Afrique du Sud – Xénophobie: 315 Nigérians rapatriés après des attaques

Un deuxième groupe de trois-cent-quinze nigérians, fuyant les violences xénophobes en Afrique du Sud, est arrivé mercredi soir au Nigéria, accueilli à l’aéroport international Murtala Muhammed de Lagos par le gouvernement qui a remis 50 dollars à chacun d’entre eux.Le rapatriement a été effectué par Air Peace, une compagnie aérienne privée qui a déployé à cette fin un avion B777 portant le numéro d’enregistrement 5N-BWI.

A sa descente d’avion, Chuks Okoma, l’un des rapatriés, a remercié Dieu d’avoir épargné sa vie face aux épreuves auxquelles sont confrontés ses compatriotes en Afrique du Sud.

Dans le pays de Nelson Mandela, Okoma affirme y avoir vécu six ans sans travail, au même titre que Michael Udoh. Ce dernier, pour sa part, s’était heurté maintes fois au renouvellement de son permis de travail, faisant de lui un sans-emploi.

Les rapatriés ont été reçus par Abike Dabiri-Erewa, présidente de la Commission des Nigérians de la diaspora, Allen Onyema, président d’Air Peace et Jermaine Sanwo-Olu, Assistant spécial du gouverneur de l’Etat de Lagos pour la diaspora, qui a remis l’aide au nom du gouverneur Babajide Sanwo-Olu.

Selon Jermaine Sanwo-Olu, qui qualifie de « palliatif » le don en espèces, les rapatriés de l’Etat de Lagos seraient transférés au Fonds d’affectation spéciale pour l’emploi de l’Etat de Lagos (LSETF) où ils devraient être formés à l’acquisition de compétences.

Pour Dabiri-Erewa, ils seraient identifiés en fonction de leurs états d’origine afin d’accompagner les efforts du gouvernement fédéral pour leur réintégration, ajoutant qu’il y avait une équipe médicale sur le terrain pour fournir une assistance aux personnes souffrant de problèmes de santé.

Par ailleurs, a-t-elle souligné, la Haute Commission du Nigeria (ambassade) travaillait avec les autorités sud-africaines pour réduire les retards inutiles qui caractérisaient jusque-là les opérations d’évacuation.

Environ 506 Nigérians attendent encore d’être évacués après avoir volontairement manifesté leur intérêt pour le retour au bercail.

Selon plusieurs rapports, le président de la compagnie aérienne Air Peace a déclaré que certains Nigérians étaient bloqués en Afrique du Sud depuis plus de quatre ans et ne pourraient pas rentrer chez eux en raison de difficultés financières et du manque de documentation appropriée.

« Ce qu’Air Peace fait pour évacuer les Nigérians d’Afrique du Sud s’inscrit dans le cadre de notre soutien au gouvernement du président Muhammadu Buhari et nous le faisons sans réserve », a-t-il indiqué, appelant le « gouvernement de poursuivre son action pour faciliter le retour en douceur des Nigérians ».

Afrique du Sud : Malema accuse les « Blancs » d’être à l’origine des attaques xénophobes

Le chef de l’opposition sud-africaine, Julius Malema a accusé la population blanche du pays d’être responsable des violentes attaques et manifestations xénophobes qui ont opposé les migrants africains à leurs hôtes.Lors d’un point de presse, le chef de l’EFF (Economic Freedom Fighters) a déclaré que son parti ne participerait pas aux manifestations qui, selon lui, étaient clairement criminelles, ajoutant que les allégations selon lesquelles des étrangers volaient des emplois à des Sud-Africains n’étaient pas fondées.   Au lieu de cela, le leader de l’opposition a blâmé la population blanche et sa mainmise économique sur le pays pour avoir créé de l’animosité parmi les Africains, ce qui, a-t-il conclu, a conduit à l’agitation actuelle.  

« Il n’y a aucun Nigérian qui a volé une industrie et n’a employé que des Nigérians. Il n’existe aucun Zimbabwéen qui possède des grandes fermes dans lesquelles il n’a employé que des Zimbabwéens », a indiqué Malema qui a soutenu que les industries sont « contrôlées par les Blancs qui emploient des étrangers et leur paient un maigre salaire. C’est ça qui vous pousse à croire que vos frères africains vous volent vos emplois ».

