schembri dans l’assassinat de notre femme et mère », ont dénoncé dans un communiqué son mari et ses trois fils, en fustigeant un Premier ministre qui « continue de jouer les juges, le jury et l’exécuteur (de peines) dans une enquête qui implique trois de ses plus proches collègues ».

Des milliers de manifestants sont descendus vendredi soir dans la rue pour réclamer notamment la démission de M. Muscat. La sixième manifestation en deux semaines, depuis l’arrestation spectaculaire de Fenech, le 20 novembre, alors qu’il fuyait l’archipel sur son yacht de luxe.

« Il a toujours dit qu’il allait partir bientôt et maintenant il sent que le moment est venu. Mais il veut d’abord que (l’enquête sur) le meurtre de Daphne Caruana Galizia soit résolue sous sa supervision comme il l’avait promis », ont indiqué les mêmes sources du Parti travailliste.

M. Muscat, 45 ans, au pouvoir depuis 2013, est à mi-mandat après avoir été réélu en juin 2017 à l’issue d’un scrutin anticipé. Celui-ci avait été convoqué en raison d’accusations de corruption touchant son entourage après la publication des Panama Papers, qui révélaient l’existence au Panama de nombreux comptes offshore ouverts par des entreprises et personnalités du monde entier.

La branche de l’enquête qui concernait Malte avait été creusée par Mme Caruana Galizia avant sa mort dans l’explosion de sa voiture piégée en octobre 2017. Elle avait notamment découvert que des sociétés panaméennes appartenant à M. Mizzi, alors ministre de l’Energie, et au chef de cabinet Schembri avaient reçu 2 millions d’euros d’une société de Dubaï, 17 Black, pour des services non précisés.

Le groupe Daphne Project qui a repris les investigations de la journaliste a découvert que la 17 Black appartenait à Yorgen Fenech, une information corroborée récemment par la magistrature grâce à une série d’arrestations pour blanchiment, dont celle du chauffeur de taxi.

Le Parlement européen a annoncé l’envoi d’une mission à Malte, à une date qui devrait être annoncée lundi, en raison des « interrogations sur l’indépendance du système judiciaire et de graves accusations de corruption aux plus hauts niveaux ».

Soudan: des manifestants demandent justice pour leurs camarades tués

Des centaines de Soudanais ont manifesté samedi à Khartoum pour réclamer que justice soit rendue à leurs camarades, tués dans la répression du mouvement de contestation ayant abouti à la destitution d’Omar el-Béchir.

Selon les Forces pour la liberté et le changement, fer de lance du mouvement, plus de 250 personnes ont été tuées et des centaines blessées durant la contestation, de décembre 2018 à août 2019.

« Sang pour sang », a scandé la foule, tapant des mains et sifflant, devant le bureau du Premier ministre dans la capitale, a constaté un journaliste de l’AFP.

Des dizaines de policiers ont été déployés autour du rassemblement.

« Nous voulons que justice soit rendue aux martyrs, nous avons peur que les criminels ne soient pas jugés », a déclaré Nizar ben Soufiane, un manifestant.

Selon lui, les protestataires saluent la dissolution de l’ancien parti du président Béchir, annoncée deux jours auparavant par les autorités de transition.

« Mais nous n’avons pas vu beaucoup d’initiatives du gouvernement pour trouver les (manifestants) disparus ou pour amorcer les procès des responsables de la mort des protestataires », a regretté M. ben Soufiane.

Comme d’anciens hauts responsables de son régime, M. Béchir est actuellement emprisonné. Le verdict de son procès pour corruption est attendu le 14 décembre.

A la suite d’un accord conclu en août entre l’armée et les meneurs de la contestation, un Conseil souverain formé de civils et de militaires est chargé d’assurer la transition vers un régime civil, l’une des principales revendications des manifestants.

Un gouvernement civil dirigé par Abdallah Hamdok, un économiste, est chargé de la gestion quotidienne du pays et de s’atteler à résorber une crise économique aigüe, élément déclencheur du mouvement de contestation en décembre 2018.

Ouverture à la concurrence: des entreprises déjà prêtes à défier la SNCF

Plusieurs compagnies pourraient répondre aux appels d’offres de l’Etat et des régions, ou lancer directement leurs trains sur les rails français, face à la SNCF. En voici quelques-unes.

– Transdev

Fruit de la fusion en 2011 de Transdev et de Veolia Transport, Transdev a hérité de Veolia ses ambitions de venir concurrencer la SNCF sur les rails français. Filiale de la Caisse des dépôts (66%) et du groupe allemand Rethmann (34%), Transdev fait déjà rouler des trains depuis longtemps, notamment en Allemagne, en Nouvelle-Zélande, aux Pays-Bas et en Suède.

En France, le groupe co-exploite déjà le tram-train de Mulhouse et exploite le petit train à crémaillère du Puy-de-Dôme, ainsi que –en sous-traitance de la SNCF– deux lignes locales en Bretagne.

A force d’attendre depuis des années l’arrivée de la concurrence, Transdev avait commencé à douter de la réalité de l’ouverture du marché. Et son récent échec devant la SNCF et la RATP pour exploiter le futur CDG Express, la liaison rapide devant relier en 2025 Paris à l’aéroport de Roissy, ne l’a pas encouragé.

Le groupe est reparti au combat pour l’exploitation des TER, mettant surtout en avant son expérience en Allemagne, et proposant une organisation décentralisée.

– La RATP

Les régions vont-elles passer de la SNCF à la RATP, un autre groupe public? Exploitant plusieurs lignes de RER dans la région parisienne et le Gautrain –un train régional reliant Johannesburg à Pretoria en Afrique du Sud– la RATP s’intéresse ouvertement aux TER.

Elle-même menacée par l’arrivée prochaine de la concurrence sur son marché historique, la RATP a déjà répondu présent à l’appel à manifestation d’intérêts de la région PACA. Elle vient de s’allier à Getlink (l’ancien Eurotunnel) pour répondre aux appels d’offres dans le Grand Est et les Hauts-de-France.

– Trenitalia

Trenitalia est déjà un opérateur ferroviaire en France via sa filiale Thello (une ancienne coentreprise avec Veolia/Transdev), qui fait rouler un aller-retour par nuit entre Paris et Venise et une poignée de trains entre Marseille, Nice et Milan.

Echaudée par l’arrivée sur ses terres du concurrent Italo (dont la SNCF était un actionnaire important à son lancement en 2012), la compagnie publique italienne a déjà indiqué qu’elle souhaitait participer aux appels d’offres des TER et se lancer sur le marché de la grande vitesse en France.

– Arriva (Deutsche Bahn)

La Deutsche Bahn (DB) et sa filiale Arriva exploitent des trains régionaux en Allemagne, au Danemark, au Pays-Bas, en Pologne, au Portugal, au Royaume-Uni, en Suède et en République tchèque.

– Abellio

Moins connue, Abellio, filiale des chemins de fer néerlandais NS exploite des trains régionaux en Allemagne et au Royaume-Uni.

– MTR

Opérateur du métro de Hong Kong, MTR a fait son entrée en Europe en 2009 en reprenant l’exploitation du métro de Stockholm, et fait actuellement rouler des trains en Australie, au Royaume-Uni et en Suède.

– FlixTrain

FlixTrain, société-soeur de l’opérateur allemand d’autocars FlixBus, propose trois liaisons en Allemagne (Hambourg-Cologne, Berlin-Cologne et Berlin-Francfort-Stuttgart) de même qu’un train de nuit hebdomadaire de Hambourg à Lörrach (près de Bâle). Particularité: FlixTrain sous-traite l’exploitation à des compagnies spécialisées, dont l’opérateur tchèque LeoExpress.

En France, FlixTrain a notifié en juin son intention de faire circuler des trains classiques sur les liaisons Paris-Bruxelles, Paris-Lyon, Paris-Nice, Paris-Toulouse et Paris-Bordeaux, après l’ouverture à la concurrence des grandes lignes fin 2020.

… et la SNCF elle-même, via Keolis

Keolis, filiale de transports publics de la SNCF (à 70%), exploite des trains en Allemagne, aux Etats-Unis, au Pays-Bas et au Royaume-Uni. La SNCF pourrait la faire répondre à des appels d’offres pour des lignes suburbaines, afin de présenter une offre moins chère.

Entre prêche matinal et propagande, AMLO monopolise la parole

L’exercice, entre prêche religieux et leçon de propagande, est unique. Aux petites heures du matin, cinq jours par semaine, le président mexicain Andres Manuel Lopez Obrador monopolise la parole devant des journalistes qui bataillent pour garder les yeux ouverts.

