Afrobasket U18 : Maimouna Haïdara, l’étoile malienne de Madagascar

L’ailière fait montre de grandes performances à Madagascar, où l’équipe féminine du Mali U18, sept fois Championne continentale, fait respecter son rang durant les championnats d’Afrique de basket, avec de larges victoires en phase de poule et une finale à disputer ce dimanche. Grandes favorites pour remporter une huitième médaille d’or, les Aiglonnes voient Maimouna Haïdara se démarquer au plan individuel.

Elle est une fusion entre Hamchetou Maïga et Sika Koné. De la première elle a le physique et la hargne de vaincre. De la seconde, la performance, le palmarès et l’aura d’une jeune leader. Espoir du basketball féminin malien à seulement 18 ans, Mainouna Haïdara a déjà joué pour toutes les catégories d’équipes féminines du pays.

Elle se fait remarquer au Rwanda où, en 2019 avec Rokiatou Berthé (MVP du tournoi), elle donne au Mali son sixième titre consécutif de Champion d’Afrique U16 féminin (2019). Une performance qu’elle a failli répéter deux ans après, à 17 ans, avec l’équipe senior. Auteure d’une belle compétition lors de l’Afrobasket senior 2021 au Cameroun, où elle était la plus jeune du tournoi, elle n’a toutefois pas pu empêcher la défaite du Mali en finale contre le Nigeria.

Forte d’une ascension fulgurante, elle fit également partie de l’équipe des basketteuses maliennes qui, lors de la Coupe du monde féminine de basket-ball U19 (2021), réussirent la prouesse d’atteindre la demi-finale. Une première pour une équipe africaine. Maimouna Haïdara (15 points et 19 rebonds) et Sika Koné (21 points, 11 rebonds) avaient été les grandes artisanes de la victoire du Mali en quarts de finale contre la Russie (69-47) lors de cette compétition.

En ce mois d’août à Madagascar avec l’équipe nationale U18 de basket, la joueuse du club espagnol de CBD Clarinos Tenerife ne semble avoir rien perdu de son talent  et porte son équipe. Avec 27 points et 11 rebonds contre l’Algérie (124 -24), 19 points et 15 rebonds contre l’Ouganda (100-40) et 28 points et 12 rebonds contre Madagascar (87-40), l’ailière a terminé MVP de tous ses matchs de poule. Il en a été de même en quart de finale face à la Guinée avec 25 point inscrits, 9 rebonds captés lors de la large victoire du Mali 117-37.

L’objectif pour les Maliennes est de remporter la compétition ce qui couronnerait un immense tournoi aussi de Maimouna Haidara. Pour cela, elles doivent battre l’Egypte ce dimanche.

Afrobasket U18: Le Mali étrille la Guinée

Pour son entrée en lice dans « son » Afrobasket U18, le Mali n’ a pas fait dans la dentelle. Les Juniors se sont largement imposés face à la Guinée 141-49.

Le match était déjà plié dès le premier quart-temps. Largement supérieur, le Mali menait de 31 points à la fin du premier quart (37-6). Agressifs en défense, les Aiglonnets ont rapidement étouffé leurs adversaires. Une stratégie qui a permis à l’équipe entraînée par Alhadji Dicko de récupérer un nombre conséquent de ballons. Dépassés, les Guinéens se sont rendus coupables de nombreuses approximations, très vite punis en contre par le Mali.

« Nous avions beaucoup travaillé le physique, grâce à cela, nous avons multiplié les courses » a expliqué le capitaine Martin Diakité à l’issue de la rencontre. Le second quart-temps a été tout autant pénible pour la Guinée. Avec quatre joueurs à plus de 10 points, déjà, le Mali a définitivement pris le large (79-16) à la mi-temps.

Une première période au cours de laquelle l’équipe a fait le show devant son public. Shoots à trois points cliniques, dunks ravageurs, interceptions et gros contres défensifs, les Maliens ont fait la misère aux Guinéens. Au retour des vestiaires, l’équipe malienne a un peu baissé pied, laissant les Juniors du Syli inscrire quelques paniers.

