Nigeria: libération de l’opposant et journaliste Sowore

Le journaliste et opposant Omoyele Sowore a été libéré mardi soir, suite à l’ordre donné par le gouvernement nigérian à l’agence nationale de renseignements (DSS) de se conformer à plusieurs décisions de justice allant dans ce sens, ont constaté des journalistes de l’AFP.

« Joyeux Noël. Je ne peux pas parler aux médias maintenant. Je le ferai plus tard », a déclaré l’opposant à sa sortie des locaux de la DSS à Abuja, manifestement heureux de pouvoir retrouver sa famille pour les fêtes.

Le Nigeria était sous le feu des critiques ces dernières semaines après la nouvelle arrestation rocambolesque le 6 décembre d’Omoyele Sowore, au lendemain de sa libération sous caution après plusieurs mois de détention et en plein durant son procès pour « trahison ».

Après plusieurs mois en détention dans les locaux de la DSS, Sowore, patron du journal en ligne Sahara Reporters, venait juste d’être libéré à la suite d’une décision de justice lançant un ultimatum pour qu’il comparaisse libre à son procès, lors de sa ré-arrestation le 6 décembre.

En septembre, un tribunal avait déjà ordonné sa libération, mais la DSS n’avait pas suivi la décision de justice.

Candidat malheureux à la présidentielle de février et pourfendeur virulent du pouvoir, Sowore, 48 ans, avait été arrêté le 1er août pour avoir appelé à l’organisation d’une manifestation de masse, « Révolution maintenant ».

Il reste accusé de trahison, de blanchiment d’argent et de cyberharcèlement contre le chef de l’Etat.

Le gouvernement avait annoncé quelques heures plus tôt avoir demandé sa libération, ainsi que celle d’un ancien conseiller à la sécurité, le colonel Sambo Dasuki, détenu par la DSS malgré de multiples décisions de justice réclamant sa libération sous caution.

« J’ai ordonné aux services de sécurité de l’Etat de se conformer à l’ordonnance (judiciaire, ndlr) accordant une mise en liberté sous caution aux défendeurs et de procéder à leur libération », avait déclaré dans un communiqué le ministre de la Justice, Abubakar Malami.

« Les deux accusés sont tenus de respecter les conditions de leur mise en liberté sous caution et de s’abstenir de tout acte susceptible de contrevenir à la paix publique et à la sécurité nationale ainsi qu’à leur procès en cours », a-t-il ajouté, précisant que le parquet conserve le droit de s’opposer à ces libérations sous caution en faisant appel.

Le colonel Sambo Dasuki, ancien conseiller à la sécurité de l’ex-président Goodluck Jonathan, est incarcéré depuis 2015 et accusé d’avoir détourné deux milliards de dollars du budget de la Défense.

Les fonds détournés auraient servi à financer la campagne présidentielle de M. Jonathan en 2015 et à acheter des armes et des équipements militaires pour lutter contre le groupe jihadiste Boko Haram opérant dans le nord-est du Nigeria.

Goodluck Jonathan avait finalement perdu la présidentielle contre Muhammadu Buhari, qui a lancé une vaste campagne pour tenter d’éradiquer la corruption généralisée dans l’administration nigériane.

Mais ses détracteurs accusent l’actuel président de mener une chasse aux sorcières visant surtout des membres de l’opposition et du gouvernement de l’époque Jonathan.

La société civile, certains médias et l’opposition ont dénoncé à plusieurs reprises ces derniers mois une dérive sécuritaire qui rappelle selon eux les années de dictature militaire qu’a connues le pays jusqu’à l’avènement de la démocratie en 1999.

Attaque au Burkina: 35 civils tués, dont de nombreuses femmes

Trente-cinq civils, dont 31 femmes, ont été tués mardi dans une attaque jihadiste à Arbinda, dans le nord du Burkina Faso, une des plus meurtrières de l’histoire de ce pays sahélien, qui a décrété 48 heures de deuil national.

C’est le président burkinabè Roch Kaboré en personne, à qui a souvent été reproché son manque de poigne face aux groupes jihadistes, qui a annoncé sur Twitter le macabre bilan de cette « attaque barbare ».

Quatre soldats et trois gendarmes ont également péri, et « 80 terroristes ont été neutralisés » (tués), selon le président et l’état-major des armées burkinabè, qui avait annoncé l’attaque plus tôt dans un communiqué.

Mardi matin, « un nombre important de terroristes ont attaqué simultanément le détachement militaire et les populations civiles d’Arbinda », dans la province du Soum, selon l’état-major des armées. L’attaque, d’une « rare intensité », a duré « plusieurs heures ».

« Dans leur fuite, les terroristes ont lâchement assassiné 35 civils, dont 31 femmes, et blessé six personnes », a précisé dans un communiqué mardi soir le ministre de la communication et porte-parole du gouvernement Remis Dandjinou.

Une « vingtaine » de soldats ont aussi été blessés, selon le ministre.

Il s’agit d’une des attaques les plus meurtrières qu’ait connus ce pays pauvre d’Afrique de l’ouest, en proie depuis 2015 à des attaques jihadistes récurrentes, comme ses voisins le Mali et le Niger.

Début novembre, 38 employés d’une société minière avait été massacrés lors de l’attaque de leur convoi dans l’Est du pays.

– Armée sous-équipée –

Le président Kaboré a salué « l’engagement et la bravoure » des Forces de défense et de sécurité, qui ont « repoussé l’attaque contre le détachement d’Arbinda ». « Une centaine de motos, de l’armement et des munitions en grande quantité ont également été récupérés », selon l’état-major.

Depuis 2015, les attaques jihadistes au Burkina ont fait plus de 700 morts, selon un décompte de l’AFP, et environ 560.000 déplacés et réfugiés, d’après les Nations unies.

Le Nord et l’Est du pays sont particulièrement touchés. Ouagadougou, la capitale, a été frappée à trois reprises.

Ces attaques sont rarement revendiquées mais attribuées à des groupes armés jihadistes, certains affiliés à Al-Qaïda et d’autres au groupe État islamique.

Les jihadistes mènent des assauts de plus en plus massifs et organisés, avait expliqué récemment à l’AFP Serge Michailof, expert à l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS).

Les forces de l’ordre burkinabè, qui paient un lourd tribut, semblent incapables d’enrayer les violences jihadistes. Elles restent sous-équipées et sous-entraînées, en dépit des discours volontaristes du gouvernement.

Depuis deux mois, les forces de défense et de sécurité burkinabè ont revendiqué une série de succès, affirmant avoir tué une centaine de jihadistes au cours de plusieurs opérations. Des bilans toutefois impossibles à confirmer de source indépendante.

Face au péril jihadiste, cinq Etats sahéliens (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Tchad) qui tentent depuis 2015 de mettre sur pied une force militaire conjointe de 5.000 soldats, ont appelé mi-décembre la communauté internationale à les soutenir davantage.

Malgré la présence de forces françaises (4.500 soldats de l’opération Barkhane), de l’ONU (Minusma au Mali), ainsi que de forces américaines, le Sahel subit des attaques jihadistes de plus en plus fréquentes et meurtrières, depuis les premières violences dans le nord du Mali en 2012.

La France a convié en janvier les cinq Etats sahéliens à un sommet pour « redéfinir plus clairement les objectifs militaires, politiques et de développement » de la lutte commune contre les groupes jihadistes, selon le président Emmanuel Macron, qui estime ambiguë l’attitude des présidents burkinabé et malien sur le soutien français.

Sommet tripartite: Pékin, Tokyo et Séoul demandent à Pyongyang de s’abstenir de « provocations »

Pékin, Tokyo et Séoul ont appelé mardi la Corée du Nord à s’abstenir de « provocations », dans un contexte tendu autour du programme nucléaire nord-coréen, au cours d’un sommet tripartite en Chine ayant aussi été marqué par un timide réchauffement dans les relations entre le Japon et la Corée du Sud.

« Nous avons réaffirmé que la dénucléarisation de la péninsule (coréenne) et la paix durable en Asie de l’Est étaient l’objectif commun des trois pays », a déclaré le Premier ministre chinois, Li Keqian, à l’issue de ce sommet organisé à Chengdu (sud-ouest).

La Corée du Nord « doit s’abstenir de provocations » a souligné son homologue japonais Shinzo Abe, précisant qu’il s’agissait d’un « message commun » de Pékin, Tokyo et Séoul.

Pyongyang a récemment procédé à une série d’essais sur sa base de tir de fusées de Sohae, après une succession de tirs de projectiles les semaines précédentes en dépit de plusieurs résolutions de l’ONU.

Le régime de Kim Jong Un a fait ces dernières semaines une série de déclarations véhémentes et adressé à Washington un ultimatum pour la fin de l’année. Faute de progrès dans leurs discussions, Pyongyang a promis un « cadeau de Noël ».

« Peut-être que ce sera un cadeau gentil, peut-être un cadeau où il m’envoie un beau vase, plutôt qu’un essai de missile », a plaisanté depuis la Floride le président des Etats-Unis Donald Trump, qui a refusé de spéculer sur ce que serait la réponse américaine à un tir de missile balistique à longue portée — qui serait le premier depuis 2017.

Après un rapprochement en 2018, les négociations sur le programme nucléaire nord-coréen sont dans l’impasse depuis l’échec du sommet d’Hanoï en février entre MM. Kim et Trump.

Le Japon, allié des Etats-Unis, est en première ligne, constituant une des cibles favorites des essais de missiles du régime de Pyongyang, dont les engins tendent à s’abîmer en mer du Japon, voire à survoler cet archipel.

L’agence de presse officielle nord-coréenne KCNA a qualifié mardi le Japon de « nain politique » et estimé que ses tirs de missiles ne constituaient « aucune menace ».

– Timide réchauffement –

Le sommet de Chengdu aura également permis un début de rapprochement entre le Japon et la Corée du Sud, avec, pour la première fois en quinze mois, une rencontre entre Shinzo Abe et le président sud-coréen Moon Jae-in.

Au cours d’une conférence de presse à l’issue de la rencontre, le Premier ministre japonais a exhorté Séoul à faire le nécessaire pour que le Japon et la Corée du Sud « retrouvent des relations solides ». Il a cependant insisté sur « la responsabilité » de Séoul dans le règlement des différends entre les deux pays.

Côté sud-coréen, le président Moon a fait part à son interlocuteur japonais de l’importance d’avoir des « conversations franches » pour régler les différends entre leurs pays, a rapporté la presse sud-coréenne. Il a également estimé que la Corée du Sud et le Japon étaient « les plus proches voisins, géographiquement, culturellement et historiquement », selon la présidence.

Les deux hommes, M. Abe en costume bleu marine et M. Moon souriant et vêtu de gris, s’étaient serré la main pendant l’entretien, intervenu en marge du sommet.

Les relations entre Tokyo et Séoul sont plombées depuis des décennies par des contentieux historiques hérités de l’époque où la péninsule coréenne était une colonie japonaise (1910-1945).

Mais la brouille s’est nettement aggravée il y a un an lorsque des tribunaux sud-coréens ont exigé d’entreprises nippones qu’elles dédommagent des Sud-Coréens forcés de travailler dans leurs usines pendant l’occupation japonaise.

Tokyo avait décidé cet été de rayer la Corée du Sud d’une liste d’Etats considérés comme des partenaires commerciaux privilégiés, une mesure à laquelle Séoul avait aussitôt répliqué par une radiation similaire du Japon.

« En tant que grande puissance régionale, la Chine espère montrer au monde qu’avec sa force diplomatique elle peut réunir autour d’une même table les dirigeants japonais et sud-coréens », explique à l’AFP Haruko Satoh, une spécialiste de la politique chinoise à l’université d’Osaka, au Japon.

Loin de mettre fin à la totalité des différends entre Tokyo et Séoul, ce geste devrait néanmoins rassurer Washington, inquiet des dissensions entre ces deux alliés clés pour la sécurité en Asie orientale.

burx-tjx/sbr/cf/bds/ico/la

RDC: une trentaine de groupes armés s’engagent à un « cessez-le-feu » au Sud-Kivu

Trente-deux groupes armés locaux actifs dans l’est de la République démocratique du Congo se sont engagés à observer un « cessez-le-feu » dans la région du Sud-Kivu, à l’issue d’une rencontre avec des officiels congolais, a-t-on appris auprès des participants.

Une centaine de personnes – parmi lesquelles des représentants de 32 petits groupes armés, de l’armée, de la police, de la société civile, des députés nationaux et provinciaux – ont pris part à cette rencontre qui s’est tenue du 18 au 20 décembre à Murhesa, près de Bukavu, la capitale du Sud-Kivu, selon un communiqué commun parvenu mardi à l’AFP.

Il a été décidé d’un « engagement de tous les responsables des groupes armés congolais présents à Murhesa à une cessation des hostilités dès le 23 décembre 2019 », note ce communiqué daté du 21 décembre.

Il s’agit pour ces groupes armés d’observer un « cessez-le-feu » dans la provinces du Sud-Kivu à partir de cette date, précise-t-on.

La rencontre a été organisée par un consortium d’ONG locales appuyées par l’organisation américaine Search for Common Ground qui oeuvre pour une solution aux conflits dans différentes parties du monde.

Une proposition a par ailleurs été faite en faveur du « lancement des opérations conjointes entre groupes armés locaux et les FARDC (armée régulière) pour traquer les groupes armés étrangers présents sur le territoire national ».

« Tous les groupes armés locaux ont répondu présent, à l’exception des groupes Yakutumba, Nakiliba, Mushombe, Gumino et Kashumba », indique le document commun.

Interrogé par l’AFP, le capitaine Dieudonné Kasereka, porte-parole de l’armée au Sud-Kivu, a émis des « réserves » quant au respect de cet agenda.

Lundi, jour où le « cessez-le-feu » était censé entrer en vigueur, des affrontements ont été rapportés dans le territoire de Kalehe (nord) de la province du Sud-Kivu.

« Nous avons attaqué le groupe armé Maï-Maï Nyatura El Kalume hier lundi » dans cette région, a confirmé le capitaine Kasereka.

L’officier accuse cette milice d’être en lien avec le groupe armé hutu rwandais Conseil national pour la renaissance et la démocratie (CNRD). Ce dernier a été défait début décembre par l’armée, 71 de ses membres et 1.500 de leurs proches ont été rapatriés samedi au Rwanda.

« L’initiative est à encourager mais ce n’est pas la première fois que nous assistons à ces genres de mascarades », a réagi de son côté Nicolas Lubala, un responsable provincial de la société civile.

La région de l’est congolais (Nord-Kivu, Sud-Kivu, Ituri notamment) est en proie aux violences depuis 25 ans. 130 groupes armés y sont actifs, selon le groupe d’étude sur le Congo (GEC) de l’Université de New York.

Zambie: le musicien et opposant Pilato libéré sous caution

Le chanteur et militant anti-corruption zambien Chama Fumba, plus connu sous le nom de Pilato, qui avait été arrêté samedi pour avoir participé à un rassemblement public non autorisé, a été libéré sous caution et a assuré mardi que son moral était intact.

Pilato avait été arrêté à Livingstone, dans le sud de la Zambie, et a été remis en liberté après avoir payé une caution lundi soir.

« Mon moral n’est pas atteint (…) Je ne suis pas intimidé. Je me suis engagé à voir advenir une meilleure Zambie », a déclaré le musicien à l’AFP mardi.

Pilato avait été arrêté en compagnie d’un autre homme, non identifié, à l’extérieur d’une église catholique pendant un meeting dénonçant la corruption gouvernementale, selon des témoins ayant requis l’anonymat.