C’est pourquoi, il a demandé à ses frères xénophobes d’« arrêter de glorifier les frontières qui séparent les africains ». Il a dit que les Blancs en Afrique du Sud emploient des ressortissants étrangers dans leurs restaurants, leurs fermes et leurs magasins de détail. Ce qui, à son avis, sème la haine de soi et la discorde dans la population sud-africaine.

« Et parce que nous sommes au chômage, et parce que nous avons un gouvernement qui n’a pas de solutions aux crises de pauvreté et à l’écart grandissant entre les riches et les pauvres, nous commençons à penser comme ça. Le secteur privé, le capital monopolistique blanc, doit donc assumer l’entière responsabilité de ce gâchis auquel nous sommes confrontés », a déclaré Malema.  

AfSud : les violences xénophobes ont fait « au moins » 10 morts (Ramaphosa)

Le président de l’Afrique du Sud Cyril Ramaphosa a exhorté ses compatriotes à mettre fin aux violences xénophobes qui, en l’espace de cinq jours, ont, selon lui, fait « au moins dix » morts.«Nous savons qu’au moins 10 personnes ont été tuées dans ces violences, dont deux étaient des ressortissants étrangers. Aucun niveau de colère, de frustration et de griefs ne peut justifier de tels actes de destruction et de criminalité. J’appelle chacun d’entre nous à ne pas alimenter un climat de peur et de confusion », a déclaré Cyril Ramaphosa, dans un message à la nation, jeudi soir.

Le pays a été profondément traumatisé par les actes de violence visant des ressortissants étrangers, a souligné M. Ramaphosa avant de marteler qu’« Il n’y a pas d’excuse pour les attaques contre les foyers et les entreprises de ressortissants étrangers, tout comme il n’y en a pas pour la xénophobie ou toute autre forme d’intolérance ».

Rappelant l’appui des Etats africains durant la période la plus sombre vécue par son pays, il a déclaré : « Les peuples d’autres pays de notre continent nous ont soutenus dans notre lutte contre l’apartheid. Nous avons travaillé ensemble pour vaincre l’apartheid et surmonter les divisions qu’il a créées »..

Stuart Baxter démissionne de son poste de sélectionneur des Bafana Bafana

Le sélectionneur sud-africain Stuart Baxter a démissionné vendredi, affirmant qu’il s’agissait d’une décision personnelle prise après avoir réfléchi aux problèmes qui auraient affecté la performance des Bafana Bafana pendant la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) en Égypte. “Je sens que je peux plus continuer à travailler avec le professionnalisme et la passion nécessaires comme je l’ai fait, et à m’occuper des nombreux problèmes liés à ce programme. Je pense qu’il est temps que quelqu’un d’autre prenne la relève », a-t-il déclaré.

 C’est la deuxième fois que l’Anglais quitte le poste des Bafana Bafana, après 2006, lorsqu’il n’avait pas réussi à qualifier son équipe à la Coupe du Monde organisée en Allemagne cette année-là.

 Il a repris son poste en 2017 et a mené la nation à la CAN égyptienne en juin où l’équipe a été éliminée par les Super Eagles du Nigeria en quart de finale. 

Afrique du Sud -Fiscalité: la taxe carbone en vigueur le 1er juin

En Afrique du Sud, la taxe carbone entre en vigeur à partir du 1er juin 2019 après neuf années de tractation. Classé au rang de 14ème pollueur mondial, le pays arc-en-ciel instaure une taxe carbone. Première puissance industrielle du continent africain, le pays est dépendant du charbon pour sa production d’électricité.

Le président Cyril Ramaphosa a promulgué une loi imposant une taxe sur les émissions de carbone aux entreprises d’Afrique du Sud, plus gros pollueur du continent. Le mois juin va être le début de la mise en application de cette loi.