AMLO, son acronyme, qui marquera le 1er décembre la première année de son arrivée au pouvoir, a fait de la « mañanera » son premier outil de communication.

« Pour Donald Trump c’est Twitter. Le Brésilien Jair Bolsonaro préfère Facebook. Hugo Chavez et son successeur Nicolas Maduro, ont la radio. AMLO, c’est la mañanera », explique à l’AFP Luis Estrada, politologue.

« Et bien que cette conférence de presse d’un genre particulier soit unique au monde, elle n’a pour l’instant fait d’émule nulle part », ironise l’universitaire mexicain qui a décroché son doctorat à UCLA.

Immuable, ce rendez-vous quotidien avec la presse mexicaine et internationale, oblige les journalistes à se présenter à la Plaza del Zocalo, dans la vieille ville, à l’entrée du Palais présidentiel.

Il est 5:30 du matin. Les yeux gonflés de sommeil, transis de froid, correspondants politiques, blogueurs, photographes et vidéastes forment docilement une queue et s’adossent aux vieilles pierres de la cour.

– « Buenos dias señor Presidente » –

Une heure plus tard, après un contrôle de sécurité sommaire, autorisation est donnée de pénétrer dans l’immense salle de presse. Mais là, surprise: il fait encore plus froid qu’à l’extérieur.

A 7:00, une femme-soldat lance un martial: « Buenos dias señor Presidente ».

Lopez-Obrador, 66 ans, costume gris un peu trop ample et cravate bleue, entre en scène et se poste derrière la tribune. Les cheveux cendrés sont apprétés, l’oeil vif, mais la démarche lourde trahit un effort important. Pour lui aussi.

S’il tient ce rythme quotidien du lundi au vendredi, il devrait atteindre un record de 1.500 « mañaneras » à la fin de son mandat de six ans.

AMLO commence à parler, souhaite « bon courage » aux journalistes, une centaine. A bon escient car le rendez-vous peut durer jusqu’à deux heure trente, sans pause et sans changement de ton.

Dans un pays où dans les années 70 et 80 les présidents ne s’adressaient pas directement à la presse, la « mañanera » — allusion à peine voilée à « mañanero », coït matinal — est une révolution.

Son origine: une idée d’AMLO du temps où il était gouverneur de Mexico, en 2000, et souhaitait faire de l’ombre à Vincente Fox, au pouvoir.

Depuis le 1er décembre 2018, elle lui sert à annoncer des mesures sociales ou diffuser des messages politiques à ses partisans et opposants.

« Avec le temps, c’est devenu un instrument de communication qui sert plus à faire de la propagande qu’à rendre des comptes », estime Luis Estrada.

« Cela ressemble à une prédication religieuse. Le débat devient moralisateur. AMLO veut que nous nous adaptions à sa morale en invoquant des références religieuse », précise-t-il.

De fait, lorsque des questions lui sont posées en rapport avec des sujets brûlants d’actualité, AMLO en élude deux sur trois.

Daniela Sanchez Herrera, consultante en communication, dans un article paru la dernière édition de Foreign Affairs (espagnol), insiste sur son caractère populiste de gauche.

« Il assimile ses ++adversaires++ aux ++conservateurs++ et fait usage du mot ++peuple++ de façon abstraite comme par exemple ++le peuple est bon++ et ++le peuple sait++ », écrit-elle.

– Plus de fausses informations que Trump –

La « mañanera » est aussi un lieu scruté par des sites qui surveillent le contenu des réponses présidentielles. L’un d’eux www.spintcp.com procède à un décompte de la désinformation d’AMLO sur le modèle du Washington Post avec Donald Trump.

En une année de « mañaneras » du lundi au vendredi et sans compter les discours et autres interventions publiques, le site mexicain a comptabilisé 13.600 « mensonges avérés » d’AMLO contre 13.500 durant les trois ans de la présidence Trump.

Selon le site First Draft, en juin, AMLO a lancé un site de vérification de fausses informations, Verificado Notimex, en reprenant le vocable ++Verificado++ créé en 2018 pour couvrir la présidentielle.

« Très vite, la légitimité de ce site a été remise en cause lors d’un discours de 90 minutes du Président contenant des affirmations contestables. Verificado Notimex n’en a pas parlé », écrit First Draft.

Pour Luis Esrada, cela « donne une idée des véritables intentions de ce qui devrait être un exercice de transparence et de responsabilité ».

Mais dans la salle où le silence lui aussi est religieux, il n’y a aucun signe que les journalistes sont prêts à en découdre.

Sauf un matin mémorable, le 12 avril, lorsque le journaliste Jorge Ramos, Univision TV, va pousser AMLO dans ses retranchements sur la question du décompte officiel des morts violentes.

« Je n’ai pas tous les chiffres. Je vous les donnerai », répondra le Président, sans dire quand.

Allemagne: le coup de barre à gauche du SPD fragilise la coalition Merkel

Coup de barre à gauche chez les sociaux-démocrates allemands: les militants ont élu samedi un tandem de dirigeants critiques à l’égard de la coalition d’Angela Merkel, au détriment de l’actuel ministre des Finances, partisan du statu quo.

Encore inconnus du grand public il y a quelques semaines, Saskia Esken et Norbert Walter-Borjans ont obtenu 53,06% des voix, contre 45,33% pour le ministre et vice-chancelier Olaf Scholz et Klara Geywitz, une élue locale de l’ex-RDA.

Quelque 54% des 426.630 militants du parti, créé sous ce nom en 1890, ont participé à ce second tour. Les deux , pour la première fois un tandem paritaire, seront officiellement investis lors d’un congrès organisé du 6 au 8 décembre à Berlin.

Les vainqueurs ont promis de leur « tendre la main » pour maintenir la « cohésion » du parti, distancé dans les sondages par la droite et les écologistes, et au coude à coude avec l’extrême droite.

– Scholz veut rester ministre –

Ce second tour constitue un coup de tonnerre pour la chancelière Merkel, au pouvoir depuis 14 ans et qui compte gouverner jusqu’à la fin de la législature en 2021, avant de se retirer de la politique.

Mme Esken et M. Walter-Borjans, tenants d’une ligne plus à gauche, veulent en effet renégocier l’accord de coalition conclu entre le SPD et les conservateurs de la CDU-CSU en 2018. Ce qu’exclut la direction de la CDU.

« Nous avons créé une base (avec le SPD). La décision d’aujourd’hui n’a rien changé à cette fondation », a ainsi réagi le secrétaire général de la CDU, Paul Ziemiak.

Les militants devront se prononcer dans une semaine, lors du congrès à Berlin, sur le bilan du gouvernement à mi-mandat et voter sur un maintien ou une sortie de l’alliance au pouvoir.

Dépourvu de charisme, surnommé « Scholz l’automate » pour sa propension à aligner des éléments de langage, M. Scholz, partisan d’un maintien dans la coalition, apparaissait comme le choix de la continuité.

Ancien maire de Hambourg, son poste actuel de ministre des Finances pourrait être fragilisé par cette défaite, bien qu’il souhaite rester en place, selon le groupe de médias Funke.

Il était le seul poids lourd social-démocrate en lice dans cette élection, provoquée par la démission fracassante au printemps de la précédente présidente, Andrea Nahles, après un scrutin européen catastrophique.

Malgré des mesures récentes pour augmenter le minimum de retraite, les deux nouveaux dirigeants, des élus locaux tenants de la lutte contre l’extrême droite et l’évasion fiscale, critiquent la politique du « zéro endettement », un totem en Allemagne. Ils déplorent aussi la timidité de l’actuel gouvernement en matière environnementale.

– Soutien des pro-climat –

Le duo était d’ailleurs soutenu par les très remuants Jeunes socialistes ainsi que par la branche allemande de Fridays for future, le mouvement pro-climat initié par la Suédoise Greta Thunberg, très suivi en Allemagne.

Les deux nouveaux dirigeant demandent notamment des investissements supplémentaires à hauteur d’un milliard d’euros en faveur du climat et des infrastructures. Ils souhaitent aussi que le salaire minimum soit porté à 12 euros, contre environ 8,8 euros actuellement.

Si la droite continue d’opposer une fin de non-recevoir, le SPD pourrait décider de sortir de la coalition. Mme Merkel pourrait alors tenter de former un gouvernement minoritaire.

De nouvelles élections avant le terme de la législature seraient également envisageables, un mauvais timing avant la présidence de l’Union européenne que doit assurer l’Allemagne en 2020.

« L’Allemagne va être confrontée à de nouvelles élections ou à un gouvernement minoritaire », a ainsi prédit le parti libéral FDP, convaincu que touche à sa fin la grande coalition entre conservateurs et sociaux-démocrates, formée dans la douleur il y a un an et demi.