Sa première comparution devant un tribunal est prévue le 13 janvier. S’il est reconnu coupable de « rassemblement illégal », il encourt jusqu’à cinq ans de prison.

Critique régulier du pouvoir, Pilato avait été brièvement arrêté pour avoir manifesté en septembre 2017 devant le parlement pendant que le ministre des Finances présentait son projet de loi de finances pour 2018.

Les manifestants dénonçaient notamment l’achat prévu de 42 véhicules d’intervention pour les sapeurs-pompiers au prix à leurs yeux aussi extravagant que suspect d’un million de dollars chacun.

Le musicien a affirmé qu’il poursuivrait sa campagne pour plus de transparence dans les activités gouvernementales.

« Je veux que le peuple zambien sache que le système de gouvernance s’est effondré et donc je continuerai à parler des maux » du pays, a-t-il déclaré.

Le président Edgar Lungu et des hauts responsables du gouvernement ont été mis en cause pour leur rôle dans un trafic de bois de rose par une ONG écologiste basée à Londres, Environmental Investigation Agency (EIA).

Au pouvoir depuis 2015, M. Lungu est régulièrement accusé par ses adversaires politiques de dérive autoritaire et de chercher à consolider son pouvoir en vue des élections en 2021.

Zambie: le musicien et opposant Pilato libéré sous caution

Le chanteur et militant anti-corruption zambien Chama Fumba, plus connu sous le nom de Pilato, qui avait été arrêté samedi pour avoir participé à un rassemblement public non autorisé, a été libéré sous caution et a assuré mardi que son moral était intact.

Pilato avait été arrêté à Livingstone, dans le sud de la Zambie, et a été remis en liberté après avoir payé une caution lundi soir.

« Mon moral n’est pas atteint (…) Je ne suis pas intimidé. Je me suis engagé à voir advenir une meilleure Zambie », a déclaré le musicien à l’AFP mardi.

Pilato avait été arrêté en compagnie d’un autre homme, non identifié, à l’extérieur d’une église catholique pendant un meeting dénonçant la corruption gouvernementale, selon des témoins ayant requis l’anonymat.

Sa première comparution devant un tribunal est prévue le 13 janvier. S’il est reconnu coupable de « rassemblement illégal », il encourt jusqu’à cinq ans de prison.

Critique régulier du pouvoir, Pilato avait été brièvement arrêté pour avoir manifesté en septembre 2017 devant le parlement pendant que le ministre des Finances présentait son projet de loi de finances pour 2018.

Les manifestants dénonçaient notamment l’achat prévu de 42 véhicules d’intervention pour les sapeurs-pompiers au prix à leurs yeux aussi extravagant que suspect d’un million de dollars chacun.

Le musicien a affirmé qu’il poursuivrait sa campagne pour plus de transparence dans les activités gouvernementales.

« Je veux que le peuple zambien sache que le système de gouvernance s’est effondré et donc je continuerai à parler des maux » du pays, a-t-il déclaré.

Le président Edgar Lungu et des hauts responsables du gouvernement ont été mis en cause pour leur rôle dans un trafic de bois de rose par une ONG écologiste basée à Londres, Environmental Investigation Agency (EIA).

Au pouvoir depuis 2015, M. Lungu est régulièrement accusé par ses adversaires politiques de dérive autoritaire et de chercher à consolider son pouvoir en vue des élections en 2021.

Niger: les jeunes filles dribblent les interdits pour jouer au foot

« Les gens me critiquent mais je n’en ai rien à faire, je fais de ma vie ce que je veux », annonce sans détour Faouzia Sidi Ahmed, 19 ans, défenseure internationale nigérienne: « Je veux jouer au football et je joue au football ».

Au Niger, pays majoritairement musulman, les femmes doivent braver préjugés et clichés si elles veulent faire du foot.

Illustration: « Le football féminin n’est pas permis par l’islam », déclare à l’AFP le prédicateur nigérien Bizo Oumarou. La femme « peut faire du sport pour sa santé » ou « pour avoir de l’endurance pour affronter des situations de guerre ou pour le travail », mais « il ne faut pas qu’elle sorte dans une tenue qui fera ressortir des parties de son corps notamment les jambes ».

« La religion est vraiment un frein », se lamente Ali Mamadou, le sélectionneur national. « On arrive quand même à contourner un tout petit peu et avoir une participation importante de ces jeunes filles-là. (Mais) nous sommes au stade du balbutiement. »

« Mes parents ne m’ont pas interdit de jouer. On peut être musulman et jouer », assure Faouzia, en short, cheveux noués à l’arrière de la tête et qui arbore fièrement le dossard numéro 3 du maillot vert-blanc-rouge de l’équipe nationale.

– « Perte de temps » –

Faouzia a commencé à jouer parmi les garçons. Arrivée au collège, elle a pu poursuivre le football grâce à son prof d’éducation physique. « J’ai ensuite été recrutée par l’AS Police (un club de Niamey) où j’ai joué deux ans et maintenant je joue à l’AS Garde nationale », autre club de la capitale, détaille-t-elle.

Les jeunes filles l’assurent: la pratique du football n’est pas incompatible avec leur religion. « Je fais mes cinq prières quotidiennes », souligne Aïchatou Mohamed, 16 ans, coiffée d’un bonnet de l’équipe nationale qui concilie football et son métier de couturière. « Il ne faudrait pas que les gens pensent que nous sommes des mécréants parce que nous jouons au football. »

La plupart des joueuses, collégiennes et lycéennes, sont concentrées à Niamey, la capitale. Les footballeuses sont rares dans les autres villes et totalement absentes des campagnes.

Selon Amina Moussa, responsable du développement du foot féminin à la fédération nationale, le pays compte 650 joueuses licenciées, sur 6.500 au total, pour 22 clubs.

Cette année, la fédération a organisé son tout premier championnat féminin, auquel ont participé une dizaine d’équipes.

« Je suis tombée amoureuse du foot toute petite (…) quand je jouais avec les garçons du quartier. Des curieux m’applaudissent même quand je drible les garçons », explique Aichatou.

Toutefois, la plupart subissent de fortes pressions de leur entourage. « Il y en a qui me disent : +jouer au ballon est une perte de temps pour une fille+ », avoue Sadia Lawali Kaché, 17 ans. « Nous ne sommes pas une catégorie de femmes à part! »

– « Garçon manqué » –

La gardienne internationale Kadidja Ousmane, 19 ans, raconte: « Les gens me traitaient de garçon manqué et disaient: +une fille ne doit pas jouer au ballon+. Moi, je ne les écoutais pas. Et lorsque j’ai commencé à voyager à l’étranger pour disputer des matches, les mêmes gens disaient : +pourquoi tu voyages beaucoup?+ et je leur répondais : +c’est grâce à ce même football-là+ ».

« Si je touche des primes de matches, je donne une part à ma mère et elle prie pour moi », confie Kadidja, qui rêve d’une carrière professionnelle à l’étranger.

Consciente du retard accusé par le football féminin, la Fédération nigérienne, soutenue par la FIFA, des ONG et des chancelleries étrangères, tente de faire bouger les lignes à travers des tournois, des dons d’équipements et en cherchant à sensibiliser les parents.

Faouzia, qui va passer son Bac cette année, continue elle de taper dans le ballon et annonce: « Je dis aux parents: +laissez vos enfants jouer, le foot rend aussi intelligent!+ »

Libye: 4 civils tués dans la chute d’une roquette à l’est de la capitale

Quatre civils ont été tués mardi dans la chute d’une roquette près d’un marché de légumes à Tajoura dans la banlieue-est de la capitale libyenne, a annoncé à l’AFP un porte-parole des services de secours.

« Quatre civils ont été tués et six autres blessés par un engin explosif qui a visé le marché de légumes de Tajoura », a précisé ce porte-parole, Oussama Ali.

Les forces loyales au Gouvernement d’union nationale (GNA), reconnu par l’ONU et basé à Tripoli, ont accusé leurs rivales du maréchal Khalifa Haftar d’avoir bombardé ce « site civil ».

Les forces pro-Haftar qui mènent depuis avril une offensive contre la capitale libyenne, n’ont pas commenté cette attaque dans l’immédiat.

Selon un photographe de l’AFP sur place, la roquette s’est abattue près d’un marché de légumes. Des éclats d’obus ont été projetés sur des voitures et des bâtiments aux alentours, sur plusieurs de dizaines de mètres, selon la même source.

Depuis le début de l’offensive contre Tripoli, il y a eu au moins 284 morts et 363 blessés parmi les civils, selon l’ONU.

Plus de 2.000 combattants ont péri dans ce conflit qui a également déplacé plus de 146.000 Libyens, selon la même source.

Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est déchirée par des conflits fratricides, mais certaines puissances étrangères sont accusées de mener une guerre par procuration depuis l’offensive du maréchal Haftar.

Libye: 4 civils tués dans la chute d’une roquette à l’est de la capitale

Quatre civils ont été tués mardi dans la chute d’une roquette près d’un marché de légumes à Tajoura dans la banlieue-est de la capitale libyenne, a annoncé à l’AFP un porte-parole des services de secours.

« Quatre civils ont été tués et six autres blessés par un engin explosif qui a visé le marché de légumes de Tajoura », a précisé ce porte-parole, Oussama Ali.

Les forces loyales au Gouvernement d’union nationale (GNA), reconnu par l’ONU et basé à Tripoli, ont accusé leurs rivales du maréchal Khalifa Haftar d’avoir bombardé ce « site civil ».

Les forces pro-Haftar qui mènent depuis avril une offensive contre la capitale libyenne, n’ont pas commenté cette attaque dans l’immédiat.

Selon un photographe de l’AFP sur place, la roquette s’est abattue près d’un marché de légumes. Des éclats d’obus ont été projetés sur des voitures et des bâtiments aux alentours, sur plusieurs de dizaines de mètres, selon la même source.

Depuis le début de l’offensive contre Tripoli, il y a eu au moins 284 morts et 363 blessés parmi les civils, selon l’ONU.

Plus de 2.000 combattants ont péri dans ce conflit qui a également déplacé plus de 146.000 Libyens, selon la même source.

Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est déchirée par des conflits fratricides, mais certaines puissances étrangères sont accusées de mener une guerre par procuration depuis l’offensive du maréchal Haftar.

Fin du franc CFA: une avancée mais beaucoup de questions en Afrique de l’Ouest

Un petit pas ou une révolution? L’annonce du remplacement du franc CFA par l’Eco dans huit d’Afrique de l’Ouest laisse ouvertes de nombreuses questions quant à sa portée, symbolique ou réelle, pour les économies et pour l’homme de la rue.

Samedi à Abidjan, le président ivoirien Alassane Ouattara a dressé les grandes lignes de l’accord conclu entre les huit pays de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) qu’il représentait (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo) et la France.

A ses côtés, son homologue français Emmanuel Macron s’est « félicité » que l’Eco voit « le jour en 2020 », en expliquant avoir « entendu » les critiques au sujet du franc CFA.

« Le moment historique que nous vivons aujourd’hui fait écho à notre engagement pour le changement! Le passage du FCFA à l’Eco est une merveilleuse nouvelle pour l’avenir des pays qui l’utilisent! », se réjouit sur Twitter l’économiste togolais Kako Nubukpo, connu pour ses positions anti-franc CFA.

Selon ces annonces, trois choses essentielles vont changer, dont le nom de la monnaie, puisque l’Eco va remplacer le FCFA et ses accents post-coloniaux. La réforme marquera aussi la fin du dépôt de la moitié des réserves de la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (BCEAO) auprès de la Banque de France. Et Paris ne nommera plus de représentants dans les instances de gouvernance de la BCEAO et de l’UEMOA.

En revanche, la parité fixe avec l’euro du futur Eco est maintenue, bien qu’elle soit critiquée par des économistes africains, et Paris conservera son rôle de garant financier.

– ‘De quoi être confus’ –

Plusieurs zones d’ombres persistent néanmoins.

Quand les coupures en Eco remplaceront-elles les billets en francs CFA dans la poche des consommateurs ouest-africains?

Comment ce projet de réforme du franc CFA va-t-il s’articuler avec celui de monnaie unique, également baptisée Eco, initié par la Cédéao, qui compte en son sein des pays non-membres de la zone franc comme le Nigeria, le géant anglophone d’Afrique de l’Ouest?

« Il y a de quoi être confus », a souligné sur Twitter l’économiste ivoirien Mamadou Koulibaly, candidat d’opposition à la présidentielle dans son pays l’an prochain.

« Cette réforme a quel avantage pour les populations? Elles y gagnent quoi? Franchement, rien du tout. Mais ça offre l’avantage de susciter le débat sur les alternatives possibles », estime l’économiste béninoise Donaldine Amangbédji.

« Par contre, la monnaie unique est un enjeu plus sérieux. Si nous avons la même monnaie que le Nigeria, le Ghana, nous autres petits pays comme le Bénin, le Togo, ça nous arrange du point de vue économique ».

Mais « il se trouve que beaucoup de pays de la Cédéao ne sont pas prêts. Si on crée une monnaie dans ces conditions, la monnaie sera totalement dévaluée. Il y en a qui disent que le risque vaut le coup d’être pris, d’autres redoutent une aventure », souligne Mme Amangbédji.

« In fine, c’est une avancée, mais pas une révolution, ni une rupture fondamentale », juge sur Facebook l’économiste sénégalais Felwine Sarr. Il souligne aussi qu’il faut « éviter » que le projet de monnaie unique à l’échelle de la Cédéao soit « dévié, récupéré ou dévoyé par cette réforme (du franc CFA) qui pour l’heure ne concerne que les aspects les plus symboliques, mais laisse d’importants éléments de l’ancienne relation » avec la France.

Globalement, la presse d’Afrique de l’Ouest se montrait dubitative quant à la réforme annoncée à Abidjan.

« Franc CFA et Eco: bonnet-blanc, blanc-bonnet », titre le journal d’opposition ivoirien « Notre Voie », tandis que pour Le Quotidien de Dakar, « si la façade a changé, rien n’a bougé dans le fond ».

– ‘des échos jusqu’au nord du Mali en guerre’ –

Pour l’économiste sénégalais Makhtar Diouf, cette réforme constitue un « non-événement » dont des pays comme le Ghana et le Nigeria « n’ont que faire ».

L’annonce a eu des échos jusqu’au nord du Mali en guerre. « Je préfère l’Eco, parce que ça nous rend plus libre », a confié à l’AFP Kali Dramé, un tailleur de Tombouctou. Pour son concitoyen Mahouloun Bagna, maçon, changer la monnaie dans un pays en proie aux violences jihadistes n’est toutefois pas la priorité. « On préfère être en sécurité d’abord », dit-il.

A Dakar, Matar Mboup, agent de transit, s’interroge. « J’aimerais savoir quel sera l’impact positif de l’Eco dans notre vie ». D’autres posent la question d’éventuelles « arrière pensées » de la France. « Si aucun piège ne nous est caché, c’est une bonne chose », estime avec prudence Mamadou Abdoulaye Ndiaye, vendeur de T-shirts.

Philosophe, Massamba Mbaye, qui vend des objets d’art, compare la monnaie à un boubou: « Qu’il soit blanc ou noir, l’essentiel est qu’on puisse le porter. Que ça s’appelle franc CFA ou Eco, l’essentiel est qu’il soit disponible ».

