Les grandes dates de Pervez Musharraf

Voici les grandes dates de l’ex-président pakistanais Pervez Musharraf, condamné à mort par contumace mardi pour « haute trahison ».

– 11 août 1943 : naissance à Delhi. Sa famille émigre en 1947 vers le Pakistan tout juste né.

– 1964: rejoint un régiment d’artillerie. Participe au conflit avec l’Inde, puis devient membre d’un commando d’élite.

– 1998: nommé chef d’état-major des armées.

– 1999: renverse le gouvernement civil de Nawaz Sharif, qui vient de le limoger.

– 2001: s’autoproclame président. En quête de légitimité internationale, devient un allié-clé de Washington après les attentats du 11-Septembre. Un an plus tard, remporte un référendum controversé prolongeant sa présidence.

– 2007: réélu en octobre, il proclame l’état d’urgence pour « menace terroriste islamiste » et « ingérence » du pouvoir judiciaire (levé le 15 décembre).

– 2008: contraint de démissionner par la nouvelle coalition parlementaire au pouvoir. Part en exil.

– 2013: rentre au Pakistan. La justice invalide sa candidature aux élections générales et l’assigne à résidence pour son rôle présumé dans les meurtres de son ex-rivale Benazir Bhutto, du chef rebelle baloutche Akbar Bugti et dans l’assaut de l’armée contre des islamistes retranchés dans la mosquée Rouge d’Islamabad.

– 2019: condamné à mort par contumace pour « haute trahison » pour avoir imposé l’état d’urgence en 2007.

Iran: deux universitaires franco-iranienne et australienne en grève de la faim

Une universitaire française et sa collègue australienne, détenues en Iran, ont entamé une grève de la faim, a indiqué le Centre de recherches internationales (CERI) de Sciences Po Paris.

Cette grève de la faim s’accompagne d’une grève de la soif, selon d’autres sources, dont le quotidien français Le Monde.

L’anthropologue franco-iranienne Fariba Adelkhah, spécialiste du chiisme et directrice de recherche au CERI, arrêtée en juin en Iran, et Kylie Moore-Gilbert, une universitaire de Melbourne spécialiste du Moyen-Orient, sont toutes deux accusées d' »espionnage ».

« Le CERI confirme la grève de la faim entamée par Fariba Adelkhah et sa codétenue Kylie Moore-Gilbert », a déclaré mercredi soir sur Twitter le Centre de recherches internationales (CERI) de Sciences Po Paris.

Dans une lettre ouverte adressées au Centre pour les droits humains en Iran (CHRI), basé à New-York, les deux universitaires ont dit avoir été soumises à de la « torture psychologique » et à des « nombreuses violations de (leurs) droits humains fondamentaux ».

« Nous lutterons au nom de tous les universitaires et chercheurs à travers l’Iran et le Moyen-Orient qui, comme nous, ont été injustement cibles d’accusations forgées de toutes pièces », affirment-elles.

« Nous avons été prisonnières des Gardiens de la Révolution (l’armée idéologique de la République islamique, ndlr) pour un temps extrêmement long: Kylie Moore-Gilbert depuis 15 mois et Fariba Adelkhah depuis sept mois », précisent-elles.

La ministre australienne des Affaires étrangères Marise Payne a appelé l’Iran à traiter Mme Moore-Gilbert « avec équité, humanité et en accord avec les normes internationales ».

Sans confirmer le début de cette grève de la faim, elle a estimé que le sujet suscitait « la préoccupation profonde » de l’Australie et a affirmé qu' »un travail très dur » était fourni en coulisses pour assurer sa libération, disant privilégier les « voies diplomatiques ».

Outre Mme Moore-Gilbert et Mme Adelkhah, un collègue de cette dernière, Roland Marchal, spécialiste de la Corne de l’Afrique et chercheur au CERI, est détenu en Iran depuis juin.

« En ce jour de Noël, notre solidarité et nos pensées d’espoir vont vers Fariba, Roland et tous les autres prisonnières et prisonniers de l’arbitraire », a déclaré le CERI.

Le 10 décembre, le président français Emmanuel Macron avait réclamé la libération « sans délai » des deux chercheurs français, dénonçant une situation « intolérable ».

Israël: Gideon Saar, l’ancien ministre qui défie Netanyahu

Avec ses airs de comptable « gentleman », il n’a pas le charisme de son ancien mentor Benjamin Netanyahu. Mais jeudi, Gideon Saar va défier le Premier ministre à la tête du Likoud, grand parti de droite au coeur de la vie politique israélienne.

Né à Tel-Aviv, Gideon Saar, 53 ans, est une des figures du Likoud depuis une décennie et a été plusieurs fois ministre dans les gouvernements Netanyahu entre 2009 et 2014.

Surtout, il a été l’un des premiers à réclamer l’organisation d’une primaire pour désigner un nouveau chef du parti, après l’inculpation de Benjamin Netanyahu pour corruption.

Premier ministre le plus pérenne de l’histoire d’Israël, Benjamin Netanyahu a toujours refusé de désigner un successeur à la direction du parti et M. Saar l’a accusé à plusieurs reprises de l’en écarter.

Avocat et journaliste, l’aspirant chef du Likoud entre en politique en 1999 grâce à M. Netanyahu qui le nomme secrétaire du gouvernement, une fonction qu’il occupera aussi dans le gouvernement d’Ariel Sharon en 2001.

Il est élu au Parlement en 2003, puis réélu en 2006, 2009 et 2013.

La popularité de Gideon Saar grandissant au sein du parti, sa rivalité avec M. Netanyahu est devenue de notoriété publique.

En septembre 2014, alors ministre de l’Intérieur, il annonce brusquement « prendre une pause » dans sa carrière politique pour passer plus de temps avec sa famille.

Il renonce ensuite à son siège au Parlement tout en restant membre du Likoud.

Durant son absence de la scène politique, il est qualifié par les commentateurs politiques de successeur potentiel à M. Netanyahu, qui le considère comme une menace.

En avril 2017, il annonce son retour en politique.

– « Je suis prêt » –

Marié à une célèbre présentatrice et père de quatre enfants dont deux d’un premier lit, M. Saar semble plus calme que le volubile Premier ministre.

« Il tient plus du gentleman », estime Gideon Rahat, professeur de sciences politiques à l’Université hébraïque de Jérusalem. « La deuxième différence est qu’il n’est pas visé par des soupçons de corruption. »

En novembre, le procureur général a inculpé M. Netanyahu pour corruption, fraude et abus de confiance dans trois affaires. Le Premier ministre, qui nie en bloc ces accusations, n’est pas obligé de démissionner de son poste tant qu’il n’est pas condamné et que tous les appels n’ont pas été épuisés, d’après la loi.

Réélu député lors des législatives d’avril puis de septembre 2019, Gideon Saar « essaie de doubler le Premier ministre sur sa droite », affirme Ofer Zalzberg, analyste au think-tank International Crisis Group (ICG).

Plus marqué à droite que M. Netanyahu, l’ancien étudiant en sciences politiques se dit en faveur de l’annexion des colonies israéliennes en Cisjordanie occupée et appelle à restreindre le pouvoir de la Cour suprême dans ses décisions sur les questions constitutionnelles.

Alors que le Likoud, arrivé au coude-à-coude avec le parti centriste « Bleu-Blanc », ne parvient pas à atteindre une majorité nécessaire pour former un gouvernement lors de législatives en novembre, M. Netanyahu déclare envisager une primaire au sein du Likoud.

Sur Twitter, M. Saar répond du tac au tac: « Je suis prêt ». « Les gens veulent du changement à la tête du Likoud », affirme-t-il.

Le politicien aux tempes grisonnantes et aux lunettes à la monture quasi transparente, joue la carte du rassembleur au-delà de son propre camp, en misant sur ses relations avec des chefs d’autres partis et, bien qu’il n’en souffle pas mot, sur le fait qu’il n’est pas inculpé, au contraire de M. Netanyahu.

« Gideon Saar peut bâtir la prochaine coalition (gouvernementale). Il peut élargir nos appuis, non seulement avec +Bleu-Blanc+ mais avec d’autres partis de droite », estime auprès de l’AFP Sharren Haskel, une des rares députées du Likoud qui soutient ouvertement Gideon Saar.

Mais les chances de remporter ces primaires pour M. Saar, qui compte pour l’heure sur le soutien public de moins de cinq députés et d’aucun ministre, semblent pour certains encore bien minces.

Les départs ou démissions de ministres sous Macron

Le haut-commissaire aux retraites, Jean-Paul Delevoye, qui a jeté l’éponge lundi, est le 12e ministre démissionnaire – et le 16e partant – depuis le début de la présidence Macron en mai 2017.

Sept ministres avaient déjà dû démissionner en moins d’un an et demi, soit une concentration de départs inédite en début de mandat par rapport à François Hollande, Nicolas Sarkozy ou Jacques Chirac.

– Richard Ferrand et les Mutuelles de Bretagne –

A peine nommé ministre de la Cohésion des territoires, Richard Ferrand est épinglé par le Canard enchaîné qui révèle qu’en 2011 les Mutuelles de Bretagne, qu’il dirigeait alors, avaient décidé de louer des locaux commerciaux appartenant à sa compagne.

Le procureur de Brest ouvre une enquête préliminaire en juin 2017. M. Ferrand dément toute irrégularité mais annonce le 19 juin qu’il quitte le gouvernement pour briguer la présidence du groupe LREM à l’Assemblée nationale.

En octobre, le parquet de Brest classe son enquête sans suite, invoquant la prescription s’agissant d’un éventuel délit de prise illégale d’intérêts et jugeant que les infractions d’abus de confiance et d’escroquerie ne sont « pas constituées ».

Richard Ferrand prend la succession de François de Rugy à la présidence de l’Assemblée le 12 septembre 2018.

Il est mis en examen pour « prise illégale d’intérêts » dans la nuit du 11 au 12 septembre 2019 par trois juges d’instruction lillois suite à une plainte déposée par Anticor.

– Le MoDem et ses assistants parlementaires –

En mars 2017, le parquet de Paris ouvre une enquête préliminaire pour « abus de confiance » dans une affaire d’emplois fictifs présumés au Parlement européen visant 19 eurodéputés, dont deux du MoDem: Robert Rochefort et Marielle de Sarnez.

Radio France affirme qu’entre 2009 et 2014 une dizaine de salariés du parti centriste présidé par François Bayrou étaient parallèlement collaborateurs des députés européens du MoDem, au profit notamment de Marielle de Sarnez, devenue ministre des Affaires européennes, et Sylvie Goulard, ministre des Armées.

Le 9 juin 2017, la justice annonce l’ouverture d’une enquête pour « abus de confiance ». Le 21 juin, Mme Goulard quitte le gouvernement, suivie du ministre de la Justice François Bayrou et de Mme de Sarnez.

Les 29 novembre et 4 décembre 2019, Sylvie Goulard et Marielle de Sarnez sont mises en examen pour « détournement de fonds publics ». Et le 6 décembre, François Bayrou l’est à son tour pour « complicité de détournement de fonds publics ».

– Nicolas Hulot renonce –

Ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot annonce le 28 août 2018 qu’il quitte le gouvernement, déplorant un isolement sur ses dossiers et une influence excessive des lobbies sur l’Elysée. Il annonce sa décision à la radio, sans avoir prévenu l’exécutif.

François de Rugy le remplace le 4 septembre.

– Laura Flessel et Gérard Collomb –

La ministre des Sports Laura Flessel annonce le 4 septembre 2018 son départ du gouvernement pour des « raisons personnelles », vraisemblablement liées à la situation fiscale de son mari.

Le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb, qui a maladroitement fait savoir qu’il quitterait le gouvernement en 2019 pour préparer sa candidature à la mairie de Lyon, présente sa démission le 1er octobre 2018. Comme Emmanuel Macron la refuse, il dit à la presse la maintenir, contraignant le président à l’accepter le 3 octobre.

– Remaniements et départs volontaires –

Deux semaines plus tard, le 16 octobre 2018, l’Elysée procède à un remaniement marqué par quatre départs – Françoise Nyssen, Delphine Gény-Stephann, Stéphane Travert et Jacques Mézard – qui portent à cette date à 11 leur nombre total depuis le début de l’ère Macron.

Christophe Castaner prend l’Intérieur. Huit nouveaux membres entrent au gouvernement.

Le 27 mars 2019, l’Elysée annonce les départs des ministres Nathalie Loiseau, Benjamin Griveaux et Mounir Mahjoubi, la première pour sa campagne aux élections européennes de mai et les deux autres briguant l’investiture LREM pour les municipales de 2020 à Paris. Le 31 mars l’Elysée annonce les nominations de Sibeth Ndiaye au poste de porte-parole du gouvernement, Amélie de Montchalin comme secrétaire d’Etat aux Affaires européennes et Cédric O comme secrétaire d’Etat au Numérique.

– Rugy s’en va –

Le 16 juillet 2019, le ministre d’État à la Transition écologique François de Rugy démissionne après des révélations de Mediapart concernant son train de vie supposé fastueux, photos de homards et champagne à l’appui.

Il s’estime ensuite « blanchi » par les enquêtes du gouvernement et de l’Assemblée concernant le montant des travaux dans son logement de fonction au ministère, et les dîners fastueux lorsqu’il présidait l’Assemblée nationale. Il s’engage toutefois à rembourser trois de ces dîners jugés d’un « niveau manifestement excessif » par l’enquête.

– Delevoye jette l’éponge –

Sur la sellette depuis plusieurs jours, en plein conflit sur la réforme des retraites, Jean-Paul Delevoye, le « Monsieur retraites » du gouvernement, préfère se retirer et sa démission est acceptée « avec regret » par Emmanuel Macron.