Grace notamment au talent de Rogerio Mara, seul Guinéen a surnagé ce soir (18 pts). Mais après avoir digéré ce petit faible, le Mali a repris sa marche en avant. Avec 27 pts, Moubarraq Diabaté a terminé meilleur marqueur de la partie, avec un 4/9 à trois points. Bien épaulé par les gros double-double de Fousseyni Dramé (20 pts, 16 rebonds) et d’Abdoul Karim Coulibaly (20 pts, 12 rebonds). Au-delà des performances individuelles, c’est la prestation d’ensemble de l’équipe toute entière qui est à souligner. Le Mali a inscrit 84 de ses 141 points en sortie de banc. Le prochain rendez-vous, c’est déjà demain face à l’Ouganda.

Basket: Les champions d’Afrique au niveau mondial

Le 30 juin, le Mali fera son entrée en lice dans la Coupe du monde U-17 en Argentine. Champions d’Afrique, les jeunes Maliens seront ambitieux.

Première génération à avoir remporté une coupe continentale pour le Mali dans une catégorie masculine, les Aiglonnets s’attaquent à un nouveau défi : la Coupe du monde. Champion d’Afrique U-16 en 2017, le Mali portera les espoirs de l’Afrique. « Nous sommes le premier représentant du continent, mais nous y allons l’esprit léger. C’est l’Afrobasket qui compte pour le pays. Néanmoins nous serons ambitieux », assure Mamoutou Kane, sélectionneur du Mali. Ambitieux et réalistes, car les champions d’Afrique évolueront dans un groupe très relevé. Ils devront défier la Serbie, quatrième nation mondiale, la Chine, première nation asiatique, et enfin les États-Unis, quadruples champions du monde et pays de basket-ball par excellence. Une poule qui donne des sueurs froides. Mais c’est finalement un mal pour un bien, car aucune équipe ne sera éliminée à l’issue de cette phase. Le Mali pourra donc jauger sa capacité face aux meilleures équipes du monde sans craindre une sortie prématurée. Une aubaine.

Les champions en ossature Cette première phase déterminera les rencontres couperets des huitièmes de finales. Le classement sera donc important pour éviter un gros morceau au tour suivant. Si le Mali finit deuxième de son groupe, il affrontera le troisième du Groupe A, qui pourrait être Porto Rico ou la République Dominicaine, respectivement 15ème et 23ème mondiaux. Par contre, s’il termine en queue de poule, un gros morceau comme la Turquie, 6ème mondial, sera l’obstacle à surmonter. « Ce n’est pas la poule notre problème, mais le croisement. Il nous faudra faire de bons résultats pour éviter le premier du groupe A. Nous avons vu presque toutes les équipes et je suis persuadé que notre équipe peut faire de grandes choses » dit le sélectionneur.

Les 12 joueurs sacrés en 2017 ont tous été présélectionnés par le coach. Même si  Mamoutou Kane affirme que c’est d’abord le collectif qui sera la clé pour réaliser un bon parcours, il sait que toutes les sélections ont leurs ténors. Au Mali, ils se nomment Siriman Kanouté, MVP de l’Afrobasket 2017 et auteur d’un match à 50 points, un véritable joyau, et Oumar Ballo, meilleur rebondeur lors de la campagne victorieuse.

Djénéba N’Diaye : « Se faire remarquer en France et viser la WNBA ensuite »

A 20 ans, elle est l’avenir du basket-ball malien. Joueuse la plus talentueuse de sa génération, certains voient déjà en elle la future Hamchétou Maiga. Entretien avec une basketteuse promise à bel avenir.

Journal du Mali : Votre non sélection lors de l’Afrobasket qui s’est tenu au Mali en a surpris plus d’un. Personnellement, comment l’avez-vous vécue ?

Djénéba N’Diaye : J’ai un sentiment mitigé. Nous étions dans la sélection pour l’Afrobasket, mais certaines d’entre nous ont été réquisitionnées pour participer aux Jeux de la Francophonie. C’est une question de chance. Pour moi, cela ne remet pas en cause mes qualités de basketteuse. Celles qui ont été sélectionnées le méritaient sûrement. Mais il y aura d’autre occasions. Ce n’est pas le dernier Afrobasket de l’Histoire et ce n’est pas parce que je n’ai pas été sélectionnée que je vais baisser les bras, loin de là. Cela m’encourage à en faire plus, à redoubler d’efforts et à me dépasser.

Notre basket domine l’Afrique dans les catégories de jeunes, mais nos clubs ne participent plus aux compétitions africaines. Selon vous, qu’est-ce qui explique ce paradoxe ?