Fin du franc CFA: une avancée mais beaucoup de questions en Afrique de l’Ouest

Un petit pas ou une révolution? L’annonce du remplacement du franc CFA par l’Eco dans huit d’Afrique de l’Ouest laisse ouvertes de nombreuses questions quant à sa portée, symbolique ou réelle, pour les économies et pour l’homme de la rue.

Samedi à Abidjan, le président ivoirien Alassane Ouattara a dressé les grandes lignes de l’accord conclu entre les huit pays de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) qu’il représentait (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo) et la France.

A ses côtés, son homologue français Emmanuel Macron s’est « félicité » que l’Eco voit « le jour en 2020 », en expliquant avoir « entendu » les critiques au sujet du franc CFA.

« Le moment historique que nous vivons aujourd’hui fait écho à notre engagement pour le changement! Le passage du FCFA à l’Eco est une merveilleuse nouvelle pour l’avenir des pays qui l’utilisent! », se réjouit sur Twitter l’économiste togolais Kako Nubukpo, connu pour ses positions anti-franc CFA.

Selon ces annonces, trois choses essentielles vont changer, dont le nom de la monnaie, puisque l’Eco va remplacer le FCFA et ses accents post-coloniaux. La réforme marquera aussi la fin du dépôt de la moitié des réserves de la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (BCEAO) auprès de la Banque de France. Et Paris ne nommera plus de représentants dans les instances de gouvernance de la BCEAO et de l’UEMOA.

En revanche, la parité fixe avec l’euro du futur Eco est maintenue, bien qu’elle soit critiquée par des économistes africains, et Paris conservera son rôle de garant financier.

– ‘De quoi être confus’ –

Plusieurs zones d’ombres persistent néanmoins.

Quand les coupures en Eco remplaceront-elles les billets en francs CFA dans la poche des consommateurs ouest-africains?

Comment ce projet de réforme du franc CFA va-t-il s’articuler avec celui de monnaie unique, également baptisée Eco, initié par la Cédéao, qui compte en son sein des pays non-membres de la zone franc comme le Nigeria, le géant anglophone d’Afrique de l’Ouest?

« Il y a de quoi être confus », a souligné sur Twitter l’économiste ivoirien Mamadou Koulibaly, candidat d’opposition à la présidentielle dans son pays l’an prochain.

« Cette réforme a quel avantage pour les populations? Elles y gagnent quoi? Franchement, rien du tout. Mais ça offre l’avantage de susciter le débat sur les alternatives possibles », estime l’économiste béninoise Donaldine Amangbédji.

« Par contre, la monnaie unique est un enjeu plus sérieux. Si nous avons la même monnaie que le Nigeria, le Ghana, nous autres petits pays comme le Bénin, le Togo, ça nous arrange du point de vue économique ».

Mais « il se trouve que beaucoup de pays de la Cédéao ne sont pas prêts. Si on crée une monnaie dans ces conditions, la monnaie sera totalement dévaluée. Il y en a qui disent que le risque vaut le coup d’être pris, d’autres redoutent une aventure », souligne Mme Amangbédji.

« In fine, c’est une avancée, mais pas une révolution, ni une rupture fondamentale », juge sur Facebook l’économiste sénégalais Felwine Sarr. Il souligne aussi qu’il faut « éviter » que le projet de monnaie unique à l’échelle de la Cédéao soit « dévié, récupéré ou dévoyé par cette réforme (du franc CFA) qui pour l’heure ne concerne que les aspects les plus symboliques, mais laisse d’importants éléments de l’ancienne relation » avec la France.

Globalement, la presse d’Afrique de l’Ouest se montrait dubitative quant à la réforme annoncée à Abidjan.

« Franc CFA et Eco: bonnet-blanc, blanc-bonnet », titre le journal d’opposition ivoirien « Notre Voie », tandis que pour Le Quotidien de Dakar, « si la façade a changé, rien n’a bougé dans le fond ».

– ‘des échos jusqu’au nord du Mali en guerre’ –

Pour l’économiste sénégalais Makhtar Diouf, cette réforme constitue un « non-événement » dont des pays comme le Ghana et le Nigeria « n’ont que faire ».

L’annonce a eu des échos jusqu’au nord du Mali en guerre. « Je préfère l’Eco, parce que ça nous rend plus libre », a confié à l’AFP Kali Dramé, un tailleur de Tombouctou. Pour son concitoyen Mahouloun Bagna, maçon, changer la monnaie dans un pays en proie aux violences jihadistes n’est toutefois pas la priorité. « On préfère être en sécurité d’abord », dit-il.

A Dakar, Matar Mboup, agent de transit, s’interroge. « J’aimerais savoir quel sera l’impact positif de l’Eco dans notre vie ». D’autres posent la question d’éventuelles « arrière pensées » de la France. « Si aucun piège ne nous est caché, c’est une bonne chose », estime avec prudence Mamadou Abdoulaye Ndiaye, vendeur de T-shirts.

Philosophe, Massamba Mbaye, qui vend des objets d’art, compare la monnaie à un boubou: « Qu’il soit blanc ou noir, l’essentiel est qu’on puisse le porter. Que ça s’appelle franc CFA ou Eco, l’essentiel est qu’il soit disponible ».

Fin du franc CFA: une avancée mais beaucoup de questions en Afrique de l’Ouest

Un petit pas ou une révolution? L’annonce du remplacement du franc CFA par l’Eco dans huit d’Afrique de l’Ouest laisse ouvertes de nombreuses questions quant à sa portée, symbolique ou réelle, pour les économies et pour l’homme de la rue.

Samedi à Abidjan, le président ivoirien Alassane Ouattara a dressé les grandes lignes de l’accord conclu entre les huit pays de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) qu’il représentait (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo) et la France.

A ses côtés, son homologue français Emmanuel Macron s’est « félicité » que l’Eco voit « le jour en 2020 », en expliquant avoir « entendu » les critiques au sujet du franc CFA.

« Le moment historique que nous vivons aujourd’hui fait écho à notre engagement pour le changement! Le passage du FCFA à l’Eco est une merveilleuse nouvelle pour l’avenir des pays qui l’utilisent! », se réjouit sur Twitter l’économiste togolais Kako Nubukpo, connu pour ses positions anti-franc CFA.

Selon ces annonces, trois choses essentielles vont changer, dont le nom de la monnaie, puisque l’Eco va remplacer le FCFA et ses accents post-coloniaux. La réforme marquera aussi la fin du dépôt de la moitié des réserves de la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (BCEAO) auprès de la Banque de France. Et Paris ne nommera plus de représentants dans les instances de gouvernance de la BCEAO et de l’UEMOA.

En revanche, la parité fixe avec l’euro du futur Eco est maintenue, bien qu’elle soit critiquée par des économistes africains, et Paris conservera son rôle de garant financier.

– ‘De quoi être confus’ –

Plusieurs zones d’ombres persistent néanmoins.

Quand les coupures en Eco remplaceront-elles les billets en francs CFA dans la poche des consommateurs ouest-africains?

Comment ce projet de réforme du franc CFA va-t-il s’articuler avec celui de monnaie unique, également baptisée Eco, initié par la Cédéao, qui compte en son sein des pays non-membres de la zone franc comme le Nigeria, le géant anglophone d’Afrique de l’Ouest?

« Il y a de quoi être confus », a souligné sur Twitter l’économiste ivoirien Mamadou Koulibaly, candidat d’opposition à la présidentielle dans son pays l’an prochain.

« Cette réforme a quel avantage pour les populations? Elles y gagnent quoi? Franchement, rien du tout. Mais ça offre l’avantage de susciter le débat sur les alternatives possibles », estime l’économiste béninoise Donaldine Amangbédji.

« Par contre, la monnaie unique est un enjeu plus sérieux. Si nous avons la même monnaie que le Nigeria, le Ghana, nous autres petits pays comme le Bénin, le Togo, ça nous arrange du point de vue économique ».

Mais « il se trouve que beaucoup de pays de la Cédéao ne sont pas prêts. Si on crée une monnaie dans ces conditions, la monnaie sera totalement dévaluée. Il y en a qui disent que le risque vaut le coup d’être pris, d’autres redoutent une aventure », souligne Mme Amangbédji.

« In fine, c’est une avancée, mais pas une révolution, ni une rupture fondamentale », juge sur Facebook l’économiste sénégalais Felwine Sarr. Il souligne aussi qu’il faut « éviter » que le projet de monnaie unique à l’échelle de la Cédéao soit « dévié, récupéré ou dévoyé par cette réforme (du franc CFA) qui pour l’heure ne concerne que les aspects les plus symboliques, mais laisse d’importants éléments de l’ancienne relation » avec la France.

Globalement, la presse d’Afrique de l’Ouest se montrait dubitative quant à la réforme annoncée à Abidjan.

« Franc CFA et Eco: bonnet-blanc, blanc-bonnet », titre le journal d’opposition ivoirien « Notre Voie », tandis que pour Le Quotidien de Dakar, « si la façade a changé, rien n’a bougé dans le fond ».

– ‘des échos jusqu’au nord du Mali en guerre’ –

Pour l’économiste sénégalais Makhtar Diouf, cette réforme constitue un « non-événement » dont des pays comme le Ghana et le Nigeria « n’ont que faire ».

L’annonce a eu des échos jusqu’au nord du Mali en guerre. « Je préfère l’Eco, parce que ça nous rend plus libre », a confié à l’AFP Kali Dramé, un tailleur de Tombouctou. Pour son concitoyen Mahouloun Bagna, maçon, changer la monnaie dans un pays en proie aux violences jihadistes n’est toutefois pas la priorité. « On préfère être en sécurité d’abord », dit-il.

A Dakar, Matar Mboup, agent de transit, s’interroge. « J’aimerais savoir quel sera l’impact positif de l’Eco dans notre vie ». D’autres posent la question d’éventuelles « arrière pensées » de la France. « Si aucun piège ne nous est caché, c’est une bonne chose », estime avec prudence Mamadou Abdoulaye Ndiaye, vendeur de T-shirts.

Philosophe, Massamba Mbaye, qui vend des objets d’art, compare la monnaie à un boubou: « Qu’il soit blanc ou noir, l’essentiel est qu’on puisse le porter. Que ça s’appelle franc CFA ou Eco, l’essentiel est qu’il soit disponible ».

Fin du franc CFA: une avancée mais beaucoup de questions en Afrique de l’Ouest

Un petit pas ou une révolution? L’annonce du remplacement du franc CFA par l’Eco dans huit d’Afrique de l’Ouest laisse ouvertes de nombreuses questions quant à sa portée, symbolique ou réelle, pour les économies et pour l’homme de la rue.

Samedi à Abidjan, le président ivoirien Alassane Ouattara a dressé les grandes lignes de l’accord conclu entre les huit pays de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) qu’il représentait (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo) et la France.

A ses côtés, son homologue français Emmanuel Macron s’est « félicité » que l’Eco voit « le jour en 2020 », en expliquant avoir « entendu » les critiques au sujet du franc CFA.

« Le moment historique que nous vivons aujourd’hui fait écho à notre engagement pour le changement! Le passage du FCFA à l’Eco est une merveilleuse nouvelle pour l’avenir des pays qui l’utilisent! », se réjouit sur Twitter l’économiste togolais Kako Nubukpo, connu pour ses positions anti-franc CFA.

Selon ces annonces, trois choses essentielles vont changer, dont le nom de la monnaie, puisque l’Eco va remplacer le FCFA et ses accents post-coloniaux. La réforme marquera aussi la fin du dépôt de la moitié des réserves de la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (BCEAO) auprès de la Banque de France. Et Paris ne nommera plus de représentants dans les instances de gouvernance de la BCEAO et de l’UEMOA.

En revanche, la parité fixe avec l’euro du futur Eco est maintenue, bien qu’elle soit critiquée par des économistes africains, et Paris conservera son rôle de garant financier.

– ‘De quoi être confus’ –

Plusieurs zones d’ombres persistent néanmoins.

Quand les coupures en Eco remplaceront-elles les billets en francs CFA dans la poche des consommateurs ouest-africains?

Comment ce projet de réforme du franc CFA va-t-il s’articuler avec celui de monnaie unique, également baptisée Eco, initié par la Cédéao, qui compte en son sein des pays non-membres de la zone franc comme le Nigeria, le géant anglophone d’Afrique de l’Ouest?

« Il y a de quoi être confus », a souligné sur Twitter l’économiste ivoirien Mamadou Koulibaly, candidat d’opposition à la présidentielle dans son pays l’an prochain.

« Cette réforme a quel avantage pour les populations? Elles y gagnent quoi? Franchement, rien du tout. Mais ça offre l’avantage de susciter le débat sur les alternatives possibles », estime l’économiste béninoise Donaldine Amangbédji.

« Par contre, la monnaie unique est un enjeu plus sérieux. Si nous avons la même monnaie que le Nigeria, le Ghana, nous autres petits pays comme le Bénin, le Togo, ça nous arrange du point de vue économique ».

Mais « il se trouve que beaucoup de pays de la Cédéao ne sont pas prêts. Si on crée une monnaie dans ces conditions, la monnaie sera totalement dévaluée. Il y en a qui disent que le risque vaut le coup d’être pris, d’autres redoutent une aventure », souligne Mme Amangbédji.

« In fine, c’est une avancée, mais pas une révolution, ni une rupture fondamentale », juge sur Facebook l’économiste sénégalais Felwine Sarr. Il souligne aussi qu’il faut « éviter » que le projet de monnaie unique à l’échelle de la Cédéao soit « dévié, récupéré ou dévoyé par cette réforme (du franc CFA) qui pour l’heure ne concerne que les aspects les plus symboliques, mais laisse d’importants éléments de l’ancienne relation » avec la France.

Globalement, la presse d’Afrique de l’Ouest se montrait dubitative quant à la réforme annoncée à Abidjan.

« Franc CFA et Eco: bonnet-blanc, blanc-bonnet », titre le journal d’opposition ivoirien « Notre Voie », tandis que pour Le Quotidien de Dakar, « si la façade a changé, rien n’a bougé dans le fond ».

– ‘des échos jusqu’au nord du Mali en guerre’ –

Pour l’économiste sénégalais Makhtar Diouf, cette réforme constitue un « non-événement » dont des pays comme le Ghana et le Nigeria « n’ont que faire ».

L’annonce a eu des échos jusqu’au nord du Mali en guerre. « Je préfère l’Eco, parce que ça nous rend plus libre », a confié à l’AFP Kali Dramé, un tailleur de Tombouctou. Pour son concitoyen Mahouloun Bagna, maçon, changer la monnaie dans un pays en proie aux violences jihadistes n’est toutefois pas la priorité. « On préfère être en sécurité d’abord », dit-il.

A Dakar, Matar Mboup, agent de transit, s’interroge. « J’aimerais savoir quel sera l’impact positif de l’Eco dans notre vie ». D’autres posent la question d’éventuelles « arrière pensées » de la France. « Si aucun piège ne nous est caché, c’est une bonne chose », estime avec prudence Mamadou Abdoulaye Ndiaye, vendeur de T-shirts.

Philosophe, Massamba Mbaye, qui vend des objets d’art, compare la monnaie à un boubou: « Qu’il soit blanc ou noir, l’essentiel est qu’on puisse le porter. Que ça s’appelle franc CFA ou Eco, l’essentiel est qu’il soit disponible ».

Fin du franc CFA: une avancée mais beaucoup de questions en Afrique de l’Ouest

Un petit pas ou une révolution? L’annonce du remplacement du franc CFA par l’Eco dans huit d’Afrique de l’Ouest laisse ouvertes de nombreuses questions quant à sa portée, symbolique ou réelle, pour les économies et pour l’homme de la rue.