« Ce n’est plus une +Groko+ (grande coalition), c’est une +Kleinko+ (une petite coalition) et bientôt ce sera une +Noko+ », a asséné Jörg Meuthen, co-dirigeant du parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD).

Quelque 57% des sympathisants du SPD seraient favorables à un maintien dans l’équipe Merkel, selon un récent sondage Ipsos. Mais le résultat de cette élection, qu’aucun sondage n’avait prédit, pourrait rebattre les cartes.

Mali: un chef jihadiste libéré en février à nouveau capturé par Barkhane

Un chef jihadiste du nord du Mali, condamné à dix ans de prison puis libéré dans le cadre d’un échange de prisonniers selon son avocat, a été arrêté vendredi par la force française Barkhane, a appris l’AFP samedi de sources maliennes concordantes.

« Aliou Mahamane Touré, ex-commissaire de la police islamique de Gao (2012-2013), a été arrêté vendredi dans le nord du Mali par la force Barkhane », a indiqué une source militaire malienne.

Une autre source sécuritaire malienne a confirmé sa nouvelle arrestation, ajoutant que les forces françaises « vont le remettre bientôt aux services compétents maliens ». Aucun détail n’a été fourni sur les circonstances de sa capture.

A Paris, aucun commentaire n’a été fait samedi à ce propos par l’état-major français.

En août 2017, peu après son arrestation dans le Nord par l’armée malienne, Aliou Mahamane Touré avait été jugé et condamné par la cour d’assises de Bamako à dix ans de réclusion pour association de malfaiteurs, détention illégale d’armes, atteinte à la sûreté intérieure et coups et blessures aggravés.

Véritable chef de Gao lors de l’occupation de la ville par les jihadistes, Aliou Mahamane Touré, au nom de la charia, avait coupé les mains de présumés voleurs.

Il avait été libéré en février 2019 selon son avocat, en même temps que 17 autres jihadistes en échange d’un préfet et d’un journaliste maliens enlevés en 2018. Aliou Mahamane Touré était opposé à sa libération dans ces conditions, selon son avocat.

Le gouvernement malien a toujours affirmé ne pas négocier par principe avec les « terroristes », une position soumise à l’épreuve des réalités, estiment des experts.

Quand le préfet et le journaliste avaient été libérés en 2019, le gouvernement avait déclaré que leur libération était le « fruit d’un long processus », sans plus de précision.

Destitution de Trump: les prochaines étapes

Après un marathon d’auditions publiques choc, l’enquête sur l’affaire ukrainienne entre dans une nouvelle phase. En vue: un vote pratiquement certain de mise en accusation (ou « impeachment ») de Donald Trump, mais une destitution beaucoup plus improbable.

Si aucun calendrier n’a été officiellement fixé, voici les prochaines étapes attendues, d’abord à la Chambre des représentants, contrôlée par les démocrates, puis au Sénat, à majorité républicaine.

Avant Donald Trump, seuls trois présidents des Etats-Unis ont fait l’objet d’une procédure en vue d’une destitution mais aucun n’a été démis de ses fonctions.

– Rapport sur les auditions fleuves –

Les commissions de la Chambre chargées de l’enquête ont entendu une quinzaine de témoins dans le secret du huis clos, puis, à nouveau, douze d’entre eux lors d’auditions retransmises dans leur intégralité à la télévision.

Ces dépositions vont servir de base à la commission du Renseignement pour rédiger ses conclusions.

La présidente démocrate de la Chambre, Nancy Pelosi, refuse de donner un calendrier mais elle a indiqué qu’elle ne comptait pas s’embarquer dans de longues batailles judiciaires pour obtenir les témoignages de responsables de la Maison Blanche qui ont refusé de se plier aux convocations.

Objectif: aller vite puisque 2020 sera marquée par la campagne pour la présidentielle de novembre, lorsque Donald Trump briguera un second mandat.

Ce rapport pourrait donc être rédigé rapidement, d’ici le 2 décembre selon des médias américains.

– Rédaction des chefs d’accusation –

Sur la base de ce rapport et d’autres documents, la commission des Affaires judiciaires de la Chambre, elle aussi à majorité démocrate, devra déterminer les articles de mise en accusation visant Donald Trump.

La Constitution américaine envisage la destitution en cas de « trahison, corruption ou autres crimes et délits majeurs ».

Les démocrates ont accusé publiquement le président de « corruption », un signe qu’ils envisagent d’en faire l’un des chefs. Ils martèlent aussi qu’il a commis un « abus de pouvoir », et qu’en refusant de coopérer avec l’enquête de la Chambre, il fait entrave à la bonne marche du Congrès (« contempt of Congress ») et à la justice, deux chefs d’accusation utilisés contre le président Richard Nixon en 1974.

La commission judiciaire devrait organiser de nouvelles auditions publiques, mais cette fois, le président pourra être représenté par un avocat qui aura le droit d’interroger les témoins et présenter des éléments.

Les membres républicains pourront aussi, en théorie, convoquer d’autres témoins, mais seulement après accord de la commission, à majorité démocrate.

M. Trump crie au scandale tandis que le chef démocrate de la commission, Jerry Nadler, affirme que le fonctionnement était le même lors de l' »impeachment » de Richard Nixon et du démocrate Bill Clinton en 1998.

– Vote sur l' »impeachment » –

La commission judiciaire devrait ensuite transmettre les chefs d’accusation à la Chambre pour qu’elle les approuve ou les rejette, en séance plénière: c’est l' »impeachment ».

Puisqu’ils détiennent 233 sièges sur 435, les démocrates voteront certainement la mise en accusation de Donald Trump.

Ce vote pourrait intervenir avant la fin de l’année.

– Procès au Sénat –

L’affaire passera alors au Sénat, à majorité républicaine (53 sièges sur 100), pour qu’il organise le procès de Donald Trump sous la supervision du président de la Cour suprême.

Au terme des débats, les sénateurs, faisant office de jurés, devraient voter sur chaque article. Il faut une majorité de deux tiers pour condamner, auquel cas la destitution est automatique et sans appel. Autrement, le président est acquitté.

Télescopage inédit: le procès pourrait intervenir en janvier, juste avant le premier vote crucial de la primaire démocrate, le 3 février dans l’Iowa.

Or six sénateurs démocrates sont candidats et pourraient donc être bloqués à Washington au lieu de faire campagne. Les républicains seraient-ils tentés de faire durer la procédure?

Le flou demeure sur sa durée.

Lors d’une réunion jeudi, des sénateurs républicains et des responsables de la Maison Blanche ont évoqué selon des médias américains plusieurs options, dont un procès rapide sur environ deux semaines ou une procédure plus longue.

Le procès de Bill Clinton avait duré cinq semaines en 1999. Il avait été acquitté.

Joseph Muscat, un politicien habile, à l’étoile ternie par l’affaire Daphne Caruana

Ambitieux et habile, Joseph Muscat, poussé vers la sortie par l’enquête sur la mort de Daphne Caruana, avait connu une ascension fulgurante à Malte, devenant Premier ministre à 39 ans en 2013 et il s’était maintenu au pouvoir en 2017, malgré des scandales de corruption touchant son entourage proche.

Blondinet naturellement souriant, M. Muscat, 45 ans, a démarré sa vie professionnelle comme journaliste de 1992 à 1997 dans des médias du Parti travailliste où il est entré tout jeune, tout en travaillant comme consultant financier.

Né le 22 janvier 1974 à Pieta, ce fils unique issu d’une famille modeste et rurale qui dit « apprécier sa propre compagnie », après des études chez les Jésuites, obtient un diplôme à l’Université de Malte en politique publique et questions européennes. Puis un doctorat en management à l’Université de Bristol au Royaume-Uni.

Il est élu député européen en 2004 lors des premières élections européennes tenues dans l’archipel, qui vient alors de rejoindre l’Union. Mais il démissionne de son mandat après avoir été propulsé chef du Parti travailliste en 2008. Il devient Premier ministre en 2013 après la victoire de son parti aux législatives, alors qu’il n’a que 39 ans.

Considéré parfois comme « trop jeune et trop sûr de lui », ce proche de l’ancien Premier ministre Alfred Sant, a réussi à conquérir la vieille garde et la jeune, en évitant de les opposer, apportant un bol d’air dans la politique maltaise, selon les journaux de l’époque. Il connaît par coeur les arcanes du Parti dont il sera nommé trésorier à 20 ans (de 1994 à 1997).

Peu marqué idéologiquement, il se positionne dans l’aile progressiste modérée, tout en se montrant « déterminé, pragmatique et doté de bon sens » quand il s’agit de changer les statuts du parti, son adjoint ou le secrétaire général de la formation, selon les éditorialistes maltais.

