11èmes Rencontres de Bamako : les utopies africaines en images

Les 11èmes Rencontres de Bamako, Biennale africaine de la photographie, ont été officiellement ouvertes le 2 décembre 2017 par la ministre malienne de la Culture, Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo. Les expositions se poursuivront jusqu’au 31 décembre 2018, mais le palmarès de cette édition sera connu dès le lundi 4 décembre dans l’après-midi.

Le thème des Rencontres de Bamako 2017 est « Afrotopia », du nom de l’essai du Sénégalais Felwine Sarr, paru en 2015 et qui était un manifeste de l’Afrique « fière d’elle-même, qui ne veut plus baisser la tête » et qui pense son avenir et ses utopies elle-même.

Près de 400 professionnels venus du monde entier prennent part à l’évènement, qui se décline en deux grands espaces : le In, versant officiel de la Biennale, qui propose expositions, forum et master classes au Musée National du Mali, au Musée du District, à l’Institut français, à la Galerie Médina et à Donko Seko, et le Off, en ville, qui permettra aux Bamakois et aux visiteurs de se repaitre d’images et de diaporama dans près de 40 lieux différents.

Si Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo a insisté sur « l’importance de la photo dans la vulgarisation de la culture » et la place désormais centrale du Mali et de Bamako dans la promotion mondiale des Africains praticiens de cet art, la Commissaire de l’exposition internationale, Mme Marie-Ann Yemsi, qui s’est très déclaré émue d’avoir pu mener ce travail « sur le continent de son père », a quant à elle tenu à magnifier l’inventivité et la créativité de l’Afrique, berceau de l’humanité.

Le seul Malien dont les œuvres ont été retenues en compétition est Lassine Coulibaly dit King Lassi Massassi, pionnier du hip-hop national et également connu comme acteur. C’est avec cette nouvelle facette de ses talents d’artiste qu’il entend décrocher au moins l’un des cinq Prix en compétition ce lundi.

Biennale de la Photographie : clics sur Bamako

Le monde et l’Afrique de la Photographie se donnent rendez-vous dès ce 2 décembre à Bamako pour une rencontre devenue incontournable dans le calendrier artistique du continent. La Biennale de Photographie s’ouvre avec sa semaine professionnelle et elle promet pour les deux mois à venir.

« Afrotopia », c’est le thème des Rencontres de Bamako édition 2017, qui se tiendront du 2 décembre au 31 janvier prochains. « Ces Rencontres de Bamako sont une escapade heureuse de la situation que notre pays a connue », se réjouit N’Diaye Ramatoulaye Diallo, ministre de la Culture du Mali. « Leur tenue est, à chaque fois, un défi organisationnel et surtout une jauge unique de la confiance des partenaires en notre pays. Ce partenariat est en premier lieu celui que nous avons avec nos illustres artistes invités », poursuit-elle.

Pour le Délégué général de la Biennale, non moins Directeur du Musée national du Mali, Samuel Sidibé, cet évènement est « une plateforme qui permet aux photographes africains du continent et de la diaspora de montrer leur travail. La photographie s’est développée vers une approche artistique, une approche différente. La photographie n’est plus seulement le portrait. Elle est une démarche artistique pour les photographes qui cherchent ainsi à exprimer leur vision du monde, leurs préoccupations ». « La photographie au centre des catalyseurs possibles de notre développement endogène. Par la culture, et ceci est une autre forte conviction des autorités du Mali, le développement économique est possible. Par la culture, le développement social s’impose », estime pour sa part la ministre de la Culture.

Les utopies africaines

Sous la direction de Marie-Ann Yemsi, Commissaire de cette 11ème édition, « Afrotopia » se veut une réflexion sur les utopies africaines et sur comment l’Afrique peut, à partir de ces propres valeurs et de son potentiel, s’interroger sur son avenir. De cette réflexion sont sorties les œuvres de la quarantaine de photographes, qui ont développé leur propre approche artistique, qui exposeront à Bamako. Elles portent sur des phénomènes divers dans la société tels que l’urbanisation, les questions politique et sociale, ou plus prosaïquement la relation entre les hommes. .

La Biennale existe depuis 1994 et a toujours eu lieu au Mali. La semaine professionnelle qui s’ouvre le 2 décembre est un espace permettant « que le travail artistique et le débat intellectuel se rejoignent », comme l’explique le Délégué général. Des intellectuels, des commissaires, des directeurs de musée, de galeries, tout un ensemble de gens des mondes de la culture d’Afrique, de France, du Brésil, d’Espagne, d’Angleterre, seront présents pour organiser des débats, des master classes, des discussions autour de la photographie, afin d’enrichir la Biennale d’un débat intellectuel.