Samedi à Abidjan, le président ivoirien Alassane Ouattara a dressé les grandes lignes de l’accord conclu entre les huit pays de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) qu’il représentait (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo) et la France.

A ses côtés, son homologue français Emmanuel Macron s’est « félicité » que l’Eco voit « le jour en 2020 », en expliquant avoir « entendu » les critiques au sujet du franc CFA.

« Le moment historique que nous vivons aujourd’hui fait écho à notre engagement pour le changement! Le passage du FCFA à l’Eco est une merveilleuse nouvelle pour l’avenir des pays qui l’utilisent! », se réjouit sur Twitter l’économiste togolais Kako Nubukpo, connu pour ses positions anti-franc CFA.

Selon ces annonces, trois choses essentielles vont changer, dont le nom de la monnaie, puisque l’Eco va remplacer le FCFA et ses accents post-coloniaux. La réforme marquera aussi la fin du dépôt de la moitié des réserves de la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (BCEAO) auprès de la Banque de France. Et Paris ne nommera plus de représentants dans les instances de gouvernance de la BCEAO et de l’UEMOA.

En revanche, la parité fixe avec l’euro du futur Eco est maintenue, bien qu’elle soit critiquée par des économistes africains, et Paris conservera son rôle de garant financier.

– ‘De quoi être confus’ –

Plusieurs zones d’ombres persistent néanmoins.

Quand les coupures en Eco remplaceront-elles les billets en francs CFA dans la poche des consommateurs ouest-africains?

Comment ce projet de réforme du franc CFA va-t-il s’articuler avec celui de monnaie unique, également baptisée Eco, initié par la Cédéao, qui compte en son sein des pays non-membres de la zone franc comme le Nigeria, le géant anglophone d’Afrique de l’Ouest?

« Il y a de quoi être confus », a souligné sur Twitter l’économiste ivoirien Mamadou Koulibaly, candidat d’opposition à la présidentielle dans son pays l’an prochain.

« Cette réforme a quel avantage pour les populations? Elles y gagnent quoi? Franchement, rien du tout. Mais ça offre l’avantage de susciter le débat sur les alternatives possibles », estime l’économiste béninoise Donaldine Amangbédji.

« Par contre, la monnaie unique est un enjeu plus sérieux. Si nous avons la même monnaie que le Nigeria, le Ghana, nous autres petits pays comme le Bénin, le Togo, ça nous arrange du point de vue économique ».

Mais « il se trouve que beaucoup de pays de la Cédéao ne sont pas prêts. Si on crée une monnaie dans ces conditions, la monnaie sera totalement dévaluée. Il y en a qui disent que le risque vaut le coup d’être pris, d’autres redoutent une aventure », souligne Mme Amangbédji.

« In fine, c’est une avancée, mais pas une révolution, ni une rupture fondamentale », juge sur Facebook l’économiste sénégalais Felwine Sarr. Il souligne aussi qu’il faut « éviter » que le projet de monnaie unique à l’échelle de la Cédéao soit « dévié, récupéré ou dévoyé par cette réforme (du franc CFA) qui pour l’heure ne concerne que les aspects les plus symboliques, mais laisse d’importants éléments de l’ancienne relation » avec la France.

Globalement, la presse d’Afrique de l’Ouest se montrait dubitative quant à la réforme annoncée à Abidjan.

« Franc CFA et Eco: bonnet-blanc, blanc-bonnet », titre le journal d’opposition ivoirien « Notre Voie », tandis que pour Le Quotidien de Dakar, « si la façade a changé, rien n’a bougé dans le fond ».

– ‘des échos jusqu’au nord du Mali en guerre’ –

Pour l’économiste sénégalais Makhtar Diouf, cette réforme constitue un « non-événement » dont des pays comme le Ghana et le Nigeria « n’ont que faire ».

L’annonce a eu des échos jusqu’au nord du Mali en guerre. « Je préfère l’Eco, parce que ça nous rend plus libre », a confié à l’AFP Kali Dramé, un tailleur de Tombouctou. Pour son concitoyen Mahouloun Bagna, maçon, changer la monnaie dans un pays en proie aux violences jihadistes n’est toutefois pas la priorité. « On préfère être en sécurité d’abord », dit-il.

A Dakar, Matar Mboup, agent de transit, s’interroge. « J’aimerais savoir quel sera l’impact positif de l’Eco dans notre vie ». D’autres posent la question d’éventuelles « arrière pensées » de la France. « Si aucun piège ne nous est caché, c’est une bonne chose », estime avec prudence Mamadou Abdoulaye Ndiaye, vendeur de T-shirts.

Philosophe, Massamba Mbaye, qui vend des objets d’art, compare la monnaie à un boubou: « Qu’il soit blanc ou noir, l’essentiel est qu’on puisse le porter. Que ça s’appelle franc CFA ou Eco, l’essentiel est qu’il soit disponible ».

Fin du franc CFA: une avancée mais beaucoup de questions en Afrique de l’Ouest

Un petit pas ou une révolution? L’annonce du remplacement du franc CFA par l’Eco dans huit d’Afrique de l’Ouest laisse ouvertes de nombreuses questions quant à sa portée, symbolique ou réelle, pour les économies et pour l’homme de la rue.

Samedi à Abidjan, le président ivoirien Alassane Ouattara a dressé les grandes lignes de l’accord conclu entre les huit pays de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) qu’il représentait (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo) et la France.

A ses côtés, son homologue français Emmanuel Macron s’est « félicité » que l’Eco voit « le jour en 2020 », en expliquant avoir « entendu » les critiques au sujet du franc CFA.

« Le moment historique que nous vivons aujourd’hui fait écho à notre engagement pour le changement! Le passage du FCFA à l’Eco est une merveilleuse nouvelle pour l’avenir des pays qui l’utilisent! », se réjouit sur Twitter l’économiste togolais Kako Nubukpo, connu pour ses positions anti-franc CFA.

Selon ces annonces, trois choses essentielles vont changer, dont le nom de la monnaie, puisque l’Eco va remplacer le FCFA et ses accents post-coloniaux. La réforme marquera aussi la fin du dépôt de la moitié des réserves de la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (BCEAO) auprès de la Banque de France. Et Paris ne nommera plus de représentants dans les instances de gouvernance de la BCEAO et de l’UEMOA.

En revanche, la parité fixe avec l’euro du futur Eco est maintenue, bien qu’elle soit critiquée par des économistes africains, et Paris conservera son rôle de garant financier.

– ‘De quoi être confus’ –

Plusieurs zones d’ombres persistent néanmoins.

Quand les coupures en Eco remplaceront-elles les billets en francs CFA dans la poche des consommateurs ouest-africains?

Comment ce projet de réforme du franc CFA va-t-il s’articuler avec celui de monnaie unique, également baptisée Eco, initié par la Cédéao, qui compte en son sein des pays non-membres de la zone franc comme le Nigeria, le géant anglophone d’Afrique de l’Ouest?

« Il y a de quoi être confus », a souligné sur Twitter l’économiste ivoirien Mamadou Koulibaly, candidat d’opposition à la présidentielle dans son pays l’an prochain.

« Cette réforme a quel avantage pour les populations? Elles y gagnent quoi? Franchement, rien du tout. Mais ça offre l’avantage de susciter le débat sur les alternatives possibles », estime l’économiste béninoise Donaldine Amangbédji.

« Par contre, la monnaie unique est un enjeu plus sérieux. Si nous avons la même monnaie que le Nigeria, le Ghana, nous autres petits pays comme le Bénin, le Togo, ça nous arrange du point de vue économique ».

Mais « il se trouve que beaucoup de pays de la Cédéao ne sont pas prêts. Si on crée une monnaie dans ces conditions, la monnaie sera totalement dévaluée. Il y en a qui disent que le risque vaut le coup d’être pris, d’autres redoutent une aventure », souligne Mme Amangbédji.

« In fine, c’est une avancée, mais pas une révolution, ni une rupture fondamentale », juge sur Facebook l’économiste sénégalais Felwine Sarr. Il souligne aussi qu’il faut « éviter » que le projet de monnaie unique à l’échelle de la Cédéao soit « dévié, récupéré ou dévoyé par cette réforme (du franc CFA) qui pour l’heure ne concerne que les aspects les plus symboliques, mais laisse d’importants éléments de l’ancienne relation » avec la France.

Globalement, la presse d’Afrique de l’Ouest se montrait dubitative quant à la réforme annoncée à Abidjan.

« Franc CFA et Eco: bonnet-blanc, blanc-bonnet », titre le journal d’opposition ivoirien « Notre Voie », tandis que pour Le Quotidien de Dakar, « si la façade a changé, rien n’a bougé dans le fond ».

– ‘des échos jusqu’au nord du Mali en guerre’ –

Pour l’économiste sénégalais Makhtar Diouf, cette réforme constitue un « non-événement » dont des pays comme le Ghana et le Nigeria « n’ont que faire ».

L’annonce a eu des échos jusqu’au nord du Mali en guerre. « Je préfère l’Eco, parce que ça nous rend plus libre », a confié à l’AFP Kali Dramé, un tailleur de Tombouctou. Pour son concitoyen Mahouloun Bagna, maçon, changer la monnaie dans un pays en proie aux violences jihadistes n’est toutefois pas la priorité. « On préfère être en sécurité d’abord », dit-il.

A Dakar, Matar Mboup, agent de transit, s’interroge. « J’aimerais savoir quel sera l’impact positif de l’Eco dans notre vie ». D’autres posent la question d’éventuelles « arrière pensées » de la France. « Si aucun piège ne nous est caché, c’est une bonne chose », estime avec prudence Mamadou Abdoulaye Ndiaye, vendeur de T-shirts.

Philosophe, Massamba Mbaye, qui vend des objets d’art, compare la monnaie à un boubou: « Qu’il soit blanc ou noir, l’essentiel est qu’on puisse le porter. Que ça s’appelle franc CFA ou Eco, l’essentiel est qu’il soit disponible ».

Fin du franc CFA: une avancée mais beaucoup de questions en Afrique de l’Ouest

Un petit pas ou une révolution? L’annonce du remplacement du franc CFA par l’Eco dans huit d’Afrique de l’Ouest laisse ouvertes de nombreuses questions quant à sa portée, symbolique ou réelle, pour les économies et pour l’homme de la rue.

Samedi à Abidjan, le président ivoirien Alassane Ouattara a dressé les grandes lignes de l’accord conclu entre les huit pays de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) qu’il représentait (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo) et la France.

A ses côtés, son homologue français Emmanuel Macron s’est « félicité » que l’Eco voit « le jour en 2020 », en expliquant avoir « entendu » les critiques au sujet du franc CFA.

« Le moment historique que nous vivons aujourd’hui fait écho à notre engagement pour le changement! Le passage du FCFA à l’Eco est une merveilleuse nouvelle pour l’avenir des pays qui l’utilisent! », se réjouit sur Twitter l’économiste togolais Kako Nubukpo, connu pour ses positions anti-franc CFA.

Selon ces annonces, trois choses essentielles vont changer, dont le nom de la monnaie, puisque l’Eco va remplacer le FCFA et ses accents post-coloniaux. La réforme marquera aussi la fin du dépôt de la moitié des réserves de la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (BCEAO) auprès de la Banque de France. Et Paris ne nommera plus de représentants dans les instances de gouvernance de la BCEAO et de l’UEMOA.

En revanche, la parité fixe avec l’euro du futur Eco est maintenue, bien qu’elle soit critiquée par des économistes africains, et Paris conservera son rôle de garant financier.

– ‘De quoi être confus’ –

Plusieurs zones d’ombres persistent néanmoins.

Quand les coupures en Eco remplaceront-elles les billets en francs CFA dans la poche des consommateurs ouest-africains?

Comment ce projet de réforme du franc CFA va-t-il s’articuler avec celui de monnaie unique, également baptisée Eco, initié par la Cédéao, qui compte en son sein des pays non-membres de la zone franc comme le Nigeria, le géant anglophone d’Afrique de l’Ouest?

« Il y a de quoi être confus », a souligné sur Twitter l’économiste ivoirien Mamadou Koulibaly, candidat d’opposition à la présidentielle dans son pays l’an prochain.

« Cette réforme a quel avantage pour les populations? Elles y gagnent quoi? Franchement, rien du tout. Mais ça offre l’avantage de susciter le débat sur les alternatives possibles », estime l’économiste béninoise Donaldine Amangbédji.

« Par contre, la monnaie unique est un enjeu plus sérieux. Si nous avons la même monnaie que le Nigeria, le Ghana, nous autres petits pays comme le Bénin, le Togo, ça nous arrange du point de vue économique ».

Mais « il se trouve que beaucoup de pays de la Cédéao ne sont pas prêts. Si on crée une monnaie dans ces conditions, la monnaie sera totalement dévaluée. Il y en a qui disent que le risque vaut le coup d’être pris, d’autres redoutent une aventure », souligne Mme Amangbédji.

« In fine, c’est une avancée, mais pas une révolution, ni une rupture fondamentale », juge sur Facebook l’économiste sénégalais Felwine Sarr. Il souligne aussi qu’il faut « éviter » que le projet de monnaie unique à l’échelle de la Cédéao soit « dévié, récupéré ou dévoyé par cette réforme (du franc CFA) qui pour l’heure ne concerne que les aspects les plus symboliques, mais laisse d’importants éléments de l’ancienne relation » avec la France.

Globalement, la presse d’Afrique de l’Ouest se montrait dubitative quant à la réforme annoncée à Abidjan.

« Franc CFA et Eco: bonnet-blanc, blanc-bonnet », titre le journal d’opposition ivoirien « Notre Voie », tandis que pour Le Quotidien de Dakar, « si la façade a changé, rien n’a bougé dans le fond ».

– ‘des échos jusqu’au nord du Mali en guerre’ –

Pour l’économiste sénégalais Makhtar Diouf, cette réforme constitue un « non-événement » dont des pays comme le Ghana et le Nigeria « n’ont que faire ».

L’annonce a eu des échos jusqu’au nord du Mali en guerre. « Je préfère l’Eco, parce que ça nous rend plus libre », a confié à l’AFP Kali Dramé, un tailleur de Tombouctou. Pour son concitoyen Mahouloun Bagna, maçon, changer la monnaie dans un pays en proie aux violences jihadistes n’est toutefois pas la priorité. « On préfère être en sécurité d’abord », dit-il.

A Dakar, Matar Mboup, agent de transit, s’interroge. « J’aimerais savoir quel sera l’impact positif de l’Eco dans notre vie ». D’autres posent la question d’éventuelles « arrière pensées » de la France. « Si aucun piège ne nous est caché, c’est une bonne chose », estime avec prudence Mamadou Abdoulaye Ndiaye, vendeur de T-shirts.

Philosophe, Massamba Mbaye, qui vend des objets d’art, compare la monnaie à un boubou: « Qu’il soit blanc ou noir, l’essentiel est qu’on puisse le porter. Que ça s’appelle franc CFA ou Eco, l’essentiel est qu’il soit disponible ».

Fin du franc CFA: une avancée mais beaucoup de questions en Afrique de l’Ouest

Un petit pas ou une révolution? L’annonce du remplacement du franc CFA par l’Eco dans huit d’Afrique de l’Ouest laisse ouvertes de nombreuses questions quant à sa portée, symbolique ou réelle, pour les économies et pour l’homme de la rue.