Très populaire, ce père de deux jumelles de 12 ans aux prénoms poétiques (Etoile Ella et Soleil Sophie) est réélu magistralement en juin 2017, surfant sur la réussite économique de l’archipel, qui a connu un taux de croissance trois fois plus élevé que la moyenne de l’Union européenne en 2018 (6,6%).

– Pari gagné en 2017 –

Pour la première fois depuis l’indépendance de la Grande-Bretagne en 1964, les travaillistes maltais gagnent deux élections consécutives. Les électeurs le plébiscitent malgré des accusations de corruption, grâce aussi au vote homosexuel, après avoir promulgué une législation autorisant les unions du même sexe.

Pourtant à l’époque la campagne électorale se focalise sur la publication des Panama Papers, la colossale enquête journalistique, qui révèle l’existence au Panama de nombreux comptes offshore ouverts par des personnalités du monde entier.

La journaliste d’investigation Daphne Caruana Galizia, tuée dans l’explosion de sa voiture piégée quelques mois plus tard (octobre 2017) creuse la partie maltaise des Panama Papers.

Le chef de cabinet de M. Muscat, Keith Schembri et l’un de ses ministres, Konrad Mizzi, sont contraints de reconnaître avoir ouvert des comptes au Panama, après les révélations contenues dans les milliers de documents du cabinet Mossack Fonseca. M. Muscat est à l’époque très critiqué parce qu’il refuse de les obliger à démissionner.

L’enquête rejaillit aussi à l’époque sur sa femme Michelle, qui est soupçonnée d’avoir ouvert un compte au Panama pour y dissimuler des pots-de-vin en provenance d’Azerbaïdjan. M. Muscat décide alors de convoquer des législatives anticipées, un an avant la fin de son mandat, dans l’espoir de retrouver une légitimité – avec succès, le Parti travailliste conserve sa majorité absolue.

Ces dernières semaines, l’affaire Daphne est revenue sur le devant de la scène après l’arrestation d’un intermédiaire du meurtre, un chauffeur de taxi et usurier. Ce dernier a obtenu une immunité en échange d’informations et dès le lendemain, les magistrats maltais ont intercepté l’homme d’affaires Yorgen Fenech, alors qu’il tentait de fuir Malte.

M. Fenech qui est considéré comme le principal suspect dans l’assassinat, était le propriétaire de la 17 Black, une société de Dubaï qui aurait versé 2 millions d’euros à l’ex-chef de cabinet de M. Muscat et à son ministre de l’Energie de l’époque Mizzi pour des services non précisés.

Entre prêche matinal et propagande, AMLO monopolise la parole

L’exercice, entre prêche religieux et leçon de propagande, est unique. Aux petites heures du matin, cinq jours par semaine, le président mexicain Andres Manuel Lopez Obrador monopolise la parole devant des journalistes qui bataillent pour garder les yeux ouverts.

AMLO, son acronyme, qui marquera le 1er décembre la première année de son arrivée au pouvoir, a fait de la « mañanera » son premier outil de communication.

« Pour Donald Trump c’est Twitter. Le Brésilien Jair Bolsonaro préfère Facebook. Hugo Chavez et son successeur Nicolas Maduro, ont la radio. AMLO, c’est la mañanera », explique à l’AFP Luis Estrada, politologue.

« Et bien que cette conférence de presse d’un genre particulier soit unique au monde, elle n’a pour l’instant fait d’émule nulle part », ironise l’universitaire mexicain qui a décroché son doctorat à UCLA.

Immuable, ce rendez-vous quotidien avec la presse mexicaine et internationale, oblige les journalistes à se présenter à la Plaza del Zocalo, dans la vieille ville, à l’entrée du Palais présidentiel.

Il est 5:30 du matin. Les yeux gonflés de sommeil, transis de froid, correspondants politiques, blogueurs, photographes et vidéastes forment docilement une queue et s’adossent aux vieilles pierres de la cour.

– « Buenos dias señor Presidente » –

Une heure plus tard, après un contrôle de sécurité sommaire, autorisation est donnée de pénétrer dans l’immense salle de presse. Mais là, surprise: il fait encore plus froid qu’à l’extérieur.

A 7:00, une femme-soldat lance un martial: « Buenos dias señor Presidente ».

Lopez-Obrador, 66 ans, costume gris un peu trop ample et cravate bleue, entre en scène et se poste derrière la tribune. Les cheveux cendrés sont apprétés, l’oeil vif, mais la démarche lourde trahit un effort important. Pour lui aussi.

S’il tient ce rythme quotidien du lundi au vendredi, il devrait atteindre un record de 1.500 « mañaneras » à la fin de son mandat de six ans.

AMLO commence à parler, souhaite « bon courage » aux journalistes, une centaine. A bon escient car le rendez-vous peut durer jusqu’à deux heure trente, sans pause et sans changement de ton.

Dans un pays où dans les années 70 et 80 les présidents ne s’adressaient pas directement à la presse, la « mañanera » — allusion à peine voilée à « mañanero », coït matinal — est une révolution.

Son origine: une idée d’AMLO du temps où il était gouverneur de Mexico, en 2000, et souhaitait faire de l’ombre à Vincente Fox, au pouvoir.

Depuis le 1er décembre 2018, elle lui sert à annoncer des mesures sociales ou diffuser des messages politiques à ses partisans et opposants.

« Avec le temps, c’est devenu un instrument de communication qui sert plus à faire de la propagande qu’à rendre des comptes », estime Luis Estrada.

« Cela ressemble à une prédication religieuse. Le débat devient moralisateur. AMLO veut que nous nous adaptions à sa morale en invoquant des références religieuse », précise-t-il.

De fait, lorsque des questions lui sont posées en rapport avec des sujets brûlants d’actualité, AMLO en élude deux sur trois.

Daniela Sanchez Herrera, consultante en communication, dans un article paru la dernière édition de Foreign Affairs (espagnol), insiste sur son caractère populiste de gauche.

« Il assimile ses ++adversaires++ aux ++conservateurs++ et fait usage du mot ++peuple++ de façon abstraite comme par exemple ++le peuple est bon++ et ++le peuple sait++ », écrit-elle.

– Plus de fausses informations que Trump –

La « mañanera » est aussi un lieu scruté par des sites qui surveillent le contenu des réponses présidentielles. L’un d’eux www.spintcp.com procède à un décompte de la désinformation d’AMLO sur le modèle du Washington Post avec Donald Trump.

En une année de « mañaneras » du lundi au vendredi et sans compter les discours et autres interventions publiques, le site mexicain a comptabilisé 13.600 « mensonges avérés » d’AMLO contre 13.500 durant les trois ans de la présidence Trump.

Selon le site First Draft, en juin, AMLO a lancé un site de vérification de fausses informations, Verificado Notimex, en reprenant le vocable ++Verificado++ créé en 2018 pour couvrir la présidentielle.

« Très vite, la légitimité de ce site a été remise en cause lors d’un discours de 90 minutes du Président contenant des affirmations contestables. Verificado Notimex n’en a pas parlé », écrit First Draft.

Pour Luis Esrada, cela « donne une idée des véritables intentions de ce qui devrait être un exercice de transparence et de responsabilité ».

Mais dans la salle où le silence lui aussi est religieux, il n’y a aucun signe que les journalistes sont prêts à en découdre.

Sauf un matin mémorable, le 12 avril, lorsque le journaliste Jorge Ramos, Univision TV, va pousser AMLO dans ses retranchements sur la question du décompte officiel des morts violentes.

« Je n’ai pas tous les chiffres. Je vous les donnerai », répondra le Président, sans dire quand.

Attentat de Londres: Boris Johnson veut revoir les libérations anticipées

Le Premier ministre britannique Boris Johnson s’est engagé samedi à revoir le système des libérations anticipées, au lendemain d’une attaque revendiquée par les jihadistes de l’Etat islamique (EI) et menée par un ex-prisonnier condamné pour terrorisme, en liberté conditionnelle, qui a tué deux personnes à coups de couteau à Londres.

Ironie du sort, avant d’être abattu par la police, l’assaillant a lui-même été spectaculairement maîtrisé par des civils loués en « héros » qui comptaient plusieurs condamnés dont un meurtrier en permission, selon les médias.

« Quand des gens sont condamnés à un certain nombre d’années en prison, ils devraient purger chaque année de cette condamnation », a déclaré M. Johnson après s’être rendu sur les lieux de l’.

Qualifiée de « terroriste » par la police, celle-ci a fait deux morts (un homme et une femme) et trois blessés toujours hospitalisées samedi, a indiqué le chef de la police antiterroriste britannique, Neil Basu, à la presse.