M. Delevoye avait reconnu avoir omis de déclarer sa fonction d’administrateur bénévole dans un institut de formation de l’assurance, l’Ifpass, et a rectifié ce week-end sa déclaration d’intérêts en déclarant 13 mandats, dont 11 bénévoles, soit dix de plus que dans la version initiale.

M. Delevoye avait aussi cumulé sa fonction gouvernementale avec celle, rémunérée, de président de Parallaxe, un institut de réflexion sur l’éducation, cumul déclaré mais pas autorisé, ce qu’il dit avoir appris ensuite.

Israël: Gideon Saar, l’ancien ministre qui défie Netanyahu

Avec ses airs de comptable « gentleman », il n’a pas le charisme de son ancien mentor Benjamin Netanyahu. Mais jeudi, Gideon Saar va défier le Premier ministre à la tête du Likoud, grand parti de droite au coeur de la vie politique israélienne.

Né à Tel-Aviv, Gideon Saar, 53 ans, est une des figures du Likoud depuis une décennie et a été plusieurs fois ministre dans les gouvernements Netanyahu entre 2009 et 2014.

Surtout, il a été l’un des premiers à réclamer l’organisation d’une primaire pour désigner un nouveau chef du parti, après l’inculpation de Benjamin Netanyahu pour corruption.

Premier ministre le plus pérenne de l’histoire d’Israël, Benjamin Netanyahu a toujours refusé de désigner un successeur à la direction du parti et M. Saar l’a accusé à plusieurs reprises de l’en écarter.

Avocat et journaliste, l’aspirant chef du Likoud entre en politique en 1999 grâce à M. Netanyahu qui le nomme secrétaire du gouvernement, une fonction qu’il occupera aussi dans le gouvernement d’Ariel Sharon en 2001.

Il est élu au Parlement en 2003, puis réélu en 2006, 2009 et 2013.

La popularité de Gideon Saar grandissant au sein du parti, sa rivalité avec M. Netanyahu est devenue de notoriété publique.

En septembre 2014, alors ministre de l’Intérieur, il annonce brusquement « prendre une pause » dans sa carrière politique pour passer plus de temps avec sa famille.

Il renonce ensuite à son siège au Parlement tout en restant membre du Likoud.

Durant son absence de la scène politique, il est qualifié par les commentateurs politiques de successeur potentiel à M. Netanyahu, qui le considère comme une menace.

En avril 2017, il annonce son retour en politique.

– « Je suis prêt » –

Marié à une célèbre présentatrice et père de quatre enfants dont deux d’un premier lit, M. Saar semble plus calme que le volubile Premier ministre.

« Il tient plus du gentleman », estime Gideon Rahat, professeur de sciences politiques à l’Université hébraïque de Jérusalem. « La deuxième différence est qu’il n’est pas visé par des soupçons de corruption. »

En novembre, le procureur général a inculpé M. Netanyahu pour corruption, fraude et abus de confiance dans trois affaires. Le Premier ministre, qui nie en bloc ces accusations, n’est pas obligé de démissionner de son poste tant qu’il n’est pas condamné et que tous les appels n’ont pas été épuisés, d’après la loi.

Réélu député lors des législatives d’avril puis de septembre 2019, Gideon Saar « essaie de doubler le Premier ministre sur sa droite », affirme Ofer Zalzberg, analyste au think-tank International Crisis Group (ICG).

Plus marqué à droite que M. Netanyahu, l’ancien étudiant en sciences politiques se dit en faveur de l’annexion des colonies israéliennes en Cisjordanie occupée et appelle à restreindre le pouvoir de la Cour suprême dans ses décisions sur les questions constitutionnelles.

Alors que le Likoud, arrivé au coude-à-coude avec le parti centriste « Bleu-Blanc », ne parvient pas à atteindre une majorité nécessaire pour former un gouvernement lors de législatives en novembre, M. Netanyahu déclare envisager une primaire au sein du Likoud.

Sur Twitter, M. Saar répond du tac au tac: « Je suis prêt ». « Les gens veulent du changement à la tête du Likoud », affirme-t-il.

Le politicien aux tempes grisonnantes et aux lunettes à la monture quasi transparente, joue la carte du rassembleur au-delà de son propre camp, en misant sur ses relations avec des chefs d’autres partis et, bien qu’il n’en souffle pas mot, sur le fait qu’il n’est pas inculpé, au contraire de M. Netanyahu.

« Gideon Saar peut bâtir la prochaine coalition (gouvernementale). Il peut élargir nos appuis, non seulement avec +Bleu-Blanc+ mais avec d’autres partis de droite », estime auprès de l’AFP Sharren Haskel, une des rares députées du Likoud qui soutient ouvertement Gideon Saar.

Mais les chances de remporter ces primaires pour M. Saar, qui compte pour l’heure sur le soutien public de moins de cinq députés et d’aucun ministre, semblent pour certains encore bien minces.

Les départs ou démissions de ministres sous Macron

Le haut-commissaire aux retraites, Jean-Paul Delevoye, qui a jeté l’éponge lundi, est le 12e ministre démissionnaire – et le 16e partant – depuis le début de la présidence Macron en mai 2017.

Sept ministres avaient déjà dû démissionner en moins d’un an et demi, soit une concentration de départs inédite en début de mandat par rapport à François Hollande, Nicolas Sarkozy ou Jacques Chirac.

– Richard Ferrand et les Mutuelles de Bretagne –

A peine nommé ministre de la Cohésion des territoires, Richard Ferrand est épinglé par le Canard enchaîné qui révèle qu’en 2011 les Mutuelles de Bretagne, qu’il dirigeait alors, avaient décidé de louer des locaux commerciaux appartenant à sa compagne.

Le procureur de Brest ouvre une enquête préliminaire en juin 2017. M. Ferrand dément toute irrégularité mais annonce le 19 juin qu’il quitte le gouvernement pour briguer la présidence du groupe LREM à l’Assemblée nationale.

En octobre, le parquet de Brest classe son enquête sans suite, invoquant la prescription s’agissant d’un éventuel délit de prise illégale d’intérêts et jugeant que les infractions d’abus de confiance et d’escroquerie ne sont « pas constituées ».

Richard Ferrand prend la succession de François de Rugy à la présidence de l’Assemblée le 12 septembre 2018.

Il est mis en examen pour « prise illégale d’intérêts » dans la nuit du 11 au 12 septembre 2019 par trois juges d’instruction lillois suite à une plainte déposée par Anticor.

– Le MoDem et ses assistants parlementaires –

En mars 2017, le parquet de Paris ouvre une enquête préliminaire pour « abus de confiance » dans une affaire d’emplois fictifs présumés au Parlement européen visant 19 eurodéputés, dont deux du MoDem: Robert Rochefort et Marielle de Sarnez.

Radio France affirme qu’entre 2009 et 2014 une dizaine de salariés du parti centriste présidé par François Bayrou étaient parallèlement collaborateurs des députés européens du MoDem, au profit notamment de Marielle de Sarnez, devenue ministre des Affaires européennes, et Sylvie Goulard, ministre des Armées.

Le 9 juin 2017, la justice annonce l’ouverture d’une enquête pour « abus de confiance ». Le 21 juin, Mme Goulard quitte le gouvernement, suivie du ministre de la Justice François Bayrou et de Mme de Sarnez.

Les 29 novembre et 4 décembre 2019, Sylvie Goulard et Marielle de Sarnez sont mises en examen pour « détournement de fonds publics ». Et le 6 décembre, François Bayrou l’est à son tour pour « complicité de détournement de fonds publics ».

– Nicolas Hulot renonce –

Ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot annonce le 28 août 2018 qu’il quitte le gouvernement, déplorant un isolement sur ses dossiers et une influence excessive des lobbies sur l’Elysée. Il annonce sa décision à la radio, sans avoir prévenu l’exécutif.

François de Rugy le remplace le 4 septembre.

– Laura Flessel et Gérard Collomb –

La ministre des Sports Laura Flessel annonce le 4 septembre 2018 son départ du gouvernement pour des « raisons personnelles », vraisemblablement liées à la situation fiscale de son mari.

Le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb, qui a maladroitement fait savoir qu’il quitterait le gouvernement en 2019 pour préparer sa candidature à la mairie de Lyon, présente sa démission le 1er octobre 2018. Comme Emmanuel Macron la refuse, il dit à la presse la maintenir, contraignant le président à l’accepter le 3 octobre.

– Remaniements et départs volontaires –

Deux semaines plus tard, le 16 octobre 2018, l’Elysée procède à un remaniement marqué par quatre départs – Françoise Nyssen, Delphine Gény-Stephann, Stéphane Travert et Jacques Mézard – qui portent à cette date à 11 leur nombre total depuis le début de l’ère Macron.

Christophe Castaner prend l’Intérieur. Huit nouveaux membres entrent au gouvernement.

Le 27 mars 2019, l’Elysée annonce les départs des ministres Nathalie Loiseau, Benjamin Griveaux et Mounir Mahjoubi, la première pour sa campagne aux élections européennes de mai et les deux autres briguant l’investiture LREM pour les municipales de 2020 à Paris. Le 31 mars l’Elysée annonce les nominations de Sibeth Ndiaye au poste de porte-parole du gouvernement, Amélie de Montchalin comme secrétaire d’Etat aux Affaires européennes et Cédric O comme secrétaire d’Etat au Numérique.

– Rugy s’en va –

Le 16 juillet 2019, le ministre d’État à la Transition écologique François de Rugy démissionne après des révélations de Mediapart concernant son train de vie supposé fastueux, photos de homards et champagne à l’appui.

Il s’estime ensuite « blanchi » par les enquêtes du gouvernement et de l’Assemblée concernant le montant des travaux dans son logement de fonction au ministère, et les dîners fastueux lorsqu’il présidait l’Assemblée nationale. Il s’engage toutefois à rembourser trois de ces dîners jugés d’un « niveau manifestement excessif » par l’enquête.

– Delevoye jette l’éponge –

Sur la sellette depuis plusieurs jours, en plein conflit sur la réforme des retraites, Jean-Paul Delevoye, le « Monsieur retraites » du gouvernement, préfère se retirer et sa démission est acceptée « avec regret » par Emmanuel Macron.

M. Delevoye avait reconnu avoir omis de déclarer sa fonction d’administrateur bénévole dans un institut de formation de l’assurance, l’Ifpass, et a rectifié ce week-end sa déclaration d’intérêts en déclarant 13 mandats, dont 11 bénévoles, soit dix de plus que dans la version initiale.

M. Delevoye avait aussi cumulé sa fonction gouvernementale avec celle, rémunérée, de président de Parallaxe, un institut de réflexion sur l’éducation, cumul déclaré mais pas autorisé, ce qu’il dit avoir appris ensuite.

En Syrie, des poêles aux écorces de pistache pour lutter contre le froid

Dans son salon, à Tal al-Karama, dans le nord-ouest de la Syrie, Abou Walid installe un poêle artisanal, puis y verse des écorces de pistache pour attiser les flammes et se réchauffer.

Cette technique pour parer au froid de l’hiver, de plus en plus répandue dans la province d’Idleb, permet de remplacer le bois ou le mazout couramment utilisés dans le monde arabe pour alimenter les poêles.

Mais en Syrie, une pénurie de ces combustibles pousse les habitants à opter de plus en plus pour les écorces de pistache, comme à Tal al-Karama, petite ville située au nord d’Idleb.

« La pénurie de mazout nous a incités à chercher des alternatives », confie Abou Walid à l’AFP.

Ce sont ses nouveaux voisins, venus en raison du conflit à Tal al-Karama depuis la ville de Khan Cheikhoun, dans le sud d’Idleb, qui lui ont fait découvrir ce combustible d’un genre différent.

Devant sa maison, Abou Walid a empilé une quinzaine de sacs remplis à ras bord de coques de pistache, pour être certain d’avoir suffisamment de provision les jours de grand froid.

Cette technique de chauffage est « saine, elle ne dégage ni odeur ni gaz (…) et coûte moins cher que le mazout » affirme-t-il.

Importées essentiellement de la Turquie voisine, ces écorces inflammables sont généralement vendues à 175 dollars (157 euros) la tonne, ce qui permet de tenir tout l’hiver. Le baril de pétrole, lui, coûte environ 130 dollars (117 euros) et s’épuise généralement en un mois.

– Trop cher pour beaucoup –

Saddiq Alwane a dû fuir sa maison à Khan Cheikhoun, cible de raids et combats meurtriers. Depuis son début en 2011, le conflit syrien a fait plus de 370.000 morts et des millions de déplacés et réfugiés.

Depuis le 16 décembre, une offensive du régime syrien contre la province d’Idleb –qui échappe toujours en partie au contrôle de Damas et est dominée par les jihadistes du groupe Hayat Tahrir al-Cham (HTS)– a jeté sur les routes plus de 40.000 Syriens du sud de la région, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

Dans ses bagages, M. Alwane a emmené son savoir-faire dans la confection de poêles spécialement élaborés pour brûler les coques de pistache.

A Dana, il a mis en place une petite fabrique où 15 employés s’activent pour satisfaire au mieux une demande en constante croissance.

Constitué d’une chambre de combustion en aluminium fixée sur une planche surélevée et reliée à une batterie de voiture ainsi que d’un long conduit cylindrique, chaque poêle est vendu entre 100 et 130 dollars (entre 90 et 117 euros).

En lançant son affaire, M. Alwane ne s’attendait pas à un tel succès.

« Je prévoyais une production de 500 poêles (…) Mais nous sommes déjà à 2.500 unités produites et les commandes se poursuivent », se réjouit-il.

Mais son prix reste inabordable pour les dizaines de milliers de déplacés vivant dans des conditions extrêmes dans des camps improvisés, où les besoins en chauffage sont encore plus cruciaux.