Samedi à Abidjan, le président ivoirien Alassane Ouattara a dressé les grandes lignes de l’accord conclu entre les huit pays de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) qu’il représentait (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo) et la France.

A ses côtés, son homologue français Emmanuel Macron s’est « félicité » que l’Eco voit « le jour en 2020 », en expliquant avoir « entendu » les critiques au sujet du franc CFA.

« Le moment historique que nous vivons aujourd’hui fait écho à notre engagement pour le changement! Le passage du FCFA à l’Eco est une merveilleuse nouvelle pour l’avenir des pays qui l’utilisent! », se réjouit sur Twitter l’économiste togolais Kako Nubukpo, connu pour ses positions anti-franc CFA.

Selon ces annonces, trois choses essentielles vont changer, dont le nom de la monnaie, puisque l’Eco va remplacer le FCFA et ses accents post-coloniaux. La réforme marquera aussi la fin du dépôt de la moitié des réserves de la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (BCEAO) auprès de la Banque de France. Et Paris ne nommera plus de représentants dans les instances de gouvernance de la BCEAO et de l’UEMOA.

En revanche, la parité fixe avec l’euro du futur Eco est maintenue, bien qu’elle soit critiquée par des économistes africains, et Paris conservera son rôle de garant financier.

– ‘De quoi être confus’ –

Plusieurs zones d’ombres persistent néanmoins.

Quand les coupures en Eco remplaceront-elles les billets en francs CFA dans la poche des consommateurs ouest-africains?

Comment ce projet de réforme du franc CFA va-t-il s’articuler avec celui de monnaie unique, également baptisée Eco, initié par la Cédéao, qui compte en son sein des pays non-membres de la zone franc comme le Nigeria, le géant anglophone d’Afrique de l’Ouest?

« Il y a de quoi être confus », a souligné sur Twitter l’économiste ivoirien Mamadou Koulibaly, candidat d’opposition à la présidentielle dans son pays l’an prochain.

« Cette réforme a quel avantage pour les populations? Elles y gagnent quoi? Franchement, rien du tout. Mais ça offre l’avantage de susciter le débat sur les alternatives possibles », estime l’économiste béninoise Donaldine Amangbédji.

« Par contre, la monnaie unique est un enjeu plus sérieux. Si nous avons la même monnaie que le Nigeria, le Ghana, nous autres petits pays comme le Bénin, le Togo, ça nous arrange du point de vue économique ».

Mais « il se trouve que beaucoup de pays de la Cédéao ne sont pas prêts. Si on crée une monnaie dans ces conditions, la monnaie sera totalement dévaluée. Il y en a qui disent que le risque vaut le coup d’être pris, d’autres redoutent une aventure », souligne Mme Amangbédji.

« In fine, c’est une avancée, mais pas une révolution, ni une rupture fondamentale », juge sur Facebook l’économiste sénégalais Felwine Sarr. Il souligne aussi qu’il faut « éviter » que le projet de monnaie unique à l’échelle de la Cédéao soit « dévié, récupéré ou dévoyé par cette réforme (du franc CFA) qui pour l’heure ne concerne que les aspects les plus symboliques, mais laisse d’importants éléments de l’ancienne relation » avec la France.

Globalement, la presse d’Afrique de l’Ouest se montrait dubitative quant à la réforme annoncée à Abidjan.

« Franc CFA et Eco: bonnet-blanc, blanc-bonnet », titre le journal d’opposition ivoirien « Notre Voie », tandis que pour Le Quotidien de Dakar, « si la façade a changé, rien n’a bougé dans le fond ».

– ‘des échos jusqu’au nord du Mali en guerre’ –

Pour l’économiste sénégalais Makhtar Diouf, cette réforme constitue un « non-événement » dont des pays comme le Ghana et le Nigeria « n’ont que faire ».

L’annonce a eu des échos jusqu’au nord du Mali en guerre. « Je préfère l’Eco, parce que ça nous rend plus libre », a confié à l’AFP Kali Dramé, un tailleur de Tombouctou. Pour son concitoyen Mahouloun Bagna, maçon, changer la monnaie dans un pays en proie aux violences jihadistes n’est toutefois pas la priorité. « On préfère être en sécurité d’abord », dit-il.

A Dakar, Matar Mboup, agent de transit, s’interroge. « J’aimerais savoir quel sera l’impact positif de l’Eco dans notre vie ». D’autres posent la question d’éventuelles « arrière pensées » de la France. « Si aucun piège ne nous est caché, c’est une bonne chose », estime avec prudence Mamadou Abdoulaye Ndiaye, vendeur de T-shirts.

Philosophe, Massamba Mbaye, qui vend des objets d’art, compare la monnaie à un boubou: « Qu’il soit blanc ou noir, l’essentiel est qu’on puisse le porter. Que ça s’appelle franc CFA ou Eco, l’essentiel est qu’il soit disponible ».

Fin du franc CFA: une avancée mais beaucoup de questions en Afrique de l’Ouest

Un petit pas ou une révolution? L’annonce du remplacement du franc CFA par l’Eco dans huit d’Afrique de l’Ouest laisse ouvertes de nombreuses questions quant à sa portée, symbolique ou réelle, pour les économies et pour l’homme de la rue.

Samedi à Abidjan, le président ivoirien Alassane Ouattara a dressé les grandes lignes de l’accord conclu entre les huit pays de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) qu’il représentait (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo) et la France.

A ses côtés, son homologue français Emmanuel Macron s’est « félicité » que l’Eco voit « le jour en 2020 », en expliquant avoir « entendu » les critiques au sujet du franc CFA.

« Le moment historique que nous vivons aujourd’hui fait écho à notre engagement pour le changement! Le passage du FCFA à l’Eco est une merveilleuse nouvelle pour l’avenir des pays qui l’utilisent! », se réjouit sur Twitter l’économiste togolais Kako Nubukpo, connu pour ses positions anti-franc CFA.

Selon ces annonces, trois choses essentielles vont changer, dont le nom de la monnaie, puisque l’Eco va remplacer le FCFA et ses accents post-coloniaux. La réforme marquera aussi la fin du dépôt de la moitié des réserves de la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (BCEAO) auprès de la Banque de France. Et Paris ne nommera plus de représentants dans les instances de gouvernance de la BCEAO et de l’UEMOA.

En revanche, la parité fixe avec l’euro du futur Eco est maintenue, bien qu’elle soit critiquée par des économistes africains, et Paris conservera son rôle de garant financier.

– ‘De quoi être confus’ –

Plusieurs zones d’ombres persistent néanmoins.

Quand les coupures en Eco remplaceront-elles les billets en francs CFA dans la poche des consommateurs ouest-africains?

Comment ce projet de réforme du franc CFA va-t-il s’articuler avec celui de monnaie unique, également baptisée Eco, initié par la Cédéao, qui compte en son sein des pays non-membres de la zone franc comme le Nigeria, le géant anglophone d’Afrique de l’Ouest?

« Il y a de quoi être confus », a souligné sur Twitter l’économiste ivoirien Mamadou Koulibaly, candidat d’opposition à la présidentielle dans son pays l’an prochain.

« Cette réforme a quel avantage pour les populations? Elles y gagnent quoi? Franchement, rien du tout. Mais ça offre l’avantage de susciter le débat sur les alternatives possibles », estime l’économiste béninoise Donaldine Amangbédji.

« Par contre, la monnaie unique est un enjeu plus sérieux. Si nous avons la même monnaie que le Nigeria, le Ghana, nous autres petits pays comme le Bénin, le Togo, ça nous arrange du point de vue économique ».

Mais « il se trouve que beaucoup de pays de la Cédéao ne sont pas prêts. Si on crée une monnaie dans ces conditions, la monnaie sera totalement dévaluée. Il y en a qui disent que le risque vaut le coup d’être pris, d’autres redoutent une aventure », souligne Mme Amangbédji.

« In fine, c’est une avancée, mais pas une révolution, ni une rupture fondamentale », juge sur Facebook l’économiste sénégalais Felwine Sarr. Il souligne aussi qu’il faut « éviter » que le projet de monnaie unique à l’échelle de la Cédéao soit « dévié, récupéré ou dévoyé par cette réforme (du franc CFA) qui pour l’heure ne concerne que les aspects les plus symboliques, mais laisse d’importants éléments de l’ancienne relation » avec la France.

Globalement, la presse d’Afrique de l’Ouest se montrait dubitative quant à la réforme annoncée à Abidjan.

« Franc CFA et Eco: bonnet-blanc, blanc-bonnet », titre le journal d’opposition ivoirien « Notre Voie », tandis que pour Le Quotidien de Dakar, « si la façade a changé, rien n’a bougé dans le fond ».

– ‘des échos jusqu’au nord du Mali en guerre’ –

Pour l’économiste sénégalais Makhtar Diouf, cette réforme constitue un « non-événement » dont des pays comme le Ghana et le Nigeria « n’ont que faire ».

L’annonce a eu des échos jusqu’au nord du Mali en guerre. « Je préfère l’Eco, parce que ça nous rend plus libre », a confié à l’AFP Kali Dramé, un tailleur de Tombouctou. Pour son concitoyen Mahouloun Bagna, maçon, changer la monnaie dans un pays en proie aux violences jihadistes n’est toutefois pas la priorité. « On préfère être en sécurité d’abord », dit-il.

A Dakar, Matar Mboup, agent de transit, s’interroge. « J’aimerais savoir quel sera l’impact positif de l’Eco dans notre vie ». D’autres posent la question d’éventuelles « arrière pensées » de la France. « Si aucun piège ne nous est caché, c’est une bonne chose », estime avec prudence Mamadou Abdoulaye Ndiaye, vendeur de T-shirts.

Philosophe, Massamba Mbaye, qui vend des objets d’art, compare la monnaie à un boubou: « Qu’il soit blanc ou noir, l’essentiel est qu’on puisse le porter. Que ça s’appelle franc CFA ou Eco, l’essentiel est qu’il soit disponible ».

Fin du franc CFA: une avancée mais beaucoup de questions en Afrique de l’Ouest

Un petit pas ou une révolution? L’annonce du remplacement du franc CFA par l’Eco dans huit d’Afrique de l’Ouest laisse ouvertes de nombreuses questions quant à sa portée, symbolique ou réelle, pour les économies et pour l’homme de la rue.

Samedi à Abidjan, le président ivoirien Alassane Ouattara a dressé les grandes lignes de l’accord conclu entre les huit pays de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) qu’il représentait (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo) et la France.

A ses côtés, son homologue français Emmanuel Macron s’est « félicité » que l’Eco voit « le jour en 2020 », en expliquant avoir « entendu » les critiques au sujet du franc CFA.

« Le moment historique que nous vivons aujourd’hui fait écho à notre engagement pour le changement! Le passage du FCFA à l’Eco est une merveilleuse nouvelle pour l’avenir des pays qui l’utilisent! », se réjouit sur Twitter l’économiste togolais Kako Nubukpo, connu pour ses positions anti-franc CFA.

Selon ces annonces, trois choses essentielles vont changer, dont le nom de la monnaie, puisque l’Eco va remplacer le FCFA et ses accents post-coloniaux. La réforme marquera aussi la fin du dépôt de la moitié des réserves de la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (BCEAO) auprès de la Banque de France. Et Paris ne nommera plus de représentants dans les instances de gouvernance de la BCEAO et de l’UEMOA.

En revanche, la parité fixe avec l’euro du futur Eco est maintenue, bien qu’elle soit critiquée par des économistes africains, et Paris conservera son rôle de garant financier.

– ‘De quoi être confus’ –

Plusieurs zones d’ombres persistent néanmoins.

Quand les coupures en Eco remplaceront-elles les billets en francs CFA dans la poche des consommateurs ouest-africains?

Comment ce projet de réforme du franc CFA va-t-il s’articuler avec celui de monnaie unique, également baptisée Eco, initié par la Cédéao, qui compte en son sein des pays non-membres de la zone franc comme le Nigeria, le géant anglophone d’Afrique de l’Ouest?

« Il y a de quoi être confus », a souligné sur Twitter l’économiste ivoirien Mamadou Koulibaly, candidat d’opposition à la présidentielle dans son pays l’an prochain.

« Cette réforme a quel avantage pour les populations? Elles y gagnent quoi? Franchement, rien du tout. Mais ça offre l’avantage de susciter le débat sur les alternatives possibles », estime l’économiste béninoise Donaldine Amangbédji.

« Par contre, la monnaie unique est un enjeu plus sérieux. Si nous avons la même monnaie que le Nigeria, le Ghana, nous autres petits pays comme le Bénin, le Togo, ça nous arrange du point de vue économique ».

Mais « il se trouve que beaucoup de pays de la Cédéao ne sont pas prêts. Si on crée une monnaie dans ces conditions, la monnaie sera totalement dévaluée. Il y en a qui disent que le risque vaut le coup d’être pris, d’autres redoutent une aventure », souligne Mme Amangbédji.

« In fine, c’est une avancée, mais pas une révolution, ni une rupture fondamentale », juge sur Facebook l’économiste sénégalais Felwine Sarr. Il souligne aussi qu’il faut « éviter » que le projet de monnaie unique à l’échelle de la Cédéao soit « dévié, récupéré ou dévoyé par cette réforme (du franc CFA) qui pour l’heure ne concerne que les aspects les plus symboliques, mais laisse d’importants éléments de l’ancienne relation » avec la France.

Globalement, la presse d’Afrique de l’Ouest se montrait dubitative quant à la réforme annoncée à Abidjan.

« Franc CFA et Eco: bonnet-blanc, blanc-bonnet », titre le journal d’opposition ivoirien « Notre Voie », tandis que pour Le Quotidien de Dakar, « si la façade a changé, rien n’a bougé dans le fond ».

– ‘des échos jusqu’au nord du Mali en guerre’ –

Pour l’économiste sénégalais Makhtar Diouf, cette réforme constitue un « non-événement » dont des pays comme le Ghana et le Nigeria « n’ont que faire ».

L’annonce a eu des échos jusqu’au nord du Mali en guerre. « Je préfère l’Eco, parce que ça nous rend plus libre », a confié à l’AFP Kali Dramé, un tailleur de Tombouctou. Pour son concitoyen Mahouloun Bagna, maçon, changer la monnaie dans un pays en proie aux violences jihadistes n’est toutefois pas la priorité. « On préfère être en sécurité d’abord », dit-il.

A Dakar, Matar Mboup, agent de transit, s’interroge. « J’aimerais savoir quel sera l’impact positif de l’Eco dans notre vie ». D’autres posent la question d’éventuelles « arrière pensées » de la France. « Si aucun piège ne nous est caché, c’est une bonne chose », estime avec prudence Mamadou Abdoulaye Ndiaye, vendeur de T-shirts.

Philosophe, Massamba Mbaye, qui vend des objets d’art, compare la monnaie à un boubou: « Qu’il soit blanc ou noir, l’essentiel est qu’on puisse le porter. Que ça s’appelle franc CFA ou Eco, l’essentiel est qu’il soit disponible ».

Fin du franc CFA: une avancée mais beaucoup de questions en Afrique de l’Ouest

Un petit pas ou une révolution? L’annonce du remplacement du franc CFA par l’Eco dans huit d’Afrique de l’Ouest laisse ouvertes de nombreuses questions quant à sa portée, symbolique ou réelle, pour les économies et pour l’homme de la rue.

Samedi à Abidjan, le président ivoirien Alassane Ouattara a dressé les grandes lignes de l’accord conclu entre les huit pays de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) qu’il représentait (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo) et la France.