Le montant de cette taxe, qui entrera en vigueur le 1er juin, a été fixé à 120 rands (7,40 euros) par tonne de dioxyde de carbone. Évoquée pour la première fois en 2010, l’idée d’une taxe carbone a rencontré une forte résistance de la part des gros émetteurs.

Selon les experts, jusqu’en 2022, la taxe doit être réévaluée chaque année du montant de l’inflation valorisé de deux points, puis à partir de 2023 seulement du montant de l’inflation.

Taxe carbone: Comprendre la loi 

La composante carbone s’intègre aux taxes sur l’énergie, en fonction de la quantité de gaz à effet de serre émise par un produit. Exprimée en euros par tonne de CO2, elle est payée par les particuliers et les entreprises, et intégrée au prix final de l’essence, du gazole, du fioul ou du gaz naturel. Elle est aussi soumise à la taxe sur la valeur ajoutée.

Le niveau de cette composante carbone augmente régulièrement pour donner un signal prix, incitant à réduire l’usage des énergies fossiles. France par exemple, elle est déjà passée de 7 euros en 2014 à 44,60 euros en 2018, et, selon la loi de finances votée pour 2018, elle devait encore doubler d’ici à la fin du mandat d’Emmanuel Macron, pour atteindre 100 euros en 2022.

Sources: journaluniversitaire, lemonde

Ramaphosa promet de travailler avec tous les Sud-Africains

Le président sud-africain nouvellement réélu, Cyril Ramaphosa a déclaré que son prochain Cabinet travaillera avec tous les citoyens sud-africains de toutes tendances politiques pour faire avancer le pays.M. Ramaphosa s’exprimait mercredi soir au Cap devant le Parlement qui venait de l’élire à la tête du pays sans opposition.

S’adressant à la Chambre, le président a déclaré que la base de son gouvernement et de celle du prochain Cabinet sera celle de la collaboration, de la recherche de consensus et de la réalisation d’un changement positif pour le pays.

Selon lui, malgré leur appartenance à différents partis politiques, tous les membres du Parlement ont le mandat commun de construire une nation fondée sur les principes de justice sociale, de solidarité et d’égalité.

« Nous devons tous nous considérer comme porteurs des espoirs et des aspirations de notre peuple. Quant à moi, je m’engage à travailler jour et nuit, à travailler très dur pour les intérêts de notre peuple », a-t-il ajouté.

Cyril Ramaphosa sera officiellement investi dans ses fonctions de chef d’Etat le 25 mai à Pretoria.

Thabo Mbeki conduit la mission d’observation électorale du Commonwealth au Malawi

L’ancien président sud-africain, Thabo Mbeki, a été désigné pour diriger la mission d’observation électorale du Commonwealth dans le cadre des élections générales au Malawi du 21 mai 2019, a appris APA.S’exprimant à son arrivée à Blantyre dimanche, M. Mbeki a déclaré que le mandat de sa délégation est d’observer, sans prendre parti, le déroulement du scrutin dans l’ancienne colonie britannique devenue indépendante en 1964.

 Les Malawiens sont appelés à se choisir, mardi, leur pour les cinq prochaines années, après la fin du premier mandat du président sortant Peter Mutharika du Parti progressiste démocratique (DPP), au pouvoir.

 Mutharika fera face à la concurrence farouche du principal candidat de l’opposition, Lazarus Chakwera, un ancien pasteur, dont le Parti du Congrès du Malawi constitue la deuxième force politique au parlement derrière celle de la mouvance présidentielle.

 Un nouveau parti, le United Transformation Movement, dirigé par le vice-président de Mutharika, Saulos Chilima, est également très populaire auprès des jeunes et pourrait ravir des voix au DPP, selon un observateur à Lilongwe, la capitale du Malawi.

 Outre les partis susmentionnés, il y a deux autres candidats à l’élection présidentielle et un seul candidat indépendant, ce qui porte à sept le nombre total de candidats à la présidentielle.

 M. Mbeki et ses observateurs du Commonwealth superviseront également les élections des membres du parlement et des conseillers municipaux des collectivités locales.