Il n’a pas confirmé l’identité de l’homme décédé, nommé par les médias comme étant Jack Merritt, un membre de l’institut de criminologie de l’université de Cambridge qui organisait une conférence sur la réhabilitation des prisonniers dans le bâtiment où l’attaque a commencé vendredi dans le quartier très fréquenté de London Bridge. L’assaillant y participait.

« Il ne fait aucun sens pour notre société de libérer de manière anticipée des personnes qui ont été condamnées pour des infractions terroristes, des crimes violents », a poursuivi Boris Johnson.

Le dirigeant conservateur, qui avait temporairement suspendu sa campagne après l’attaque survenue à moins de deux semaines des législatives du 12 décembre, a également plaidé pour des peines plus lourdes en cas d’infractions violentes.

– Condamné à perpétuité –

L’Etat islamique a revendiqué samedi l’attaque, assurant que son auteur « fait partie des combattants de l’EI » et qu’il l’a commis « en réponse aux appels à cibler les habitants des pays de la coalition internationale » anti-jihadiste.

L’assaillant, de nationalité britannique et qui a agi seul selon la police, a été identifié comme Usman Khan, âgé de 28 ans, condamné en 2012 pour des infractions terroristes et remis en liberté conditionnelle six ans plus tard.

Il purgeait une peine de 16 ans de prison pour son appartenance à un groupe qui avait voulu commettre des attentats à la bombe.

Il a « poignardé plusieurs personnes à l’intérieur » du Fishmongers’ Hall, un bâtiment à l’extrémité nord du London Bridge où se tenait la conférence où des participants ont tenté de l’arrêter, a détaillé Neil Basu.

Porteur d’un engin explosif factice, il a été abattu par la police après avoir été maîtrisé sur le pont enjambant la Tamise par de simples citoyens salués en « héros » au Royaume-Uni, à l’endroit où un attentat meurtrier s’était déjà déroulé en 2017.

Sur des images diffusées par les réseaux sociaux et les médias, on voit l’un d’eux vider un extincteur sur Usman Khan tandis qu’un autre, qui serait un cuisinier polonais travaillant au Fishmongers’ Hall, pointe vers lui une défense de narval, probablement prise dans le bâtiment qui renferme de nombreux objets anciens.

Un autre intervenant, un policier en civil, sort de la mêlée après avoir pris le couteau de l’assaillant.

La reine Elizabeth II a salué « les individus courageux qui ont mis leur vie en danger pour aider (…) et protéger les autres ».

– « Désastre total » –

Mais au-delà de ces actes de bravoure, la question sur toutes les lèvres samedi était de savoir pourquoi Usman Khan a bénéficié d’une libération anticipée et de quelle surveillance il faisait l’objet de la part des autorités.

De quoi alimenter le débat, l’agence PA affirmait samedi que presque tous les « héros » étaient des condamnés invités à la conférence, dont James Ford, condamné en 2004 à la perpétuité avec un minimum de 15 ans d’emprisonnement pour avoir égorgé une jeune femme.

« Après tout événement de ce genre, il doit y avoir – et il y a toujours – une évaluation complète et une tentative de tirer les leçons », a déclaré le secrétaire d’Etat chargé de la Sécurité, Brandon Lewis, sur la BBC.

Evoquant « un désastre total », le chef de l’opposition travailliste, Jeremy Corbyn, a exigé une « enquête approfondie » sur le fonctionnement du système pénal.

Boris Johnson a lui assuré que les cas d’autres condamnés pour terrorisme libérés de manière anticipée étaient passés en revue, promettant: « un gros travail est abattu en ce moment pour s’assurer que le public est protégé ».

De son côté, la commission des libertés conditionnelles a indiqué ne pas avoir été « impliquée » dans la libération du suspect « qui semble avoir été automatiquement libéré sous conditions ».

« Il y avait une liste étendue de conditions » auxquelles Khan « se conformait à ma connaissance », a dit le policier Neil Basu.

Deux perquisitions ont été menées, dans les zones de Stafford et Stoke-on-Trent, villes du centre de l’Angleterre où Usman Khan aurait résidé.

Albanie: le séisme a fait 51 morts, fin des opérations de sauvetage

Le bilan du séisme qui a frappé cette semaine l’Albanie est passé à 51 morts samedi tandis que le Premier ministre Edi Rama a annoncé la fin des opérations de sauvetage, remerciant les équipes de secours venues de l’étranger et notamment de France.

Une personne blessée dans le séisme, qui a également laissé quelque 5.000 personnes sans domicile, est décédée samedi à l’hôpital, portant à 51 le bilan des morts, a annoncé le ministère de la Défense.

« Les opérations de sauvetage sont terminées », a déclaré M. Rama qui avait du mal à retenir ses larmes en lisant les noms des victimes lors d’une réunion du gouvernement.

En ce qui concerne les blessés, selon le ministère de la Défense, environ 900 personnes ont été soignées et une quarantaine d’entre elles sont toujours hospitalisées.

M. Rama a manifesté sa « profonde gratitude » envers les équipes de secouristes d’Albanie et d’autres pays d’Europe qui ont permis de sauver une cinquantaine de personnes dans les décombres.

Le Premier ministre a rendu visite à des secouristes français vendredi à Durres.

« Il y a deux semaines, les champions du monde de foot étaient en Albanie et c’était la fête du sport », a-t-il tweeté en français, en allusion à un match dans le cadre des qualifications pour l’Euro-2020. « Deux semaines après s’abat sur nous une tragédie de la vie et les champions du monde dans le sauvetage de la vie des autres sont en Albanie. A jamais reconnaissants ».

Son tweet était accompagné d’une photo avec des sauveteurs français.

Le séisme qui a frappé mardi à l’aube était de magnitude 6,4, le plus puissant depuis près d’un siècle dans ce petit pays des Balkans.

– « Terrible tragédie » –

Les villes de Durres, localité touristique de 400.000 habitants sur la côte Adriatique, et Thumane, au nord de Tirana, ont été durement frappées. Dans la capitale Tirana, aucun mort n’est à déplorer mais le séisme a fortement endommagé près de 70 immeubles et 250 maisons.

Le Premier ministre avait auparavant promis de nouveaux logements pour chaque famille sinistrée d’ici 2020.

Près de 2.500 habitants des zones les plus atteintes ont été relogés dans des hôtels et d’autres bâtiments.

A Tirana, 3.480 personnes ont fui leur domicile, certaines étant actuellement hébergées dans des centres d’accueil ou chez des proches, a indiqué M. Rama.

Les funérailles de huit membres de la famille Lala, dont quatre enfants, qui ont péri à Durres, se sont déroulées samedi.

Seul un membre de la famille, Rame Lala, a survécu à l’effondrement du bâtiment de quatre étages où elle vivait. Grièvement blessé, le jeune homme âgé de 19 ans a été transporté par avion en Italie, de même que deux autres blessés.

Plusieurs milliers de personnes ont rendu hommage aux victimes en défilant devant les huit cercueils de la famille Lala dans une salle du palais de la culture de la ville. Très émus, Edi Rama et le président Ilir Meta ont assisté aux obsèques. « Il est impossible de trouver les mots après cette terrible tragédie », a déclaré M. Meta à la presse.

L’Albanie, pays de 2,8 millions d’habitants, est connue pour son urbanisme sauvage, avec des maisons souvent construites sans permis.

Albanie: le séisme a fait 51 morts, fin des opérations de sauvetage

Le bilan du séisme qui a frappé cette semaine l’Albanie est passé à 51 morts samedi tandis que le Premier ministre Edi Rama a annoncé la fin des opérations de sauvetage, remerciant les équipes de secours venues de l’étranger et notamment de France.

Une personne blessée dans le séisme, qui a également laissé quelque 5.000 personnes sans domicile, est décédée samedi à l’hôpital, portant à 51 le bilan des morts, a annoncé le ministère de la Défense.

« Les opérations de sauvetage sont terminées », a déclaré M. Rama qui avait du mal à retenir ses larmes en lisant les noms des victimes lors d’une réunion du gouvernement.

En ce qui concerne les blessés, selon le ministère de la Défense, environ 900 personnes ont été soignées et une quarantaine d’entre elles sont toujours hospitalisées.

M. Rama a manifesté sa « profonde gratitude » envers les équipes de secouristes d’Albanie et d’autres pays d’Europe qui ont permis de sauver une cinquantaine de personnes dans les décombres.

Le Premier ministre a rendu visite à des secouristes français vendredi à Durres.