A ses côtés, son homologue français Emmanuel Macron s’est « félicité » que l’Eco voit « le jour en 2020 », en expliquant avoir « entendu » les critiques au sujet du franc CFA.

« Le moment historique que nous vivons aujourd’hui fait écho à notre engagement pour le changement! Le passage du FCFA à l’Eco est une merveilleuse nouvelle pour l’avenir des pays qui l’utilisent! », se réjouit sur Twitter l’économiste togolais Kako Nubukpo, connu pour ses positions anti-franc CFA.

Selon ces annonces, trois choses essentielles vont changer, dont le nom de la monnaie, puisque l’Eco va remplacer le FCFA et ses accents post-coloniaux. La réforme marquera aussi la fin du dépôt de la moitié des réserves de la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (BCEAO) auprès de la Banque de France. Et Paris ne nommera plus de représentants dans les instances de gouvernance de la BCEAO et de l’UEMOA.

En revanche, la parité fixe avec l’euro du futur Eco est maintenue, bien qu’elle soit critiquée par des économistes africains, et Paris conservera son rôle de garant financier.

– ‘De quoi être confus’ –

Plusieurs zones d’ombres persistent néanmoins.

Quand les coupures en Eco remplaceront-elles les billets en francs CFA dans la poche des consommateurs ouest-africains?

Comment ce projet de réforme du franc CFA va-t-il s’articuler avec celui de monnaie unique, également baptisée Eco, initié par la Cédéao, qui compte en son sein des pays non-membres de la zone franc comme le Nigeria, le géant anglophone d’Afrique de l’Ouest?

« Il y a de quoi être confus », a souligné sur Twitter l’économiste ivoirien Mamadou Koulibaly, candidat d’opposition à la présidentielle dans son pays l’an prochain.

« Cette réforme a quel avantage pour les populations? Elles y gagnent quoi? Franchement, rien du tout. Mais ça offre l’avantage de susciter le débat sur les alternatives possibles », estime l’économiste béninoise Donaldine Amangbédji.

« Par contre, la monnaie unique est un enjeu plus sérieux. Si nous avons la même monnaie que le Nigeria, le Ghana, nous autres petits pays comme le Bénin, le Togo, ça nous arrange du point de vue économique ».

Mais « il se trouve que beaucoup de pays de la Cédéao ne sont pas prêts. Si on crée une monnaie dans ces conditions, la monnaie sera totalement dévaluée. Il y en a qui disent que le risque vaut le coup d’être pris, d’autres redoutent une aventure », souligne Mme Amangbédji.

« In fine, c’est une avancée, mais pas une révolution, ni une rupture fondamentale », juge sur Facebook l’économiste sénégalais Felwine Sarr. Il souligne aussi qu’il faut « éviter » que le projet de monnaie unique à l’échelle de la Cédéao soit « dévié, récupéré ou dévoyé par cette réforme (du franc CFA) qui pour l’heure ne concerne que les aspects les plus symboliques, mais laisse d’importants éléments de l’ancienne relation » avec la France.

Globalement, la presse d’Afrique de l’Ouest se montrait dubitative quant à la réforme annoncée à Abidjan.

« Franc CFA et Eco: bonnet-blanc, blanc-bonnet », titre le journal d’opposition ivoirien « Notre Voie », tandis que pour Le Quotidien de Dakar, « si la façade a changé, rien n’a bougé dans le fond ».

– ‘des échos jusqu’au nord du Mali en guerre’ –

Pour l’économiste sénégalais Makhtar Diouf, cette réforme constitue un « non-événement » dont des pays comme le Ghana et le Nigeria « n’ont que faire ».

L’annonce a eu des échos jusqu’au nord du Mali en guerre. « Je préfère l’Eco, parce que ça nous rend plus libre », a confié à l’AFP Kali Dramé, un tailleur de Tombouctou. Pour son concitoyen Mahouloun Bagna, maçon, changer la monnaie dans un pays en proie aux violences jihadistes n’est toutefois pas la priorité. « On préfère être en sécurité d’abord », dit-il.

A Dakar, Matar Mboup, agent de transit, s’interroge. « J’aimerais savoir quel sera l’impact positif de l’Eco dans notre vie ». D’autres posent la question d’éventuelles « arrière pensées » de la France. « Si aucun piège ne nous est caché, c’est une bonne chose », estime avec prudence Mamadou Abdoulaye Ndiaye, vendeur de T-shirts.

Philosophe, Massamba Mbaye, qui vend des objets d’art, compare la monnaie à un boubou: « Qu’il soit blanc ou noir, l’essentiel est qu’on puisse le porter. Que ça s’appelle franc CFA ou Eco, l’essentiel est qu’il soit disponible ».

Fin du franc CFA: une avancée mais beaucoup de questions en Afrique de l’Ouest

Un petit pas ou une révolution? L’annonce du remplacement du franc CFA par l’Eco dans huit d’Afrique de l’Ouest laisse ouvertes de nombreuses questions quant à sa portée, symbolique ou réelle, pour les économies et pour l’homme de la rue.

Samedi à Abidjan, le président ivoirien Alassane Ouattara a dressé les grandes lignes de l’accord conclu entre les huit pays de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) qu’il représentait (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo) et la France.

A ses côtés, son homologue français Emmanuel Macron s’est « félicité » que l’Eco voit « le jour en 2020 », en expliquant avoir « entendu » les critiques au sujet du franc CFA.

« Le moment historique que nous vivons aujourd’hui fait écho à notre engagement pour le changement! Le passage du FCFA à l’Eco est une merveilleuse nouvelle pour l’avenir des pays qui l’utilisent! », se réjouit sur Twitter l’économiste togolais Kako Nubukpo, connu pour ses positions anti-franc CFA.

Selon ces annonces, trois choses essentielles vont changer, dont le nom de la monnaie, puisque l’Eco va remplacer le FCFA et ses accents post-coloniaux. La réforme marquera aussi la fin du dépôt de la moitié des réserves de la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (BCEAO) auprès de la Banque de France. Et Paris ne nommera plus de représentants dans les instances de gouvernance de la BCEAO et de l’UEMOA.

En revanche, la parité fixe avec l’euro du futur Eco est maintenue, bien qu’elle soit critiquée par des économistes africains, et Paris conservera son rôle de garant financier.

– ‘De quoi être confus’ –

Plusieurs zones d’ombres persistent néanmoins.

Quand les coupures en Eco remplaceront-elles les billets en francs CFA dans la poche des consommateurs ouest-africains?

Comment ce projet de réforme du franc CFA va-t-il s’articuler avec celui de monnaie unique, également baptisée Eco, initié par la Cédéao, qui compte en son sein des pays non-membres de la zone franc comme le Nigeria, le géant anglophone d’Afrique de l’Ouest?

« Il y a de quoi être confus », a souligné sur Twitter l’économiste ivoirien Mamadou Koulibaly, candidat d’opposition à la présidentielle dans son pays l’an prochain.

« Cette réforme a quel avantage pour les populations? Elles y gagnent quoi? Franchement, rien du tout. Mais ça offre l’avantage de susciter le débat sur les alternatives possibles », estime l’économiste béninoise Donaldine Amangbédji.

« Par contre, la monnaie unique est un enjeu plus sérieux. Si nous avons la même monnaie que le Nigeria, le Ghana, nous autres petits pays comme le Bénin, le Togo, ça nous arrange du point de vue économique ».

Mais « il se trouve que beaucoup de pays de la Cédéao ne sont pas prêts. Si on crée une monnaie dans ces conditions, la monnaie sera totalement dévaluée. Il y en a qui disent que le risque vaut le coup d’être pris, d’autres redoutent une aventure », souligne Mme Amangbédji.

« In fine, c’est une avancée, mais pas une révolution, ni une rupture fondamentale », juge sur Facebook l’économiste sénégalais Felwine Sarr. Il souligne aussi qu’il faut « éviter » que le projet de monnaie unique à l’échelle de la Cédéao soit « dévié, récupéré ou dévoyé par cette réforme (du franc CFA) qui pour l’heure ne concerne que les aspects les plus symboliques, mais laisse d’importants éléments de l’ancienne relation » avec la France.

Globalement, la presse d’Afrique de l’Ouest se montrait dubitative quant à la réforme annoncée à Abidjan.

« Franc CFA et Eco: bonnet-blanc, blanc-bonnet », titre le journal d’opposition ivoirien « Notre Voie », tandis que pour Le Quotidien de Dakar, « si la façade a changé, rien n’a bougé dans le fond ».

– ‘des échos jusqu’au nord du Mali en guerre’ –

Pour l’économiste sénégalais Makhtar Diouf, cette réforme constitue un « non-événement » dont des pays comme le Ghana et le Nigeria « n’ont que faire ».

L’annonce a eu des échos jusqu’au nord du Mali en guerre. « Je préfère l’Eco, parce que ça nous rend plus libre », a confié à l’AFP Kali Dramé, un tailleur de Tombouctou. Pour son concitoyen Mahouloun Bagna, maçon, changer la monnaie dans un pays en proie aux violences jihadistes n’est toutefois pas la priorité. « On préfère être en sécurité d’abord », dit-il.

A Dakar, Matar Mboup, agent de transit, s’interroge. « J’aimerais savoir quel sera l’impact positif de l’Eco dans notre vie ». D’autres posent la question d’éventuelles « arrière pensées » de la France. « Si aucun piège ne nous est caché, c’est une bonne chose », estime avec prudence Mamadou Abdoulaye Ndiaye, vendeur de T-shirts.

Philosophe, Massamba Mbaye, qui vend des objets d’art, compare la monnaie à un boubou: « Qu’il soit blanc ou noir, l’essentiel est qu’on puisse le porter. Que ça s’appelle franc CFA ou Eco, l’essentiel est qu’il soit disponible ».

Fin du franc CFA: une avancée mais beaucoup de questions en Afrique de l’Ouest

Un petit pas ou une révolution? L’annonce du remplacement du franc CFA par l’Eco dans huit d’Afrique de l’Ouest laisse ouvertes de nombreuses questions quant à sa portée, symbolique ou réelle, pour les économies et pour l’homme de la rue.

Samedi à Abidjan, le président ivoirien Alassane Ouattara a dressé les grandes lignes de l’accord conclu entre les huit pays de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) qu’il représentait (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo) et la France.

A ses côtés, son homologue français Emmanuel Macron s’est « félicité » que l’Eco voit « le jour en 2020 », en expliquant avoir « entendu » les critiques au sujet du franc CFA.

« Le moment historique que nous vivons aujourd’hui fait écho à notre engagement pour le changement! Le passage du FCFA à l’Eco est une merveilleuse nouvelle pour l’avenir des pays qui l’utilisent! », se réjouit sur Twitter l’économiste togolais Kako Nubukpo, connu pour ses positions anti-franc CFA.

Selon ces annonces, trois choses essentielles vont changer, dont le nom de la monnaie, puisque l’Eco va remplacer le FCFA et ses accents post-coloniaux. La réforme marquera aussi la fin du dépôt de la moitié des réserves de la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (BCEAO) auprès de la Banque de France. Et Paris ne nommera plus de représentants dans les instances de gouvernance de la BCEAO et de l’UEMOA.

En revanche, la parité fixe avec l’euro du futur Eco est maintenue, bien qu’elle soit critiquée par des économistes africains, et Paris conservera son rôle de garant financier.

– ‘De quoi être confus’ –

Plusieurs zones d’ombres persistent néanmoins.

Quand les coupures en Eco remplaceront-elles les billets en francs CFA dans la poche des consommateurs ouest-africains?

Comment ce projet de réforme du franc CFA va-t-il s’articuler avec celui de monnaie unique, également baptisée Eco, initié par la Cédéao, qui compte en son sein des pays non-membres de la zone franc comme le Nigeria, le géant anglophone d’Afrique de l’Ouest?

« Il y a de quoi être confus », a souligné sur Twitter l’économiste ivoirien Mamadou Koulibaly, candidat d’opposition à la présidentielle dans son pays l’an prochain.

« Cette réforme a quel avantage pour les populations? Elles y gagnent quoi? Franchement, rien du tout. Mais ça offre l’avantage de susciter le débat sur les alternatives possibles », estime l’économiste béninoise Donaldine Amangbédji.

« Par contre, la monnaie unique est un enjeu plus sérieux. Si nous avons la même monnaie que le Nigeria, le Ghana, nous autres petits pays comme le Bénin, le Togo, ça nous arrange du point de vue économique ».

Mais « il se trouve que beaucoup de pays de la Cédéao ne sont pas prêts. Si on crée une monnaie dans ces conditions, la monnaie sera totalement dévaluée. Il y en a qui disent que le risque vaut le coup d’être pris, d’autres redoutent une aventure », souligne Mme Amangbédji.

« In fine, c’est une avancée, mais pas une révolution, ni une rupture fondamentale », juge sur Facebook l’économiste sénégalais Felwine Sarr. Il souligne aussi qu’il faut « éviter » que le projet de monnaie unique à l’échelle de la Cédéao soit « dévié, récupéré ou dévoyé par cette réforme (du franc CFA) qui pour l’heure ne concerne que les aspects les plus symboliques, mais laisse d’importants éléments de l’ancienne relation » avec la France.

Globalement, la presse d’Afrique de l’Ouest se montrait dubitative quant à la réforme annoncée à Abidjan.

« Franc CFA et Eco: bonnet-blanc, blanc-bonnet », titre le journal d’opposition ivoirien « Notre Voie », tandis que pour Le Quotidien de Dakar, « si la façade a changé, rien n’a bougé dans le fond ».

– ‘des échos jusqu’au nord du Mali en guerre’ –

Pour l’économiste sénégalais Makhtar Diouf, cette réforme constitue un « non-événement » dont des pays comme le Ghana et le Nigeria « n’ont que faire ».

L’annonce a eu des échos jusqu’au nord du Mali en guerre. « Je préfère l’Eco, parce que ça nous rend plus libre », a confié à l’AFP Kali Dramé, un tailleur de Tombouctou. Pour son concitoyen Mahouloun Bagna, maçon, changer la monnaie dans un pays en proie aux violences jihadistes n’est toutefois pas la priorité. « On préfère être en sécurité d’abord », dit-il.

A Dakar, Matar Mboup, agent de transit, s’interroge. « J’aimerais savoir quel sera l’impact positif de l’Eco dans notre vie ». D’autres posent la question d’éventuelles « arrière pensées » de la France. « Si aucun piège ne nous est caché, c’est une bonne chose », estime avec prudence Mamadou Abdoulaye Ndiaye, vendeur de T-shirts.

Philosophe, Massamba Mbaye, qui vend des objets d’art, compare la monnaie à un boubou: « Qu’il soit blanc ou noir, l’essentiel est qu’on puisse le porter. Que ça s’appelle franc CFA ou Eco, l’essentiel est qu’il soit disponible ».

Meurtre de Khashoggi: une crise majeure

Rappel des développements depuis le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi, tué en octobre 2018 dans l’enceinte du consulat d’Arabie saoudite à Istanbul par un commando d’agents venus de Ryad.

L’éditorialiste saoudien s’était exilé aux Etats-Unis en 2017, redoutant une arrestation après avoir critiqué le prince héritier Mohammed ben Salmane, dit MBS.

– « Tué au consulat » –

Le 2 octobre 2018, Jamal Khashoggi entre au consulat saoudien à Istanbul, selon une image de caméra de surveillance publiée par le Washington Post avec lequel il collabore. Selon sa fiancée, il s’y est rendu pour des démarches en vue de leur mariage.