Nous faisons beaucoup de sacrifices dans toutes les compétitions. Bien avant même que je ne commence à jouer avec le Djoliba AC, l’équipe était championne chaque année. A chaque fois, on nous disait qu’on disputerait le tournoi des Clubs Champions, mais je ne sais pas trop pourquoi cela ne s’est pas fait. Peut-être pour des questions administratives ou à cause de soucis financiers. Je ne connais pas vraiment la vraie nature du problème, sinon, nous aurions été ravies de participer à cette compétition.

Votre carrière est encore toute jeune, mais vous avez déjà remporté beaucoup de trophées, aussi bien personnels que collectifs. Quel est celui dont vous êtes la plus fière ?

J’ai été élue meilleure sportive de l’année en 2014. Si je ne devais garder qu’un seul trophée, pour l’heure ce serait celui-là.

Vous définiriez-vous comme une pure shooteuse ou une joueuse de pénétration ?

Ma vitesse est ma qualité première. Je cours partout et je suis très bonne en pénétration, ce qui me permet de marquer des paniers très près du cercle.

Quels sont vos objectifs à court terme ?

Quitter le Mali. Mon objectif est de jouer à l’étranger. J’aimerais bien jouer en France. Ensuite, un pas après l’autre, après la France, viser la WNBA (l’équivalent féminin de la NBA).

Basket : Les icônes intemporelles

Elles nous ont fait rêver, ont marqué leur temps et écrit certaines des plus belles pages du basket-ball au Mali. Coup de projecteur sur les stars d’hier.

Hamchétou Maîga-Ba.

30 septembre 2007. Le Mali affronte le Sénégal en finale de l’Afrobasket féminin Senior. Quelques jours plus tôt, le Sénégal l’avait emporté (48 – 37). Le Mali se devait donc de prendre sa revanche face à l’équipe la plus titrée d’Afrique (9 victoires à l’époque), est évoluant à domicile. « Nous jouions de nouveau contre le pays face auquel nous avions perdu notre seul match de poule. Nous avions fait une très bonne préparation et avec des juniors, dont Fatoumata Bagayoko, nous avions une équipe confiante » raconte Hamchétou Maiga, capitaine de cette génération dorée. Grâce à une énorme performance de sa part (29 points), le Mali s’imposera 65 – 58 et s’adjugera le premier trophée de son histoire. « Notre prestation n’était que le résultat de la combativité de nos filles » ajoute Hamchétou. Elle obtiendra le titre de meilleure joueuse, le premier remporté par une Malienne. En fait, la talentueuse et élégante Hamchétou est une pionnière dans bien des domaines. Première capitaine à remporter l’Afrobasket, première et seule Malienne à avoir joué et remporté la Women’s National Basketball Association (WNBA), l’équivalent du NBA féminin en 2005, première et seule Africaine à avoir été élue MVP étrangère de la Ligue féminine de Basket. Autant dire une immense carrière. Vivant aux Etats-Unis avec sa famille, Hamchétou Maiga – Ba évolue désormais dans l’immobilier et l’humanitaire.

Hamchétou a côtoyé nombre de joueuses de talents. Astou N’Diaye était l’une d’elle. « Lorsque Hamchétou est venue me retrouver en sélection, je n’ai vu personne qui me comprenait plus qu’elle. Il suffisait d’un regard pour qu’elle sache où j’allais mettre la balle et conclure » se souvient-elle.  Au cours d’une carrière de 18 ans, essentiellement au Stade malien, elle fait le bonheur de son club. Joueuse complète, elle s’illustre aussi bien aux shoots qu’aux rebonds. Principal fait d’arme, l’Afrobasket 1993 au Sénégal. « A chaque rencontre, j’inscrivais au moins 25 points » se remémore-t-elle. Une performance qui ne suffira cependant pas au Mali, qui terminera 7ème de la compétition.

Alassane Kanouté.

Dans la famille Kanouté, je veux les frères. Dans les années 80, Alassane domine le basket malien avec l’AS Réal. « De 1980 à 1991, nous avons remporté tous les Championnats et Coupes du Mali ». Une domination écrasante, due à cet ailier qui désarçonnait les défenses adverses par sa force de pénétration et sa dextérité. « Durant ces années, il n’y avait pas un seul podium destiné aux meilleurs où mon nom ne figurait pas ». Egalement capitaine de la sélection nationale durant plusieurs années, il ne réussira malheureusement pas à remporter de trophée avec elle. « Si nous avions eu les mêmes moyens que les joueurs actuellement, nous aurions été champions ». Aujourd’hui Directeur adjoint du Palais des Sports Salamata Maiga dit Bébé, nommé ainsi en hommage à un autre grand nom du basket national, il suit toujours le Mali d’un œil avisé.