 

AfSud : 13 morts lors d’une messe de Pâques

Le mur d’une église au KwaZulu Natal, en Afrique du Sud, s’est effondré ce vendredi matin, faisant treize morts parmi les fidèles qui suivaient à l’intérieur du lieu de culte une messe de Pâques, à l’occasion de la fin du carême.D’après plusieurs témoignages recueillis par APA, de nombreux blessés ont été également comptabilisés dans ce drame survenu quelques heures après qu’une forte pluie s’est abattue  dans la banlieue d’eMpangeni où se trouve l’église pentecôtiste.

Selon les services d’urgence, 29 personnes ont été évacuées dans les hôpitaux de la localité.

Chute de Mugabe : recueil de certaines réactions

Actuellement en résidence surveillée depuis ce mercredi 15 novembre 2017, la situation reste toujours confuse au Zimbabwe. L’armée est toujours aux commandes du pays et cette dernière refuse de parler de coup d’État. Du côté de la communauté internationale, les propos sont mesurés.

Un coup d’État qui ne dit pas son nom ? Dans les réactions de la communauté internationale, le terme semble banni du vocabulaire. Le Royaume-Uni, ancienne puissance coloniale, s’est exprimé par la voix de la Première ministre, Theresa May. « Nous observons les développements en cours très attentivement. La situation est encore très mouvante », dit-elle. Le ministre britannique des Affaires étrangères, Boris Johnson, a pu échanger au téléphone avec le vice-président sud-africain Ramaphosa. Il en est ressorti que « les Zimbabwéens doivent être en mesure de décider de leur propre avenir dans des élections libres et équitables, conformément à la Constitution. L’autoritarisme ne devrait pas avoir de place en Afrique », a-t-il déclaré sur Twitter.

 

L’Union européenne préconise le « dialogue » dans le but de conclure à une « résolution pacifique », par la voix d’une porte-parole des services extérieurs de l’UE. « Nous appelons toutes les parties concernées à passer de la confrontation au dialogue avec pour objectif une résolution pacifique« , affirme Catherine Ray, la porte-parole de l’instance européenne.

Les quelques réactions africaines

Force est de constater que le terme « coup d’État » a du mal à sortir, mais le président de l’Union africaine et de la Guinée-Conakry, Alpha Condé, n’a pas hésité à dire le mot « tabou » pour parler de la situation du pays de l’un de ces prédécesseurs à la tête de l’organisation continentale. Le contexte « apparaît comme un coup d’État » et il exhorte les militaires à « se soumettre à la légalité constitutionnelle ». De plus, « l’Union africaine exprime sa grande préoccupation face à la situation qui se déroule au Zimbabwe, où manifestement des soldats tentent de prendre le pouvoir par la force », atteste Alpha Condé dans un communiqué de la présidence guinéenne.

Quant au président de l’Afrique du Sud, Jacob Zuma, ce dernier se pose en médiateur de la situation zimbabwéenne. C’est auprès de ce dernier que le président déchu a déclaré à son homologue sud-africain, par téléphone, être détenu par l’armée. Dans un souci de clarté, le dirigeant a déployé une logistique sur le terrain. « J’ai pris la décision d’envoyer des émissaires sur place pour entrer en contact avec les chefs des forces armées qui ont mené ces opérations, mais aussi pour rencontrer le président Mugabe pour que nous ayons une vision plus claire de la situation au Zimbabwe », déclare-t-il lors d’un discours retransmis à la télévision.

 

 

 

 

Zuma dans l’œil du cyclone

De plus en plus de voix se lèvent pour demander le départ de Jacob Zuma. Plus les jours passent et plus le président sud-africain empêtré dans des affaires de corruption semble isolé.

Le président sud-africain est plus que jamais dans la tourmente. Des milliers de personnes manifestent en ce moment même dans plusieurs grandes villes du pays dont Pretoria et le Cap. À Johannesburg, la police a éloigné à l’aide de balles en caoutchouc une centaine de manifestants pro-Zuma qui se dirigeaient vers les opposants pour une confrontation. Les soutiens du président ont aussi organisé leur marche parallèle pour apporter leur soutien à Zuma. Sur certaines pancartes brandies, on pouvait lire « j’aime mon pays, pas mon président ». Le leader de l’alliance démocratique, principal parti de l’opposition s’est réjoui de la mobilisation. « Il y’a des Sud-africains de tous les horizons ici. Cela nous fait espérer avoir assez de soutiens pour faire partir Zuma ».