Le 5, le prince héritier affirme que Khashoggi est entré au consulat mais en est sorti peu après.

Une source proche du gouvernement turc affirme le lendemain que « le journaliste a été tué au consulat par une équipe venue spécialement à Istanbul et repartie dans la même journée ». Ryad dément.

Le Washington Post affirme le 7 que le corps « a probablement été découpé et mis dans des caisses avant d’être transféré par avion hors du pays ».

Selon le New York Times, l’un des hommes soupçonnés d’avoir participé à l’assassinat appartient à l’entourage de MBS, trois autres aux services de sécurité rattachés au prince héritier.

– Ryad reconnaît un « meurtre » –

Le 20 octobre, Ryad admet que le journaliste a été tué dans le consulat lors d’une « rixe à coups de poing ». Le roi Salmane demande au prince héritier de restructurer les services des renseignements. Quatre responsables sont limogés.

Khashoggi a été victime d’un « meurtre », déclare le lendemain le ministre saoudien des Affaires étrangères Adel al-Jubeir, évoquant une « opération non autorisée », dont MBS n’était « pas informé ».

Le 23, le président turc Recep Tayyip Erdogan décrit un « assassinat politique » « planifié », mis à exécution par une équipe de « quinze agents ».

– « Démembré » et « dissous » –

Le 24 octobre, MBS réagit pour la première fois publiquement : « C’est un incident hideux et totalement injustifiable ».

Le 2 novembre, M. Erdogan accuse les « plus hauts niveaux du gouvernement saoudien » d’avoir commandité le meurtre, tout en excluant le roi. Son conseiller affirme que le corps a été démembré pour pouvoir être « dissous ».

Le 15, Washington annonce des sanctions contre des responsables saoudiens. L’Allemagne, la France et le Canada ont aussi pris de telles mesures.

– Trump : alliance avec Ryad –

Le 16 novembre, le Washington Post rapporte que la CIA a conclu que MBS avait commandité l’assassinat.

Le 20, Donald Trump n’exclut pas que le prince ait été au courant. La CIA n’a « rien trouvé d’absolument certain », dit-il.

Mais le 4 décembre, des sénateurs républicains affirment, après avoir été informés des conclusions de la CIA, n’avoir « aucun doute » sur le fait que le prince a « ordonné » le meurtre. Le 13, le Sénat adopte une résolution tenant MBS pour « responsable ».

– Eléments de preuve « crédibles » –

Le 3 janvier 2019, le procureur général d’Arabie saoudite requiert la peine de mort contre cinq des onze suspects accusés du meurtre, à leur procès à Ryad.

Le 19 juin, la rapporteure spéciale de l’ONU sur les exécutions sommaires Agnès Callamard affirme avoir des preuves suffisantes pour justifier l’ouverture d’une enquête internationale sur les responsabilités de hauts dirigeants saoudiens dans ce crime, y compris le prince héritier. Le rapport est « sans fondement », réagit Ryad.

Le 29, Donald Trump juge que la responsabilité du prince n’est pas établie.

Le 26 septembre, la chaîne de télévision américaine PBS rapporte des propos de MBS disant fin 2018 qu’il assumait la responsabilité du meurtre mais n’en avait eu connaissance qu’après les faits.

– Condamnations à mort –

Le 3 décembre, la fiancée de Khashoggi et Agnès Callamard dénoncent l’inaction de la communauté internationale.

Le 23, cinq Saoudiens sont condamnés à mort et deux des principaux suspects, un conseiller royal et un chef du renseignement, disculpés, par un tribunal de Ryad.

Ces décisions sont « loin de répondre aux attentes de notre pays et de la communauté internationale », réagit le ministère turc des Affaires étrangères.

Feux en Australie: le Premier ministre ne lâchera pas l’industrie du charbon

Le Premier ministre conservateur australien Scott Morrison a contre-attaqué lundi, en pleine crise des feux de forêts, en jugeant qu’il serait « irresponsable » de tourner le dos à l’industrie du charbon et à ses milliers d’emplois, alors qu’il est accusé de ne pas en faire assez pour le climat.

« ScoMo », comme il est surnommé en Australie, a essuyé les foudres de l’opinion publique la semaine dernière quand il est apparu qu’il était en vacances à Hawaï en famille, alors que les incendies redoublaient de vigueur.

Rentré précipitamment ce week-end, le Premier ministre s’est rendu dimanche auprès des pompiers luttant contre les flammes avant de se montrer incisif lundi sur les questions économiques et climatiques.

« Je ne vais pas rayer de la carte l’emploi de milliers d’Australiens en m’éloignant des secteurs traditionnels », a averti le dirigeant de 51 ans sur la chaîne Seven Network, lors d’une des multiples interviews matinales allant dans le même sens.

« Nous n’allons pas nous engager dans des objectifs irresponsables, destructeurs d’emploi et nuisibles pour l’économie qui sont demandés », a-t-il martelé sur Channel 9, en réponse à ceux qui lui demandent du volontarisme sur la question climatique.

– Amélioration lundi –

Le leader du centre-droit, qui a remporté en mai les élections, ne nie pas la réalité du réchauffement mais a toujours contesté l’idée que la lutte contre ce fléau implique un virage économique pour son pays.

Un tiers des exportations mondiales de charbon -une des sources d’énergie qui rejette le plus de gaz à effet de serre- proviennent de l’immense île-continent, et la filière fournit quantités d’emplois aux Australiens.

M. Morrison a toujours été un soutien de ce secteur, ce qui lui a valu un déluge de critiques au moment où l’Australie est ravagée par les incendies.

Les feux de forêts se produisent chaque année mais ils ont été cette saison particulièrement précoces et virulents puisqu’ils ont déjà détruit une superficie équivalente à la Belgique et que leurs fumées toxiques enveloppent plusieurs villes de l’est, au premier rang desquelles Sydney.

Une amélioration des conditions a été observée lundi, mais les autorités ont indiqué que près de 200 maisons avaient été endommagées ces derniers jours dans les seuls Etats d’Australie-méridionale et de Nouvelle-Galles du Sud.

La localité de Balmoral, au sud-ouest de Sydney a notamment été dévastée. Un habitant, Steve Harrison, un artiste de 67 ans, a raconté à la chaîne ABC avoir échappé aux flammes en se réfugiant dans son four artisanal.

– Réfugié dans un four –

« Je suis sorti en courant pour prendre ma voiture mais le jardin était en feu, l’allée était en feu, la route était en feu, je ne pouvais pas partir », a-t-il dit. « La veille, j’avais terminé de construire un petit four à l’arrière, un four de la taille d’un cercueil, juste assez grand pour que je m’y introduise. »

« Je suis resté dedans une demi-heure le temps que la tempête de flammes ne passe. C’était énorme, c’était partout rougeoyant, effrayant. J’étais terrifié. »

Des chercheurs expliquent la gravité des feux de forêts cette année par une conjonction de facteurs, notamment des précipitations très faibles, des températures record et des vents forts. Beaucoup estiment que le réchauffement climatique contribue à favoriser ces conditions.

M. Morrison a assuré que l’Australie atteindrait ses objectifs d’émissions de gaz à effet de serre pour 2030, même si cela se fera en grande partie en comptant les crédits passés plutôt que par de nouvelles réductions.

« Je vais maintenir le cap d’une gestion responsable, en abordant de manière responsable les changements du climat et en veillant de manière responsable à ce que nous puissions faire croître notre économie dans un climat très difficile en ce moment », a-t-il dit sur Seven Network.

L’Australie s’est engagée lors de la COP 21 à Paris en 2015 à réduire à l’horizon 2030 ses émissions de 26% à 28% par rapport à leur niveau de 2005.

Les organisations de défense de l’environnement considèrent ces objectifs trop bas pour contenir la hausse des températures.

Les émissions nationales de CO2 de l’Australie sont faibles par rapport aux principaux pays pollueurs, mais, « per capita », son bilan est très mauvais. Et ses exportations de combustibles fossiles – principalement du charbon – représentent environ 7% des émissions mondiales de carbone.

Le chef de l’opposition travailliste Anthony Albanese a fustigé « l’entêtement » du Premier ministre: « Ce n’est pas +business as usual+. Mais M. Morrison n’écoute pas. »

Destitution de Trump: le bras de fer continue entre Pelosi et le Sénat

Rivaux de longue date au Congrès américain, la démocrate Nancy Pelosi et le républicain Mitch McConnell ont poursuivi lundi leur bras de fer sur les modalités du procès en destitution de Donald Trump, initialement prévu en janvier.

La Chambre des représentants, contrôlée par les démocrates et présidée par Mme Pelosi, a approuvé mercredi les deux chefs d’accusation du président, qui doit désormais être jugé dans un procès historique au Sénat pour « abus de pouvoir » et « entrave à la bonne marche du Congrès ».

Fort du soutien de M. McConnell et de sa majorité républicaine, M. Trump est quasiment assuré d’être acquitté à la chambre haute du parlement.

Mais avant de porter l’acte d’accusation devant le Sénat, selon un rituel qui a seulement servi à juger deux présidents américains jusqu’ici, les démocrates veulent des garanties sur la conduite du procès.

« La Chambre ne peut pas choisir » qui de ses membres joueront le rôle de procureurs « tant que nous ne savons pas quel genre de procès conduira le Sénat », a expliqué lundi Mme Pelosi sur Twitter.

Elle demande notamment que le Sénat prévoie d’entendre les témoins qui avaient refusé d’apparaître devant la commission d’enquête parlementaire de la Chambre.

Donald Trump n’a pas collaboré à l’enquête et a interdit à ses collaborateurs de témoigner, dénonçant une « chasse aux sorcières ».

On verra plus tard, a répondu sur Fox News Mitch McConnell à Nancy Pelosi, tout en laissant la porte ouverte à la demande des démocrates.

« Nous devons entendre les arguments, avoir du temps pour les questions écrites, et ensuite décider si nous avons besoin de témoins ou pas », a-t-il expliqué, affirmant vouloir mener ce procès « de la même façon » que celui du président démocrate Bill Clinton pour l’affaire Lewinsky en 1999.

« Ce qui était suffisant pour le président Clinton est suffisant pour le président Trump », a-t-il affirmé, soulignant que les règles du jeu avaient alors été votées à l’unanimité des sénateurs après des négociations.

En matière de destitution, la Constitution américaine est très succincte, laissant au Sénat toute latitude sur la durée et la modalité du procès.

– « Consignes » –

Mitch McConnell a réitéré lundi son soutien au président. « La mise en accusation va disparaître », a-t-il dit, dénonçant un procès inutile à moins d’un an de la présidentielle. « Nous savons tous comment ça va finir ».

Donald Trump a accusé lundi sur Twitter Mme Pelosi d’avoir provoqué le « procès le plus injuste de l’histoire du Congrès américain, et maintenant elle demande l’équité au Sénat, violant toutes les règles en le faisant ».

« Elle a perdu le Congrès une fois, elle le perdra encore », a ajouté le président, qui affirme que le procès va remobiliser son électorat et permettra aux républicains de reprendre la Chambre en 2020.

Le milliardaire est accusé d’avoir fait pression sur l’Ukraine afin que Kiev enquête sur l’un de ses rivaux potentiels à la présidentielle de 2020, l’ancien vice-président démocrate Joe Biden, notamment en retenant une aide militaire de 400 millions de dollars pour ce pays en conflit avec la Russie.

Le président américain avait fait cette demande lors d’une échange téléphonique avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky le 25 juillet, au nom de la lutte contre la corruption dans son pays.

Mais l’ordre de geler l’aide militaire est intervenu un heure et demi seulement après la conversation téléphonique, selon un courrier électronique publié dimanche par le Center for Public Integrity, regroupement de journalistes d’investigation.

« Vu les consignes que j’ai reçues et sachant l’intention de l’administration d’examiner l’aide à l’Ukraine (…) veuillez attendre avant de verser tous nouveaux fonds promis par le ministère de la Défense », écrit un responsable de la Maison Blanche, Michael Duffey, dans son courrier adressé au Pentagone.

« Etant donné la nature sensible de la demande », il demande que son message soit communiqué uniquement à « ceux qui doivent être tenus au courant ».

Mitch McConnell a défendu lundi la position de la Maison Blanche et du président Trump, qui a « exercé son pouvoir exécutif »

Le chef de la minorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer, y avait en revanche vu la veille une révélation « explosive ».

Barrage sur le Nil: des « progrès » dans les négociations mais pas d’accord

Des responsables égyptiens, soudanais et éthiopiens réunis samedi et dimanche à Khartoum ont dit avoir enregistré des « progrès » sans toutefois trouver d’accord dans les négociations au sujet d’un barrage sur le Nil Bleu qui suscite des tensions entre leurs pays.

« Il y a eu des progrès mais des points de dispute subsistent entre les trois pays », a dit à la presse dimanche Yasser Abbas, le ministre soudanais de l’Irrigation en évoquant les difficultés au sujet du « remplissage du réservoir et de l’utilisation du barrage ».

Outres les ministres de l’Irrigation des trois pays, des responsables de la Banque mondiale et du Trésor américain étaient présents aux discussions en tant qu’observateurs.

La prochaine rencontre tripartite aura lieu les 9 et 10 janvier à Addis-Abeba.

Lors d’une réunion à Washington en novembre, les trois pays s’étaient donnés jusqu’au 15 janvier pour trouver un accord.

Le Caire craint que la construction du grand barrage de la Renaissance (GERD), entamée en 2012 par l’Ethiopie, n’entraîne une réduction du débit du Nil Bleu, si le remplissage s’effectue trop rapidement.

Le fleuve fournit 97% des besoins en eau de l’Egypte et ses rives abritent 95% des quelque 100 millions d’habitants du pays, selon les Nations unies.

Les discussions entre l’Egypte, l’Ethiopie et le Soudan, par lequel passe aussi le fleuve, sont bloquées depuis neuf ans.

L’Ethiopie a annoncé que le gigantesque barrage de quatre milliards de dollars devrait commencer à produire de l’électricité d’ici fin 2020 et serait complètement opérationnel d’ici 2022.

Le GERD est censé devenir la plus grande centrale hydroélectrique d’Afrique avec une production de 6.000 mégawatts.

Le Caire évoque un « droit historique » sur le fleuve, garanti par une série de traités.

Le Nil Bleu, qui prend sa source en Ethiopie, rejoint le Nil Blanc à Khartoum pour former le Nil qui traverse le Soudan et l’Egypte avant de se jeter dans la Méditerranée.

L’Egypte souffre d’une crise de l’eau liée notamment à la surpopulation. De 35 millions en 1970, la population du pays est passée à environ 100 millions aujourd’hui.

Réforme du franc CFA: ce qui va changer

Voici ce qui va changer, et ce qui ne va pas changer pour le franc CFA utilisé par huit pays d’Afrique de l’Ouest, avec la réforme annoncée samedi par les présidents français et ivoirien à Abidjan.

Les six pays d’Afrique centrale utilisant également le franc CFA, mais qui forment une zone monétaire distincte, ne sont pas concernés par cette réforme.

CE QUI CHANGE

LE NOM

A sa création en 1945, franc CFA signifiait « franc des colonies françaises d’Afrique ». Après les indépendances des années 1960, le nom avait déjà évolué pour devenir « franc de la Communauté financière africaine », pour les huit pays d’Afrique de l’Ouest (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo). Mais ce nom restait perçu comme un symbole post-colonial.

Le FCFA va devenir l' »Eco », qui est en fait le nom choisi pour la future monnaie unique des 15 pays de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao).