« Il y a deux semaines, les champions du monde de foot étaient en Albanie et c’était la fête du sport », a-t-il tweeté en français, en allusion à un match dans le cadre des qualifications pour l’Euro-2020. « Deux semaines après s’abat sur nous une tragédie de la vie et les champions du monde dans le sauvetage de la vie des autres sont en Albanie. A jamais reconnaissants ».

Son tweet était accompagné d’une photo avec des sauveteurs français.

Le séisme qui a frappé mardi à l’aube était de magnitude 6,4, le plus puissant depuis près d’un siècle dans ce petit pays des Balkans.

– « Terrible tragédie » –

Les villes de Durres, localité touristique de 400.000 habitants sur la côte Adriatique, et Thumane, au nord de Tirana, ont été durement frappées. Dans la capitale Tirana, aucun mort n’est à déplorer mais le séisme a fortement endommagé près de 70 immeubles et 250 maisons.

Le Premier ministre avait auparavant promis de nouveaux logements pour chaque famille sinistrée d’ici 2020.

Près de 2.500 habitants des zones les plus atteintes ont été relogés dans des hôtels et d’autres bâtiments.

A Tirana, 3.480 personnes ont fui leur domicile, certaines étant actuellement hébergées dans des centres d’accueil ou chez des proches, a indiqué M. Rama.

Les funérailles de huit membres de la famille Lala, dont quatre enfants, qui ont péri à Durres, se sont déroulées samedi.

Seul un membre de la famille, Rame Lala, a survécu à l’effondrement du bâtiment de quatre étages où elle vivait. Grièvement blessé, le jeune homme âgé de 19 ans a été transporté par avion en Italie, de même que deux autres blessés.

Plusieurs milliers de personnes ont rendu hommage aux victimes en défilant devant les huit cercueils de la famille Lala dans une salle du palais de la culture de la ville. Très émus, Edi Rama et le président Ilir Meta ont assisté aux obsèques. « Il est impossible de trouver les mots après cette terrible tragédie », a déclaré M. Meta à la presse.

L’Albanie, pays de 2,8 millions d’habitants, est connue pour son urbanisme sauvage, avec des maisons souvent construites sans permis.

Les attentats en Grande-Bretagne depuis 2005

Le Royaume-Uni, frappé vendredi par une attaque au couteau dans sa capitale, a été visé depuis 2005 par une série d’attentats, pour la plupart commis au nom du jihad.

– 29 novembre 2019: attaque du London bridge –

Une attaque au couteau menée par un homme portant une veste explosive factice fait plusieurs blessés, certains grièvement, à London Bridge, un pont et une gare du centre de Londres. L’auteur est abattu par la police.

– Septembre 2017: explosion dans le métro de Londres –

Le 15 septembre, un engin artisanal explose dans le métro londonien à la station de Parsons Green, faisant 30 blessés. L’attaque est revendiquée par le groupe État islamique (EI).

– Juin 2017: attaque devant une mosquée à Londres –

Dans la nuit du 18 au 19 juin, un véhicule fonce sur un groupe de fidèles regroupés près de la mosquée de Finsbury Park (nord de Londres), qui venaient en aide à un homme victime d’un malaise. Ce dernier est mort dans l’attaque, qui a fait une dizaine de blessés.

L’assaillant, Darren Osborne, un Gallois de 47 ans, a été condamné en février 2018 à la prison à vie pour « attaque terroriste » motivée par la haine des musulmans.

– Juin 2017: 8 morts à Londres –

Dans la soirée du 3 juin, une camionnette fonce sur la foule sur le London Bridge, puis ses trois occupants en sortent armés de couteaux et poignardent des passants dans le Borough Market avant d’être abattus par la police. Bilan: huit morts et une cinquantaine de blessés. L’EI revendique l’attentat.

– Mai 2017: 22 morts à Manchester –

Le 22 mai, un jeune Britannique d’origine libyenne se fait exploser avec une puissante bombe à la sortie d’un concert de la chanteuse américaine Ariana Grande à Manchester (nord-ouest de l’Angleterre). 22 personnes sont tuées et 116 blessées. L’attentat est revendiqué par l’EI.

– Mars 2017: 5 morts près de Westminster –

Le 22 mars, un homme fonce dans la foule avec son véhicule sur le pont de Westminster avant de poignarder mortellement un policier devant le Parlement. L’attaque, revendiquée par l’EI, fait cinq morts. Son auteur, Khalid Masood, un citoyen britannique converti à l’islam, est abattu par la police.

– Mai 2013: un soldat assassiné à Londres –

Le 22 mai, deux Londoniens d’origine nigériane renversent en voiture un soldat de 25 ans, Lee Rigby, dans le sud-est de Londres, puis le frappent de nombreux coups de couteau et tentent de le décapiter. Sur une vidéo filmée juste après l’agression, l’un des meurtriers déclare avoir voulu venger « les musulmans tués par des soldats britanniques ».

– Juin 2007: aéroport de Glasgow –

Le 30 juin, une voiture remplie de bouteilles de gaz est précipitée contre le principal terminal de l’aéroport de Glasgow (Ecosse), sans exploser. Un Indien qui conduisait le véhicule est grièvement brûlé après s’être aspergé d’essence. Il décède un mois plus tard. Le passager, un médecin irakien, est condamné en 2008 à la prison à vie.

La veille, deux Mercedes piégées avait été découvertes près de Piccadilly Circus, au coeur de Londres. Un problème de connexion dans le dispositif de détonation les avait empêché d’exploser.

– Juillet 2005: attentats suicide dans les transports londoniens –

Le 7 juillet, quatre attentats suicide coordonnés à l’heure de pointe dans trois rames de métro et un autobus londoniens font 56 morts, dont les quatre kamikazes, et 700 blessés. Un groupe se réclamant d’Al-Qaïda revendique les attaques.

Quinze jours plus tard, quatre attentats manqués, au mode opératoire similaire, sont menés dans trois rames de métro de Londres et dans un autobus. Les bombes artisanales n’explosent pas en raison d’une erreur dans la fabrication des explosifs.

À Bourgoin-Jallieu, une Maison de naissance à l’écoute des futurs parents

« On s’y sent écouté »: à la maison de naissance « Premières heures au monde » (PHAM) de Bourgoin-Jallieu (Isère), les futurs parents ayant choisi d’accoucher « de manière naturelle » sans hospitalisation ne tarissent pas d’éloges sur son accompagnement de A à Z.

« Toute l’équipe a été à l’écoute de nos ressentis durant les mois de l’accompagnement et nous a proposé des choix éclairés, ce qui n’est pas toujours le cas dans une maternité classique », témoigne Estelle, une jeune femme de 33 ans qui a donné naissance à ses deux enfants dans cette structure, une des huit en expérimentation en France depuis 2016.

Située au rez-de-chaussée du Centre hospitalier de Bourgoin-Jallieu, cette association de sage-femmes libérales, soutenue par un collectif de parents, revendique une vingtaine de naissances chaque mois depuis juin 2016.

Trois salles réparties sur 100 m2, dont deux pour accoucher, accueillent les couples qui ont choisi de donner naissance à leur enfant de manière non-médicalisée et sans péridurale.

Ici on accouche « physiologiquement », précise Mélanie Feunteun, l’une des sage-femmes de cette Maison qui, comme les sept autres, n’accueille aucune grossesse à risques.

Dans l’une des deux chambres aménagées, une piscine gonflable a été disposée au pied du lit. D’épais rideaux viennent obstruer la lumière du jour et la plonge dans une semi-obscurité.

Un tabouret de naissance et une écharpe de suspension sont les deux seuls autres éléments matériels qui rappellent aux futurs parents qu’ils se trouvent dans une salle d’accouchement.

« Il n’y a pas besoin de grand-chose pour une naissance naturelle », souligne Mathilde Revolon, une sage-femme de 28 ans, tout en désignant un meuble en bois contenant du matériel médical, utilisé « en cas d’urgence ».

– « Ni hippie ni bobo » –

« On était à la recherche d’un environnement plus serein. Ici, c’est moins l’usine », confie Chloé, 23 ans, future maman venue avec son conjoint découvrir les installations.

Certains couples viennent parfois de très loin, de France ou de l’étranger, pour profiter de ces structures plus largement développées notamment aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, en Allemagne ou en Suisse.

Chaque couple y est suivi dès les premières semaines de la grossesse par un binôme de sage-femmes. L’accompagnement se termine avec la consultation post-natale, soit un mois et demi après la naissance de l’enfant.

« Ils repartent entre deux et six heures après la naissance », précise Camille Berthier, l’une des dix sage-femmes de l’association.

Praticienne depuis sept ans en milieu hospitalier, la jeune femme loue « le lien privilégié » qui se créé entre le professionnel et le couple dès les premiers mois du suivi, là où « tout doit se faire très vite » dans une maternité classique lors d’un début d’accouchement.