Pour certains observateurs, c’est la pire crise sud-africaine depuis la fin de l’apartheid en 1994, et Zuma serait le dirigeant le plus contesté et le plus controversé de la période post-apartheid. L’épicentre de ces contestations remonte au 30 mars dernier. Le président décide d’opérer un vaste remaniement ministériel. Près de 20 ministres et ministres délégués sont remplacés. Parmi eux, celui des finances Pravin Gordhan. Respecté pour son engagement dans la lutte anti-corruption, son limogeage a suscité de nombreux remous et provoqué une chute du rand, la monnaie sud-africaine dans les cours mondiaux. Il mettait constamment son véto aux dossiers louches du président. À la place, Zuma a nommé Malusi Gigaba, un de ses fidèles qui ne jouit pas d’aucune légitimité. Et même au sein de l’ANC (congrès national africain), la pilule ne passe pas. Le vice-président du parti s’est montré indigné. « J’ai dit au président que je n’étais pas d’accord avec lui. Un certain nombre d’autres collègues et de camarades ne sont pas satisfait de cette situation, particulièrement du renvoi du ministre des finances qui servait le pays avec honneur et excellence ». Avant d’afficher ses intentions de chasser « les responsables corrompus et voraces ». Il entend briguer la présidence de l’ANC en décembre prochain face à Nkosazana Dlamini Zuma, ex épouse du chef de l’Etat et qui bénéficie de son soutien indéfectible.

La puissante confédération des syndicats du pays (la Cosatu) et partenaire clé de l’ANC a aussi appelé Zuma à plier bagage. « Le moment est venu pour lui de démissionner. Nous ne croyons plus en ces capacités de leadership » ont affirmé les syndicalistes par la voix de leur secrétaire général.

Le parlement débattra d’une motion de défiance déposée par l’opposition à l’encontre du président le 18 avril prochain.

 

Départs des pays africains de la CPI : faut-il craindre l’effet de contagion ?

Des pays africains ont décidé de se retirer de la Cour pénale internationale. Après le Burundi, l’Afrique du Sud, les autorités gambiennes, par la voix du ministre de l’information, Sheriff Bojang, ont annoncé mardi le 25 octobre le retrait de la Gambie de la CPI qu’elles accusent de « persécution envers les Africains, en particulier leurs dirigeants ». D’autres pays tels que le Kenya, l’Ouganda et la Namibie ont évoqué la possibilité de se retirer. Une sorte de prolongement du processus de retrait collectif débattu il y a quelques années à l’Union africaine. Alors, est-ce le début de la fin pour la CPI ? C’est la question qui est sur toutes les lèvres. De nombreux experts sont d’avis que ces départs ne sauraient sonner le glas pour la Cour. Interrogé par AFP, Alex Whiting, Professeur de droit à l’Université d’Harvard, estime que « La justice internationale, tout comme la CPI, a toujours eu des hauts et des bas : elle ne va pas disparaître ». « Mais au final, la CPI existe pour les victimes et non pour ceux au pouvoir qui décident de ratifier ou non un traité. », précise Aaron Matta, chercheur au sein de l’Institut de La Haye pour une justice mondiale. A ceux qui craignent un départ en vague de la CPI sur le continent, d’autres experts estiment que cela est improbable, en raison du fait que la juridiction bénéficie du soutien de certains pays comme le Mali, qui a ratifié le statut de la CPI le 16 août 2000, et le Botswana, la République démocratique du Congo.