– Froid et pluie –

A elle seule, l’ouest d’Idleb accueille 40 campements similaires dans lesquels vivent environ 18.000 personnes, majoritairement venus de la province voisine de Lattaquié.

Au coeur de l’hiver, les gérants officieux de ces camps se plaignent d’un assèchement des aides internationales, comme Hassan Darwich, 35 ans, lui-même déplacé.

« La direction du camp est incapable de satisfaire les besoins des déplacés », avoue-t-il. « Et les aides des organisations humanitaires se font rares. »

A Kherbit al-Joz, un village situé dans l’ouest de la province d’Idleb, les pluies torrentielles ont récemment inondé des tentes de fortune abritant des déplacés.

Depuis qu’il a fui il y a cinq ans son village natal dans la province de Lattaquié, Hussein Mohamed Berro, 51 ans, ne rêve que d’une seule chose: « rentrer chez lui ».

En attendant, ce père de cinq enfants survit en coupant du bois, qu’il revend en partie comme combustible. Il en utilise aussi une partie pour consolider sa tente, en lambeaux, qui ne protège sa famille ni du froid mordant l’hiver, ni des étés caniculaires.

Mais, soupire-t-il, « je préfère les fortes pluies et les inondations à un immeuble qui s’effondre sur nos têtes » après un bombardement.

Les grandes dates de Pervez Musharraf

Voici les grandes dates de l’ex-président pakistanais Pervez Musharraf, condamné à mort par contumace mardi pour « haute trahison ».

– 11 août 1943 : naissance à Delhi. Sa famille émigre en 1947 vers le Pakistan tout juste né.

– 1964: rejoint un régiment d’artillerie. Participe au conflit avec l’Inde, puis devient membre d’un commando d’élite.

– 1998: nommé chef d’état-major des armées.

– 1999: renverse le gouvernement civil de Nawaz Sharif, qui vient de le limoger.

– 2001: s’autoproclame président. En quête de légitimité internationale, devient un allié-clé de Washington après les attentats du 11-Septembre. Un an plus tard, remporte un référendum controversé prolongeant sa présidence.

– 2007: réélu en octobre, il proclame l’état d’urgence pour « menace terroriste islamiste » et « ingérence » du pouvoir judiciaire (levé le 15 décembre).

– 2008: contraint de démissionner par la nouvelle coalition parlementaire au pouvoir. Part en exil.

– 2013: rentre au Pakistan. La justice invalide sa candidature aux élections générales et l’assigne à résidence pour son rôle présumé dans les meurtres de son ex-rivale Benazir Bhutto, du chef rebelle baloutche Akbar Bugti et dans l’assaut de l’armée contre des islamistes retranchés dans la mosquée Rouge d’Islamabad.

– 2019: condamné à mort par contumace pour « haute trahison » pour avoir imposé l’état d’urgence en 2007.

Cortège funéraire et incendies en Irak en pleine révolte

La mort d’un militant visé par un attentat et la tentative d’assassinat d’un célèbre satiriste font gronder la colère des Irakiens, qui poursuivent mercredi leur mobilisation en dépit du vote d’une réforme électorale qu’ils réclamaient.

Dans la nuit, d’immenses flammes rougeoyantes se sont de nouveau élevées au-dessus de plusieurs villes du sud de l’Irak, en révolte, comme Bagdad, depuis près de trois mois.

A Diwaniyah, à 200 kilomètres au sud de Bagdad, elles ont dévoré les sièges de deux puissantes milices: l’organisation Badr, tenue par le chef des paramilitaires pro-Iran au Parlement, Hadi al-Ameri, et Assaïb Ahl al-Haq, dont le chef est depuis début décembre sous le coup de sanctions de Washington, notamment pour « enlèvements, meurtres et tortures ».

Mercredi, des centaines de manifestants ont par ailleurs formé une procession funéraire autour du cercueil de Thaër al-Tayeb, militant en vue à Diwaniyah, sous un grand drapeau irakien.

Ils dénonçaient la mort dans la nuit de ce militant qui avait rejoint en octobre la place Tahrir de Bagdad, épicentre de la révolte inédite qui secoue l’Irak et a déjà été marquée par près de 460 morts et 25.000 blessés.

– « Faire taire la révolution » –

M. Tayeb a succombé à ses blessures après avoir été touché par une explosion le 15 décembre visant sa voiture, à bord de laquelle il se trouvait avec un autre militant, Ali al-Madani, qui a également été hospitalisé.

Depuis près de trois mois, les intimidations et assassinats de manifestants ou de militants n’ont cessé d’escalader. Des dizaines d’entre eux ont été enlevés, souvent devant chez eux alors qu’ils rentraient de manifestations, parfois même à l’intérieur de leur domicile.

En outre, plusieurs militants ont été assassinés, quasiment toujours par balles et généralement en pleine rue.

Cette campagne, accuse l’ONU, est le fait de « milices » pour tenter de faire taire une révolte inédite parce que spontanée, qui réclame la mise à bas de tout le système politique en Irak, ses politiciens avec.

Mardi soir de nouveau, un satiriste dont le programme télévisé est très suivi en Irak, Aws Fadhil a été visé par trois balles, qui ont touché sa voiture sans l’atteindre. Il a aussitôt publié sur les réseaux sociaux des vidéos montrant les impacts de balles sur son pare-brise et la portière de sa voiture.

Dans une autre vidéo, il affirme: « ils visent ceux qui soutiennent la révolution pour les faire taire (…) mais on poursuit notre révolution, on a déjà atteint un objectif, le Parlement a voté le scrutin uninominal ».

Mardi soir, le Parlement a approuvé l’unique réforme proposée depuis le début de la révolte, celle de la loi électorale.

Les législatives se feront désormais au scrutin uninominal et non plus selon un complexe système mêlant proportionnelle et scrutin de listes.

– Réforme au profit des notables –

Les circonscriptions seront également redessinées, mais le Parlement n’a pas jusqu’ici précisé comment.

De nombreux observateurs mettent toutefois en garde contre le fait qu’un tel redécoupage privilégie les grands partis et les notables locaux et tribaux au détriment des indépendants et des technocrates que les manifestants veulent voir accéder au pouvoir.

Malgré cette avancée, après avoir faibli quelques semaines, la contestation a repris de plus belle depuis dimanche. Les Irakiens dénoncent dans la rue leurs dirigeants qu’ils jugent « corrompus » et « incompétents », alors que ces derniers sont paralysés, incapables de s’accorder sur le nom d’un nouveau Premier ministre.

Mercredi, les manifestants étaient ainsi de nouveau rassemblés sur la place Tahrir de Bagdad ainsi qu’à Kerbala, Nassiriya ou à Bassora, grande ville pétrolière du sud. C’est le gouverneur de cette cité, la plus riche en or noir du pays mais aussi l’une des plus délaissée en termes d’infrastructures, qui est désormais pressenti pour devenir Premier ministre.

Assaad al-Aïdani est soutenu par les pro-Iran qui ont dû changer de candidat, le ministre démissionnaire de l’Enseignement supérieur, Qoussaï al-Souheil, pour lequel ils poussaient depuis des semaines ayant reçu un veto du président Barham Saleh, seul habilité à présenter un nom au Parlement.

Au moins 16 morts dans le typhon qui a balayé les Philippines à Noël

Le typhon Phanfone, qui a balayé le jour de Noël des villages reculés et des zones touristiques du centre des Philippines, a fait au moins 16 morts, ont annoncé jeudi les autorités locales.

Ce typhon, qui s’accompagnait de rafales de vent atteignant les 195 km/h, a provoqué d’importants dégâts matériels, arrachant les toits des maisons et renversant des poteaux électriques.

Dans les zones les plus sinistrées, les réseaux internet et téléphoniques étaient toujours coupés jeudi.

Au moins 16 personnes vivant dans des villages ou des villes dans le groupe d’îles des Visayas, dans le centre du pays, ont été tuées, ont indiqué des responsables de l’autorité nationale de gestion des catastrophes.

Phanfone a frappé entre autres la petite île de Boracay (centre), celle de Coron (ouest) ainsi que d’autres destinations très prisées des touristes, notamment étrangers, pour leurs plages de sable blanc.

L’aéroport de Kalibo, qui dessert Boracay, a subi d’importants dégâts, selon un touriste coréen qui s’est retrouvé bloqué et a fourni des images à l’AFP.

« Les routes demeurent coupées mais des moyens sont mis en oeuvre pour déblayer les dégâts. C’est assez grave », a déclaré Jung Byung Joon sur le réseau social Instagram.

« Tout ce qui se trouve dans un rayon de moins de 100 mètres autour de l’aéroport semble endommagé. A l’aéroport, il y a beaucoup de personnes déçues car leurs vols ont été annulés », a-t-il expliqué.

– Noël dans des abris –

« Les taxis roulent mais il y a du vent et il pleut toujours donc personne ne veut quitter l’aéroport, notamment moi », selon ce touriste.

Quoique moins puissant, Phanfone a suivi la même trajectoire que le typhon Haiyan, le plus dévastateur enregistré dans le pays, qui avait fait plus de 7.300 morts et disparus en 2013, frappant particulièrement la ville de Tacloban.

« C’est comme le petit frère de Haiyan. Il est moins destructeur, mais il a suivi une trajectoire similaire », a expliqué à l’AFP Cindy Ferrer, chargée de la communication au sein du service de gestion des catastrophes de la région des Visayas occidentales.

Dans ce pays à très grande majorité catholique, des dizaines de milliers de personnes ont été contraintes de quitter leurs maisons et de passer le réveillon et le jour de Noël dans des abris.

Un grand nombre de Philippins n’ont pas pu réveillonner au sein de leur famille, en raison de l’arrêt des liaisons aériennes et par ferries.

Parmi les personnes tuées, figure un policier qui a été électrocuté par la chute d’un poteau électrique au cours d’une patrouille.

Le typhon, en train de s’affaiblir, s’éloignait peu à peu du pays jeudi, se dirigeant vers la mer de Chine méridionale, selon le centre de prévisions météorologiques Weather Philippines.

En moyenne, une vingtaine de typhons et tempêtes tropicales balayent chaque année les Philippines, faisant des centaines de morts. Mi-décembre, une violente tempête tropicale dans le nord du pays avait fait 13 morts.

En Libye, le calvaire de déplacés du sud de Tripoli pour se loger

Il y a des mois déjà, Laila Mohamad a eu à peine le temps de prendre quelques affaires avant de quitter sa maison précipitamment pour mettre ses enfants à l’abri des bombardements, hors de la banlieue sud de Tripoli, la capitale libyenne.

Ballotée d’un logement à l’autre, tandis que les loyers flambent, elle a épuisé toutes ses économies et fini, comme des dizaines d’autres familles, par squatter un appartement dans des immeubles inachevés du quartier de Tarik al-Sekka, en centre-ville de Tripoli.

Comme elle, plus de 140.000 Libyens ont fui les combats qui ont éclaté en banlieue sud de la capitale avec l’offensive lancée en avril par le maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’est du pays, pour tenter de prendre le contrôle de Tripoli, siège du gouvernement d’union(GNA).

A Tarik al-Sekka, six immeubles comptant un total de 150 appartements ont été laissés en chantier depuis 2008 en raison d’un contentieux immobilier.

Aujourd’hui, les squelettes gris de ces constructions à l’abandon abritent plus de 170 familles déplacées. Pour certaines d’entre elles, « c’est un cadeau du ciel », sinon, « c’était la rue ».

Mais « nous vivons comme des animaux. Sans eau, sans électricité, sans tout-à-l’égout », souligne auprès de l’AFP Laila Mohamad.

– « Vie digne » –

« Tout ce que nous voulons, c’est une vie digne », s’insurge cette mère de sept enfants, selon qui le fils cadet est désormais atteint d’une maladie respiratoire chronique. « Il a failli mourir à cause de la poussière! », clame-t-elle.

Samira, qui occupe avec ses quatre enfants un modeste pièce dans un immeuble voisin, dit avoir privilégié la chaleur de la promiscuité à davantage d’indépendance mais aussi de froideur.

Dans la pièce de huit mètres carrés, elle dit se sentir en sécurité, et loue la générosité d’un « bienfaiteur » qui lui a payé une porte et une fenêtre. « Même si ce n’est pas l’idéal, au moins c’est gratuit », ajoute-t-elle.

Samira avait choisi, dans un premier temps, de rester coûte que coûte dans sa maison d’Al-Khallatat, au sud de Tripoli, malgré la « terreur » due aux mois de combats.

Ce n’est qu’après la chute d’une roquette près de sa maison qu’elle s’est résignée à partir, raconte-t-elle.

Les immeubles squattés dans le centre-ville sont situés à quelques dizaines de mètres à peine du siège du GNA, qui semble avoir été dépassé par l’afflux des déplacés.

– « Inaction » –

Même si elle est membre d’un « Comité de crise » du GNA, Mayssoun al-Diab, chargée des déplacés, ne ménage pas le gouvernement, en critiquant l' »inaction des autorités ».

Selon elle, le gouvernement a été incapable de trouver des logements de substitution à ces victimes de l’offensive du maréchal Haftar, livrant ces familles à l’avidité des bailleurs.

« Le gouvernement ne leur a rien offert, même pas un soutien moral », dit-elle.

Son comité a d’abord réquisitionné des écoles, des bâtiments publics et des hôtels. Mais, face au nombre croissant de déplacés, la poursuite des combats et avec la rentrée scolaire, de nombreuses familles se sont retrouvées à la rue.

Après avoir trouvé refuge durant plusieurs mois dans une école de Tripoli, Khairi al-Doukali et les siens ont ainsi été « chassés avec des dizaines de familles », à l’heure du retour des écoliers.

Eux aussi ont terminé leur errement dans les immeubles « fantômes » de Tarik al-Sekka.