Il a inspiré son jeune frère Sega. « J’étais le plus grand fan de mon grand frère. Un jour il m’a donné une balle et cela a été le déclic ». Le début d’une belle carrière, qui l’a vu jouer successivement au Real de Bamako, à l’ASBEAO et au Maroc. « Beaucoup voulaient jouer avec moi. Dès que je pénétrais les défenses, la bonne passe était au bout » assure-t-il. Capitaine de l’équipe nationale durant 10 ans, il n’atteindra jamais la finale de l’Afrobasket, échouant quatre fois en demi-finale. Agé d’une cinquantaine d’années maintenant, il a de quoi être fier. Son fils Siriman a remporté le premier trophée de basket masculin pour le Mali et a même fini MVP du tournoi.

 

Hamane Niang : « Le Mali est devenu une référence, une école au niveau de FIBA-Afrique et de FIBA-Monde »

A un jour du début de l’Afrobasket à Bamako, le président de FIBA-Afrique, le malien Hamane Niang nous a accordé une interview exclusive dans laquelle il partage son regard sur l’état du basket au Mali et explique les innovations qu’apportent One Fiba.

Qu’est-ce que One Fiba ?

One Fiba est le résultat d’une concertation à l’intérieur de la famille du Basket-Ball, qui a pour but de fédérer, de mettre en synergie toutes les potentialités du monde du basket-ball dans le même panier. Au lieu que chaque continent parle en son nom, le Basket a décidé de parler d’une seule voix, faire du basket la plus grande communauté sportive et amener de nouveaux pays dans l’instance internationale du basket-ball. One Fiba c’est aussi l’amélioration de notre gouvernance, avec la mise en place d’un comité exécutif qui n’existait pas avant, il y’avait un bureau central. Il y’a une commission des jeunes qui a vu le jour. Nous avons voulu que les parties prenantes soient sur la même table, à savoir la NBA qui n’était pas membre du bureau central, nous l’avons invité à en faire partie, et du comité exécutif aussi, qui est un comité restreint. Nous avons aussi une nouvelle commission, qui est celle des joueurs, présidé, coaché, animé par des joueurs amateurs, professionnels, et semi-professionnels. Nous mettons également ensemble nos ressources humaines et financières. C’est-à-dire l’Afrique a son compte, l’Europe a son compte, mais la solidarité financière doit être de mise, dans la mesure où aujourd’hui chaque zone à travers ses bureaux régionaux prépare son budget et le soumet au bureau central, au comité exécutif pour l’exécution de son budget. Comme exemple, si l’Europe a un budget déséquilibré et que ça été adopté par One Fiba, si l’Europe n’a pas les ressources de faire face à ce budget, et bien c’est One Fiba qui va l’aider à mobiliser les ressources financières. Ensuite, dans One Fiba, vous avez beaucoup plus de visibilité sur le basket à travers le monde. Tous les matchs sont en direct sur les réseaux sociaux et sur Youtube. C’est aussi One Fiba qui organise tout ce qui est droit tv, la production et le dispatching à travers le monde entier. Un des piliers aussi, c’est que ce sont les fédérations qui sont au cœur du système. On veut que la fédération soit très proche des prises de décision. Depuis 2014 et l’adoption de One Fiba, nous organisons tous les deux ans, des congrès mi-mandat, avant c’était tous les quatre ans. Les fédérations ont la possibilité d’influer la prise de décision au niveau de Fiba à travers les congrès mi-mandat. A partir de 2023, il y’aura un congrès chaque année.

Quel regard portez-vous sur le basket malien actuellement ?

J’avoue que c’est une satisfaction, il faut donner une très bonne note au Basket –Ball malien. Pour cela, il faut rappeler qu’aujourd’hui en matière de petites catégories, les U-16 et les U-18, féminins aussi bien que masculins, le Mali est devenu une référence, une école au niveau et de FIBA Afrique et de FIBA Monde, puisque toutes les années, l’équipe du Mali participe aux coupes du monde. Il faut saluer, ça veut dire que c’est un travail qui a été fait, qui continu d’être fait, ça veut dire qu’il y’a une bonne filière. Le Mali a pris de l’avance dans les catégories de jeunes, il faut la consolider, la valoriser, pour que ça puisse impacter sur les sélections séniores.