Créée en 1998 mais devenue effective en 2002, la Cour pénale internationale continue de susciter les débats. Il repose sur le statut de Rome, que seulement  139 pays ont signé alors que 23 autres n’en sont pas membres. Parmi ces non-membres il y a les Etats-Unis, l’Inde, l’Israël, la Russie et Cuba. Le rôle de la CPI contribue à mettre fin à l’impunité pour les crimes contre l’humanité, le génocide et les crimes d’agression. Aujourd’hui, l’une des inévitables questions est de savoir si la CPI contribue vraiment à une « justice globale ». Mais il est surprenant qu’une  cour qui a une dimension internationale ne puisse pas réunir tous les pays membres des Nations unies, et, grand paradoxe, trois des cinq pays ayant le droit de véto, les Etats-Unis en tête, n’en sont pas membres. Il est impossible de ne pas dire que le retrait des Etats-Unis en 2002, sous l’administration Bush, a ainsi contribué davantage à la faiblesse de la Cour. Et il apparaît clairement que tous les pays ne peuvent pas être pesés à la même balance de la justice au niveau international. Parfois, c’est à se demander si la CPI n’a pas été un projet « mort-né » à partir du moment où elle n’est pas capable de poursuivre les crimes commis par les citoyens de tous les pays du monde.

C’est pourquoi, en Afrique, nombreux sont ceux qui pensent que c’est une justice à deux vitesse. Par exemple, lorsqu’un mandat d’arrêt été émis contre le président soudanais, Omar Hassan El Béchir, les pays africains ont décidé ensemble de ne pas l’exécuter. Pourquoi ? Parce que, selon Jean Ping, à l’époque président de la Commission de l’Union Africaine, « la justice internationale lutte contre l’impunité seulement en Afrique, comme si rien ne se passait ailleurs ». Ce qui n’est ni tout fait faux ni tout à fait vrai. Le fait est que de 2003 à nos jours, les poursuites engagées ont concerné des crimes commis en Afrique. Les cas les plus récents qui ont fait beaucoup de bruit sont ceux d’Omar El Béchir, Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé. Mais ce qu’il est important de relever, c’est que le Soudan n’est pas membre de la CPI, et on se demande pourquoi la juridiction s’acharne à le poursuivre. Même si l’on sait que le cas d’El Béchir a été transmis à la Cour par les Nations unies. Il se trouve aussi que ce sont des pays africains eux-mêmes qui ont fait appel à la Cour à cause de l’incapacité de leur justice à poursuivre ces crimes.

Ces retraits, disons-le, sont tout sauf une bonne nouvelle pour le continent africain où règnent encore des autocrates qui piétinent les libertés politiques et individuelles, offensent les dignités. Le plus grave, c’est qu’ils risquent d’avoir quartier libre.

 

Municipales en Afrique du Sud : L’ANC sur la mauvaise pente

Les élections municipales qui se tiennent aujourd’hui en Afrique du Sud risquent de s’achever dans l’échec pour le Congrès national africain (ANC), au pouvoir depuis 22 ans.

Aujourd’hui, mercredi 3 août, les 26 millions d’électeurs sud-africains sont appelés aux urnes dans le cadre des élections municipales. Tout va se jouer dans trois villes du pays : Pretoria ( la capitale), Johannesburg (capitale économique) et enfin Port Elisabeth. Selon Caroline Dumay, correspondante de France 24 en Afrique du Sud, « L’ANC pourrait perdre beaucoup de terrain. Selon les derniers sondages, Pretoria et Port Elizabeth pourraient passer à l’opposition ». A Port Elizabeth, le Congrès national africain, au pouvoir depuis 1994 (fin de l’apartheid), a beaucoup déçu les attentes, le chômage y atteint les 36%. A cela vient s’ajouter le fait que dans plusieurs parties du pays s’exprime un manque criard d’eau, d’électricité et de services publics de base.  Dans ces villes, les partis d’opposition, notamment l’Alliance démocratique et  les Combattants pour la liberté économique (EFF) de Julius Malema n’exclut pas de former une coalition pour faire barrage à l’ANC, foncièrement affaibli, surtout avec les derniers scandales dans lesquels était impliqué le Président Jacob Zuma. Résultat, le parti fait face à un véritable désaveu des électeurs qui lui font le reproche d’être corrompu, éloigné du « peuple d’en bas ». Les autorités ont été obligées de renforcer la sécurité, du fait de nombreuse violence durant la campagne, notamment envers plusieurs militants de l’ANC dans le Kwazulu-Natal.