Relayé sur les réseaux sociaux, le calvaire de ces déplacés a ému des Tripolitains mieux lotis, qui leur sont venus en aide, alors qu’aucune issue au conflit libyen n’apparaît en vue.

Quotidiennement, ces habitants viennent apporter de la nourriture, des couvertures et des vêtements, explique Salem el-Chatti, membre d’un collectif de déplacés.

« Nous essayons de distribuer les dons (…) le plus équitablement possible », signale-t-il.

Abdel-Atti, un de ces Tripolitains, arrive les bras chargés d’un matelas et de couvertures.

« Je passe devant ces immeubles tous les jours et ça me fend le coeur que mes enfants mangent, boivent et dorment au chaud alors que nos frères vivent ce drame », résume-t-il.

Algérie: le puissant général Ahmed Gaïd Salah enterré comme un chef d’Etat

L’Algérie a enterré mercredi, lors de funérailles dignes d’un chef de l’Etat, le puissant général Ahmed Gaïd Salah, homme fort de fait du pays ces derniers mois, qui s’était imposé en gardien du « système » au pouvoir face à un mouvement populaire massif de contestation.

Exposée toute la matinée au Palais du peuple, bâtiment d’apparat du centre de la capitale, sa dépouille, devant laquelle hauts dignitaires et citoyens se sont recueillis, a pris à la mi-journée le chemin du cimetière d’El Alia, à une dizaine de km.

Chef d’état-major depuis 2004 de l’armée algérienne, institution pilier du régime qui dirige l’Algérie depuis son indépendance en 1962, le général Gaïd Salah, décédé lundi à 79 ans d’une crise cardiaque, y a été inhumé dans l’après-midi, au sein du carré des Martyrs, où reposent les anciens chefs d’Etat et les grandes figures de la lutte contre le pouvoir colonial français.

Des milliers d’Algériens se sont rassemblés devant le Palais du Peuple et le long du parcours, durant lequel certains ont accompagné à pied le convoi, ouvert par un camion militaire et encadré par de nombreux motards de la police.

La dépouille du général était transportée sur un affût de canon tiré par un véhicule de transport de troupes blindé couvert de fleurs.

Une foule impressionnante, rarement vue pour des funérailles officielles, attendait massée aux portes du cimetière. La cérémonie était retransmise en direct par la télévision nationale, dont le coin de l’écran, barré de noir, affichait une photo martiale du défunt et un logo en arabe: « Au revoir Lion de l’Algérie ».

– Salve d’honneur –

Dans son oraison funèbre, le général Boualem Madi, directeur de la Communication du ministère de la Défense, a salué dans le général Gaïd Salah « un héros parmi les héros de l’Algérie ».

« Pas une goutte de sang n’a été versée et il a ramené l’Algérie à bon port », a-t-il déclaré, en référence à la gestion par l’armée du mouvement (« Hirak ») de contestation du régime qui agite l’Algérie depuis le 22 février, et à la récente présidentielle, portée à bout de bras par le général Gaïd Salah pour élire un successeur à Abdelaziz Bouteflika, poussé à la démission en avril.

« Dieu a préservé sa vie jusqu’à l’accomplissement de sa mission », a ajouté le général Madi.

Le général Gaïd Salah est décédé lundi quatre jours à peine après l’entrée en fonctions du président Abdelmadjid Tebboune, dont il était réputé proche, élu le 12 décembre lors d’un scrutin massivement boudé par les électeurs et rejeté par le « Hirak ».

Le cercueil a ensuite été mis en terre, au son de la sonnerie aux morts et d’une salve d’honneur, devant un parterre de hauts responsables politiques et militaires, dont M. Tebboune, Abdelkader Bensalah, qui a assuré l’intérim après la démission de M. Bouteflika, le général Saïd Chengriha, qui assure l’intérim du chef d’état-major ou le général Benali Benali, commandant de la Garde républicaine.

Toute la matinée, le cercueil recouvert du drapeau national et entouré de quatre officiers de différents corps d’armée, avait été exposé au Palais du Peuple, ancienne résidence des gouverneurs ottomans bâtie au 18e siècle, devenue lieu de manifestations et cérémonies officielles de l’Etat algérien.

Y reposait sur un coussin le collier de « Sadr » dans l’Ordre national du Mérite, une dignité réservée habituellement aux chefs de l’Etat, à laquelle l’avait élevé M. Tebboune, lors de son investiture le 19 décembre, dernière apparition publique du général Gaïd Salah.

– Maître du pays –

Chef d’état-major de l’armée durant 15 ans –un record–, promu en outre vice-ministre de la Défense depuis 2013, le général Gaïd Salah était apparu ces derniers mois comme le gardien du « système » au pouvoir face au « Hirak ».

Durant plus de huit mois, il s’est affiché comme le maître du pays, donnant ses instructions à un pouvoir civil éteint depuis la démission d’Abdelaziz Bouteflika, et fut le visage public du haut commandement militaire, plus habitué à exercer son pouvoir en coulisses, derrière une façade civile.

Nommé à ses postes par le président Bouteflika, le général Gaïd Salah fut jusqu’en avril d’une loyauté sans faille envers celui qui l’avait fait roi, avant de le sacrifier brutalement à la contestation.

Son nom était conspué ces derniers mois dans les manifestations, tant pour la répression contre le « Hirak » que pour son acharnement à organiser une présidentielle vue par les contestataires comme un artifice permettant la survie du « système » dont ils exigent toujours le démantèlement.

A la télévision nationale, les commentateurs ont évoqué « un hommage exceptionnel pour un homme exceptionnel » qui a « inscrit son nom en lettres d’or dans l’histoire de l’Algérie ».

Algérie: le puissant général Ahmed Gaïd Salah enterré comme un chef d’Etat

L’Algérie a enterré mercredi, lors de funérailles dignes d’un chef de l’Etat, le puissant général Ahmed Gaïd Salah, homme fort de fait du pays ces derniers mois, qui s’était imposé en gardien du « système » au pouvoir face à un mouvement populaire massif de contestation.

Exposée toute la matinée au Palais du peuple, bâtiment d’apparat du centre de la capitale, sa dépouille, devant laquelle hauts dignitaires et citoyens se sont recueillis, a pris à la mi-journée le chemin du cimetière d’El Alia, à une dizaine de km.

Chef d’état-major depuis 2004 de l’armée algérienne, institution pilier du régime qui dirige l’Algérie depuis son indépendance en 1962, le général Gaïd Salah, décédé lundi à 79 ans d’une crise cardiaque, y a été inhumé dans l’après-midi, au sein du carré des Martyrs, où reposent les anciens chefs d’Etat et les grandes figures de la lutte contre le pouvoir colonial français.

Des milliers d’Algériens se sont rassemblés devant le Palais du Peuple et le long du parcours, durant lequel certains ont accompagné à pied le convoi, ouvert par un camion militaire et encadré par de nombreux motards de la police.

La dépouille du général était transportée sur un affût de canon tiré par un véhicule de transport de troupes blindé couvert de fleurs.

Une foule impressionnante, rarement vue pour des funérailles officielles, attendait massée aux portes du cimetière. La cérémonie était retransmise en direct par la télévision nationale, dont le coin de l’écran, barré de noir, affichait une photo martiale du défunt et un logo en arabe: « Au revoir Lion de l’Algérie ».

– Salve d’honneur –

Dans son oraison funèbre, le général Boualem Madi, directeur de la Communication du ministère de la Défense, a salué dans le général Gaïd Salah « un héros parmi les héros de l’Algérie ».

« Pas une goutte de sang n’a été versée et il a ramené l’Algérie à bon port », a-t-il déclaré, en référence à la gestion par l’armée du mouvement (« Hirak ») de contestation du régime qui agite l’Algérie depuis le 22 février, et à la récente présidentielle, portée à bout de bras par le général Gaïd Salah pour élire un successeur à Abdelaziz Bouteflika, poussé à la démission en avril.

« Dieu a préservé sa vie jusqu’à l’accomplissement de sa mission », a ajouté le général Madi.

Le général Gaïd Salah est décédé lundi quatre jours à peine après l’entrée en fonctions du président Abdelmadjid Tebboune, dont il était réputé proche, élu le 12 décembre lors d’un scrutin massivement boudé par les électeurs et rejeté par le « Hirak ».

Le cercueil a ensuite été mis en terre, au son de la sonnerie aux morts et d’une salve d’honneur, devant un parterre de hauts responsables politiques et militaires, dont M. Tebboune, Abdelkader Bensalah, qui a assuré l’intérim après la démission de M. Bouteflika, le général Saïd Chengriha, qui assure l’intérim du chef d’état-major ou le général Benali Benali, commandant de la Garde républicaine.

Toute la matinée, le cercueil recouvert du drapeau national et entouré de quatre officiers de différents corps d’armée, avait été exposé au Palais du Peuple, ancienne résidence des gouverneurs ottomans bâtie au 18e siècle, devenue lieu de manifestations et cérémonies officielles de l’Etat algérien.

Y reposait sur un coussin le collier de « Sadr » dans l’Ordre national du Mérite, une dignité réservée habituellement aux chefs de l’Etat, à laquelle l’avait élevé M. Tebboune, lors de son investiture le 19 décembre, dernière apparition publique du général Gaïd Salah.

– Maître du pays –

Chef d’état-major de l’armée durant 15 ans –un record–, promu en outre vice-ministre de la Défense depuis 2013, le général Gaïd Salah était apparu ces derniers mois comme le gardien du « système » au pouvoir face au « Hirak ».

Durant plus de huit mois, il s’est affiché comme le maître du pays, donnant ses instructions à un pouvoir civil éteint depuis la démission d’Abdelaziz Bouteflika, et fut le visage public du haut commandement militaire, plus habitué à exercer son pouvoir en coulisses, derrière une façade civile.

Nommé à ses postes par le président Bouteflika, le général Gaïd Salah fut jusqu’en avril d’une loyauté sans faille envers celui qui l’avait fait roi, avant de le sacrifier brutalement à la contestation.

Son nom était conspué ces derniers mois dans les manifestations, tant pour la répression contre le « Hirak » que pour son acharnement à organiser une présidentielle vue par les contestataires comme un artifice permettant la survie du « système » dont ils exigent toujours le démantèlement.

A la télévision nationale, les commentateurs ont évoqué « un hommage exceptionnel pour un homme exceptionnel » qui a « inscrit son nom en lettres d’or dans l’histoire de l’Algérie ».

Voeux de paix du pape et de l’archevêque de Canterbury au Soudan du sud

Le pape François et l’archevêque de Canterbury, Justin Welby, ont une nouvelle fois encouragé mercredi les difficiles pourparlers de paix sud-soudanais, au lendemain de leur ajournement jusqu’à début janvier.

« Dans cette période de Noël et au début d’une nouvelle année, nous souhaitons vous adresser à vous et à tout le peuple du Soudan du Sud nos meilleurs voeux de paix et de prospérité », écrivent-ils aux leaders politiques du pays dans un message conjoint publié par le Vatican.

Ils ont en outre souligné leur « proximité spirituelle » avec les rivaux sud-soudanais « alors qu’ils s’emploient à une rapide mise en oeuvre des accords de paix », dans ces voeux également signés par le révérend John Chalmers, l’ex-modérateur de l’assemblée générale de l’Eglise d’Ecosse.

Les leaders religieux ont indiqué prier pour « un engagement renouvelé sur le chemin de la réconciliation et la fraternité » et espéré voir « s’accomplir » leur souhait de se rendre au Soudan.

Le 13 novembre dernier, le pape François et Justin Welby, chef de l’Eglise anglicane, avaient annoncé qu’ils se rendraient ensemble au Soudan du Sud, si un gouvernement d’union nationale permet de garantir la paix d’ici la mi-février 2020.

Dans leur message de Noël, il n’évoquent toutefois plus de date butoir.

Les pourparlers de paix sud-soudanais qui se déroulaient à Juba depuis le 11 décembre ont été ajournés mardi et doivent reprendre début janvier.

Ils portent sur la difficile mise en oeuvre d’un accord de paix signé en septembre 2018 entre le président Salva Kiir et son ex-vice-président Riek Machar.

Le président Kiir et son rival Riek Machar se sont rencontrés au moins à trois reprises depuis le 11 décembre à Juba mais ne parviennent toujours pas à régler l’épineuse question du nombre et des frontières des Etats régionaux composant leur pays indépendant depuis 2011.

M. Machar, qui vit en exil à Khartoum et était arrivé à Juba le 10 décembre, a quitté mardi la capitale sud-soudanaise en compagnie du général Mohamed Hamdan Daglo.

Depuis la signature de l’accord de paix de septembre 2018, les combats ont fortement diminué au Soudan du Sud, mais Salva Kiir et Riek Machar ne parviennent pas à concrétiser certaines dispositions cruciales de l’accord.

Dans ce contexte, la formation d’un gouvernement d’union nationale, initialement prévue en mai, a été reportée à deux reprises et est désormais fixée à fin février 2020.

Le Soudan du Sud a sombré dans la guerre civile en 2013, deux ans après son indépendance du Soudan, lorsque M. Kiir, un Dinka, a accusé M. Machar, son ex-vice-président, membre de l’ethnie nuer, de fomenter un coup d’Etat. Le conflit a fait plus de 380.000 morts.

Le pape avait organisé en avril 2019 une « retraite spirituelle » inédite de deux jours des plus hautes autorités civiles et ecclésiastiques du Soudan du Sud, dans la résidence où il loge au Vatican.

François avait fait sensation en s’agenouillant pour embrasser les pieds de MM. Kiir et Machar, ex-ennemis appelés à gouverner ensemble.

Maroc: plusieurs arrestations pour trafic de visas et de cartes de séjour

Huit personnes ont été arrêtées au Maroc mardi pour leurs liens présumés avec un réseau de faux papiers et de « traite d’êtres humains », ont annoncé les autorités marocaines.