FIN DU DEPOT DES RESERVES DE CHANGE EN FRANCE

Deuxième point majeur de la réforme, la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (BCEAO) ne devra plus déposer la moitié de ses réserves de change auprès de la Banque de France, une obligation qui était perçue comme une dépendance humiliante vis-à-vis de la France par les détracteurs du FCFA.

La BCEAO « n’aura à l’avenir plus d’obligation particulière concernant le placement de ses réserves de change ». « Elle sera libre de placer ses avoirs dans les actifs de son choix », selon la présidence française.

GOUVERNANCE : PLUS DE REPRESENTANTS FRANCAIS

Troisième changement : la France va se retirer des instances de gouvernance de l’Union monétaire ouest africaine (UMOA) où elle était présente.

« La France ne nommera plus aucun représentant au Conseil d’administration et au Comité de politique monétaire de la BCEAO, ni à la Commission bancaire de l’UMOA », a expliqué l’Elysée.

Il s’agit de « désamorcer les critiques », selon lesquelles la France continuait de dicter ses décisions dans ces instances via ses représentants, selon l’Elysée.

CE QUI NE CHANGE PAS

LA PARITE FIXE AVEC L’EURO

La parité fixe avec l’euro du franc CFA, futur Eco, est maintenue (1 euro = 655,96 francs CFA).

Il s’agit d’éviter les risques d’inflation (présente dans d’autres pays d’Afrique) a expliqué le président ivoirien Alassane Ouattara.

Cette parité fixe est pourtant l’une des caractéristiques du FCFA les plus critiquées par des économistes africains, selon lesquels l’arrimage à l’euro, monnaie forte, pose problème pour les économies de la région, beaucoup moins compétitives, qui ont besoin de donner la priorité à la croissance économique et à l’emploi plutôt que de lutter contre l’inflation.

Ces économistes plaident pour la fin de la parité fixe avec l’euro et l’indexation sur un panier des principales devises mondiales, le dollar, l’euro et le yuan chinois, correspondant aux principaux partenaires économiques de l’Afrique.

LA GARANTIE DE LA FRANCE

Paris conservera son rôle de garant financier pour les huit pays de l’UEMOA.

« Si la BCEAO fait face à un manque de disponibilités pour couvrir ses engagements en devises, elle pourra se procurer les euros nécessaires auprès de la France », explique l’Elysée. Cette garantie prendra la forme d’une « ligne de crédit ».

« Avec le maintien de cette garantie, en attendant l’Eco, nous voulons éviter la spéculation et la fuite des capitaux », a justifié Alassane Ouattara.

LES INCERTITUDES SUR L’ECO

La réforme du FCFA est « une étape préalable » « dans la feuille de route du projet de monnaie unique de la CEDEAO », selon la présidence française.

Mais quand sera vraiment lancée cette monnaie unique ?

Les pays de la CEDEAO ont évoqué l’année 2020, mais sans fixer de calendrier précis.

Au sommet de la CEDEAO qui s’est tenu ce samedi à Abuja, Zainab Shamsuna Ahmed, la ministre des Finances du Nigeria – poids lourd économique régional – a estimé que la mise en oeuvre de l’Eco en 2020 n’était « pas certaine », jugeant qu’il restait « encore du travail à faire pour répondre aux critères de convergence ».

Les pays de l’UEMOA, qui respectent dans l’ensemble ces critères (contrairement aux autres pays de la CEDEAO), pourraient constituer l’avant-garde de l’Eco.

La réforme du FCFA devrait satisfaire le Nigeria, qui exigeait qu’une monnaie commune ouest-africaine soit déconnectée du Trésor français.

Jeremy Corbyn, le damné du Labour sur un siège éjectable

A la tête des travaillistes, Jeremy Corbyn rêvait d’un Royaume-Uni à gauche toute mais a refusé de se prononcer sur le Brexit, événement historique pour son pays. Sur un siège éjectable après une défaite cuisante, il est désormais réduit à penser à sa succession.

« Je ne conduirai pas le parti lors d’une quelconque élection », a concédé le chef de l’opposition, depuis sa circonscription d’Islington, dans le nord de Londres, où il a remporté à 70 ans un 10e mandat.

Mais il restera à son poste le temps que soit menée une « réflexion sur le résultat du scrutin et sur sa future politique », a assuré cet ancien militant syndical, rejetant les appels à un départ immédiat.

Sa défaite historique laisse le Labour face au choix radical de maintenir sa ligne gauchisante, qui a attiré de nombreux jeunes dans ses rangs, ou revenir à la sociale-démocratie triomphante des années Tony Blair.

Les milieux financiers voient en Jeremy Corbyn un dangereux marxiste synonyme de chaos économique, la communauté juive l’a accusé d’avoir laissé prospérer l’antisémitisme parmi les militants. Surtout, son ambiguïté sur le Brexit lui a attiré les critiques des « Brexiters » comme des « Remainers ».

Ce socialiste revendiqué à la courte barbe blanche a malgré tout mené campagne sans dévier, promettant nationalisations et milliards pour les services publics, avec le pari de convaincre des électeurs épuisés par une décennie d’austérité conservatrice.

Comme il avait pris en 2015 la tête de son parti sans qu’on le voie venir.

– « Neutre » sur le Brexit –

Eurosceptique dans un parti dont les députés sont majoritairement europhiles, Jeremy Corbyn a choisi d’entretenir l’ambiguïté face au Brexit, voté par 52% des Britanniques en juin 2016.

Il promettait de négocier un nouvel accord de sortie de l’Union européenne plus favorable aux droits des travailleurs, qu’il soumettrait à un référendum avec comme alternative le maintien dans l’UE. Pressé de se prononcer, il avait fini par expliquer qu’il serait « neutre » pendant une telle campagne.

« La question n’est pas seulement de savoir si Jeremy Corbyn peut survivre comme chef mais qui va lui succéder », a observé Sara Hobolt, professeur à la London School of Economics. Elle a relevé cependant qu’un changement de dirigeant ne signifiait pas forcément un changement d’orientation pour un parti dont les membres se situent fermement à gauche.

Coupant court à tout débat sur le positionnement idéologique du parti, Jeremy Corbyn a averti vendredi: « les questions de la justice sociale et des besoins du peuple ne vont pas disparaître ».

Ses alliés ont aussitôt resserré les rangs autour du besoin de maintenir une ligne à gauche. « Nous allons maintenir le Labour socialiste », a martelé Momentum, le groupe militant radical qui le soutient.

– Cycliste végétarien –

Né le 26 mai 1949, Jeremy Corbyn a développé son sens de l’engagement politique auprès de ses parents, un ingénieur et une enseignante, tombés amoureux lors d’une manifestation contre la guerre civile espagnole (1936-39).

Elevé dans l’ouest de l’Angleterre, le jeune homme ne se passionne guère pour les études. Après avoir décroché son bac, il part deux ans en Jamaïque pour le compte d’une association caritative.

A son retour, il s’installe à Islington, quartier du nord de Londres à l’époque coeur de la contestation gauchiste, désormais très boboïsé. Il y vit toujours dans une maison modeste, avec sa troisième épouse, une Mexicaine de 20 ans plus jeune que lui. Végétarien, Corbyn, père de trois enfants, revendique une vie « très normale » et se déplace à vélo.

Il avait pris en 2015 la tête de son parti sans qu’on le voie venir, créant la surprise. Il se distingue alors par le grand coup de barre à gauche qu’il impulse au parti. Il y avait jusque là joué un rôle marginal de rebelle et n’a jamais été ministre pendant les treize ans où le Labour était au pouvoir, de 1997 à 2010 sous Tony Blair puis Gordon Brown.

Militant pro-palestinien de longue date, il a vu revenir avec une force renouvelée pendant la campagne les accusations d’avoir laissé s’enraciner l’antisémitisme au sein du parti.

Ouzbékistan: de maigres progrès, mais toujours pas d’élections libres

L’Ouzbékistan a fait quelques progrès en matière électorale, mais ne respecte toujours pas les libertés fondamentales, ont estimé des observateurs électoraux, au lendemain d’élections législatives auxquelles aucune formation d’opposition n’a pu participer.

« Etant donné que tous les partis soutiennent les politiques du président (Chavkat Mirzioïev), et qu’il n’y avait pas d’opposition, les électeurs n’avaient pas vraiment de choix », ont noté dans un communiqué les experts de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).

Le Parti libéral-démocrate, principale formation pro-pouvoir, remporte 43 députés devant le Parti national du renouveau démocratique (35), selon des résultats portant sur 128 des 150 sièges en jeu. Dans 22 circonscriptions, une nouvelle élection aura lieu, aucun candidat n’ayant reçu le nombre de voix nécessaires.

Les trois autres formations — le Parti populaire démocratique, le Parti social-démocrate et le Mouvement écologique d’Ouzbékistan — se partagent les sièges restants, comme durant la précédente législature.

Nouveauté dans ce pays d’ex-URSS, le président Mirzioïev avait poussé ces mouvements à se différencier et à faire campagne bien qu’ils le soutiennent tous. Il a salué un vote « historique » dimanche.

Le successeur du brutal Islam Karimov, mort en 2016, a entrepris des réformes politiques et économiques destinées à peu à peu ouvrir cette ex-république soviétique d’Asie centrale de 33 millions d’habitants, qui vit encore largement sous un système inspiré de l’autoritarisme centraliste de l’URSS.

Il a ainsi libéré des opposants politiques détenus de longue date, lutté contre le travail forcé et la torture ou encore ouvert le pays au tourisme et aux investissements.

Mais aucune réforme politique de fond n’a été menée pour, par exemple, permettre à des opposants ou des indépendants de participer aux élections.

Les cinq partis envoyant des élus à la chambre basse sont dès lors les mêmes que ceux qui siégeaient dans la précédente assemblée, élue sous Islam Karimov.

« Le développement démocratique nécessite une plus grande mise en concurrence et le respect des droits et libertés de base », relève l’OSCE qui constate cependant que les « réformes d’ampleur » voulues par les autorités ont créé un espace inexistant jusqu’alors « pour que les citoyens expriment publiquement leur mécontentement ».

De son côté, l’Union européenne a salué dans un communiqué de « réels progrès » lors de ces élections, tout en soulignant l' »absence des partis d’opposition » et « quelques irrégularités sérieuses » le jour du vote. Elle a appelé les autorités ouzbèkes à ouvrir le processus électoral aux candidats indépendants.

Sahel: Macron et le Nigérien Issoufou tentent de mobiliser contre le jihadisme

Les présidents français Emmanuel Macron et nigérien Mahamadou Issoufou se sont voulus mobilisateurs dimanche à Niamey pour renforcer la lutte contre le jihadisme au Sahel, au cours d’une cérémonie d’hommage aux 71 militaires nigériens tués par des jihadistes en décembre.

M. Macron bouclait par un détour au Niger une visite de 48 heures en Côte d’Ivoire où il a acté la fin du Franc CFA qui laissera la place en 2020 à l’Eco.

Il s’est incliné devant les tombes des soldats nigériens moins d’un mois après s’être recueilli devant les cercueils des 13 soldats Francais tués au cours d’un accident d’hélicoptères au Mali, en zone de combat.

Le président français a ensuite à nouveau tenu un discours volontaire au risque de froisser encore ses alliés.

« Nous sommes à un tournant de cette guerre. Il nous faut (…) redéfinir plus clairement les objectifs » à l’occasion du sommet de Pau (sud-ouest de la France) le 13 janvier, a affirmé le président Macron.

« Il faut définir de manière beaucoup plus claire les objectifs militaires, politiques et de développement pour les 6, 12 et 18 prochains mois », a-t-il insisté.

« Je vois dans trop de pays prospérer sans condamnation politique claire des sentiments anti-francais Je ne peux pas accepter d’envoyer nos soldats sur le terrain dans les pays où cette demande (de présence française) n’est pas clairement assumée », a poursuivi Emamnuel Macron.

« Quand il parle de clarification, le président Macron vise IBK (Ibrahim Boubacar Keita, le président malien) et Kaboré (Roch Marc Christian Kaboré, le président burkinabè) », avait récemment précisé une source sécuritaire à l’AFP.

Sur la même longueur d’ondes que Macron, le président Issoufou a révélé que la France et les pays du Sahel lanceraient à Pau « un appel à la solidarité internationale pour que le Sahel et la France ne soient pas seuls dans ce combat »

Il a rappelé que le Niger consacrait « 19% de ses ressources budgétaires dans le combat contre le terrorisme », soulignant aussi que la « France emploie beaucoup de ressources ».

– ‘Menace planétaire’ –

« La menace du terrorisme est une menace planétaire, elle nécessite une riposte à l’échelle de la planète », a-t-il poursuivi. « Si les Européens ne s’engagent pas, ils auront à faire cette guerre sur leur territoire », a-t-il lancé.

Les deux présidents se sont embrassés à deux reprises au cours d’une cérémonie empreinte d’émotion. Le président Macron a souligné que les soldats français et nigériens étaient des « frères d’armes » et lancé: « Nous sommes là aujourd’hui pour nous incliner devant vos martyrs, nous serons la demain pour célébrer les victoires ».

L’invitation par le président français au sommet de Pau avait été mal ressenti par beaucoup, certains y voyant une « convocation » teintée d’attitude néo-coloniale.

Le président Keïta a semblé faire allusion à cette tension samedi sur TV5, en indiquant que les pays unis dans la force militaire G5 Sahel souhaitaient « un partenariat respectable et respectueux ». De source diplomatique, tous les pays devraient toutefois être présents à Pau.

Avant d’arriver à Niamey, le président Macron s’était également recueilli en hommage à des soldats tués, cette fois à Bouaké, deuxième ville de Côte d’ivoire et ancienne capitale de la rébellion.

– Hommage aussi à Bouaké –

Neuf soldats français et un Américain y avaient été tués en 2004, par un de l’armée ivoirienne. Un épisode charnière de la décennie de crise ivoirienne et un dossier qui garde de nombreuses zones d’ombre.

Les présidents Macron et Ouattara ont dévoilé une stèle et déposé des gerbes aux couleurs ivoiriennes et françaises. Cet acte doit « oeuvrer à l’essentiel travail de réconciliation dont la République de Côte d’Ivoire a tant besoin et qui est le chemin sur lequel elle avance », avait dit M. Macron la veille.

Les dernières heures de M. Macron, en Côte d’Ivoire ont été plus festifs avec un accueil par des dizaines de milliers de personnes.

« ADO ! ADO ! Macron ! Macron ! », scandait la foule en honneur au président français et son homologue ivoirien Alassane Dramane Ouattara, dit « ADO ».

« C’est la première fois depuis que la Côte d’Ivoire existe qu’un président français vient à Bouaké. Et il vient pour construire notre marché, seul lieu d’activité à Bouaké », a jubilé Sanata Traoré, commerçante, devant le futur marché dont M. Macron a posé la première pierre.

D’un coût de 60 millions d’euros, financé par la France, le site, qui sera le plus grand marché couvert d’Afrique de l’Ouest, rassemblera 8.500 commerçants sur près de 9 hectares.

Objectif: relancer l’activité économique jadis florissante et faire oublier le passé de Bouaké, ville de casernes régulièrement secouée par des mouvements de grogne de militaires.

Les deux présidents ont posé la première pierre lors d’une cérémonie expédiée au pas de course. Le temps, tout de même pour le président Macron de recevoir en cadeau un… cheval.

Après l’étape nigérienne, Emmanuel Macron est reparti dimanche en début de soirée pour la France.