« Parfois, des raisons médicales nous obligent de basculer certaines patientes sur des suivis classiques », ajoute-t-elle.

« Outre l’aspect cocon des locaux, mon conjoint et moi avons beaucoup été rassurés par l’idée de connaître la sage-femme qui allait m’aider à accoucher », confirme Charlotte, 33 ans, une maman de deux enfants dont un est né au PHAM.

Roselène Moreau, la doyenne des sage-femmes de l’association, a vu échouer plusieurs tentatives de démocratiser ces structures à travers les années, en raison des « réticences du milieu médical ». Elle se réjouit du succès de l’expérimentation, qui offre « un niveau de sécurité satisfaisant », selon un rapport rendu public ce vendredi.

Seul bémol: le mode de rémunération des sage-femmes, en dépassement d’honoraires, n’est pas toujours remboursé et ne permet pas une accessibilité à tous les couples.

« Des couples n’ont pas les moyens et c’est dommage. Ces structures souffrent aussi un peu d’une image un peu hippie et bobo », regrette Jérôme, un papa de trois enfants dont la compagne a accouché de son dernier enfant au centre.

« Cette expérience m’a convaincu car elle m’a permis de m’approprier l’accouchement autant que ma compagne. J’ai été beaucoup plus acteur que durant un accompagnement classique », explique-t-il encore.

La phase d’expérimentation s’achèvera le 23 novembre 2020.

Les attentats en Grande-Bretagne depuis 2005

Le Royaume-Uni, frappé vendredi par une attaque au couteau dans sa capitale, a été visé depuis 2005 par une série d’attentats, pour la plupart commis au nom du jihad.

– 29 novembre 2019: attaque du London bridge –

Une attaque au couteau menée par un homme portant une veste explosive factice fait plusieurs blessés, certains grièvement, à London Bridge, un pont et une gare du centre de Londres. L’auteur est abattu par la police.

– Septembre 2017: explosion dans le métro de Londres –

Le 15 septembre, un engin artisanal explose dans le métro londonien à la station de Parsons Green, faisant 30 blessés. L’attaque est revendiquée par le groupe État islamique (EI).

– Juin 2017: attaque devant une mosquée à Londres –

Dans la nuit du 18 au 19 juin, un véhicule fonce sur un groupe de fidèles regroupés près de la mosquée de Finsbury Park (nord de Londres), qui venaient en aide à un homme victime d’un malaise. Ce dernier est mort dans l’attaque, qui a fait une dizaine de blessés.

L’assaillant, Darren Osborne, un Gallois de 47 ans, a été condamné en février 2018 à la prison à vie pour « attaque terroriste » motivée par la haine des musulmans.

– Juin 2017: 8 morts à Londres –

Dans la soirée du 3 juin, une camionnette fonce sur la foule sur le London Bridge, puis ses trois occupants en sortent armés de couteaux et poignardent des passants dans le Borough Market avant d’être abattus par la police. Bilan: huit morts et une cinquantaine de blessés. L’EI revendique l’attentat.

– Mai 2017: 22 morts à Manchester –

Le 22 mai, un jeune Britannique d’origine libyenne se fait exploser avec une puissante bombe à la sortie d’un concert de la chanteuse américaine Ariana Grande à Manchester (nord-ouest de l’Angleterre). 22 personnes sont tuées et 116 blessées. L’attentat est revendiqué par l’EI.

– Mars 2017: 5 morts près de Westminster –

Le 22 mars, un homme fonce dans la foule avec son véhicule sur le pont de Westminster avant de poignarder mortellement un policier devant le Parlement. L’attaque, revendiquée par l’EI, fait cinq morts. Son auteur, Khalid Masood, un citoyen britannique converti à l’islam, est abattu par la police.

– Mai 2013: un soldat assassiné à Londres –

Le 22 mai, deux Londoniens d’origine nigériane renversent en voiture un soldat de 25 ans, Lee Rigby, dans le sud-est de Londres, puis le frappent de nombreux coups de couteau et tentent de le décapiter. Sur une vidéo filmée juste après l’agression, l’un des meurtriers déclare avoir voulu venger « les musulmans tués par des soldats britanniques ».

– Juin 2007: aéroport de Glasgow –

Le 30 juin, une voiture remplie de bouteilles de gaz est précipitée contre le principal terminal de l’aéroport de Glasgow (Ecosse), sans exploser. Un Indien qui conduisait le véhicule est grièvement brûlé après s’être aspergé d’essence. Il décède un mois plus tard. Le passager, un médecin irakien, est condamné en 2008 à la prison à vie.

La veille, deux Mercedes piégées avait été découvertes près de Piccadilly Circus, au coeur de Londres. Un problème de connexion dans le dispositif de détonation les avait empêché d’exploser.

– Juillet 2005: attentats suicide dans les transports londoniens –

Le 7 juillet, quatre attentats suicide coordonnés à l’heure de pointe dans trois rames de métro et un autobus londoniens font 56 morts, dont les quatre kamikazes, et 700 blessés. Un groupe se réclamant d’Al-Qaïda revendique les attaques.

Quinze jours plus tard, quatre attentats manqués, au mode opératoire similaire, sont menés dans trois rames de métro de Londres et dans un autobus. Les bombes artisanales n’explosent pas en raison d’une erreur dans la fabrication des explosifs.

« Quid pro quo », quand le latin s’impose dans l’enquête en destitution américaine

« Quid pro quo », ou « donnant-donnant » en français: les Américains ne raffolent guère des locutions latines, mais cette expression, répétée ad nauseam dans les auditions en destitution visant Donald Trump au Congrès, est désormais omniprésente dans les médias et sur les réseaux sociaux.

Mercredi encore, la locution – littéralement « une chose pour une chose », à ne pas confondre avec le « quiproquo » des vaudevilles – était au coeur de l’audition de l’ambassadeur américain auprès de l’Union européenne Gordon Sondland.

Ce proche du président américain a déclaré devant les parlementaires qu’il y avait bien eu « quid pro quo » dans l’affaire ukrainienne.

Ces trois mots renvoient à une question-clé de ce scandale: Donald Trump a-t-il conditionné le déblocage de 391 millions de dollars d’aide militaire à l’Ukraine et/ou une invitation à la Maison Blanche au lancement par Kiev d’une enquête pour corruption visant le démocrate Joe Biden – son possible rival pour la présidentielle 2020 – et son fils Hunter?

Les démocrates entendent prouver que ce chantage a bien eu lieu.

S’ils y parviennent, le président américain devrait se retrouver ipso facto en procès pour destitution devant le Sénat.

Donald Trump soutient lui mordicus, avec le soutien des parlementaires républicains, qu' »il n’y a pas eu quid pro quo », notamment sur Twitter.

De même qu’il n’a cessé de répéter qu’il n’y avait pas eu de « collusion » dans l’affaire russe, « il reprend certains termes comme des leitmotivs, contribuant à consolider leur popularité et leur usage », souligne le linguiste et éditorialiste Ben Zimmer.

– « Comme un leitmotiv » –

Comme les républicains sont majoritaires au Sénat, une destitution est improbable. Mais les démocrates espèrent néanmoins convaincre les électeurs que M. Trump est corrompu et abuse de sa fonction présidentielle pour servir ses intérêts politiques personnels.

Dans ce contexte, l’utilisation d’une locution obscure n’est pas un gage d’efficacité.

Le 8 novembre, 33 auteurs américains signaient une lettre ouverte au New York Times demandant « d’arrêter d’utiliser » cette expression, soulignant que « la plupart des gens ne la comprennent pas ».

De plus, soulignaient ces auteurs visiblement anti-Trump, qui dit « quid pro quo » n’implique pas forcément qu’il y ait eu délit: exiger par exemple d’un pays qu’il respecte les droits humains en échange d’une aide économique est le type de donnant-donnant qui peut se justifier, disaient-ils.

Pas étonnant donc que certains démocrates cherchent à rectifier le tir.

La semaine dernière, leur cheffe au Congrès Nancy Pelosi parlait pour la première fois de « corruption » pour qualifier les soupçons pesant sur le président américain, un terme plus compréhensible, inscrit nommément parmi les motifs possibles de destitution cités par la Constitution américaine.

Selon le Washington Post, des entretiens menés discrètement par les démocrates début novembre auprès d’un échantillon d’électeurs ont montré qu’ils jugeaient tous le terme « corruption » bien plus percutant que « quid pro quo ».

Mais on ne chasse pas manu militari une expression devenue virale.