Une perquisition au domicile des suspects a permis de saisir des « cartes de séjour à l’étranger, des visas falsifiés et des passeports de candidats à l’immigration clandestine », a indiqué mercredi le Bureau central d’investigations judiciaires (BCIJ) dans un communiqué.

Des « appareils électroniques, des téléphones portables et trois voitures » ont aussi été saisis.

Un candidat a par ailleurs été interpellé à l’aéroport Mohammed-V, en périphérie de Casablanca (ouest), selon la même source.

Le communiqué ne précise par les nationalités des suspects, ni les pays d’accueil ciblés.

Une enquête a été ouverte pour déterminer d’éventuelles « ramifications de ce réseau criminel au Maroc et à l’étranger ».

Des dizaines de milliers de Marocains et de Subsahariens tentent chaque année de rallier illégalement l’Europe à partir du royaume, notamment à bord d’embarcations de fortune.

Le nombre de ceux voyageant avec de faux papiers n’est pas connu.

La Libye au centre d’une visite surprise d’Erdogan à Tunis

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a effectué mercredi une visite surprise à Tunis, où il a évoqué avec son homologue tunisien le conflit en Libye et les tensions régionales suscitées par un renforcement de la coopération entre Ankara et le gouvernement libyen d’union.

M. Erdogan, qui a rencontré pour la première fois le président Kais Saied, entré en fonctions le 23 octobre, a déclaré lors d’une conférence de presse avoir évoqué la coopération avec la Tunisie pour aider à un règlement du conflit libyen.

« Nous avons discuté des moyens de coopérer pour parvenir à un cessez-le-feu en Libye dans le cadre de la relance du processus politique », a dit le président turc, dont le pays appuie militairement le gouvernement d’union (GNA), reconnu par l’ONU.

« L’impact des développements négatifs en Libye ne se limite pas à ce pays mais touche aussi les pays voisins, en tête desquels la Tunisie », a ajouté M. Erdogan.

La Tunisie partage une longue frontière avec ce pays plongé dans le chaos et accueille des milliers de Libyens depuis la révolte ayant conduit à la chute de Mouammar Kadhafi en 2011.

La Libye est déchirée entre deux pouvoirs rivaux: le GNA, basé à Tripoli (ouest), et dans l’est un pouvoir incarné par le général Khalifa Haftar, qui a lancé début avril une offensive pour conquérir la capitale.

Celui-ci est soutenu par l’Arabie saoudite, l’Egypte et les Emirats arabes unis, des pays avec lesquels la Turquie entretient des relations parfois tendues.

M. Erdogan a par ailleurs appelé la Tunisie, mais aussi le Qatar et l’Algérie à participer à la conférence internationale sur la Libye que doit organiser l’ONU début 2020 à Berlin.

De son côté, Kais Saied a souligné « la complexité accrue » de la crise libyenne, et évoqué « le soutien du président Erdogan à une initiative tunisienne sur la Libye.

Annoncée lundi par M. Saied dans un communiqué, cette initiative appelle « tous les Libyens à s’asseoir à la table des négociations pour parvenir à une formule de sortie de crise ».

– Soutien militaire « si nécessaire » –

La Turquie a été critiquée pour avoir conclu le mois dernier un accord militaire avec le GNA, ainsi qu’un accord maritime, également en novembre. Ce dernier accord vise à étendre les frontières maritimes de la Turquie et a notamment été dénoncé par la Grèce.

Sur la Libye, commentant les informations faisant état de la présence de mercenaires soudanais et russes aux côtés des forces pro-Haftar, M. Erdogan a déclaré: « Je me demande ce qu’ils font en Libye et à quel titre ces 5.000 Soudanais et ces 2.000 autres de la compagnie russe Wagner s’y trouvent. Qu’ont-ils à faire sur place et quelles sont leurs connexions? »

« Si la Turquie est invitée (à envoyer des troupes en Libye), nous accepterons l’invitation car nous au moins nous avons un accord » avec le GNA, a prévenu M. Erdogan.

Dimanche, le président turc avait déjà déclaré que son pays augmenterait son soutien militaire à Tripoli si nécessaire, et sous toutes ses formes.

« Nous évaluerons tous les types de soutien militaire, y compris au sol, sur mer et dans les airs si nécessaire », avait dit le dirigeant turc.

Cortège funéraire et incendies en Irak en pleine révolte

La mort d’un militant visé par un attentat et la tentative d’assassinat d’un célèbre satiriste font gronder la colère des Irakiens, qui poursuivent mercredi leur mobilisation en dépit du vote d’une réforme électorale qu’ils réclamaient.

Dans la nuit, d’immenses flammes rougeoyantes se sont de nouveau élevées au-dessus de plusieurs villes du sud de l’Irak, en révolte, comme Bagdad, depuis près de trois mois.

A Diwaniyah, à 200 kilomètres au sud de Bagdad, elles ont dévoré les sièges de deux puissantes milices: l’organisation Badr, tenue par le chef des paramilitaires pro-Iran au Parlement, Hadi al-Ameri, et Assaïb Ahl al-Haq, dont le chef est depuis début décembre sous le coup de sanctions de Washington, notamment pour « enlèvements, meurtres et tortures ».

Mercredi, des centaines de manifestants ont par ailleurs formé une procession funéraire autour du cercueil de Thaër al-Tayeb, militant en vue à Diwaniyah, sous un grand drapeau irakien.

Ils dénonçaient la mort dans la nuit de ce militant qui avait rejoint en octobre la place Tahrir de Bagdad, épicentre de la révolte inédite qui secoue l’Irak et a déjà été marquée par près de 460 morts et 25.000 blessés.

– « Faire taire la révolution » –

M. Tayeb a succombé à ses blessures après avoir été touché par une explosion le 15 décembre visant sa voiture, à bord de laquelle il se trouvait avec un autre militant, Ali al-Madani, qui a également été hospitalisé.

Depuis près de trois mois, les intimidations et assassinats de manifestants ou de militants n’ont cessé d’escalader. Des dizaines d’entre eux ont été enlevés, souvent devant chez eux alors qu’ils rentraient de manifestations, parfois même à l’intérieur de leur domicile.

En outre, plusieurs militants ont été assassinés, quasiment toujours par balles et généralement en pleine rue.

Cette campagne, accuse l’ONU, est le fait de « milices » pour tenter de faire taire une révolte inédite parce que spontanée, qui réclame la mise à bas de tout le système politique en Irak, ses politiciens avec.

Mardi soir de nouveau, un satiriste dont le programme télévisé est très suivi en Irak, Aws Fadhil a été visé par trois balles, qui ont touché sa voiture sans l’atteindre. Il a aussitôt publié sur les réseaux sociaux des vidéos montrant les impacts de balles sur son pare-brise et la portière de sa voiture.

Dans une autre vidéo, il affirme: « ils visent ceux qui soutiennent la révolution pour les faire taire (…) mais on poursuit notre révolution, on a déjà atteint un objectif, le Parlement a voté le scrutin uninominal ».

Mardi soir, le Parlement a approuvé l’unique réforme proposée depuis le début de la révolte, celle de la loi électorale.

Les législatives se feront désormais au scrutin uninominal et non plus selon un complexe système mêlant proportionnelle et scrutin de listes.

– Réforme au profit des notables –

Les circonscriptions seront également redessinées, mais le Parlement n’a pas jusqu’ici précisé comment.

De nombreux observateurs mettent toutefois en garde contre le fait qu’un tel redécoupage privilégie les grands partis et les notables locaux et tribaux au détriment des indépendants et des technocrates que les manifestants veulent voir accéder au pouvoir.

Malgré cette avancée, après avoir faibli quelques semaines, la contestation a repris de plus belle depuis dimanche. Les Irakiens dénoncent dans la rue leurs dirigeants qu’ils jugent « corrompus » et « incompétents », alors que ces derniers sont paralysés, incapables de s’accorder sur le nom d’un nouveau Premier ministre.

Mercredi, les manifestants étaient ainsi de nouveau rassemblés sur la place Tahrir de Bagdad ainsi qu’à Kerbala, Nassiriya ou à Bassora, grande ville pétrolière du sud. C’est le gouverneur de cette cité, la plus riche en or noir du pays mais aussi l’une des plus délaissée en termes d’infrastructures, qui est désormais pressenti pour devenir Premier ministre.

Assaad al-Aïdani est soutenu par les pro-Iran qui ont dû changer de candidat, le ministre démissionnaire de l’Enseignement supérieur, Qoussaï al-Souheil, pour lequel ils poussaient depuis des semaines ayant reçu un veto du président Barham Saleh, seul habilité à présenter un nom au Parlement.

Réforme du franc CFA: une « étape significative » pour la monnaie unique de la Cédéao

La réforme du franc CFA, qui concerne huit pays d’Afrique de l’Ouest, constitue une « étape significative » dans le projet plus vaste de monnaie unique des 15 pays de la Cédéao censé voir le jour l’an prochain, a estimé mardi la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO).

« Cette décision historique marque une étape significative dans la réalisation d’un projet commun : construire collectivement la croissance des pays de la Cédéao et faire de cette zone l’épicentre d’une prospérité qui bénéficiera aux générations actuelles et futures », a estimé dans un communiqué le gouverneur de la Banque centrale ouest-africaine, dont le siège est à Dakar, Tiémoko Meyliet Koné.

Samedi à Abidjan, en présence d’Emmanuel Macron, le président ivoirien a dressé les grandes lignes de l’accord conclu entre les huit pays de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) qu’il représentait (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo) et la France.

Cette réforme prévoit un changement de nom –l’Eco remplacera le franc CFA et ses accents post-coloniaux–, la fin du dépôt de réserves de la BCEAO auprès de la Banque de France et l’abandon de la nomination par Paris de représentants dans les instances de la BCEAO et de l’UEMOA. En revanche, la parité fixe avec l’euro du futur Eco est maintenue, bien qu’elle soit critiquée par des économistes africains, et Paris conservera son rôle de garant financier.

Ces mesures constituent une « avancée majeure réalisée dans l’intégration économique et monétaire des huit pays membres de l’UEMOA, en mettant en place les bases de leur adhésion à l’Eco, projet de monnaie unique de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) », selon le communiqué de la BCEAO.

L’annonce samedi de cette réforme, circonscrite aux huit pays de l’UEMOA, a semé un certain trouble parmi les économistes, dont certains se sont interrogés sur son articulation avec le projet de monnaie unique, également baptisée Eco, poursuivi depuis une trentaine d’années par la Cédéao, une zone plus vaste qui englobe notamment le Nigeria, géant anglophone d’Afrique de l’Ouest.

Lors d’un sommet samedi à Abuja, la Cédéao avait appelé ses membres « à poursuivre les efforts » pour permettre la création de cette monnaie unique en 2020, sans plus de précisions sur le calendrier.

Le changement de nom interviendra lorsque « les pays de l’UEMOA intégreront la nouvelle zone Eco de la Cédéao », selon le communiqué de la BCEAO.

Le président nigérian Muhammadu Buhari s’est réjoui lundi sur Twitter que « la France ne barre pas le chemin de l’Eco ».

« Les décisions actées le 21 décembre 2019 à Abidjan représentent ainsi un tournant majeur vers la mise en place de l’Eco et n’affectent en rien l’usage quotidien du Franc CFA par les populations et les entreprises de l’UEMOA », a assuré M. Koné.

Nigeria: libération d’un ancien conseiller à la sécurité

Un ancien conseiller présidentiel à la sécurité nationale détenu depuis quatre ans, a été libéré sur ordre du gouvernement nigérian pour se conformer à plusieurs décisions de justice, a-t-on appris mercredi auprès d’une source sécuritaire et des médias locaux.

Le colonel Sambo Dasuki « a été libéré mardi soir et a depuis retrouvé sa famille à Abuja », a déclaré à l’AFP un officier supérieur de l’agence nationale de renseignements (DSS), qui détenait cet ex conseiller de l’ancien président Goodluck Jonathan.

« La justice avait accordé une libération sous caution à Dasuki », a-t-il ajouté sous couvert d’anonymat. « Il peut voyager à l’étranger pour des soins médicaux mais avec la permission du tribunal car son procès est toujours en cours ».

Plusieurs médias nigérians ont depuis relayé la libération du colonel Dasuki et publié des photos de ses retrouvailles en famille le soir de Noël.

Le Nigeria était sous le feu des critiques ces dernières semaines en raison de la détention prolongée par la DSS de plusieurs personnalités malgré des décisions de justice ordonnant leur libération sous caution.

Le gouvernement avait annoncé mardi avoir demandé sa libération, ainsi que celle journaliste et opposant Omoyele Sowore, lui aussi détenu par la DSS malgré de multiples décisions de justice réclamant sa libération sous caution, et libéré quelques heures plus tôt.

« J’ai ordonné aux services de sécurité de l’Etat de se conformer à l’ordonnance (judiciaire, ndlr) accordant une mise en liberté sous caution aux accusés et de procéder à leur libération », avait déclaré dans un communiqué le ministre de la Justice, Abubakar Malami.

« Les deux accusés sont tenus de respecter les conditions de leur mise en liberté sous caution et de s’abstenir de tout acte susceptible de contrevenir à la paix publique et à la sécurité nationale ainsi qu’à leur procès en cours », avait-t-il ajouté.

Le colonel Sambo Dasuki, ancien conseiller à la sécurité sous la présidence Jonathan, était incarcéré depuis 2015 et accusé d’avoir détourné deux milliards de dollars du budget de la Défense.

Ces fonds auraient servi à financer la campagne présidentielle de M. Jonathan en 2015 et à acheter des armes et des équipements militaires pour lutter contre le groupe jihadiste Boko Haram dans le nord-est du Nigeria.