Cette dynamique de succès a débuté sous votre présidence, ressentez-vous une fierté personnelle ?

Le mérite n’est pas personnel, ceux qui se rappellent de mes interviews lorsque j’étais président de la fédération, j’avais toujours dit que c’était une équipe avec un grand E, ça veut dire que c’est ensemble que nous l’avons bâti, et je pense que ça continu. Cela fait plaisir en tant que malien de voir que partout où on va, on parle du basket-ball malien. Je pense que l’on parle plus du basket malien en dehors du Mali, on a besoin de rectifier cela Il faut que les maliens soient fiers de ces titres Cela me fait vraiment plaisir de voir jouer le Mali dans les phases finales. Donc chapeau aux acteurs de maintenant.

Les équipes africaines ont souvent beaucoup de difficultés dans les compétitions internationales, est-ce à cause d’une trop grande différence de niveaux avec les équipes d’autres continents ?

Non, il faut suivre les résultats d’une manière générale. Nous ne pouvons pas dire que l’écart se creuse ou encore que le fossé est grand. La preuve, que ce soit les équipes maliennes, angolaises ou même égyptiennes arrivent à battre d’autres équipes d’autres zones, et même des équipes de la zone nourricière qu’est l’Europe, même si ce sont les Etats-Unis qui dominent le basket mondial, mais tout le monde puisent d’une manière ou d’une autre sur l’Europe. Nous gagnons face à des équipes comme le Portugal ou l’Italie. Ce qu’il y’a lieu de dire c’est qu’en Afrique, nous sommes des amateurs. Pour le moment, le basket n’est pas devenu professionnel sauf dans certains pays. En Europe, depuis 14 ans déjà ou c’est dans les centres très développés, ou ce sont des pré-contrats. Ils ont plus de matchs dans les jambes et dans les bras que nos nôtres. Quand tu regardes tout ça, tu dois dire chapeau à ces jeunes maliennes. On a du chemin faire, il faut qu’on continu à travailler, il faut qu’on développe des ligues professionnelles. Si nous le faisons, les joueuses et les joueurs auront plus de match dans les jambes pour rivaliser avec l’Europe. Ce sont nos joueurs qui dominent les championnats en Europe, il y’a plus de 100 joueurs africains qui animent les championnats européens, cela veut dire que ce ne sont pas des tocards. Depuis 2015, même la NBA a commencé à organiser des matchs de gala en Afrique, où des joueurs de NBA viennent jouer en Afrique. Pourquoi ? Parce que simplement de plus en plus, les africains comptent dans le NBA, cela veut dire qu’ils sont bons.

Comment voyez-vous l’avenir du basket malien ?

J’ai bon espoir, nous avons les infrastructures, il faut rappeler qu’à chaque fois qu’il y’avait une coupe, il y’avait dix terrains de basket-ball à la base, ces terrains à travers le district de Bamako et à travers les différentes régions, je pense que ça a beaucoup aidé, nos infrastructures dans la capitale sont nulles pareilles dans la sous-région. Si on continue avec cette politique de développement des conférences zonales pour que tout le monde ait sa chance dans nos différentes sélections, je reste persuadé que le Mali a encore un bel avenir devant lui dans le domaine du basket-ball.

 

Le Mali se qualifie pour l’Afrobasket

Les Aigles ont composté leur billet pour le tournoi de Basket continental qui se tiendra au Congo Brazzaville du 19 au 30 août prochain.

Après une parfaite phase aller disputer à Bamako il y a deux semaines, où ils avaient terminé premier, les basketteurs maliens se devaient de confirmer pour se qualifier. C’est chose faite même si on peut pointer du doigt un relâchement qui aurait pu leur être fatal.

Les Aigles ont perdu leur premier match face au Cap-Vert avant de se ressaisir lors de leur seconde sortie face à la Guinée qui les avait battu lors de la manche aller. Le Mali a donc pris sa revanche sur le Syli Guinéen (64-43) un écart de 21 points.

En lever de rideau les Maliens faisaient face à l’hôte sénégalais. Avantage psychologique pour le Mali qui avait étrillé le Sénégal à Bamako (82-37). Mais devant leurs publics, les Lions se sont montrés plus saignants. Ce fut un match à suspense. Les quatre quart-temps n’ont pu départager les deux équipes qui étaient à égalité 65 partout. Il a donc fallu recourir à une prolongation pour le Sénégal puisse s’imposer (79-72). A l’issue de ce tournoi qualificatif, c’est le pays de la Teranga qui finit en tête devant le Mali, la Guinée et le Cap-Vert.