Les déclarations de Gordon Sondland vont « lui donner un nouvel élan », prédit M. Zimmer. « Il dit explicitement qu’il y en a eu un (de quid pro quo, ndlr), ce qui veut dire qu’on va avoir droit à une nouvelle série d’échanges » autour de ce terme.

Ce que le président Trump a confirmé peu après en déclarant sur la pelouse de la Maison Blanche qu’il ne voulait pas… « de quid pro quo ».

Afghanistan: pas encore de reprise des pourparlers avec les États-Unis

Les talibans ont jugé prématuré vendredi de parler d’une reprise des pourparlers avec les Etats-Unis interrompus en septembre, comme l’a annoncé la veille Donald Trump lors d’une visite surprise sur une base américaine en Afghanistan.

« Il est beaucoup trop tôt pour parler d’une reprise des discussions à ce stade », a affirmé à l’AFP Zabihullah Mujahid, un porte-parole des talibans, en afirmant que son mouvement « apportera sa réaction officielle (à l’annonce de M. Trump) plus tard ».

Jeudi soir M. Trump avait déclaré que « les talibans veulent un accord, et nous les rencontrons. Nous leur disons qu’il faut un cessez-le-feu, ils ne voulaient pas de cessez-le-feu, et maintenant ils veulent un cessez-le-feu ».

« Je pense que ça va sûrement marcher comme ça », a-t-il déclaré après une rencontre avec son homologue, le président Ashraf Ghani, sur la base aérienne de Bagram, à 80 km au nord de Kaboul.

Le voyage-éclair de M. Trump, son premier dans le pays, avait été gardé secret pour des raisons de sécurité. Il a eu lieu à l’occasion de la fête de Thanksgiving.

« Nous resterons tant que nous n’aurons pas d’accord ou jusqu’à ce qu’on ait une victoire totale, et ils veulent vraiment trouver un accord », a encore ajouté le président américain.

Il a confirmé vouloir réduire le nombre de soldats américains sur place à 8.600, contre 13.000 à 14.000 aujourd’hui. « Nous pouvons aller encore beaucoup plus loin que ça », a-t-il ajouté, sans plus de précisions.

« Les deux côtés ont souligné que si les talibans étaient sincères dans leur volonté d’obtenir un accord de paix, ils devaient accepter un cessez-le-feu », a tweeté Ashraf Ghani après le départ de son homologue. « Nous avons aussi insisté que pour que la paix soit durable, les refuges terroristes hors d’Afghanistan devaient être démantelés ».

Le président Ghani n’avait été prévenu que quelques heures avant l’atterrissage de M. Trump, selon la Maison Blanche.

– Voyage secret –

Le président était parti mercredi soir dans le plus grand secret de son club de Mar-a-Lago en Floride, via la base d’Andrews près de Washington. Il est arrivé à Bagram jeudi vers 20H30 (16H00 GMT). La nouvelle du voyage n’a été rendue publique qu’avant qu’il ne redécolle, peu après minuit.

Un photographe de l’AFP a voyagé avec lui mais n’a pas eu le droit de communiquer avant l’arrivée, comme les 12 autres journalistes participant au voyage, dont les appareils de communication avaient été confisqués. Ils n’ont appris leur destination que deux heures avant l’atterrissage de l’avion présidentiel, toutes lumières éteintes.

Dans ses déplacements sur la base, le dirigeant était protégé par des soldats lourdement armés, casqués et équipés de jumelles de vision nocturne.

Le 7 septembre, Donald Trump avait, à la surprise générale, mis fin aux discussions engagées depuis un an avec les talibans, qui semblaient pourtant sur le point d’aboutir à un accord historique après dix-huit ans de conflit en Afghanistan.

Il avait justifié ce volte-face spectaculaire par la mort d’un soldat américain et de onze autres personnes dans un attentat taliban deux jours avant à Kaboul.

« Nous étions proches du but et nous avons renoncé. Nous n’avons pas voulu le faire à cause de ce qu’ils avaient fait », a expliqué M. Trump lors de sa rencontre avec le président afghan, en faisant référence à la mort du soldat américain. « Depuis, nous les avons frappés si fort, ils n’ont jamais été frappés aussi fort », a-t-il ajouté.

Le négociateur américain, Zalmay Khalilzad, n’avait dévoilé que peu de détails sur « l’accord de principe » qu’il affirmait avoir conclu avec les talibans.

Il devait permettre un retrait progressif des soldats américains d’Afghanistan, en échange de garanties de sécurité, d’une « réduction de la violence » et de l’ouverture de négociations directes entre talibans et gouvernement afghan.

Depuis, la semaine dernière, les talibans ont libéré deux otages américain et australien, professeurs à l’université américaine de Kaboul, en échange de la libération par les Afghans de trois prisonniers talibans de haut rang.

Avec ses soldats pour ce qui est la plus grande fête traditionnelle aux Etats-Unis, le commandant en chef a posé pour des photos et servi de la dinde, avant de s’adresser à environ 1.500 d’entre eux dans un grand hangar.

« Nous avons voyagé 8.331 miles (13.407 km) pour être là ce soir pour une seule raison: vous dire en personne que ce Thanksgiving est un Thanksgiving spécial, tout va très bien, notre pays est plus fort économiquement qu’il ne l’a jamais été », a déclaré Donald Trump, ovationné par les militaires.

Dans ce discours aux soldats, il a également dit que la guerre d’Afghanistan ne se « décider(ait) pas sur le champ de bataille ».

« A la fin il faudra une solution politique », a-t-il dit, « qui sera décidée par les habitants de la région ».

Prostitution de Nigérianes à Lyon: jusqu’à 7 ans de prison pour 24 personnes

Les 24 membres d’un vaste réseau de proxénétisme d’origine nigériane, jugés à Lyon pour avoir sévi dans cette ville ainsi qu’à Montpellier et Nîmes en 2016-2017, ont été condamnés vendredi à des peines allant jusqu’à sept ans d’emprisonnement.

Ces prévenus – 10 femmes et 13 hommes originaires du Nigeria ainsi qu’un Français – avaient été jugés du 6 au 13 novembre devant le tribunal correctionnel de Lyon.

La femme la plus recherchée de France, Jessica Edosomwan, en fuite, a été condamnée par défaut à sept ans de prison pour « proxénétisme aggravé », « traite d’êtres humains » et « blanchiment », de même que deux autres prévenus – le « pasteur » Stanley Omoregie et Junior Franck – considérés comme les têtes du réseau.

Helen Okpoto, surnommée « la mama », et considérée elle aussi comme l’un des cerveaux du réseau de prostitution, a elle été condamnée à six ans d’emprisonnement.

Quant à Cynthia Obule, à la fois l’une des 17 Nigérianes parties civiles et prévenue pour proxénétisme, elle a été condamnée à trois ans d’emprisonnement.

Parmi les autres prévenus, trois ont été condamnés à cinq ans d’emprisonnement, cinq à quatre ans, sept à trois ans de prison, deux à deux ans et deux à des peines plus légères.

Les peines les plus lourdes étaient toutes assorties d’une interdiction définitive du territoire national et d’interdiction de détention et port d’arme pendant cinq ans.

Ces condamnations sont inférieures aux réquisitions, qui étaient notamment de dix ans d’emprisonnement pour Stanley Omoregie et Helen Okpoto.

« Le bilan de ces condamnations est cohérent et plus mesuré que les réquisitions. Elles restent élevées et c’est presque une première à Lyon dans ce genre d’affaire », a commenté l’avocat d’un des prévenus Me Thibaud Claus.

Ainsi, il y a deux ans, à Lyon, dans une autre affaire de réseau de prostitution, « les peines maximales avaient été de quatre ans d’emprisonnement », a-t-il relevé.

Toutefois, « s’il n’y a pas de politique publique forte en matière de prostitution, avec des moyens, de tels procès ne serviront à rien », a estimé Me Claus.

« On assiste à un changement de jurisprudence pour tenter de mettre fin à ce genre de réseaux de prostitution », a observé de son côté Me Sébastien Sertelon, avocat d’un autre prévenu.

« Les réquisitions envoyaient un message et ces condamnations sont un message ». Il y a une « volonté du tribunal de durcir le ton (…) mais la déception est là: on a tenté de romancer cette affaire et de gonfler le dossier », a déploré l’avocat.

Du côté des parties civiles, l’association L’Amicale du Nid, qui accompagne les personnes en situation ou en danger de prostitution, n’a pas souhaité commenté les peines mais a regretté que « les victimes n’aient pas été mieux prises en compte » pendant ce procès et que « leur audition à huis clos » n’ait pas été possible.

« Malgré tout, on peut se satisfaire du fait que l’audience aura permis aux prévenus de réaliser la gravité des faits » dont ils ont été reconnus coupables.