Goodluck Jonathan avait finalement perdu la présidentielle contre Muhammadu Buhari, qui a lancé une vaste campagne pour tenter d’éradiquer la corruption généralisée dans l’administration nigériane.

Mais ses détracteurs accusent l’actuel président de mener une chasse aux sorcières visant surtout des membres de l’opposition et du gouvernement de l’époque Jonathan.

Le Burkina Faso en deuil à Noël après la pire attaque jihadiste depuis cinq ans

Le Burkina Faso était en deuil mercredi, jour de Noël, après une nouvelle attaque jihadiste d’envergure qui a fait 42 morts dans le nord du pays, la pire depuis cinq ans.

Trente-cinq civils, dont 31 femmes, et sept militaires (quatre soldats et trois gendarmes) ont été tués dans cette attaque armée non revendiquée, menée mardi à Arbinda, près de la frontière malienne.

Selon l’état-major des armées burkinabè, la riposte a permis de tuer « 80 terroristes ». « Une centaine de motos, de l’armement et des munitions en grande quantité ont également été récupérés » sur les jihadistes en fuite.

La commune rurale d’Arbinda, située à 90 km de Djibo, chef-lieu de la province du Soum, et sa région ont régulièrement été frappées cette année par des attaques jihadistes, visant aussi bien les civils que les forces de l’ordre.

Début avril, 62 personnes ont été tuées en trois jours lors d’attaques jihadistes suivies d’affrontements intercommunautaires dans la commune, « 32 du fait des terroristes », et « 30 du fait des conflits communautaires », selon le gouvernement.

Deux attaques fin avril et début mai avaient frappé dans la région deux églises, tuant un pasteur et cinq fidèles protestants, puis un prêtre et cinq fidèles catholiques.

En juin, 19 habitants d’Arbinda avaient péri pendant l’assaut mené en plein jour par plusieurs dizaines d’hommes armés.

Le président burkinabè Roch Kaboré en personne, à qui a souvent été reproché son manque de poigne face aux groupes jihadistes qui multiplient les actions violentes, a annoncé mardi soir sur Twitter le macabre bilan de cette « attaque barbare ».

Mardi matin, « un nombre important de terroristes ont attaqué simultanément le détachement militaire et les populations civiles d’Arbinda », a expliqué l’état-major dans un communiqué. L’attaque, d’une « rare intensité », a duré plusieurs heures.

Six civils et une vingtaine de soldats ont été blessés, a précisé le ministre de la communication et porte-parole du gouvernement Remis Dandjinou.

Le président Kaboré a décrété 48 heures de deuil national, mercredi et jeudi, en hommage aux victimes de l’attaque, la pire qu’a connue le Burkina depuis le début des violences jihadistes il y a cinq ans.

Pays pauvre d’Afrique de l’ouest, le Burkina fait face à des attaques jihadistes fréquentes, comme ses voisins sahéliens le Mali et le Niger, une spirale de violences qu’il ne parvient pas à enrayer.

Début novembre, 40 employés d’une société minière avaient été massacrés lors de l’attaque de leur convoi dans l’Est du pays.

Le Burkina a reçu mercredi plusieurs messages de soutien, dont celui du Pape.

François a dénoncé dans son traditionnel message de Noël les agissements « des groupes extrémistes sur le continent africain, surtout au Burkina Faso, au Mali, au Niger et au Nigeria ».

« Inates au Niger hier, Arbinda au Burkina Faso aujourd’hui… Villes martyres, victimes d’un terrorisme rampant qui nous menace tous. L’Union européenne est aux côtés de l’Afrique dans son combat contre le terrorisme », a de son côté tweeté le président du Conseil européen Charles Michel.

Le président du Niger Mahamadou Issoufou, dont le pays vient de subir une terrible attaque de jihadistes à Inates (71 soldats tués), a fait part sur Twitter de sa « solidarité » et présenté « au nom du peuple nigérien » ses « condoléances pour toutes les victimes civiles et militaires ».

Le président Kaboré, qui a salué « l’engagement et la bravoure » des Forces de défense et de sécurité, a demandé au peuple burkinabè de formuler, « en ce jour de Noël (…) une pensée pieuse pour les familles éplorées ».

Depuis 2015, les attaques jihadistes au Burkina ont fait plus de 700 morts, selon un décompte de l’AFP, et environ 560.000 déplacés et réfugiés, d’après les Nations unies.

Le Nord et l’Est du pays sont particulièrement touchés. Ouagadougou, la capitale, a été frappée à trois reprises.

Ces attaques sont rarement revendiquées mais attribuées à des groupes armés jihadistes, certains affiliés à Al-Qaïda et d’autres au groupe État islamique.

Les forces de l’ordre burkinabè, qui paient un lourd tribut, sont sous-équipées et mal entraînées, en dépit des discours volontaristes du gouvernement. Elles ont cependant revendiqué une série de succès depuis deux mois, affirmant avoir tué une centaine de jihadistes au cours de plusieurs opérations. Des bilans toutefois impossibles à confirmer de source indépendante.

Face au péril jihadiste, cinq Etats sahéliens (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Tchad) qui tentent depuis 2015 de mettre sur pied une force militaire conjointe de 5.000 soldats, ont appelé mi-décembre la communauté internationale à les soutenir davantage.

Et la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a adopté le 21 décembre un « plan d’action » d’un milliard de dollars sur cinq ans pour lutter contre le terrorisme, un plan aux contours cependant flous.

Malgré la présence de forces françaises (4.500 soldats de l’opération Barkhane), de l’ONU (Minusma au Mali, 13.000 hommes), ainsi que de forces américaines, le Sahel subit des attaques jihadistes de plus en plus fréquentes et meurtrières, depuis les premières violences dans le nord du Mali en 2012.

La France a convié en janvier les cinq Etats sahéliens à un sommet pour « redéfinir plus clairement les objectifs militaires, politiques et de développement » de la lutte commune contre les groupes jihadistes, selon le président Emmanuel Macron, qui estime ambiguë l’attitude des présidents burkinabé et malien au sujet de la présence des soldats français, critiquée par une partie de l’opinion publique des deux pays africains.

Le Noël des Philippins bouleversé par le typhon Phanfone

Le typhon Phanfone a frappé mercredi le centre des Philippines, détruisant des maisons et inondant des villages, et forçant des dizaines de milliers de personnes à passer Noël, dans ce pays à très majorité catholique, dans des abris ou bloqués loin de chez eux.

Selon la police, six personnes sont déclarées disparues après le passage de Phanfone, qui a touché mardi en fin de journée l’île de Samar avant de balayer l’archipel en se dirigeant vers l’ouest.

Il s’agit d’un père et ses trois enfants, ainsi que deux proches dont la baraque a été emportée par les fortes pluies qui ont fait déborder un cours d’eau, près de la ville de Balasan, a précisé à l’AFP la police de la province.

Le typhon a également provoqué des chutes d’arbres et plongé dans le noir de nombreuses villes.

Plus de 16.000 personnes ont trouvé refuge dans des écoles, des gymnases et des bâtiments publics où elles ont passé la nuit de mardi à mercredi, ont indiqué des responsables de la défense civile.

Plus de 25.000 personnes qui devaient réveillonner en famille étaient elles toujours bloquées mercredi dans les ports en raison de l’arrêt des liaisons par ferries, a indiqué un garde-côte.

De nombreux vols ont également été annulés, bien que Manille (nord) ait été épargné mercredi.

Bien que moins puissant, Phanfone suit la même trajectoire que le typhon Haiyan, le plus dévastateur enregistré dans le pays, qui avait fait plus de 7.300 morts et disparus en 2013, frappant particulièrement la ville de Tacloban.

« C’était effrayant. Les vitres des fenêtres se sont brisées et nous nous sommes abrités dans les escaliers », a raconté à l’AFP Ailyn Metran, après avoir passé la nuit avec son enfant de quatre ans dans le bureau des services météorologiques où travaille son époux.

– Maisons détruites –

Le sol de leur domicile de Tacloban (centre) a été couvert de boue et un arbre s’est retrouvé sur le toit d’une maison voisine.

Les services météorologiques ont indiqué que le typhon s’était légèrement renforcé dans la nuit de mardi à mercredi, avec des rafales de vent atteignant les 195 km/h pouvant détruire les maisons les moins solides.

Des habitants ont diffusé sur les réseaux sociaux des photos montrant des maisons détruites, des autobus à moitié submergés par des flots de couleur marron, des routes bloquées par des troncs d’arbres ainsi que des bananiers et des cocotiers déchiquetés par des vents violents.

La typhon a touché l’archipel à la veille de Noël, au moment où les familles catholiques philippines se rassemblent pour fêter la « noche buena » (bonne nuit) autour d’une somptueux dîner.

Dans la nuit de mardi à mercredi, Phanfone a dévasté le nord de l’île de Cebu, dans le centre du pays. En regagnant leurs habitations après avoir passé la nuit dans un centre d’hébergement, les habitants n’ont pu que constater les dégâts, a expliqué à l’AFP, Allen Froilan, un responsable de la défense civile.

– Ambiance « plutôt morose » –

« Ils étaient plus en sécurité dans les centres d’évacuation. Au moins, ils ont pu y manger le repas du réveillon de Noël, même s’il n’y avait que des boîtes de conserves de poisson et des nouilles instantanées », selon M. Cabaron.

« Mais même avec de la nourriture sur la table, l’atmosphère était différente parce qu’ils n’étaient pas chez eux », a-t-il reconnu.

Sur l’île de Coron (ouest), très prisée des touristes, les plages sont désertes et les visites en bateaux ont été suspendues. Les touristes sont cloîtrés dans leurs chambres en attendant que le typhon frappe dans la journée de jeudi.

« Beaucoup d’établissements touristiques sont fermés et certains de nos clients ne sont pas arrivés parce que leurs vols ont été annulés », a déclaré à l’AFP la réceptionniste d’un hôtel, Nina Edano.

« Nous n’avons pas peur, mais l’ambiance ici est plutôt morose », a-t-elle ajouté.

En moyenne, une vingtaine de typhons et tempêtes tropicales balaient chaque année les Philippines, faisant des centaines de morts. Mi-décembre, une violente tempête tropicale ayant balayé le nord du pays avait fait 13 morts.

La Libye au centre d’une visite surprise d’Erdogan à Tunis

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a effectué mercredi une visite surprise à Tunis, où il a évoqué avec son homologue tunisien le conflit en Libye et les tensions régionales suscitées par un récent rapprochement entre Ankara et le gouvernement libyen d’union (GNA).

M. Erdogan, qui a rencontré pour la première fois le président tunisien Kais Saied, entré en fonctions le 23 octobre, a déclaré lors d’une conférence de presse avoir évoqué la coopération avec la Tunisie pour aider à un règlement du conflit libyen.

« Nous avons discuté des moyens de coopérer pour parvenir à un cessez-le-feu en Libye et relancer le processus politique », a dit le président turc, dont le pays appuie militairement le GNA, reconnu par l’ONU.

« L’impact des développements négatifs en Libye ne se limite pas à ce pays mais touche aussi les pays voisins, en tête desquels la Tunisie », a ajouté M. Erdogan.

« Il est nécessaire de faire instaurer un cessez-le-feu en Libye le plus rapidement possible », a-t-il insisté.

La Tunisie partage une longue frontière avec ce pays plongé dans le chaos et accueille des milliers de Libyens depuis la révolte ayant conduit à la chute de Mouammar Kadhafi en 2011.

La Libye est déchirée entre deux pouvoirs rivaux: le GNA, basé à Tripoli (ouest), et dans l’est un pouvoir incarné par le général Khalifa Haftar, qui a lancé début avril une offensive pour conquérir la capitale.

Celui-ci est soutenu par l’Arabie saoudite, l’Egypte et les Emirats arabes unis, des pays avec lesquels la Turquie entretient des relations tendues ou fraîches.

La Turquie a été critiquée pour avoir conclu le mois dernier un accord militaire avec le GNA, ainsi qu’un accord de juridiction maritime, également en novembre. Ce dernier accord a notamment été dénoncé par la Grèce, qui y voit une atteinte à sa souveraineté maritime.

Commentant les informations faisant état de la présence de mercenaires soudanais et russes aux côtés des forces pro-Haftar, M. Erdogan a déclaré: « Je me demande ce qu’ils font en Libye et à quel titre ces 5.000 Soudanais et ces 2.000 autres de la compagnie russe Wagner s’y trouvent. Qu’ont-ils à faire sur place et quelles sont leurs connexions? »

« Si la Turquie est invitée (à envoyer des troupes), nous accepterons l’invitation car nous au moins nous avons un accord » avec le GNA, a poursuivi M. Erdogan.

Dimanche, le président turc avait déjà déclaré que son pays augmenterait son soutien militaire à Tripoli si nécessaire, et sous toutes ses formes.

« Nous évaluerons tous les types de soutien militaire, y compris au sol, sur mer et dans les airs si nécessaire », avait dit le dirigeant turc.

Nigeria: libération d’un ancien conseiller à la sécurité

Un ancien conseiller présidentiel à la sécurité nationale détenu depuis quatre ans, a été libéré sur ordre du gouvernement nigérian pour se conformer à plusieurs décisions de justice, a-t-on appris mercredi auprès d’une source sécuritaire et des médias locaux.

Le colonel Sambo Dasuki « a été libéré mardi soir et a depuis retrouvé sa famille à Abuja », a déclaré à l’AFP un officier supérieur de l’agence nationale de renseignements (DSS), qui détenait cet ex conseiller de l’ancien président Goodluck Jonathan.

« La justice avait accordé une libération sous caution à Dasuki », a-t-il ajouté sous couvert d’anonymat. « Il peut voyager à l’étranger pour des soins médicaux mais avec la permission du tribunal car son procès est toujours en cours ».