Le Mali et le Sénégal se qualifient donc pour l’Afrobasket 2017.

 

Jean-Claude Sidibé : « Le seul secret c’est le travail »

Le basket-ball malien continue de briller et les compétitions qui se suivent confortent la position du Mali comme nation montante de la discipline. Pour le président de la Fédération malienne de basket-ball (FMB), Jean-Claude Sidibé, en fonction depuis mai 2014, le meilleur reste à venir.

2016 a-t-elle été une bonne année pour le basket-ball malien ?

Le bilan est totalement positif pour plusieurs raisons. L’année 2016 a vu tout le programme du bureau fédéral exécuté. Le championnat national et la coupe du Mali ont été joués selon le programme établi. Les différentes conférences programmées ont été exécutées. Le Mali s’est qualifié pour deux coupes du monde en Espagne, et occupe aujourd’hui le meilleur rang qu’aucun pays africain n’a jamais eu en compétition. Nous avons également été troisièmes à l’Afrobasket junior au Rwanda. Nos dames ont remporté l’Afrobasket junior en Égypte. Voilà autant de succès qui nous font dire que 2016 a été une année faste pour nous. Nous espérons que 2017 soit encore meilleure.

Qu’attendez-vous de l’année qui commence ?

Nous avons huit grands rendez-vous en 2017. Nous aurons deux Afrobasket cadets (filles et garçons), deux Afrobasket sénior garçons à Brazzaville et sénior dames ici à Bamako. Nous aurons également deux Coupes du monde junior : en Italie pour les filles et en Égypte pour les garçons. Il y a également les Jeux islamiques et les Jeux de la Francophonie à Abidjan en Côte d’Ivoire. Nos objectifs sont de gagner encore plus de trophées. Nous espérons remporter pour la cinquième fois l’Afrobasket junior dans la catégorie dame. Avec les garçons, l’objectif est de remporter un titre avec au moins une des équipes. D’ores et déjà, nous nous préparons activement. Je peux vous assurer que le Mali sera présent au rendez-vous.

12 trophées remportés en 10 ans par les sélections nationales féminines dont quatre les deux dernières années. On peut dire que le basket dame le pion aux autres disciplines…

Le seul secret c’est le travail. Nos techniciens sont formés. Nous programmons et effectuons beaucoup de stages et de formations chaque année. Nos techniciens sont constamment à l’œuvre pour rehausser l’image du Mali. Le secret c’est de travailler pour pouvoir récolter ce que l’on a semé.

Le basketball draine pourtant moins de financement que le football, par exemple.

On se débrouille avec le peu de moyens que nous avons. De toutes les façons, ce ne sera jamais facile avec le ministère des Sports. Le football a beaucoup plus d’écoute que nous, c’est normal. Nous sommes donc un peu lésés, mais grâce à nos sponsors, nous arrivons à nous tirer d’affaire.

2017, c’est aussi un championnat nouvelle formule. Pourquoi ce changement?

C’est une promesse de campagne qui se concrétise. Nous avons un championnat qui a un niveau assez bas, notre ambition est de le rehausser. La nouvelle formule, c’est donc un championnat de poule unique où toutes les équipes vont se rencontrer en aller et retour. L’objectif est de permettre aux clubs maliens qui se distingueront, de sortir afin de participer à d’autres compétitions au niveau régional et international.

Quel accueil font les responsables des équipes à la nouvelle formule ?

Il n’y a aucune contestation ou mécontentement à ce niveau. Au contraire, c’est un engouement impressionnant qui est constaté. Certaines équipes ont d’ores et déjà fait venir d’Algérie ou de Dakar des joueurs et joueuses qui étaient partis pour jouer là-bas.

Une polémique a entouré le voyage des joueurs en juin dernier. Il s’agit de cette fameuse nuit à l’aéroport en Espagne. Que s’est-il passé ?

Nous avons tous passés la nuit sur place. J’étais avec les enfants. Nous avons eu un problème à l’aéroport Mohamed V de Casablanca. Lorsque nous sommes arrivés à 5 heures du matin, on nous a interdit de passer la frontière pour accéder à la zone internationale. Nous avons donc dû attendre pendant 2 heures. Fatigués, les joueurs ont décidés d’attendre sur le carreau. C’est tout.