Sommet États-Unis – Afrique : l’Agoa en discussion

Le sommet États-Unis – Afrique qui se termine ce jeudi sera le cadre pour les dirigeants africains et américains de débattre de l’Agoa (Loi sur la croissance et les possibilités économiques en Afrique). Une réunion ministérielle sur ce programme de commerce aura lieu entre la représentante américaine au Commerce Katherine Tai et des ministres du Commerce et hauts fonctionnaires d’Afrique.

Le programme, mis en place en 2000 sous l’ex Président américain Bill Clinton et dont la liste des pays bénéficiaires est révisée tous les ans, facilite les exportations africaines vers les États-Unis pour soutenir le développement économique. Il offre l’accès à plus de 7 000 produits africains au marché américain, sans droits de douane, moyennant une faible fiscalité pour certains produits importés des États-Unis. Selon des experts américains du commerce, les deux continents ont eu via l’Agoa jusqu’à 4,8 milliards de dollars d’échanges commerciaux en 2021 (sur un total de 64 milliards d’échanges commerciaux au total).

Alors que l’accord arrive à terme en 2025, certains spécialistes estiment que l’Afrique n’a pas exploré au maximum ses opportunités. C’est à quoi pourrait servir le sommet. Dès le 13 décembre, à l’entame des rencontres, de hauts responsables de l’administration Biden ont affirmé qu’il y aurait des « engagements solides » s’agissant de l’Agoa. Distancée par la Chine sur le volume des investissements en Afrique, l’Amérique veut s’en servir pour contrer l’influence chinoise. Selon les estimations, le commerce sino-africain a atteint un niveau record d’environ 254 milliards de dollars en 2021.

AGOA : Abidjan accueille le forum sur son avenir

Le forum de la Loi sur la croissance et les perspectives économiques en Afrique (AGOA) se tiendra à Abidjan du 4 au 6 août 2019. Thème principal : « L’AGOA et l’avenir : élaborer un nouveau paradigme commercial pour orienter le commerce et les investissements entre les États-Unis et l’Afrique ». C’est ce débat que les experts américains et africains mèneront du 4 au 6 août prochains. Il sera l’occasion d’examiner comment les pays peuvent maximiser les avantages de l’AGOA, dans un paysage économique en rapide évolution, et de quelle manière ils peuvent approfondir leurs liens en matière de commerce et d’investissement, parallèlement à la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA). Des représentants du secteur privé, de la société civile et du Programme de l’entrepreneuriat féminin en Afrique (AWEP) participeront aux activités. Échanges en hausse Les échanges bilatéraux combinés entre les États-Unis et les pays d’Afrique subsaharienne (ASS) éligibles à l’AGOA ont doublé entre 2001 et 2014. Des flux commerciaux records ont été enregistrés en 2008, d’une valeur de près de 100 milliards de dollars (plus de 58 848 milliards de francs CFA). La crise financière mondiale a par la suite entraîné une contraction importante des exportations de l’Afrique subsaharienne à destination des États-Unis, bien que la période écoulée depuis lors ait été caractérisée par une reprise progressive des flux, avant de se replier à nouveau après 2011. Les échanges bilatéraux totaux (AGOA et non-AGOA) entre les pays d’Afrique subsaharienne et les États-Unis ont considérablement augmenté depuis la création de l’AGOA. Les exportations de marchandises africaines vers les États-Unis dépassent de loin les importations en provenance des États-Unis, ce qui se traduit par une balance commerciale en faveur des pays africains. Toutefois, l’excédent commercial des pays bénéficiaires de l’AGOA a diminué, principalement en raison de la baisse des prix du pétrole et des volumes d’exportation dans ce secteur, qui représente l’essentiel des exportations africaines vers les États-Unis. Le commerce combiné de marchandises dans les deux sens en 2015 était évalué à 36 milliards de dollars (plus de 21 185 milliards de francs CFA). Le Nigéria est le principal exportateur de l’Afrique subsaharienne en valeur. Il représente 32% des exportations combinées vers les États-Unis sur la base des exportations de tous les bénéficiaires de l’AGOA. 39 pays africains bénéficient actuellement du statut privilégié de l’AGOA.