Plusieurs médias nigérians ont depuis relayé la libération du colonel Dasuki et publié des photos de ses retrouvailles en famille le soir de Noël.

Le Nigeria était sous le feu des critiques ces dernières semaines en raison de la détention prolongée par la DSS de plusieurs personnalités malgré des décisions de justice ordonnant leur libération sous caution.

Le gouvernement avait annoncé mardi avoir demandé sa libération, ainsi que celle journaliste et opposant Omoyele Sowore, lui aussi détenu par la DSS malgré de multiples décisions de justice réclamant sa libération sous caution, et libéré quelques heures plus tôt.

« J’ai ordonné aux services de sécurité de l’Etat de se conformer à l’ordonnance (judiciaire, ndlr) accordant une mise en liberté sous caution aux accusés et de procéder à leur libération », avait déclaré dans un communiqué le ministre de la Justice, Abubakar Malami.

« Les deux accusés sont tenus de respecter les conditions de leur mise en liberté sous caution et de s’abstenir de tout acte susceptible de contrevenir à la paix publique et à la sécurité nationale ainsi qu’à leur procès en cours », avait-t-il ajouté.

Le colonel Sambo Dasuki, ancien conseiller à la sécurité sous la présidence Jonathan, était incarcéré depuis 2015 et accusé d’avoir détourné deux milliards de dollars du budget de la Défense.

Ces fonds auraient servi à financer la campagne présidentielle de M. Jonathan en 2015 et à acheter des armes et des équipements militaires pour lutter contre le groupe jihadiste Boko Haram dans le nord-est du Nigeria.

Goodluck Jonathan avait finalement perdu la présidentielle contre Muhammadu Buhari, qui a lancé une vaste campagne pour tenter d’éradiquer la corruption généralisée dans l’administration nigériane.

Mais ses détracteurs accusent l’actuel président de mener une chasse aux sorcières visant surtout des membres de l’opposition et du gouvernement de l’époque Jonathan.

Attaque au Burkina: 35 civils tués, dont de nombreuses femmes

Trente-cinq civils, dont 31 femmes, ont été tués mardi dans une attaque jihadiste à Arbinda, dans le nord du Burkina Faso, une des plus meurtrières de l’histoire de ce pays sahélien, qui a décrété 48 heures de deuil national.

C’est le président burkinabè Roch Kaboré en personne, à qui a souvent été reproché son manque de poigne face aux groupes jihadistes, qui a annoncé sur Twitter le macabre bilan de cette « attaque barbare ».

Quatre soldats et trois gendarmes ont également péri, et « 80 terroristes ont été neutralisés » (tués), selon le président et l’état-major des armées burkinabè, qui avait annoncé l’attaque plus tôt dans un communiqué.

Mardi matin, « un nombre important de terroristes ont attaqué simultanément le détachement militaire et les populations civiles d’Arbinda », dans la province du Soum, selon l’état-major des armées. L’attaque, d’une « rare intensité », a duré « plusieurs heures ».

« Dans leur fuite, les terroristes ont lâchement assassiné 35 civils, dont 31 femmes, et blessé six personnes », a précisé dans un communiqué mardi soir le ministre de la communication et porte-parole du gouvernement Remis Dandjinou.

Une « vingtaine » de soldats ont aussi été blessés, selon le ministre.

Il s’agit d’une des attaques les plus meurtrières qu’ait connus ce pays pauvre d’Afrique de l’ouest, en proie depuis 2015 à des attaques jihadistes récurrentes, comme ses voisins le Mali et le Niger.

Début novembre, 38 employés d’une société minière avait été massacrés lors de l’attaque de leur convoi dans l’Est du pays.

– Armée sous-équipée –

Le président Kaboré a salué « l’engagement et la bravoure » des Forces de défense et de sécurité, qui ont « repoussé l’attaque contre le détachement d’Arbinda ». « Une centaine de motos, de l’armement et des munitions en grande quantité ont également été récupérés », selon l’état-major.

« En ce jour de Noël, ayons une pensée pieuse pour les familles éplorées par les attaques terroristes contre notre pays et soyons en communion avec nos vaillants soldats qui se battent avec héroïsme pour assurer la sécurité du territoire national », a écrit le chef de l’Etat dans la nuit.

Depuis 2015, les attaques jihadistes au Burkina ont fait plus de 700 morts, selon un décompte de l’AFP, et environ 560.000 déplacés et réfugiés, d’après les Nations unies.

Le Nord et l’Est du pays sont particulièrement touchés. Ouagadougou, la capitale, a été frappée à trois reprises.

Ces attaques sont rarement revendiquées mais attribuées à des groupes armés jihadistes, certains affiliés à Al-Qaïda et d’autres au groupe État islamique.

Les jihadistes mènent des assauts de plus en plus massifs et organisés, avait expliqué récemment à l’AFP Serge Michailof, expert à l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS).

Les forces de l’ordre burkinabè, qui paient un lourd tribut, semblent incapables d’enrayer les violences jihadistes. Elles restent sous-équipées et sous-entraînées, en dépit des discours volontaristes du gouvernement.

Depuis deux mois, les forces de défense et de sécurité burkinabè ont revendiqué une série de succès, affirmant avoir tué une centaine de jihadistes au cours de plusieurs opérations. Des bilans toutefois impossibles à confirmer de source indépendante.

Face au péril jihadiste, cinq Etats sahéliens (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Tchad) qui tentent depuis 2015 de mettre sur pied une force militaire conjointe de 5.000 soldats, ont appelé mi-décembre la communauté internationale à les soutenir davantage.

Malgré la présence de forces françaises (4.500 soldats de l’opération Barkhane), de l’ONU (Minusma au Mali), ainsi que de forces américaines, le Sahel subit des attaques jihadistes de plus en plus fréquentes et meurtrières, depuis les premières violences dans le nord du Mali en 2012.

La France a convié en janvier les cinq Etats sahéliens à un sommet pour « redéfinir plus clairement les objectifs militaires, politiques et de développement » de la lutte commune contre les groupes jihadistes, selon le président Emmanuel Macron, qui estime ambiguë l’attitude des présidents burkinabé et malien sur le soutien français.

Le Noël des Philippins bouleversé par le typhon Phanfone

Le typhon Phanfone a frappé mercredi le centre des Philippines, venant ainsi gâcher le Noël de millions d’habitants de cet archipel à très grande majorité catholique, sans toutefois faire a priori de victimes.

Des dizaines de milliers de Philippins ont passé cette importante période de fêtes coincés dans leurs maisons détrempées, bloqués dans des ports ou dans des centres d’hébergement.

Phanfone a touché mardi en fin de journée l’île de Samar avant de balayer ensuite l’archipel en se dirigeant vers l’ouest.

Aucune victime n’a été signalée mais les secouristes ont précisé qu’ils n’ont pas encore atteint les zones les plus isolées, certaines d’entre elles connaissant d’importantes inondations.

Le typhon a causé d’importants dégâts, détruisant des habitations, provoquant des chutes d’arbres et plongeant dans le noir de nombreuses villes.

Plus de 16.000 personnes ont trouvé refuge dans des écoles, des gymnases et des bâtiments publics où elles ont passé la nuit de mardi à mercredi, ont indiqué des responsables de la défense civile.

Bien que moins puissant, Phanfone suit la même trajectoire que le typhon Haiyan, le plus dévastateur enregistré dans le pays, qui avait fait plus de 7.300 morts et disparus en 2013, frappant particulièrement la ville de Tacloban.

« C’était effrayant. Les vitres des fenêtres se sont brisées et nous nous sommes abrités dans les escaliers », a raconté à l’AFP Ailyn Metran, après avoir passé la nuit avec son enfant de quatre ans dans le bureau des services météorologiques où travaille son époux.

– Maisons détruites –

Le sol de leur domicile de Tacloban (centre) a été couvert de boue et un arbre s’est retrouvé sur le toit d’une maison voisine.

Les services météorologiques ont indiqué que le typhon s’était légèrement renforcé dans la nuit de mardi à mercredi, avec des rafales de vent atteignant les 195 km/h pouvant détruire les maisons les moins solides.

Des habitants ont diffusé sur les réseaux sociaux des photos montrant des maisons détruites, des autobus à moitié submergés par des flots de couleur marron, des routes bloquées par des troncs d’arbres ainsi que des bananiers et des cocotiers déchiquetés par des vents violents.

La typhon a touché l’archipel à la veille de Noël, au moment où les familles catholiques philippines se rassemblent pour fêter la « noche buena » (bonne nuit) autour d’une somptueux dîner.

Plus de 25.000 personnes qui devaient réveillonner en famille étaient toujours bloquées mercredi dans les ports en raison de l’arrêt des liaisons par ferries, a indiqué un garde-côte.

De nombreux vols ont également été annulés, bien que Manille (nord) ait été épargné mercredi.

Dans la nuit de mardi à mercredi, Phanfone a dévasté le nord de l’île de Cebu, dans le centre du pays. En regagnant leurs habitations après avoir passé la nuit dans un centre d’hébergement, les habitants n’ont pu que constater les dégâts, a expliqué à l’AFP, Allen Froilan, un responsable de la défense civile.

– Ambiance « plutôt morose » –

« Ils étaient plus en sécurité dans les centres d’évacuation. Au moins, ils ont pu y manger le repas du réveillon de Noël, même s’il n’y avait que des boîtes de conserves de poisson et des nouilles instantanées », selon M. Cabaron.

« Mais même avec de la nourriture sur la table, l’atmosphère était différente parce qu’ils n’étaient pas chez eux », a-t-il reconnu.

« Il est évident qu’ils n’ont pas pu fêter Noël correctement car certains ont passé la nuit dans des centres d’évacuation », a indiqué à l’AFP Cecille Bedonia, une responsable des secours depuis la ville d’Iloilo (centre).

Sur l’île de Coron (ouest), très prisée des touristes, les plages sont désertes et les visites en bateaux ont été suspendues. Les touristes sont cloîtrés dans leurs chambres en attendant que le typhon frappe dans la journée de jeudi.

« Beaucoup d’établissements touristiques sont fermés et certains de nos clients ne sont pas arrivés parce que leurs vols ont été annulés », a déclaré à l’AFP la réceptionniste d’un hôtel, Nina Edano.

« Nous n’avons pas peur, mais l’ambiance ici est plutôt morose », a-t-elle ajouté.

En moyenne, une vingtaine de typhons et tempêtes tropicales balaient chaque année les Philippines, faisant des centaines de morts. Mi-décembre, une violente tempête tropicale ayant balayé le nord du pays avait fait 13 morts.

RDC: une trentaine de groupes armés s’engagent à un « cessez-le-feu » au Sud-Kivu

Trente-deux groupes armés locaux actifs dans l’est de la République démocratique du Congo se sont engagés à observer un « cessez-le-feu » dans la région du Sud-Kivu, à l’issue d’une rencontre avec des officiels congolais, a-t-on appris auprès des participants.

Une centaine de personnes – parmi lesquelles des représentants de 32 petits groupes armés, de l’armée, de la police, de la société civile, des députés nationaux et provinciaux – ont pris part à cette rencontre qui s’est tenue du 18 au 20 décembre à Murhesa, près de Bukavu, la capitale du Sud-Kivu, selon un communiqué commun parvenu mardi à l’AFP.

Il a été décidé d’un « engagement de tous les responsables des groupes armés congolais présents à Murhesa à une cessation des hostilités dès le 23 décembre 2019 », note ce communiqué daté du 21 décembre.

Il s’agit pour ces groupes armés d’observer un « cessez-le-feu » dans la provinces du Sud-Kivu à partir de cette date, précise-t-on.

La rencontre a été organisée par un consortium d’ONG locales appuyées par l’organisation américaine Search for Common Ground qui oeuvre pour une solution aux conflits dans différentes parties du monde.

Une proposition a par ailleurs été faite en faveur du « lancement des opérations conjointes entre groupes armés locaux et les FARDC (armée régulière) pour traquer les groupes armés étrangers présents sur le territoire national ».

« Tous les groupes armés locaux ont répondu présent, à l’exception des groupes Yakutumba, Nakiliba, Mushombe, Gumino et Kashumba », indique le document commun.

Interrogé par l’AFP, le capitaine Dieudonné Kasereka, porte-parole de l’armée au Sud-Kivu, a émis des « réserves » quant au respect de cet agenda.

Lundi, jour où le « cessez-le-feu » était censé entrer en vigueur, des affrontements ont été rapportés dans le territoire de Kalehe (nord) de la province du Sud-Kivu.

« Nous avons attaqué le groupe armé Maï-Maï Nyatura El Kalume hier lundi » dans cette région, a confirmé le capitaine Kasereka.

L’officier accuse cette milice d’être en lien avec le groupe armé hutu rwandais Conseil national pour la renaissance et la démocratie (CNRD). Ce dernier a été défait début décembre par l’armée, 71 de ses membres et 1.500 de leurs proches ont été rapatriés samedi au Rwanda.

« L’initiative est à encourager mais ce n’est pas la première fois que nous assistons à ces genres de mascarades », a réagi de son côté Nicolas Lubala, un responsable provincial de la société civile.

La région de l’est congolais (Nord-Kivu, Sud-Kivu, Ituri notamment) est en proie aux violences depuis 25 ans. 130 groupes armés y sont actifs, selon le groupe d’étude sur le Congo (GEC) de l’Université de New York.

Nigeria: libération d’un ancien conseiller à la sécurité

Un ancien conseiller présidentiel à la sécurité nationale détenu depuis quatre ans, a été libéré sur ordre du gouvernement nigérian pour se conformer à plusieurs décisions de justice, a-t-on appris mercredi auprès d’une source sécuritaire et des médias locaux.

Le colonel Sambo Dasuki « a été libéré mardi soir et a depuis retrouvé sa famille à Abuja », a déclaré à l’AFP un officier supérieur de l’agence nationale de renseignements (DSS), qui détenait cet ex conseiller de l’ancien président Goodluck Jonathan.

« La justice avait accordé une libération sous caution à Dasuki », a-t-il ajouté sous couvert d’anonymat. « Il peut voyager à l’étranger pour des soins médicaux mais avec la permission du tribunal car son procès est toujours en cours ».

Plusieurs médias nigérians ont depuis relayé la libération du colonel Dasuki et publié des photos de ses retrouvailles en famille le soir de Noël.

Le Nigeria était sous le feu des critiques ces dernières semaines en raison de la détention prolongée par la DSS de plusieurs personnalités malgré des décisions de justice ordonnant leur libération sous caution.

Le gouvernement avait annoncé mardi avoir demandé sa libération, ainsi que celle journaliste et opposant Omoyele Sowore, lui aussi détenu par la DSS malgré de multiples décisions de justice réclamant sa libération sous caution, et libéré quelques heures plus tôt.

« J’ai ordonné aux services de sécurité de l’Etat de se conformer à l’ordonnance (judiciaire, ndlr) accordant une mise en liberté sous caution aux accusés et de procéder à leur libération », avait déclaré dans un communiqué le ministre de la Justice, Abubakar Malami.

« Les deux accusés sont tenus de respecter les conditions de leur mise en liberté sous caution et de s’abstenir de tout acte susceptible de contrevenir à la paix publique et à la sécurité nationale ainsi qu’à leur procès en cours », avait-t-il ajouté.

Le colonel Sambo Dasuki, ancien conseiller à la sécurité sous la présidence Jonathan, était incarcéré depuis 2015 et accusé d’avoir détourné deux milliards de dollars du budget de la Défense.

Ces fonds auraient servi à financer la campagne présidentielle de M. Jonathan en 2015 et à acheter des armes et des équipements militaires pour lutter contre le groupe jihadiste Boko Haram dans le nord-est du Nigeria.

Goodluck Jonathan avait finalement perdu la présidentielle contre Muhammadu Buhari, qui a lancé une vaste campagne pour tenter d’éradiquer la corruption généralisée dans l’administration nigériane.

Mais ses détracteurs accusent l’actuel président de mener une chasse aux sorcières visant surtout des membres de l’opposition et du gouvernement de l’époque Jonathan.

Attaque au Burkina: 35 civils tués, dont de nombreuses femmes

Trente-cinq civils, dont 31 femmes, ont été tués mardi dans une attaque jihadiste à Arbinda, dans le nord du Burkina Faso, une des plus meurtrières de l’histoire de ce pays sahélien, qui a décrété 48 heures de deuil national.

C’est le président burkinabè Roch Kaboré en personne, à qui a souvent été reproché son manque de poigne face aux groupes jihadistes, qui a annoncé sur Twitter le macabre bilan de cette « attaque barbare ».

Quatre soldats et trois gendarmes ont également péri, et « 80 terroristes ont été neutralisés » (tués), selon le président et l’état-major des armées burkinabè, qui avait annoncé l’attaque plus tôt dans un communiqué.

Mardi matin, « un nombre important de terroristes ont attaqué simultanément le détachement militaire et les populations civiles d’Arbinda », dans la province du Soum, selon l’état-major des armées. L’attaque, d’une « rare intensité », a duré « plusieurs heures ».

« Dans leur fuite, les terroristes ont lâchement assassiné 35 civils, dont 31 femmes, et blessé six personnes », a précisé dans un communiqué mardi soir le ministre de la communication et porte-parole du gouvernement Remis Dandjinou.

Une « vingtaine » de soldats ont aussi été blessés, selon le ministre.

Il s’agit d’une des attaques les plus meurtrières qu’ait connus ce pays pauvre d’Afrique de l’ouest, en proie depuis 2015 à des attaques jihadistes récurrentes, comme ses voisins le Mali et le Niger.

Début novembre, 38 employés d’une société minière avait été massacrés lors de l’attaque de leur convoi dans l’Est du pays.

– Armée sous-équipée –

Le président Kaboré a salué « l’engagement et la bravoure » des Forces de défense et de sécurité, qui ont « repoussé l’attaque contre le détachement d’Arbinda ». « Une centaine de motos, de l’armement et des munitions en grande quantité ont également été récupérés », selon l’état-major.

« En ce jour de Noël, ayons une pensée pieuse pour les familles éplorées par les attaques terroristes contre notre pays et soyons en communion avec nos vaillants soldats qui se battent avec héroïsme pour assurer la sécurité du territoire national », a écrit le chef de l’Etat dans la nuit.

Depuis 2015, les attaques jihadistes au Burkina ont fait plus de 700 morts, selon un décompte de l’AFP, et environ 560.000 déplacés et réfugiés, d’après les Nations unies.

Le Nord et l’Est du pays sont particulièrement touchés. Ouagadougou, la capitale, a été frappée à trois reprises.

Ces attaques sont rarement revendiquées mais attribuées à des groupes armés jihadistes, certains affiliés à Al-Qaïda et d’autres au groupe État islamique.

Les jihadistes mènent des assauts de plus en plus massifs et organisés, avait expliqué récemment à l’AFP Serge Michailof, expert à l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS).

Les forces de l’ordre burkinabè, qui paient un lourd tribut, semblent incapables d’enrayer les violences jihadistes. Elles restent sous-équipées et sous-entraînées, en dépit des discours volontaristes du gouvernement.

Depuis deux mois, les forces de défense et de sécurité burkinabè ont revendiqué une série de succès, affirmant avoir tué une centaine de jihadistes au cours de plusieurs opérations. Des bilans toutefois impossibles à confirmer de source indépendante.

Face au péril jihadiste, cinq Etats sahéliens (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Tchad) qui tentent depuis 2015 de mettre sur pied une force militaire conjointe de 5.000 soldats, ont appelé mi-décembre la communauté internationale à les soutenir davantage.

Malgré la présence de forces françaises (4.500 soldats de l’opération Barkhane), de l’ONU (Minusma au Mali), ainsi que de forces américaines, le Sahel subit des attaques jihadistes de plus en plus fréquentes et meurtrières, depuis les premières violences dans le nord du Mali en 2012.

La France a convié en janvier les cinq Etats sahéliens à un sommet pour « redéfinir plus clairement les objectifs militaires, politiques et de développement » de la lutte commune contre les groupes jihadistes, selon le président Emmanuel Macron, qui estime ambiguë l’attitude des présidents burkinabé et malien sur le soutien français.

Sommet tripartite: Pékin, Tokyo et Séoul demandent à Pyongyang de s’abstenir de « provocations »

Pékin, Tokyo et Séoul ont appelé mardi la Corée du Nord à s’abstenir de « provocations », dans un contexte tendu autour du programme nucléaire nord-coréen, au cours d’un sommet tripartite en Chine ayant aussi été marqué par un timide réchauffement dans les relations entre le Japon et la Corée du Sud.

« Nous avons réaffirmé que la dénucléarisation de la péninsule (coréenne) et la paix durable en Asie de l’Est étaient l’objectif commun des trois pays », a déclaré le Premier ministre chinois, Li Keqian, à l’issue de ce sommet organisé à Chengdu (sud-ouest).

La Corée du Nord « doit s’abstenir de provocations » a souligné son homologue japonais Shinzo Abe, précisant qu’il s’agissait d’un « message commun » de Pékin, Tokyo et Séoul.

Pyongyang a récemment procédé à une série d’essais sur sa base de tir de fusées de Sohae, après une succession de tirs de projectiles les semaines précédentes en dépit de plusieurs résolutions de l’ONU.

Le régime de Kim Jong Un a fait ces dernières semaines une série de déclarations véhémentes et adressé à Washington un ultimatum pour la fin de l’année. Faute de progrès dans leurs discussions, Pyongyang a promis un « cadeau de Noël ».

« Peut-être que ce sera un cadeau gentil, peut-être un cadeau où il m’envoie un beau vase, plutôt qu’un essai de missile », a plaisanté depuis la Floride le président des Etats-Unis Donald Trump, qui a refusé de spéculer sur ce que serait la réponse américaine à un tir de missile balistique à longue portée — qui serait le premier depuis 2017.

Après un rapprochement en 2018, les négociations sur le programme nucléaire nord-coréen sont dans l’impasse depuis l’échec du sommet d’Hanoï en février entre MM. Kim et Trump.

Le Japon, allié des Etats-Unis, est en première ligne, constituant une des cibles favorites des essais de missiles du régime de Pyongyang, dont les engins tendent à s’abîmer en mer du Japon, voire à survoler cet archipel.

L’agence de presse officielle nord-coréenne KCNA a qualifié mardi le Japon de « nain politique » et estimé que ses tirs de missiles ne constituaient « aucune menace ».

– Timide réchauffement –

Le sommet de Chengdu aura également permis un début de rapprochement entre le Japon et la Corée du Sud, avec, pour la première fois en quinze mois, une rencontre entre Shinzo Abe et le président sud-coréen Moon Jae-in.

Au cours d’une conférence de presse à l’issue de la rencontre, le Premier ministre japonais a exhorté Séoul à faire le nécessaire pour que le Japon et la Corée du Sud « retrouvent des relations solides ». Il a cependant insisté sur « la responsabilité » de Séoul dans le règlement des différends entre les deux pays.

Côté sud-coréen, le président Moon a fait part à son interlocuteur japonais de l’importance d’avoir des « conversations franches » pour régler les différends entre leurs pays, a rapporté la presse sud-coréenne. Il a également estimé que la Corée du Sud et le Japon étaient « les plus proches voisins, géographiquement, culturellement et historiquement », selon la présidence.

Les deux hommes, M. Abe en costume bleu marine et M. Moon souriant et vêtu de gris, s’étaient serré la main pendant l’entretien, intervenu en marge du sommet.

Les relations entre Tokyo et Séoul sont plombées depuis des décennies par des contentieux historiques hérités de l’époque où la péninsule coréenne était une colonie japonaise (1910-1945).

Mais la brouille s’est nettement aggravée il y a un an lorsque des tribunaux sud-coréens ont exigé d’entreprises nippones qu’elles dédommagent des Sud-Coréens forcés de travailler dans leurs usines pendant l’occupation japonaise.

Tokyo avait décidé cet été de rayer la Corée du Sud d’une liste d’Etats considérés comme des partenaires commerciaux privilégiés, une mesure à laquelle Séoul avait aussitôt répliqué par une radiation similaire du Japon.

« En tant que grande puissance régionale, la Chine espère montrer au monde qu’avec sa force diplomatique elle peut réunir autour d’une même table les dirigeants japonais et sud-coréens », explique à l’AFP Haruko Satoh, une spécialiste de la politique chinoise à l’université d’Osaka, au Japon.

Loin de mettre fin à la totalité des différends entre Tokyo et Séoul, ce geste devrait néanmoins rassurer Washington, inquiet des dissensions entre ces deux alliés clés pour la sécurité en Asie orientale.

burx-tjx/sbr/cf/bds/ico/la

RDC: une trentaine de groupes armés s’engagent à un « cessez-le-feu » au Sud-Kivu

Trente-deux groupes armés locaux actifs dans l’est de la République démocratique du Congo se sont engagés à observer un « cessez-le-feu » dans la région du Sud-Kivu, à l’issue d’une rencontre avec des officiels congolais, a-t-on appris auprès des participants.

Une centaine de personnes – parmi lesquelles des représentants de 32 petits groupes armés, de l’armée, de la police, de la société civile, des députés nationaux et provinciaux – ont pris part à cette rencontre qui s’est tenue du 18 au 20 décembre à Murhesa, près de Bukavu, la capitale du Sud-Kivu, selon un communiqué commun parvenu mardi à l’AFP.

Il a été décidé d’un « engagement de tous les responsables des groupes armés congolais présents à Murhesa à une cessation des hostilités dès le 23 décembre 2019 », note ce communiqué daté du 21 décembre.

Il s’agit pour ces groupes armés d’observer un « cessez-le-feu » dans la provinces du Sud-Kivu à partir de cette date, précise-t-on.

La rencontre a été organisée par un consortium d’ONG locales appuyées par l’organisation américaine Search for Common Ground qui oeuvre pour une solution aux conflits dans différentes parties du monde.

Une proposition a par ailleurs été faite en faveur du « lancement des opérations conjointes entre groupes armés locaux et les FARDC (armée régulière) pour traquer les groupes armés étrangers présents sur le territoire national ».

« Tous les groupes armés locaux ont répondu présent, à l’exception des groupes Yakutumba, Nakiliba, Mushombe, Gumino et Kashumba », indique le document commun.

Interrogé par l’AFP, le capitaine Dieudonné Kasereka, porte-parole de l’armée au Sud-Kivu, a émis des « réserves » quant au respect de cet agenda.

Lundi, jour où le « cessez-le-feu » était censé entrer en vigueur, des affrontements ont été rapportés dans le territoire de Kalehe (nord) de la province du Sud-Kivu.

« Nous avons attaqué le groupe armé Maï-Maï Nyatura El Kalume hier lundi » dans cette région, a confirmé le capitaine Kasereka.

L’officier accuse cette milice d’être en lien avec le groupe armé hutu rwandais Conseil national pour la renaissance et la démocratie (CNRD). Ce dernier a été défait début décembre par l’armée, 71 de ses membres et 1.500 de leurs proches ont été rapatriés samedi au Rwanda.

« L’initiative est à encourager mais ce n’est pas la première fois que nous assistons à ces genres de mascarades », a réagi de son côté Nicolas Lubala, un responsable provincial de la société civile.

La région de l’est congolais (Nord-Kivu, Sud-Kivu, Ituri notamment) est en proie aux violences depuis 25 ans. 130 groupes armés y sont actifs, selon le groupe d’étude sur le Congo (GEC) de l’Université de New York.